5- "N'est ce pas...?"
Tic,
Mercredi.
Tac,
18h 01.
J'étais probablement la dernière élève à sortir, mes camarades étant tous déjà partis. Et j'allais enfin pouvoir rentrer chez moi...
En vérité , cette après midi était vraiment cool ! Cool mais fatigante. Nous avons bien travaillé et fait rare ces derniers temps, j'étais plutôt fière de ce que j'ai ou plutôt de ce que nous avons fait !
Rose et Alix ont pourtant bien essayé de me faire rentrer mais elles ne comprennent pas que c'est l'inactivité qui me tue à petit feu. Le fait de rester seule à rien faire laisse libre court à mes pensées, mes véritables meurtrières. En vérité, c'est moi qui m'assassine lentement.
Et voilà, à peine je me retrouve seule, que je me remets à m'apitoyer sur mon sort... Non mais vraiment, je suis pitoyable...
Pitoyable, faible, nulle... S'en est presque devenu une comptine tant je me les répète à longueur de journée ! Pourtant j'ai conscience que c'est mal et que c'est tout sauf ce qu'il y a à faire. Mais je ne peux m'empêcher de me les répéter et de les entendre tourner en boucle dans ma tête...
En allumant mon téléphone, je vis deux appels manqués, une de ma mère et un d'Alya. Je décidais d'envoyer un message ma mère, au cas où elle aurait besoin que je passe faire une course avant de rentrer.
Moi
Coucou ! ^^
Pourquoi tu m'as appelé ?
La réponse ne tarda pas et une trentaine secondes plus tard, je reçus.
Maman
Attends moi devant ton collège, je te rejoins.
Je ne pris pas la peine de répondre et m'assis sur les marches de mon établissement scolaire. Anticipant les pensées sombres que j'entendais déjà se former, je me dépêchai de mettre mes écouteurs et de lancer ma playlist. Elle était constituée de différentes chanson, pas forcément du même style, pas forcément du même auteur. C'est ce que j'aimais. Je pouvais passer d'un jazz à un morceau classique et d'une chanson pop à du hard rock.
Initialement, j'avais créé cette playlist pour me donner le sourire quand j'étais un peu déprimée. C'était avant que ça ne soit le cas tous les jours. Maintenant, c'était devenu la seule chose qui me permettait de ne pas trop penser, et ce, quitte à ce que je détruise mes tympans. Qu'est ce qui était le plus important entre mon ouïe et mon moral ? Si je perdais l'ouïe je ne pourrais plus entendre mais si je perdais le moral (ce qui était en fait déjà le cas) je perdrai... beaucoup trop de choses auxquelles je ne voulais pas penser.
Je n'eu pas à attendre longtemps et quelques minutes plus tard, ma vision jusque là occupée par le déplacement des nuages, fut attirée par une silhouette familière. À peine deux passages piétons plus loin, j'aperçus ma mère, un sac de course dans chaque main, attendre que le feu passe au vert. Quand elle me vit, elle s'empressa de lâcher une des sacs pour me faire un coucou de la main. Puis, le feu étant passé au vert, elle reprit le sac et avança et me fixant et me criant quelque chose. N'entendant pas ce qu''elle tentait vainement de me dire, je me levais pour venir à sa rencontre.
Quand soudain, je me figeai.
-ATTENTION !
Mais elle ne m'entendit pas.
Et la voiture que j'avais précédemment aperçu arriver à toute vitesse, la percuta. Lui roula dessus, comme elle l'aurait fait avec un vulgaire t'as de chiffons.
Non...
Non...
Soudain, je me remis en mouvement. Courant aussi vite que je le pouvais, je me précipitai vers l'endroit où se trouvait ma mère. Je n'entendais plus rien et seul comptais pour moi d'aller retrouver.
Cependant, une chose était sûre. Elle n'était pas morte.
Elle ne pouvait pas mourir.
N'est ce pas...?
Plus que quelques mètres... Je m'effondrai à genoux à côté d'elle. Elle me tournai le dos mais la vision que j'avais me suffisait largement pour saisir l'ampleur des dégâts. Pourtant étrangement, ça ne me choqua pas. Après tout, c'était ma mère et elle allait ouvrir les yeux pour me rassurer.
N'est ce pas...?
Une personne s'approcha de moi. Elle me secoua, me tira... Mais pourquoi tentait-elle de m'éloigner de ma mère ? Je ne voulais pas moi. Lâchez moi ! Elle allait se réveiller et je voulais être la première personne qu'elle verrai ! Ça lui ferai plaisir.
N'est ce pas...?
-Oh mon dieu, Marinette...
Mme. Bustier? Pourquoi semblait-elle si affolée. Je voulais la rassurer sur l'état de ma mère mais les mots restaient bloqués dans ma gorges. Ma professeur me prit dans ses bras, comme agitée de sanglots. Mais pourquoi ? Est-ce de ma faute ? Non...
N'est ce pas ?
Et qui sont tous ces gens tout autour. Pourquoi fixent-ils tous maman ? Ils veulent me la prendre ? Je ne les laisserai pas faire ! Je repris peu à peu conscience de mes sensations, du bruit et de ce qui m'entourai.
-Appel... Pompiers...
-Pas la peine...
-Fini...
Non... NON ! Ce n'est pas fini ! Maman n'est pas morte !
Je me débâtis dans les bras de ma professeur. Elle aussi elle pensais que maman était morte ? Je réussi finalement à me défaire de son étreinte. Je me ruai sur le corps toujours immobile de ma mère.
-Eh... Maman ? Réveille toi... J'ai raison hein ? Tu n'es pas morte ? Dis leur que tu n'es pas morte. S'il te plaît... Mamman...
Je la secouai doucement et mes larmes commencèrent à couler, pour la première fois depuis que j'avais vu cette foutue voiture arriver un peu trop vite.
-Maman... J'ai-... J'ai besoin de toi. Et papa ? T'as pensé à papa ? On a besoin de toi, nous ! T'as pas le droit de mourir, je te l'interdis !
Mais au fond de moi, et ce malgré toute ma volonté, je le savais : C'était déjà trop tard...
S. L🖤
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