7- "Trop de mauvais souvenirs."

Tic

Jeudi,

Tac

10h 12.

J'avais passé une mauvaise nuit. L'attitude de Ladybug me pesait et cela venait me hanter jusqu'à dans mon sommeil. En me réveillant le matin, en sursaut et en sueur, je n'étais que plus déterminé à agir pour l'aider. Et la seule choses qui me semblait possible pour l'instant, c'était de discuter avec Alya des commentaires sur le Ladyblog. Seulement voilà, je n'avais aucune idée de comment aborder le sujet.

Cette pensée trotta dans ma tête tout du long de la préparation pour aller au collège, si bien que j'en vins à oublier mon cahier d'anglais et donc de devoir sortir en trombe de la voiture pour aller le chercher. Le gorille émit d'ailleurs un grognement désapprobateur, très semblable à celui de l'animal lui donnant son surnom.

Heureusement, je n'arrivai pas en retard, cependant ce fut juste et je ne pus intercepter Alya afin de lui parler.
Le cours qui suivit fut assez long et je remarquai avec étonnement que Marinette était absente. Ces derniers temps, j'avais remarqué qu'elle allait mal. Cependant, au début, je n'y avais pas prêté une grande attention, trop préoccupé par l'état de Ma Lady qui se dégradait. Mais il avait bien fallut que j'ouvre les yeux devant la gravité de la situation alors que Chloé lui avait lancé une énième pique. Marinette n'avait absolument pas réagi, se contentant de fixer dans le vague, comme si elle n'avait rien entendu ( ce qui en y réfléchissant était possible). Les jours suivant, j'avais pu constater que son béguayement inexpliqué face à moi avait mystérieusement disparu, en même temps que sa bonne humeur. Enfin, elle devait juste être en retard comme d'habitude...

Mes pensées se de tournèrent vite vers le sujet qui me préoccupait le plus à savoir Ladybug. Marinette attendrait, il fallait vraiment que je parle à Alya à propos des commentaires du Ladyblog ? Je voulais si possible éviter de passer pour un fan boy de Ladybug, j'étais quand même bien mieux que ces idiots ! Il ne connaissait même pas sa confiture préféré ! Alors que moi, si. Ça changeait tout.

Réfléchissant à une technique pour aborder le sujet, je ne fis pas très attention au cours et fut surpris l'orque la sonnerie retentit. Nino et moi sortîmes et à ma grande joie, ce dernier demanda à attendre Alya.

Dès qu'elle fut sortie, mon meilleur ami l'interpella et lui demanda si elle avait des nouvelles de Marinette. Ce a quoi elle répondit que non, semblant angoissée. Je ne comprenais pas pourquoi ils s'inquiétait tous à autant. Les absences de Marinette étaient pourtant courantes ! J'étais sûre qu'elle allait bien et qu'on la reverrait l'après-midi même. Sûr de mes pensées, je me remis en marche d'une façon plus assurée . Mais au fond de moi, un léger remord me pris: j'avais bien vu que Marinette allait mal et j'espérais que la raison de son absence n'était pas grave parce que je m'en voudrais de n'avoir rien fait pour l'aider.

* * *

J'étais le pire ami qui puisse exister... J'aurai dû plus parler avec Mariette et lui proposer mon aide ! Je savais qu'elle allait mal et, trop préoccupé par Ladybug, je n'avais rien fait. Ladybug était importante, mais cela voulait-il dire que Marinette ne l'était pas ? Non. Or, c'est ce que j'avais montré.

Je m'en voulais et ce depuis la récréation du matin, quand Lila avait lâché l'information si bouleversante. Au début, j'avais pensé que c'était un de ses énième mensonges. Je savais que Lila n'aimait pas Mari alors bien que je trouvais ça plus qu'immoral, j'avais pensé qu'elle mentait. Parce qu'au fond de moi, je pense que j'avais besoin de croire en cette illusion.

Mais quand Max, probablement le seul encore un tant soit peu réactif, avait confirmé choqué qu'il y avait bien eu un accident la veille devant le collège et qu'apparement , quelqu'un était mort, les derniers brins d'espoirs s'étaient envolés.

Sabine Dupain-Cheng était morte.

Cette réalisation m'avait cloué sur place. Pendant quelques minutes, j'étais resté là, les bras ballants sans savoir quoi dire, quoi faire... Les visages assaillis par les larmes de mes amis faisaient remonter en moi des souvenirs que j'avais préféré oublier. Alya s'était effondrée au sol. Rose s'était réfugiée dans les bras de Juleka, de même que Mylène dans ceux d'Ivan. Nino était allé sur un banc dans un coin de la cour et semblait pleurer silencieusement. Même Chloé ne disait plus rien, elle qui pourtant était si coutumière pour se moquer du métier des Dupain-Cheng. La tristesse environnante m'entourait, m'oppressai, m'ettoufait.

Alors j'étais parti. Comme un lâche j'avais fui. Quand elle m'avait vu arriver, le visage déformé par la douleur, Nathalie n'avait rien dit et s'était contentée de me regarder inquiète. Je m'étais précipité dans ma chambre et m'étais avachi sur mon lit. Je n'avais pas bougé depuis.

Ça me rappelait trop de souvenirs. Trop de mauvais souvenirs.

Je connaissais la douleur que Marinette devait ressentir. Je l'avais vécu, lors de la mort de ma mère. Et je savais que le plus important était de ses sentir entouré. Pourtant, je me sentais incapable de la contacter, lui parler, me manifester. C'était trop dur.

Dans un état second, je me levai d'un bond et courrus vers la salle de bain, sous l'œil inquiet de Plagg. Me postant face au miroir, je dévisageai mes traits, déformés par la colère, la tristesse mais surtout le trouble. Pourtant, je ne voyais que de la lâcheté. J'étais un lâche, incapable de prendre des nouvelles de son amie en deuil.

Pourtant, Mari avait toujours été la pour moi. Il y a même des fois où j'allais mal, et c'était la seule à le remarquer et à s'en inquiéter, que ça soit sous la forme d'Adrien ou de Chat Noir.

Mais je ne pouvais tout simplement pas. J'étais faible et voir quelqu'un souffrant la douleur de la perte d'un proche, qui plus est de sa mère, me suffisait à avoir envie de me rouler en boule. L'affronter, revivre cette douleur...

Marinette était mon amie.
Mais je n'irais pas la voir. Parce que je m'en sentais incapable.

S. L 🖤

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