10- "Je préférais continuer de marcher que d'entendre parler."
Tic
Mardi,
Tac
10h20
Je ne savais plus quoi faire... Entre Ladybug qui ne venait plus lors des combats et Marinette qui s'était coupée de tous contacts, j'étais un peu dépassé. Quand j'avais appris que la mère de Marinette était décédée, je n'attendais qu'une chose: voir ma Lady pour combattre à ses côtés et oublier les tracas de ma vie civile. Sauf que bien évidemment, tout ne s'était pas passé comme prévu. Quand un akumatisé s'était fait voir, j'avais couru vers la zone de combat. Mais aucune trace de ma coccinelle. J'avais dû l'appeler 30 fois, peut-être plus, mais rien, elle n'était pas venue. Paniqué, j'avais donc laissé l'akumatisé en plan pour me précipiter chez le gardien. Celui-ci n'avait rien voulu me dire mais alors que je commençais à m'énerver, Tikki, le kwami de Ladybug était arrivée. Ladybug était apparemment malade et ne pouvait pas venir. Alors j'ai compris que je devrais me débrouiller seul. Afin de tout de même avoir une aide, j'avais enfilé le Miraculous de l'abeille et étais finalement retourné sur les lieux du combat. Je n'avais jamais eu autant de mal pour vaincre un ennemi. Sans ma Lady, tout me paraissait et était plus dur et plus insurmontable. Ce ne fut qu'après une lutte acharnée que j'avais finalement réussi à immobiliser mon ennemi et à cataclysmer l'objet dans lequel l'akuma était rentré (sa chaussure droite). Puis j'avais enfermé l'akuma dans un bocal préalablement donné par Maître Fu. Et je l'avais purifié en mettant le Miraculous de la Coccinelle amené par Tikki, mais toujours sans savoir pourquoi ce n'était pas Ladybug elle-même qui s'en chargeait.
Pire encore que mon inquiétude, l'absence de ma partenaire lors du combat entraîna d'autres conséquences. Sans elle, les dégâts ne furent pas réparés. Sans Lucky Charm, la ville de Paris restait comme elle était au sortir d'un combat. Abîmée et meurtrie. Et les blessés le restaient aussi. Heureusement, rien de très grave pour cette fois, quelques égratignures et bleus, en clair, plus de peur que de mal. Mais par cette réalisation, j'avais pris conscience de l'importance de Ladybug au sein de notre duo. Je pouvais m'en sortir sans elle bien que ça soit évidemment plus simple quand elle était là. Mais il m'était par contre impossible de réparer les dégâts causés. J'étais porteur du Miraculous de la destruction, de la malchance. J'étais dépendant de Ladybug et de ses pouvoirs. Alors qu'elle, n'avait pas besoin de moi que ce soit pour battre les vilains ou pour réparer les dégâts. Je n'étais qu'un accessoire, un petit plus. Et bien que j'en aie déjà conscience, réaliser cela me fit mal. Et malheureusement, c'est dans cet état d'esprit et de solitude que j'avais combattu les 4 akumatisés qui avaient suivis les jours d'après. Et toujours dans cet état que je m'attendais à combattre aujourd'hui encore alors que mon alerte akuma s'était déclenché.
Quand je l'avais senti vibrer en cours d'histoire, je n'avais émis qu'un faible grognement désapprobateur. Les combats m'épuisaient déjà habituellement. Mais voilà 5 jours que je me retrouvais seul face à nos ennemis, contrôlés par leur colère et dirigés par un fou psychopathe préférant manipuler les gens au lieu de venir se battre lui-même. Autant dire, rien de très rassurant et l'absence de Ladybug me faisait bien sentir combien les combats étaient et allaient être dur. Il était donc normal que je sois en train de somnoler au lieu de chercher une excuse pour sortir. Enfin non, ce n'était pas normal, mais c'était compréhensible. J'étais en train de me dire qu'il fallait vraiment que je me bouge quand Alya se leva et interpella la professeure.
-Madame, il y a un vilain à trois rues du collège.
Et que la sonnerie alerte akuma se mette à sonner. Habitués, les élèves se levèrent et se dirigèrent vers la cours où tout le collège se réunissait. Ce genre d'évènement arrivant régulièrement, les professeurs avaient arrêté de vérifier que tous les élèves étaient bien là. Je pus donc me faufiler dans une salle de classe vide afin d'éviter les regards indiscrets. Plagg sortit de ma veste et me regarda d'un air sérieux.
-Gamin, va voir Maître Fu, ça ne peut pas durer. Tu ne peux pas continuer à te battre seul indéfiniment. Tu vas finir par tomber de fatigue en plein combat.
-Ladybug est juste malade, je suis sûr qu'elle va bientôt revenir. Et dans tous les cas, je suis capable d'assurer seul Plagg, je ne suis pas dépendant d'elle. Je ne suis pas fatigué et je vais très bien. Plagg, transforme-moi.
C'était faux, je n'allais pas bien et chaque pas me rappelait les heures de sommeil qu'il me manquait. Mais chaque mot sur l'absence de Ladybug me rappelait qui de nous deux était le plus important. Alors je préférais continuer de marcher que d'entendre parler.
Je mis peu de temps à trouver le lieu où l'akumatisé se trouvait car comme l'avait fait remarquer Alya, c'était vraiment près du collège. Je mis cependant plus de temps à trouver la personne que le Papillon avait cette fois pris pour victime. Et une fois que ce fut fait, j'eu un temps d'arrêt. Parce que l'akumatisé était normal. Pas de taille démesurée, de moyen de voler ou de tenue spéciale. Juste une ado- à vue d'œil en tout cas, vêtue d'habits sombres. La seule chose qui fit que je la reconnus fut l'attitude des gens près de qui elle passait. C'était...comme si ils avaient été projetés dans un monde où tout était plus effrayant. Je finis par comprendre le pouvoir de l'akumatisé et ça me fit froid dans le dos : elle attribuait, au hasard visiblement, des phobies aux gens. Certains se mettaient à hyper ventiler en apercevant les gens les entourant, d'autres étaient tétanisés face à la hauteur que représentait le trottoir, etc... C'était paradoxal car je n'étais même pas touché par son pouvoir et j'étais pourtant paralysé face à la scène se jouant devant mes yeux. Les combats que j'avais jusque-là faits sans Ladybug avaient tous été contre des marginaux de taille disproportionnée et avec des habits bariolés de couleurs. En bref, des gens aveuglés par la colère souhaitant juste se venger et bien souvent entièrement focalisés sur leur objectif. Récupérer leurs akuma avait donc été difficile mais au moins, ils n'étaient pas vraiment en état de réfléchir donc avec quelques petites feintes et fraudes, je parvenais à m'en sortir. Mais là, comment étais-je censé faire ? J'étais face à un ennemi présentant toutes les caractéristiques d'un civil et je n'avais aucune idée d'où se trouvait son akuma. D'autant plus que je ne savais absolument pas comment son pouvoir fonctionnait. S'il s'enclenchait dès qu'on était un minimum près d'elle, ça allait être compliqué de se battre au corps à corps ou même de récupérer l'akuma.
Mon cerveau tournant à cent à l'heure je réfléchis à une stratégie à adopter. Et il me parût évident que malgré toutes mes remarques vantardes à Plagg sur le fait que je pouvais m'en sortir seul, il allait me falloir de l'aide. Je commençais donc à me détourner du lieu de combat pour aller voir Maître Fu quand un mouvement saisi au coin de l'œil attira mon attention.
S. L🖤
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