୨⎯ Chapitre 21 ⎯୧


J'ouvre brusquement les yeux, comme ramenée à la réalité. La lumière du jour m'agresse les yeux. Où est-ce que je suis... ?Je tourne la tête et constate que je suis à l'infirmerie. Un bandeau me cache l'œil droit et je me sens compressée par endroit, comme si on m'a bandé. J'ai un mal de crâne pas possible, mais je me redresse pour reprendre plus facilement mes esprits. Une main se pose sur mon épaule et je tourne brusquement la tête et me fige en voyant Edward.

« Calme toi... dit-il.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demandé-je. Où sont Sirius et Lupin...?
— Tout... Tout va bien, ne t'en fais pas. Salaris, je voul...
— Où est-ce qu'ils sont ?!
— Ils... Sirius a disparu, et le professeur Lupin prépare ses affaires...
— Pardon ?
— L'affaire a été divulguée par le professeur Rogue, tout le monde est au courant...
— Oh non ! »

Je retire ma couverture d'un coup, avant de gémir de douleur. Mon corps entier me supplie de rester immobile. Edward m'arrête.

« Salaris, s'il te plait, je dois absolument te parler...
— Quoi ? Fais vite, j'ai pas tout mon temps.
— J'ai été ignoble avec toi... Je... Je ne me rendais pas compte de ce que je faisais... Mais en te voyant pleine de sang et inconsciente... je... j'ai cru que je ne pourrais jamais te reparler... je ne sais pas si tu me pardonneras un jour... »

Il redresse timidement la tête pour me regarder, et je soupire.

« Oui, et tu recommenceras à la première occasion.
— Je te jure que non ! S'il te plait, Salaris...
— Je... »

Son air coupable me fait de la peine. Il a l'air de vraiment penser ce qu'il dit... Je soupire à nouveau.

« Bon, d'accord.
— C'est vrai, tu me pardonnes ?
— On pardonne toujours les cons, après tout, non ? »

Edward grimace.

« Quoi, fais pas cette gueule. Oses me dire que tu n'as pas fait le con.
— Si, j'ai fais... l'imbécile. En parlant de ça...
— Eh ben quoi ?
— Je... Je tiens vraiment à toi. Et ça... me ferait vraiment plaisir, si... on essayait, tous les deux, d'être ensemble... Ça peut te paraître débile mais... Je suis prêt à tout pour te plaire... Je t'apprendrais à aimer, si il le faut ! »

Il me fixe avec insistance et me prend la manche de ma chemise. Une partie de moi veut le repousser et le balancer par la fenêtre, alors qu'une autre veut croire qu'il s'en veut. Que notre amitié peut reprendre, et même s'améliorer. Je fais une grimace et hoche lentement la tête.

« D'accord, je veux bien essayer. »

Le visage d'Edward s'illumine, et je tente de lui sourire. Il me lâche la manche, pour placer son bras plus haut. Il se lève et je constate, étrangement, qu'il est plus grand que moi. L'atmosphère a changé d'un coup, et le soleil illumine son visage. Il hésite un instant avant de se pencher vers moi, les yeux rivés sur mes lèvres. Je le laisse faire, surprise, alors que ses délicates lèvres s'emboîtent sur les miennes avec facilité, comme si elles avaient été conçues pour ça. Il a un petit goût que je ne pourrais décrire, qui résonne étrangement avec le sang séché de ma lèvre, suite à mes blessures. 

Il utilise sa deuxième main pour me redresser légèrement le menton. Cela ne dure qu'un instant, mais mon instinct d'adolescente en veut plus. Il recule sans un mot, un sourire ravi sur le visage et les yeux pétillants de reconnaissance. Il me lâche et je murmura une excuse avant de courir hors de l'infirmerie. Il faut que j'aille voir Lupin. Voir comment il va , si il sait où est Sirius... Et pourquoi, ô grand pourquoi il part. J'ouvre violement la porte, qui claque contre le mur dans un craquement sinistre.

« Non... »

Je gémis en voyant les valises dans la salle de cours. Ce n'était pas une blague. Il sort de derrière un tas de valises, et écarquille les yeux en me voyant. Je m'avance vers lui, presque tremblante.

« Non, vous ne pouvez pas partir comme ça...
— Je suis obligé, dit-il. Personne ne voudra que son enfant aie un loup-garou comme professeur... Surtout en Défense contre les Forces du Mal. »

Il me sourit tristement, avant de lever sa main vers ma joue. Il hésite un instant, avant de la poser délicatement, comme si je suis en porcelaine, et qu'il peut me briser à tout instant. Il caressa doucement mon pansement à l'œil.

« De plus, ajouta-t-il à voix basse, j'ai osé vous blesser.
— Vous ne l'avez pas fait exprès ! »

Les larmes me montent aux yeux, et cela me pique à ma blessure. Je ne veux pas qu'il parte. 

« Vous ne méritez pas de partir comme ça... »

Je souffle cette phrase, sachant que rien ne pourrait le faire changer d'avis. Il retire sa main avant de se diriger vers sa dernière valise, puis de la fermer. Il se tourne vers moi.

« À partir de maintenant, vous pouvez me tutoyer et m'appeler Remus. »

Enfin, si vous ne m'en voulez pas, lisé-je sur ses lèvres.

« Je ne vous en voudrais jamais, professeur... S'il vous plait... »

Il marche vers la porte, et je me tourne vers lui en serrant mes manches. 

« Je ne vous facilite pas la tâche, je le sais bien. »

Je fronce les sourcils, surprise. Qu'est-ce qu'il veut dire ? Il se tourne vers moi, au pas de la porte.

« Au revoir, Salazaris. »

Et il disparait dans le couloir. Mon œil brûle de plus belle alors que, de l'autre côté de mon visage, les larmes coulent à flot. Je reste figée parmi ses valises, comme s'il y avait un espoir qu'il revienne, en disant que Dumbledore avait tout arrangé, comme il avait arrangé tant de choses dans le passé. Mais rien. Je passe la main sur mon visage, et marche jusqu'à l'infirmerie, jetant un dernier regard à ses valises. Je m'appuie sur le mur un instant, la douleur à l'œil et au cœur insupportable. 

Pourquoi je m'étais-je pas réveillée avant ? Qu'avais-je loupé de si dramatique ? Est-ce que Pettigrow a été tué ? Qu'avait fait le professeur Rogue ? J'aurais voulu lui poser toutes ces questions, mais il s'en veut trop pour la blessure que j'ai à l'œil. Toutes ces questions resteront sans réponses tant que je ne retrouverais pas Sirius, ou Lupin. Que va-t-il devenir, maintenant ? Poudlard est le meilleur endroit pour être à l'abri. 

Je titube pour retourner à l'infirmerie, espérant que madame Pomfresh puisse apaiser ma douleur. Et me réveiller de ce terrible cauchemar, sans doute. Je m'en contrefiche de cette vision, maintenant, je veux juste l'avoir encore près de moi, ce professeur qui prend soin de ma santé comme le fait un père ou un frère. Ce prof qui voit en moi la fille que je suis vraiment, et pas celle que tout le monde voit au quotidien. Une fois la porte passée, Madame Pomfresh me prend par les épaules, le visage inquiet.

« Mademoiselle, j'étais terriblement inquiète quand j'ai vu votre lit v... oh... que vous arrive-t-il donc ? Quel est l'horrible malotru qui a osé vous faire pleurer de la sorte ?! »

Je souris légèrement et hoquète. Edward arrive derrière l'infirmière, et je m'imagine sans mal à sa place. Pleure, tu pisseras moins, aurais-je dis, insensible et mal à l'aise face à la détresse d'un autre. Je renifle en secouant la tête.

« Je ne voulais pas qu'il parte... »

Madame Pomfresh me regarde en fronçant les sourcils, mais Edward comprend tout de suite. Il pose sa main contre mon bras en souriant. 

« C'était le meilleur choix possible, Salaris. »

Je secoue de nouveau la tête, et grimace à cause de la douleur. Madame Pomfresh jette Edward dehors et m'examine. J'ai peur en voyant qu'elle fixe longuement ma blessure à l'œil. Elle me demande de l'ouvrir, et j'hésite. Puis elle me fait un signe et j'ouvre l'œil. Je n'ai pas mal, mais je sens que j'ai une cicatrice. Je lui demande, la voix tremblante, si elle peut apporter un miroir. Elle part m'en apporter un, et je me fige. Mon visage blanc a désormais une large griffure qui part du haut de la paupière jusqu'à la mâchoire. J'ai une salle gueule. La cicatrice mêlée à mes yeux rouges et bouffis me donnent envie de me cacher sous les draps pour l'éternité.

« Vous êtes toujours aussi magnifique, mademoiselle.
— Vous rigolez, j'ai une gueule d'elfe de maison. Enfin, sans vouloir les vexer, hein.  »

Madame Pomfresh soupire en levant les yeux au ciel. Elle me tend ensuite un cache œil noir. 

« Vous devrez porter ça jusqu'aux vacances. Vous viendrez me voir le dernier jour, que je vous le retire. Ensuite, vous serez libre. »

J'hoche mollement la tête, avant de m'allonger dans le lit. Madame Pomfresh sourit et éteint les lumières, avant de sortir, me laissant toute seule, ma musique raisonnant dans tout mon corps.

***

Le jour tant attendu par tous arrive enfin. Je viens de sortir de l'infirmerie, mon œil enfin découvert de cette infâme chose. Edward court vers moi, hors d'halène.

« Ha, je te retrouve enfin ! dit-il. Dis, tu accepterais de venir chez moi pendant les vacances ?
— Euh... bah... ouais, pourquoi pas. »

Cela me permettait d'avoir un toit, et je ne dis pas non. Edward me tend la main avec un "yeh". Je ne comprend pas, et il prend ma main avant de la taper contre la sienne. 

« Mais qu'est-ce que tu fais ? marmonné-je.
— Bah on se tape dans la main. Ne me dis pas que tu n'as jamais fais ça ?
— Oh, si, certainement, avec Sirius. »

Edward lève un sourcil avant de retendre sa main vers moi. Je lui tape alors dedans et il me sourit à pleine dents.

« Tu es prête à partir ?
— Déjà ?
— Eh oui, on va être en retard, si on ne se dépêche pas ! »

Nous partons alors récupérer nos valises, et partons en direction du Poudlard Express. Nous nous installons dans un compartiment encore vide, bientôt rejoins par les amis d'Edward. Ils fixent ma cicatrice, et je leur jette un regard noir. 

« Vous avez que ça à foutre, de regarder ma cicatrice ?
— On... On se demandait si c'était vrai, dit l'un d'eux.
— Que j'ai une cicatrice ? Non mais elle se voyait avec le cache œil, vous êtes bigleux.
— Non, si c'était vrai que c'est le professeur Lupin qui vous a blessé. »

Il y a un blanc. Je ne sais pas quoi répondre. Je ne veux pas dire la vérité; je veux la nier, nier qu'il est certainement parti à cause de ça. A cause de moi, parce que je n'avais pas écouté mon frère qui m'avait ordonné de rester à l'écart, mais que j'ai voulu jouer l'héroïne.

« Vous étiez pas là, vous en savez rien. Au cas où votre cher héros de Rogue ne l'ai pas dit, j'ai reçu un de ses sortilèges en pleine face. »

Les garçons se regardent sans trop savoir quoi répondre. J'hausse les épaules.

« Moi et moi seule connaitra la vérité sur cette cicatrice, compris ? »

Ils hochent la tête en se tournant vers Edward, le regard suppliant. Je lève les yeux au ciel, fatiguée de tous ces peureux. Edward rigole pour détendre l'atmosphère, bientôt rejoins par ses camarades, alors que je grimace de dégoût. Je me met à regarder par la fenêtre, pensant aux évènements de la cabane hurlante, même si ils remontent à longtemps. J'ai hâte de revoir Sirius et le professeur Lupin. Non, Remus. J'avais hâte de revoir Remus.



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J'ai fais un petit Picrew de ce à quoi ressemble Salaris

Mais très honnêtement, ce n'est qu'à moitié fidèle à ma pensée, je la vois avec les cheveux un peu plus bouclés... Il faut mieux que je la dessine, mais voilà X )

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