୨⎯ Chapitre 28 ⎯୧
« Non. »
Sirius hausse les sourcils, surpris.
« Vraiment ? demande-t-il. Même... Quand il t'embrassait ? »
Je secoue la tête.
« Et... as-tu déjà ressenti ça pour quelqu'un d'autre, avant ? »
Oui, avec Remus.
« Non.
—Tu devrais en parler à Edward. Il finira par se faire de faux espoirs. De ce que tu m'as dit, vous faisiez un essai de quelques mois, non ?
— C'est ça.
— Alors dit lui. »
J'hoche la tête. C'est la meilleure solution. Il faut juste qu'il le prenne bien, et avec Edward, on ne peux jamais savoir. À ce moment là, la porte s'ouvre et je me tourne vers la porte d'entrée. Remus vient d'arrivé, trempé. Je grimace. J'ai échappé à la pluie de peu. Je lui lance un sortilège pour le sécher, et il secoue ses cheveux avec un sourire.
« Merci, Salaris. »
Mon cœur loupe un battement un cœur et je me tourne vers Sirius en fixant son journal. Remus s'assoit en bout de table et commença à discuter avec Sirius de son expédition. Pendant ce temps, je reste dans mes pensées. Mes réponses intérieures aux questions de Sirius me perturbent.
Oui, je pense sans cesse à lui. Oui, chaque moment avec lui me fait un effet particulier. J'ai déjà eu ces putains de papillon avec lui, et je me suis même laissé allée à imaginer que c'est Remus, qui allait m'embrasser, et pas Edward. Que c'est le corps de Remus, que je verrais, et pas celui d'Edward. Je secoue la tête et me met une petite claque sur les joues, ce qui fige Sirius et Remus dans leur discussion. Je me lève d'un coup.
« Ne vous en faites pas, c'est rien ! »
Et je décolle dans ma chambre pour envoyer une lettre à Edward.
***
Quand le concerné arrive chez moi le lendemain, il a l'air mal à l'aise. Je lui ai dit que j'avais besoin de lui parler sérieusement, et je sais qu'il a peur de ce que je pouvais lui dire. Par chance -à moins que Sirius ne l'ai fait exprès- il n'y a personne à la maison. Je lui indique de s'assoir à table, et je m'assois en face de lui. Je prend une grande inspiration. Allez, ce ne sont que quelques mots, la vérité... Il ne t'en voudra pas...
« Je veux te quitter. »
Argh, j'ai dit ça plus brusquement que ce que je voulais... Edward est surpris.
« Vraiment...?
— Ecoute, je... Je pense que j'aime quelqu'un d'autre. J'ai essayé, j'ai fais des efforts mais... Je pense que ce n'est pas toi, que j'aime.
— C'est à dire... Tu ne sais pas si tu m'aimes, ou tu penses en aimer un autre ?
— Je pense que j'aime quelqu'un d'autre. »
Je vois Edward prendre une grande inspiration. Je tords mes mains, me sentant coupable de lui faire cet aveu. Mais je ne eux pas lui mentir pour l'éternité, en sachant que la personne qui me fait vibrer vit sous le même toit que moi... Edward ferme un instant les yeux, et hoche la tête.
« Et, qui est cet homme ?
— Remus, soufflé-je.
— Remus ?
— Le professeur Lupin. »
Edward sourit.
« Je m'en doutais.
— Qu...Quoi ?
— Tu avais un comportement étrange à chaque fois qu'il était dans les parages. A vrai dire, je ne t'avais jamais vu agir comme tu l'as fait pendant notre dernière année. Je ne pouvais pas croire que tu étais juste obsédée par ta vision... Il y avait autre chose, je m'en doutais.
— Alors tu savais avant même que je le sache moi même... Et tu as quand même tenté ta chance.
— J'espérais me tromper, avoue Edward à voix basse. Mais je dois maintenant rendre les armes. »
Il pose doucement sa main sur les miennes avec un tendre sourire.
« Je ne regrette pas tous nos moments passés ensemble, Salaris. Je les chérirais de tout mon cœur. Et je t'en suis infiniment reconnaissant, d'avoir fait un effort pour moi. Je... Tu n'imagines certainement pas tout ce que ça représente pour moi. »
Il s'arrête un instant, et cligne des yeux pour chasser ses larmes, qui sont contagieuses, car je cligne aussi des yeux pour les chasser. Je m'en veux, mais je suis en même temps tellement contente qu'il ne réagisse pas mal...
« Je peux t'aider, dit-il. Si jamais tu as besoin.
— C'est gentil, mais j'aimerais lui dire par moi même. Avoir le même courage que toi tu as eu, alors que tu savais que c'était certainement impossible. »
Il sourit et se lève. Je me lève à mon tour pour le prendre dans mes bras. Il me caresse le dos en rigolant.
« Bonne chance, Salaris. Que l'amour te sois bon guide. »
Et il marche doucement vers la porte, avant de se tourner vers moi, me fait un petit signe et d'ouvrir la porte.
« Et merci pour mon nouveau balais, il est incroyable. »
Je rigole et il sort de la maison en fermant doucement la porte. Au final, il l'avait trouvé, mon cadeau... Je reste un moment debout, sans trop savoir quoi faire. Puis, je prend mon carnet de dessin afin de dessiner Edward à la porte, avec le sourire. Je dois graver ce moment dans ma mémoire. Je n'entends même pas Sirius rentrer.
Je ne m'en aperçois que quand un grand fracas retentit, et que je voit le placard à tasse au sol, et Sirius, la poignée dans la main. Il pousse un soupir et se passe une main dans ses cheveux. Je baisse le volume de ma musique et me tourne vers lui.
« Ne t'en fais pas, je le réparerais demain à la main. J'ai besoin d'un peu de travaux pratiques. »
Sirius me regarde, surpris, puis porte le placard sur le plan de travail.
« Très bien. »
Il s'assoit ensuite et regarde mon dessin.
« Alors ?
— Je lui ai parlé, et... Il l'a bien prit.
— Heureusement, sinon je lui aurait fait passer un sale quart d'heure ! »
Je rigole et fixe mon dessin.
« Tu es sure de ne pas regretter un peu ? demanda Sirius, l'air inquiet.
— Je veux garder ce moment dans ma mémoire, car c'est un moment important, pour moi comme pour lui. Je ne doute pas que l'on restera amis. »
Sirius semble rassuré et je ferme mon carnet de dessin et range mes crayons.
« Tiens, j'y pense, Remus n'est pas avec toi ?
— Non, il a été retenu... Je crois que Nymphadora voulait lui parler.
— Nymphadora ? »
Je fronce les sourcils. Qui est-ce ?
« C'est vrai, tu ne la connais pas. Enfin, vous ferez sûrement connaissance assez rapidement.. »
Je grince des dents et préfère aller ranger mes affaires avant d'assaillir Sirius de questions.
***
Le lendemain, je descends tranquillement les marches, encore en pyjama. Je loupe une marche en voyant Remus à table, et me rattrape de justesse pour faire comme si de rien était. Mince ! Mon pyjama est vraiment... court ? Je ne porte qu'un long t-shirt avec une culotte. J'ai l'habitude de descendre ainsi car ils ne sont jamais là... Remus lève la tête et me fixe un instant.
« Tout va bien ? »
Pourquoi, Ô pourquoi je lui pose une question aussi débile ? Un "Bonjour" aurait été largement mieux ! Mais non, "tout va bien". Quelle débile, Salaris, quelle débile...
« Oui, je vais bien, ne t'en fais pas. J'ai simplement décidé de rester un peu à la maison, aujourd'hui, parce que c'est la pleine lune, ce soir. Et on ne sait jamais. »
Je ne sais pas quoi répondre à ça. Je m'installe alors bêtement à table, gênée.
« D'ailleurs, Sirius m'a dit que tu voulais réparer le placard à la main. Je peux te donner un coup de main ? »
Je suis surprise de la question mais accepte d'un hochement de tête. Je me lève alors pour sortir toutes les tasses du placard et les poser sur la table. Remus finit son thé et répare les tasses avec un sortilège. Pendant ce temps, je répare la porte et la poignée. Je m'assois sur le plan de travail, à côté du placard, et regarde Remus.
« Est-ce que tu peux le porter ? Il faut que je le fixe au mur.
— Bien sur. »
Relus se met devant moi et porte le placard là où il était avant. Je me glisse en dessous et prend ma baguette pour le fixer à nouveau. Je baisse la tête un instant et croise le regard de Remus. Je rougis d'un coup : on est terriblement proche. Mes jambes sont entre les siennes, et ses bras tendus sur le placard lui donnent un air de dominant très séduisant. Je suis prise d'un frisson, incapable de dévier mon regard de ses yeux noisettes. Mes mains deviennent moite, et je dois empoigner fermement ma baguette pour ne pas qu'elle tombe. La bataille de papillons refait surface, et tout doute disparait. Je suis amoureuse de lui. Ce n'est pas possible autrement. Remus glisse une mèche de mes cheveux en arrière, et garde sa main sur ma joue. Instinctivement, je me rapproche de lui, et inversement.
Soudain, c'est une avalanche de sensation quand ses lèvres emboitent les miennes : joie, euphorie, plaisir... et amour. Je ferme les yeux et répond au baiser. Heureusement que j'ai de l'expérience grâce à Edward... Je ressents le besoin d'être encore plus proche de Remus, alors que le baiser s'intensifie. Puis on s'écarte, à court de souffle. On se regarde un instant, et le regard de braise de Remus me fait frissonner. Il m'embrasse à nouveau, plus passionnément, plus désireux. Je passe ma main dans son cou.
La porte claque contre le mur et nous nous séparons d'un coup. Je claque la porte du placard, essoufflée et les joues en feu, alors que Sirius entre dans la pièce. Je jette un regard à Remus, qui n'en mène pas large. Il passa une main dans ses cheveux et toussa, avant de prendre quelques tasses. Je resta un moment immobile, envahie de frustration. Mon corps s'était mit à bouillir comme jamais. J'avais besoin de plus de proximité. Je me tourne finalement vers Sirius et bégaie le plus pathétique des "salut" qui n'a jamais été prononcé. Je range d'autres tasses avec Remus, et Sirius monte à l'étage. A l'instant où il a disparu, nous nous tournons l'un vers l'autre, en prononçant nos prénoms. Puis, c'est Remus qui prends la parole.
« Je suis désolé, souffle-t-il. Je n'aurais pas du faire ça... J'ai dérapé. Je... tu viens de tromper Edward par ma faute...
— Quoi ? Mais...
— Je ne peux pas faire ça... Tu es la sœur de mon meilleur ami...
— Remus...
— 10 ans... »
Il y a un silence, et je comprend qu'il parle de nôtre âge d'écart approximatif. Je fais un pas pour m'approcher, mais il en recule de deux.
« Non... Je suis ignoble. »
Puis, il fait le tour de la table pour se diriger vers l'entrée.
« Je fais n'importe quoi, dès qu'il s'agit de toi, Salaris... Je devrais m'éloigner.
— Quoi ?! Mais, Remus, je...
— Je suis sincèrement désolé, Salaris. Je m'en veux. »
Il se dirige vers la porte et je lui cours après.
« Remus non ! S'il te plait ! »
Il me ferme la porte au nez, et je reste immobile, sous le choc. Non, il ne peut pas partir comme ça... J'ouvre brusquement la porte, décidée à disperser le malentendu. Mais il a disparu. Personne dans les environs.
« REMUUUUS ! »
Je tombe à genoux, soutenue à moitié par la porte, et enfoui mon visage dans mes mains. Mon dieu, qu'est-ce que je viens de faire ? Pourquoi ?! J'entends Sirius descendre les escaliers en courant et me prendre dans ses bras.
« Salaris ! Qu'est-ce que qu'il se passe ?!
— Je... on... la placard... je pensais que... mais... il savait pas... Sirius, c'est horrible, ce que j'ai fais !
— Doucement, Salaris, reprend ta respiration, et explique moi calmement... Pitié, Salaris...
— REMUS S'EST ENFUI PAR MA FAUTE ! »
Sirius ouvre grand les yeux, choqué.
« Mon Dieu, Salaris, qu'as-tu fais...? »
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