|4| Life Is Present



Ils avaient beau me tenir, je me débattais autant que je pouvais. Je n'allai pas laisser mon père dans cette état.

Qui étaient ils pour m'empêcher de voir mon père ?

Ma vue devenais flou, et mon ouïe devenait terne. Je n'entendait plus que des sons aux décibels très faible et ne voyait que les ombres des pompiers arriver à toute allure afin de l'embarquer.

« C'est comme si on venait de me cracher ma vie à la figure »

C'était une sensation indescriptible, il faudrait le vivre pour le comprendre.

A terre, sur les genoux depuis quelques instants, Sherry se précipite vers moi pour m'aider à reprendre mes esprits.

_Sherry_Lève toi Maria, tout vas bien se passer.

Ce sont exactement les mots que mon père disait avant de sauter, et rien ne s'est passé comme prévu.

Après quelques minutes, voir heures, dans cette état d'esprit, je me ressaisis et monte en voiture accompagné de Laura et Hakeem.
J'en avait oublié leur présence, tout comme la notion du temps.

_Sherry_On les dépose puis on va voir ton père, j'ai déjà appelé ta mère.

Je ne répond pas et pose ma tête contre la fenêtre. C'en était trop pour moi.

[...]

_Enzo_Trop le feu, il s'est passé quoi ?

_Hakeem_C'était trop kiffant, si t'avais vu comment son père a sauté, ça fait rêver. On se serait cru dans les Avengers j'te jure demande à Laura.

Il se retourne puis se tait en me voyant. Comme si je n'avais pas entendu je sort de la cafétéria et me dirige vers la permanence.

Il a oublié de mentionner un détail, mon père a dû en payer de sa « santé ». Il racontait ça sûrement pour se vanter.

_Hakeem_Maria, arrête toi, je ... je voulais pas te ...

_Maria_le coupant_Me quoi ? Me faire croire que tu te souciait de l'état de mon père ? Ou même de mon état psychologique ? Tu parle ? Même pas capable de m'appeler du week-end pour savoir si on va bien.

_Hakeem_J'ai essayé ...

_Maria_Mais ton téléphone t'a planter au moment où t'allais m'appeler ? On me la fait pas à moi !

_Hakeem_Ta mère m'a dit de ne pas rappeler, tu devais te reposer. Je comptais aller voir ton père après les cours ..

_Maria_Tu comptais ? Si tu avais l'intention d'y aller pour moi ça ne sert à rien. Pas besoin de ta pitié.

_Hakeem_J'y vais pour ton père.

Il me tourne les talons et s'en va. Mon père a voulu nous impressionner et voilà qu'il en ressort avec une chaise roulante.

Un problème avec sa colonne vertébrale disait ma mère. Le voilà maintenant père au foyer suite à un accident de travail.

Je dramatise car malgré le fait que je pourrais passer beaucoup plus de temps avec lui, il se peut qu'il perde l'usage de ses jambes à vie.

Il ne lui reste plus que quelques jours à l'hôpital avant de rentrer à la maison.

Après l'heure de permanence ou j'ai fini mes exercices de maths, Laura me rejoins et on part en cours. Elle au moins m'avait laissé plusieurs messages et est aller rendre visite à mon père.

_Laura_Ma mère veut pas que j'aille chez toi, « on a cours demain » vivement les vacances !

_Maria_Plus qu'un mois...

_Laura_Roooh mais c'est long !

[...]

Ce mois est en fin de compte passé plus vite que prévu. nous voilà à une semaine des vacances de Noël. Enfin !

« Métro, boulot, dodo »

Pour moi c'était plutôt : école, pas drôle, dodo. Je ne vivais plus mes journées mais je les subissaient. J'avais une crampe, ou plutôt ma vie avait une crampe. C'est comme si j'essayais d'avancer en vain. Tout espoirs se comportaient tel un muscle en se resserrant sous mes yeux.

Mon père n'allait pas mieux, mon amitié avec Hakeem non plus.

« Salut, ça va ? Au revoir »

Ce sont les seules phrases qu'on s'échangeait. Comme le répétait sans cesse Laura, vivement les vacances.

Habituellement, on passait nos vacances de Noël au ski. Cette année, en vu de l'état de mon père, ma mère nous propose d'aller dans son pays d'origine. Ayant une préférence pour l'hiver, passer ces vacances dans un pays chaud ? Non merci.

J'ai alors proposé une virée au ski avec mes amis et mes parents quand à eux pourront voyager en Afrique voir de la famille.

[...]

Cette nuit là, c'était la pire de toute. Rien que l'ambiance présageait du mal. Je me promenais dans ces petites ruelles seule, les mains dans la poche, les écouteurs dans les oreilles et je rabat ma capuche au dessus de ma tête pour me couvrir de ce froid intense. Brrrh qu'est-ce qu'il fait froid, je dirais même qu'il gèle.

Mes doigts de pieds commencent à se crisper en s'enfonçant dans la neige et j'en viens à ne plus sentir le bout de mon nez. Moi qui adorais l'hiver, ce temps me le fait détester. Je pensais à tout et à rien. Je n'étais ni triste, ni heureuse, j'étais neutre. Ma tête était remplie de questions existentielles, à quoi sert ma présence sur terre ?

A force de me répéter en boucle les mêmes questions, mes larmes coulent le long de mes joues inconsciemment.

Je pleurais, ma vue se brouillait et c'est ainsi en passant devant un tas de poubelle qu'on me saute dessus.

Je n'avais rien vue arrivé, peut-être qu'à force de me poser ses questions sur mon existence je mettais fin à celle-ci.

Je lache un cris sourd en fermant fort les yeux par peur d'affronter « ce monstre » puis me jette par terre.

Sans défense à présent, je n'ai d'autre choix que d'ouvrir les yeux et le vois en face de moi me regarder avec ses grands et gros yeux.






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©️EQM

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