Chapitre 2


Le lendemain matin, je me réveille de bonne heure. Les chiffres lumineux de mon réveil affichent 5h30. Trop tôt, je me suis dis, il faut que je me lève à 6h30 pour le lycée. Au bout de quelques minutes à me retourner dans tous les sens, je me lève pour aller me préparer. Je prends ma douche et je m'habille. Je mets le tee-shirt et le jeans que m'a offert ma mère. Je prends le bus à 7h30 pour les cours qui commencent à 8h00. Quand je rentre dans le lycée, j'aperçois le garçon qui s'est installé derrière moi la veille en anglais. Il s'approche et me dit :

- Salut, moi c'est Corantin.

- Salut, je lui réponds, moi c'est Marina.

- On n'a jamais eu vraiment le temps de se parler.

- Oui, je sais, je lui dis.

- Tu as un très joli prénom, il ajoute.

Ce garçon est vraiment très beau, il a de magnifiques cheveux bruns avec une mèche, ainsi que de magnifiques yeux verts et son sourire...

- Et oh ! me dit-il.

Je sors de mes pensées juste après ces mots.

- Oui... Euh... Il faut que j'y aille, j'ai un truc à faire, je répond.

- Je peux t'accompagner ?

- Je ne pense pas, désolée.

Et je pars un peu plus loin, gênée de lui avoir parlé et toute émue à la fois. Quelques secondes après, la sonnerie retentit. J'observe toujours Corantin, qui part dans un couloir. Je me décide quelques instants plus tard, je préfère aller en cours, et ne pas attendre pour faire semblant de faire quelque chose comme je lui est dis. Tout le monde est déjà rentré dans la salle avant que j'arrive. Je rentre sans rien dire. La prof me fixe des yeux, se demandant certainement pourquoi j'arrive après les autres, mais elle ne me pose pas de question. Je m'installe et le cours commence. J'ai pensé, tout au long du cours, à Corantin. Pourquoi il est venu me voir ce matin ? Que pense-t-il de moi ? Est-ce qu'il me trouve belle ? C'est toutes les questions que je me pose. Mais j'essaie de l'oublier, je ne suis pas assez bien pour lui.

Le midi, j'entre dans le self, bruyant, je regarde le menu et je vois qu'il y a un tas de viande très peu appétissante, alors je prends simplement une pomme. Je vais m'installer dehors, sur un banc, au fond de la cour. Je sors ma pomme, quand j'entend une voix.

- Je vois que tu fais un régime, dit Corantin qui sort de derrière le buisson.

- Tu as encore surgit dans mon dos, je répond le nez dans ma pomme.

- C'est pour t'empêcher de t'enfuir, dit-il en s'asseyant sur le banc, à côté de moi.

Je souris.

- Tu as beaucoup voyagé ? me demande-t-il pour commencer une discussion.

- Oui... Enfin... Non, je répond, je n'ai pas visité de grandes villes et toi ?

- Moi ?! Non, je suis né ici, j'ai grandi ici et je suis allé nulle part ailleurs.

Corantin sourit. Je le regarde toute émue, essayant de chercher un sujet de conversation.

- Alors, tu dessines ? Je finis par demander.

- Ouais, la plupart de mon temps.

Je m'apprête à poursuivre cette conversation, quand je vois un garçon blond venir vers nous.

- Et bien, Corantin, tu nous as laissé tomber. Que fais-tu là ?

Corantin me jette un regard.

- Désolé, j'avais oublié qu'on devait manger ensemble, on reporte ça à la semaine prochaine, dit-il au garçon.

- On voit pour la semaine prochaine, répond le blond.

- Romain, je te présente Marina, reprend Corantin, Marina voici Romain.

- Salut, je dis à Romain d'un ton aimable.

- Salut, il répond, pas de problème, on s'était juste demandé où tu étais, mais je vois que tu es occupé, alors à plus tard.

Et le garçon part rejoindre un groupe un peu plus loin. La cloche se met à sonner. Corantin se lève, il met son sac sur le dos et il me dit :

- J'y vais, on se retrouve en cours.

Et il part. Je range mes affaires et je me lève à mon tour. Dans le couloir, la blonde demande à Corantin :

- Je t'ai vu avec Marina, pourquoi tu traines avec elle ?

- Je fais ce que je veux et puis si ça te dérange, je peux rien y faire, répond Corantin, énervé de sa question ridicule.

- C'est bien tous les mêmes, des gamins, dit un peu plus bas la blonde à ses amies, lorsqu'il est partit.

J'ai entendu la blonde, dont j'ai appris ce matin qu'elle s'appelle Astrid, se moquer de Corantin. C'est vrai qu'il fait ce qu'il veut après tout. En tout cas moi, je le trouve mignon et surtout gentil. C'est le premier garçon qui vient me voir aussi souvent, sans que je lui demande quoi que ce soit. Après avoir entendu cette conversation, je cours le rejoindre et je lui dis :

- J'ai entendu la conversation avec Astrid et ...

- Parle pas de ça, laisse moi s'il te plaît, il me répond un peu gêné.

Je m'arrête. Qu'est-ce qu'il a ? Pourquoi il ne veut pas me répondre, alors que tout à l'heure on s'entendait bien ? J'aimerais qu'il m'explique, qu'il me dise ce qu'il pense. Bref, je retourne à la salle de cours.

Ce soir là, je ne rentre pas chez moi tout de suite, je passe d'abord à la bibliothèque, faire quelques recherches. Je vais dans un rayon pour fouiller dans les livres. Une étiquette indique « livre documentaire ». Je cherche dans les livres animaliers et scientifiques, parce qu'il me faut un sujet d'exposé pour le cours de sciences. Je cherche sans vraiment trouver ce qui me plaît. Je fini par m'arrêter sur un livre « apprendre le piano ». Ce bouquin ne correspond pas à la recherche, mais je l'ouvre quand même. Je sais déjà jouer du piano, mais de revoir des photos de cet instrument me rappelle l'époque où je jouais chez tante Huguette. Que des vieux souvenirs. Mais j'ai envie de recommencer à jouer, j'aimerai tant avoir un piano et m'entrainer. Je remets le livre à sa place après l'avoir feuilleté et je me remets à en chercher un autre pour faire mon exposé.

- Bonjour Mademoiselle Alter, me dit mon professeur de musique, qui surgit dans mon dos.

Je me retourne et je lui dis bonjour.

- Que fais-tu ici ? me demande ma prof.

- Je regarde des livres sur le piano, je lui réponds sans lui dire vraiment que c'est pour un exposé.

- Alors comme ça, tu veux apprendre à jouer du piano ? elle me demande

- Je sais déjà jouer, j'ai appris quand j'étais plus jeune, mais je jouais chez une de mes tantes 

- Alors, tu n'as pas de piano chez toi ?

- Non ..., je ne sais pas où jouer.

- Tu viendras demain à la pause de 10h pour me montrer ce que tu sais faire et peut-être que je t'autoriserai à t'entrainer dans la salle.

Je suis à la fois surprise de sa proposition et contente d'avoir enfin une chance de jouer quelque part.

- Je viendrais sans faute demain à 10h, je lui réponds avec joie.

- Bon... Je vais te laisser regarder les livres, à demain, me dit ma prof de musique juste avant de partir.

Je suis vraiment heureuse de sa proposition. Je me remets à chercher un sujet pour mon exposé, puis je rentre chez moi, un livre à la main.

- Où étais-tu ? me demande ma mère.

- A la bibliothèque, je recherchais un livre pour un sujet d'exposé, j'explique.

- Pour quel cours ?

- SVT, je réponds en posant mon sac par terre, et tu ne devineras jamais ce qui m'est arrivée !

- Non, explique-moi.

- J'ai croisé ma prof de musique et elle m'a proposé de venir jouer du piano dans sa salle de classe.

- Tu vois bien que tu peux jouer du piano et qu'il suffisait juste d'en parler avec ta prof, dit ma mère.

Je sais très bien qu'elle me dit ça parce qu'elle ne veut pas m'acheter de piano.

- Oui, je réponds seulement en enlevant mes chaussures.

Puis, elle est allée s'occuper de mon petit frère qui prend son goûter et je pars dans ma chambre.

Le lendemain matin à 10h, je vais comme prévu dans la salle de musique où la prof m'attend déjà.

- Bonjour Marina, me dit-elle.

- Bonjour.

- Alors, tu te sens prête pour me jouer quelque chose ?

- Je ne sais pas, ça fais longtemps que je n'ai pas joué.

La prof de musique se lève du siège posé devant le piano pour me laisser la place.

- Vas-y, je t'écoute, me dit-elle.

Je stresse à l'idée de jouer devant mon professeur et surtout que cela fait déjà plusieurs années que je n'ai pas joué, alors peut-être que j'ai tout perdu et qu'elle ne me laissera jamais revenir pour me divertir ou composer ma propre musique.

Je vais m'asseoir à sa place. Lentement, avec naturel, je pose mes doigts sur le piano et je commence à jouer mon air préféré. En fait, je n'ai rien perdu, je me souviens de tout. Le visage rayonnant, je me balance en rythme sur le siège, mes doigts dansent sur les touches. La musique est écrite dans mon cœur. Le temps s'arrête, tandis que je passe d'un morceau à l'autre, lisant parfois les partitions laissées par mon professeur, mais le plus souvent jouant de mémoire, même si cela fait longtemps que je n'ai pas joué. Je me souviens de tout, comme si la dernière fois que j'avais utilisé un piano, c'était hier. Une fois le morceau fini, mon professeur me dit :

- C'était génial, époustouflant, jamais je n'ai vu quelqu'un de ton âge jouer aussi bien.

- Merci, je réponds simplement, stupéfaite de sa réaction.

- Tu as pris quelques cours, auparavant ?

- Non, jamais, j'ai appris seule.

- C'est quand même impressionnant que quelqu'un de ton âge joue aussi bien, sans avoir pris un seul cours.

- Ah bon.

- Si tu veux, tu peux revenir quand tu le souhaites pour t'entrainer pendant tes pauses, je te prêterais quelques partitions, me dit ma prof.

- Oui, d'accord, en tout cas merci beaucoup, je lui réponds, heureuse de sa proposition.

- Tu peux y aller, je ne te retiens pas plus longtemps.

J'ouvre la porte de la salle quand j'aperçois Corantin, qui attend de l'autre côté.

- C'est toi qui jouais ? me demande-t-il.

- Oui, c'est moi, je réponds.

- Au départ, je croyais que c'était la prof qui jouait.

- En fait, tu as découvert que ce n'était pas elle ! je lui dis.

- Oui, et tu joue parfaitement bien.

- Merci.

- Je te jure, c'est magnifique, me complimente-t-il.

Je ne sais pas quoi répondre.

- Merci beaucoup, j'ai fini par répliquer, et toi qu'est-ce que tu fais ici ?

 - Ah ! Moi ! Je suis venu demander quelques infos, pour jouer dans le groupe, il m'a répondu.

- Tu t'intéresses au groupe ?

- Bah, oui ... Je ne suis pas très doué, mais pourquoi pas.

- Tu joues de quel instrument ?

- De la guitare, et j'aimerais bien jouer dans un groupe.

- Après tout, tu vas t'entrainer et puis je suis sûre que tu joues bien.

Il a sourit et j'ai repris :

- Si tu veux aller voir la prof, parce que ça va bientôt sonner.

- Oui, à plus tard, il a dit juste avant de rentrer dans la salle.

Puis je suis sortie du bâtiment.

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