୨⎯ Chapitre 4 ⎯୧
Ma baguette tomba dans un cliquetis qui me fit revenir à moi. J'haletais, et mes larmes ne coulaient plus. Je repassa ma vision dans mon souvenir, avant d'hoqueter : je me souvenais de la vision. D'habitude, je n'avais qu'une vague impression, une sensation d'avoir vu telle ou telle chose, mais là, je m'en souvenais. Clairement. Dans les moindres détails. La moindre de ses mèches de cheveux. Ses yeux noisettes. Je ne connaissais pas cet homme. Mais il devait être important, pour que moi, je sois dans ma vision, et que je hurle comme ça. Pendant un instant, je pensa à Sirius. Mais il n'était pas du tout comme ça. Je n'avais aucune idée de qui c'était, de pourquoi j'étais dans la vision. D'habitude, de ce que je ressens, je ne vois que ce qu'il se passe, sans être dedans. Alors, les pièces de puzzle se rassemblaient. Ma baguette me montrait des évènements du futur. Jamais du passé, mais bel et bien du futur. Un homme allait donc être tué sous mes yeux. Quand, impossible de savoir. Mais je devais trouver cet homme, et trouver un moyen de le sauver. Je ramassa ma baguette et me leva, déterminée, avant que les voix ne m'agressent encore la tête. Je vis une ombre et aperçu le professeur McGonagall me regarder, perplexe.
« Mademoiselle, vous...
- Rendez moi mon casque, par pitié... Je vais devenir folle, sinon ! »
Sans hésitation, elle fit demi-tour, pendant que je voyais flou autour de moi. J'essayais de penser le plus fort possible à ma vision pour chasser le bruit, mais mon hurlement ne faisait que s'ajouter au brouhaha incessant. Je sentis quelque chose toucher mes cheveux, puis le calme revint. J'entendais une douce musique dans les oreilles. Mon cœur se calma, et j'ouvris lentement les yeux, fixant la professeure qui était devant moi.
« Si j'avais su que vous retirer votre casque vous mettait dans un état pareil, je ne vous l'aurais jamais pris. J'en suis sincèrement navré, mademoiselle.
- Ce n'est rien, professeure. »
Je secoua la tête, pendant que ma professeure de métamorphose rebroussait chemin. Je me rassis contre le mur, n'ayant pas la force pour bouger. Je fouillais dans ma mémoire pour tenter d'apercevoir un homme qui ressemblait à celui de ma vision, mais il ne me dit rien. Si seulement j'avais des amis, j'aurais pu leur en parler... Ou alors à mon frère. Si Edward était réveillé, j'aurais pu lui demander conseil. Je décida alors de partir vers l'infirmerie. Madame Pomfresh m'accorda un moment. Je m'installa sur la chaise à côté du lit, et regarda mon camarade, bêtement, comme s'il allait se dépétrifier, et me saluer. Je sentis des regards sur moi : d'autres Serpentard, qui me regardaient d'un air mauvais. Décidément, ils étaient toujours convaincus que j'étais coupable. Enfin, on ne peut pas en vouloir aux faibles de prendre pour cible ceux qui sont plus fort qu'eux. Jusqu'à l'heure du repas, je fixais Edward, perdue dans mes pensées. Quand ce fut l'heure du repas, je partis dans la salle pour engloutir quelque chose afin de ne pas avoir l'estomac vide, puis partit en avance vers mon cours de métamorphose. A vrai dire, j'avais peur de la réaction du professeur McGonagall, après ce qu'il s'était passé dans le couloir. Pourtant, elle ne m'accorda même pas un seul regard. De même que les autres Serpentard. Ils pensaient sans doute être intelligents à faire comme leur professeure. Finalement, ce n'était pas plus mal. Je préférais être ignorée plutôt que de voir encore des gens chuchoter et me regarder en chien de faillance.
Lorsque la fin du cours arriva, nous libérant notre après-midi, je décida de partir vers la bibliothèque. Peut-être que l'homme de ma vision est un homme connu, que je trouverais dans les livres... Quoique, il m'avait l'air jeune, tout de même, vers l'âge de mon frère, je pense. Dans ce cas là, à moins d'être vraiment très connu, je ne le trouverais jamais dans la bibliothèque de Poudlard. Alors, je changea d'objectif. Autant chercher des livres sur les visions. Je passa alors chaque livre en revue, espérant voir le moindre indice sur les visions, mais rien. Du tout. Pas même le moindre mot. Je m'affala sur une chaise, voyant le soleil couchant à travers la fenêtre, et soupira. C'était débile, de vouloir sauver un inconnu, comme ça, sans indice. Peut-être que je devrais attendre de croiser cet homme, avant de réfléchir à comment le sauver. Mais étrangement, ma curiosité me démangeait. C'était la première fois que ça m'arrivais. D'habitude, ma curiosité s'apaisait assez vite, mais là, j'étais impossible à satisfaire. Peut-être devrais-je aller parler à quelqu'un ? Peut-être que Dumbledore serait à même d'éclairer ma lanterne ? Je fixa la forêt à travers la vitre, jugeant cette idée plutôt mauvaise. Je voulais résoudre cette affaire par moi même, même si demander un peu d'aide à Edward ne me ferait pas de mal, selon moi. Il fallait seulement attendre que cette foutue crise se passe.
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Par la suite, d'autres personnes furent victimes de pétrification : Colin Crivey, Justin Finch-Fletchley, Nick Quasi-Sans-Tête, Pénélope Deauclaire et Hermione Granger - l'amie de Harry, de ce que j'avais compris- Pour ne rien arranger à la panique totale qui envahissait le château, je me retrouvait en retenue avec Rogue à chaque pétrifié. Il prenait un malin plaisir à me retirer mon casque et m'attacher pour que je "contrôle ma forte sensibilité". Mon œil, oui, il s'amuse juste à me voir souffrir. Quand je marchait dans les couloirs, il se creusait un écart de deux mètres entre moi et quelconque élève. Ils élaboraient des théories aussi ridicules les unes que les autres : Pour Colin, je l'avais pétrifié pour qu'il ne puisse pas prendre des photos de mes méfaits. Pour Justin, je ne l'aimais pas. Pour Nick, je ne voulais pas, encore une fois que quelqu'un puisse voir mes actions illégales. Pour Pénélope, j'étais jalouse de sa beauté. Et enfin, pour Hermione, je voulais juste tuer Harry et j'affaiblissais ses amis d'abord. Que des théories les plus barbantes les unes que les autres, même si, dans leur esprit, c'était terriblement convainquant. Entre temps, Dumbledore avait été suspendu, soit disant parce qu'il n'était pas capable d'assurer la sécurité de ses élèves. C'est à mourir de rire. Malefoy passait son temps à se pavaner en disant que son père avait bien dit que Dumbledore n'était pas un bon proviseur. J'avais l'incroyable envie de lui faire manger un pavé de la salle commune. C'était une véritable torture de le côtoyer au quotidien. Les autres maisons n'imaginent même pas que leur souffrance est infime par rapport à la notre. Je venais tout juste d'entrer dans ma chambre et retira mon casque un instant afin de capter quelque bribes de discussions, quand la voix du professeur McGonagall me fit presque sursauter :
« Tous les élèves doivent immédiatement rejoindre leurs dortoirs. Les professeurs sont attendus dans leur salle. Dépêchez vous, s'il vous plais. »
J'haussa un sourcils, et un sourire se dessina sur mes lèvres. Il se passait quelque chose de grave. J'allais peut-être réussir à glaner quelques informations. Je me posa alors sur mon lit et posa mon casque à côté de moi. Je me concentra pour parvenir à écouter ce que disais le professeur McGonagall.
« Une élève a été capturée par le monstre et emmenée dans la chambre. »
J'hoqueta de surprise. La créature était allée aussi loin ?! Quoique, si elle pétrifiait ses cibles au lieu de les dévorer, je pouvais comprendre...
« Comment pouvez-vous en être sûre ? demanda Rogue.
- L'héritier de Serpentard a laissé un autre message, répondit McGonagall. Juste au dessus du premier message, il a écrit "son squelette reposera à jamais dans la chambre."
- Qui est la victime ? demanda la voix de Madame Bibine.
- Ginny Weasley. »
Je porta la main à ma bouche, choquée. La pauvre, elle entrait en première année ! Je serra les poings. Si seulement mes visions m'étaient utiles pour autre chose que la mort d'un inconnu, j'aurais pu aider cette gamine... Je n'écouta pas la suite de la discussion, trop préoccupée par mes frustrations.
« Vous leur direz que le Poudlard Express les ramènera chez eux dès demain matin. Et assurez vous que tous les élèves ont bien regagnés leurs dortoirs. »
Je sauta sur le bord de mon lit, indignée. Hors de question de laisser une gamine crever dans la chambre des secrets sans rien dire ! Je pris ma baguette et remit mon casque, trafiqua la porte pour que les professeurs ne puissent pas vérifier tout le suite si j'étais présente ou non. Il me fallait trouver l'entrée de la chambre, et sauver cette gamine. Et tuer cette bestiole, par la même occasion. Je lança un sortilège de désillusion afin de me camoufler dans le collège, et me mit à arpenter les couloirs, bien contente que Miss Teigne soit encore pétrifiée. À la recherche du moindre indice, de la moindre tâche de sang, la moindre pierre enfoncée, ou même, plus grave, le moindre cadavre. La moindre odeur pouvait me mettre sur une sacrée piste.
Je passais alors des heures à arpenter les couloirs, les salles, sans rien trouver. Je passais alors près des toilettes de Mimi Geignardes, mes toilettes préférées. On a beaucoup discuté, elle et moi, même si elle chouinait pour un rien. On avait préparé tellement de plans machiavéliques... En arrivant, je vis les lavabos écartés, laissant un énorme trou. Je m'approchais, et Mimi apparu en éclatant de rire.
« Ils vont mourir ! Ils vont mourir ! Et hanter les toilettes avec moi ! »
Son rire reprit, d'une démence encore jamais connue.
« Qui ça ? demandais je en retirant mon sort.
- Mon beau Harry ! répondit Mimi Geignarde, à peine surprise de me voir. Et ses amis, là, Ron et un professeur... »
Par la barbe de Merlin, qu'est ce que ces trois imbéciles font là dedans ? Sans hésiter, je sauta dans le trou, pendant de Mimi poussa un cri entre la joie et la tristesse. Je ne voyais rien, tellement l'endroit était sombre. Sans même prendre le temps d'utiliser Lumos, je couru en suivant le sens du vent. Il y avait un courant d'air, et j'entendais des voix. En arrivant, je fus submergée par la confusion. Le professeur Lockhart riait comme un dément et agitait gaiement les bras, pendant que Ron Weasley écartait des pierres qui bloquaient le chemin. J'haussa un sourcil, et vit le professeur s'approcher de Weasley et lui proposer son aide. Le roux l'envoya bouler, et le professeur se tourna, déçu, et sourit de toutes ses dents en me voyant.
« Génial, de la compagnie ! Vous aussi, vous vivez ici ? »
Weasley se tourna d'un coup et je vis la panique dans ses yeux. Une fois qu'il m'eut reconnu, il se calma.
« Salazaris ? Qu'est ce que tu fais là ?
- Je... peux importe. Qu'est ce que toi, tu fais là, avec lui ? Où est Potter ?
- Parti. Lockhart... Il a perdu la mémoire. Son sort s'est retourné contre lui. »
Il jeta un coup de tête dépité vers le professeur, et je gonflais les joues pour ne pas rire, puis céda à l'envie pour éclater ouvertement de rire.
« C'est décidément le pire prof que j'ai jamais vu que toute ma vie ! »
Ron soupira, visiblement peu amusé. Je reprit mon sérieux, quand Harry arriva, suivit de Ginny et un phœnix. Je le fixa, impressionnée, et il me rendit mon regard. Je frissonna, incapable de détourner le regard de cette incroyable créature. Elle secoua ses magnifiques, plumes, et je fus interrompue par Harry qui m'appelait pour que je m'accroche aux pieds de Lockhart. Nous nous envolons par le trou pour retourner dans les toilettes. Arrivés, je constata que je n'avais strictement rien fait. Harry m'expliqua tout de même qu'ils avaient enquêtés sur le lieu, que Lockhart avait profité d'aventuriers pour s'attribuer leurs mérites et qu'il a voulu les faire passer pour mort. Il s'est alors retrouvé oublieté. Je salua leur courage, conscience de mon impuissance tout le long de cette année. J'aurais pu faire quelque chose, mais non !
« Et toi, qu'est ce que tu fais là ? demanda Harry, me coupant de mes pensées.
- J'ai entendu que Ginny s'était fait enlevée, alors je devais la retrouver... Mais vous avez été plus rapides que moi.
- Pourquoi tu n'es pas venue dans ces toilettes plus tôt ?
- Je viens très souvent ici, et je n'avais jamais rien remarqué d'anormal, alors...
- C'est dingue, ça, dit Ron. Vous, les intellos, vous aimez les toilettes les plus infréquentables du Collège. »
Je lui offrit mon plus beau regard noir et décida de retourner dans ma chambre. Mais avant, une bonne douche me fera le plus grand bien !
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