୨⎯ Chapitre 28 ⎯୧
« Non. »
Sirius haussa les sourcils, surpris.
« Vraiment ? demanda-t-il. Même... Quand il t'embrassait ? »
Je secoua la tête.
« Et... as-tu déjà ressenti ça pour quelqu'un d'autre, avant ? »
Oui, avec Remus.
« Non.
- Tu devrais en parler à Edward. Il finira par se faire de faux espoirs. De ce que tu m'as dit, vous faisiez un essai de quelques mois, non ?
- C'est ça.
- Alors dit lui. »
J'hocha la tête. C'était la meilleure solution. Il fallait juste qu'il le prenne bien, et avec Edward, on ne pouvait jamais savoir. À ce moment là, la porte s'ouvrit et je me tourna vers la porte d'entrée. Remus venait d'arrivé, trempé. Je grimaça. J'avais échappé à la pluie de peu. Je lui lança un sortilège pour le sécher, et il secoua ses cheveux avec un sourire.
« Merci, Salaris. »
Mon cœur loupa un battement un cœur et je me tourna vers Sirius en fixant son journal. Remus s'assit en bout de table et commença à discuter avec Sirius de son expédition. Pendant ce temps, je restais dans mes pensées. Mes réponses intérieures aux questions de Sirius me perturbaient. Oui, je pensais sans cesse à lui. Oui, chaque moment avec lui me faisait un effet particulier. J'avais déjà eu ces putains de papillon avec lui, et je m'étais même laissé allée à imaginer que c'était Remus, qui allait m'embrasser, et pas Edward. Que c'était le corps de Remus, que je verrais, et pas celui d'Edward. Je secoua la tête et me mit une petite claque sur les joues, ce qui figea Sirius et Remus dans leur discussion. Je me leva d'un coup.
« Ne vous en faites pas, c'est rien ! »
Et je décolla dans ma chambre pour envoyer une lettre à Edward.
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Quand le concerné arriva chez moi le lendemain, il avait l'air mal à l'aise. Je lui avait dit que j'avais besoin de lui parler sérieusement, et je savais qu'il avait peur de ce que je pouvais lui dire. Par chance -à moins que Sirius ne l'ai fait exprès- il n'y avait personne à la maison. Je lui indiqua de s'assoir à table, et je m'assis en face de lui. Je pris une grande inspiration. Allez, ce ne sont que quelques mots, la vérité... Il ne t'en voudra pas...
« Je veux te quitter. »
Argh, j'avais dit ça plus brusquement que ce que je voulais... Edward fut surpris.
« Vraiment...?
- Ecoute, je... Je pense que j'aime quelqu'un d'autre. J'ai essayé, j'ai fais des efforts mais... Je pense que ce n'est pas toi, que j'aime.
- C'est à dire... Tu ne sais pas si tu m'aimes, ou tu penses en aimer un autre ?
- Je pense que j'aime quelqu'un d'autre. »
Je vis Edward prendre une grande inspiration. Je tordait mes mains, me sentant coupable de lui faire cet aveu. Mais je ne pouvais pas lui mentir pour l'éternité, en sachant que la personne qui me faisait vibrer vivait sous le même toit que moi... Edward ferma un instant les yeux, et hocha la tête.
« Et, qui est cet homme ?
- Remus, soufflais-je.
- Remus ?
- Le professeur Lupin. »
Edward sourit.
« Je m'en doutais.
- Qu...Quoi ?
- Tu avais un comportement étrange à chaque fois qu'il était dans les parages. A vrai dire, je ne t'avais jamais vu agir comme tu l'as fait pendant notre dernière année. Je ne pouvais pas croire que tu étais juste obsédée par ta vision... Il y avait autre chose, je m'en doutais.
- Alors tu savais avant même que je le sache moi même... Et tu as quand même tenté ta chance.
- J'espérais me tromper, dit Edward à voix basse. Mais je dois maintenant rendre les armes. »
Il posa doucement sa main sur les miennes avec un tendre sourire.
« Je ne regrette pas tous nos moments passés ensemble, Salaris. Je les chérirais de tout mon cœur. Et je t'en suis infiniment reconnaissant, d'avoir fait un effort pour moi. Je... Tu n'imagines certainement pas tout ce que ça représente pour moi. »
Il s'arrêta un instant, et cligna des yeux pour chasser ses larmes, qui étaient contagieuses, car je cligna aussi des yeux pour les chasser. Je m'en voulais, mais j'étais en même temps tellement contente qu'il ne réagisse pas mal...
« Je peux t'aider, dit-il. Si jamais tu as besoin.
- C'est gentil, mais j'aimerais lui dire par moi même. Avoir le même courage que toi tu as eu, alors que tu savais que c'était certainement impossible. »
Il sourit et se leva. Je me leva à mon tour pour le prendre dans mes bras. Il me caressa le dos en rigolant.
« Bonne chance, Salaris. Que l'amour te sois bon guide. »
Et il marcha doucement vers la porte, avant de se tourner vers moi, me faire un petit signe et d'ouvrir la porte.
« Et merci pour mon nouveau balais, il est incroyable. »
Je rigola et il sortit de la maison en fermant doucement la porte. Au final, il l'avait trouvé, mon cadeau...
Je resta un moment debout, sans trop savoir quoi faire. Puis, je pris mon carnet de dessin afin de dessiner Edward à la porte, avec le sourire. Je devais graver ce moment dans ma mémoire. Je n'entendis même pas Sirius rentrer. Je ne m'en aperçu que quand un grand fracas retentit, et que je vit le placard à tasse au sol, et Sirius, la poignée dans la main. Il poussa un soupir et se passa une main dans ses cheveux. Je baissa le volume de ma musique et me tourna vers lui.
« Ne t'en fais pas, je le réparerais demain à la main. J'ai besoin d'un peu de travaux pratiques. »
Sirius me regarda, surpris, puis porta le placard sur le plan de travail.
« Très bien. »
Il s'assit ensuite et regarda mon dessin.
« Alors ?
- Je lui ai parlé, et... Il l'a bien prit.
- Heureusement, sinon je lui aurait fait passer un sale quart d'heure ! »
Je rigola et fixa mon dessin.
« Tu es sure de ne pas regretter un peu ? demanda Sirius, l'air inquiet.
- Je veux garder ce moment dans ma mémoire, car c'est un moment important, pour moi comme pour lui. Je ne doute pas que l'on restera amis. »
Sirius sembla rassuré et je ferma mon carnet de dessin et rangea mes crayons.
« Tiens, j'y pense, Remus n'est pas avec toi ?
- Non, il a été retenu... Je crois que Nymphadora voulait lui parler.
- Nymphadora ? »
Je fronça les sourcils. Qui étais-ce ?
« C'est vrai, tu ne la connais pas. Enfin, vous ferez sûrement connaissance assez rapidement.. »
Je grinça des dents et préféra aller ranger mes affaires avant d'assaillir Sirius de questions.
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Le lendemain, je descendis tranquillement les marches, encore en pyjama. Je loupa une marche en voyant Remus à table, et me rattrapa de justesse pour faire comme si de rien était. Mince ! Mon pyjama est vraiment... court ? Je ne portait qu'un long t-shirt avec une culotte. J'avais l'habitude de descendre ainsi car ils n'étaient jamais là... Remus leva la tête et me fixa un instant.
« Tout va bien ? »
Pourquoi, Ô pourquoi je lui posait une question aussi débile ? Un "Bonjour" aurait été largement mieux ! Mais non, "tout va bien". Quelle débile, Salaris, quelle débile...
« Oui, je vais bien, ne t'en fais pas. J'ai simplement décidé de rester un peu à la maison, aujourd'hui, parce que c'est la pleine lune, ce soir. Et on ne sait jamais. »
Je ne savais pas comment répondre à ça. Je m'installa alors bêtement à table, gênée.
« D'ailleurs, Sirius m'a dit que tu voulais réparer le placard à la main. Je peux te donner un coup de main ? »
Je fu surprise de la question mais accepta d'un hochement de tête. Je me leva alors pour sortir toutes les tasses du placard et les poser sur la table. Remus finit son thé et répara les tasses avec un sortilège. Pendant ce temps, je réparais la porte et la poignée. Je m'assis sur le plan de travail, à côté du placard, et regarda Remus.
« Est-ce que tu peux le porter ? Il faut que je le fixe au mur.
- Bien sur. »
Relus se mit devant moi et porta le placard là où il était avant. Je me glissa en dessous et prit ma baguette pour le fixer à nouveau. Je baissa la tête un instant et croisa le regard de Remus. Je rougis d'un coup : on était terriblement proche. Mes jambes étaient entre les siennes, et ses bras tendus sur le placard lui donnaient un air de dominant très séduisant. Je fus prise d'un frisson, incapable de dévier mon regard de ses yeux noisettes. Mes mains devirent moite, et je devait empoigner fermement ma baguette pour ne pas qu'elle tombe. La bataille de papillons refit surface, et tout doute disparu. J'étais amoureuse de lui. Ce n'était pas possible autrement. Remus glissa une mèche de mes cheveux en arrière, et garda sa main sur ma joue. Instinctivement, je me rapprocha de lui, et inversement. Soudain, ce fut une avalanche de sensation quand ses lèvres emboitèrent les miennes : joie, euphorie, plaisir... et amour. Je ferma les yeux et répondit au baiser. Heureusement que j'avais de l'expérience grâce à Edward... Je ressentais le besoin d'être encore plus proche de Remus, alors que le baiser s'intensifiait. Puis on s'écarta, à court de souffle. On se regarda un instant, et le regard de braise de Remus me fit frissonner. Il m'embrassa à nouveau, plus passionnément, plus désireux. Je passa ma main dans son cou. La porte claqua contre le mur et nous nous séparons d'un coup. Je claqua la porte du placard, essoufflée et les joues en feu, alors que Sirius entrait dans la pièce. Je jeta un regard à Remus, qui n'en menait pas large. Il passa une main dans ses cheveux et toussa, avant de prendre quelques tasses. Je resta un moment immobile, envahie de frustration. Mon corps s'était mit à bouillir comme jamais. J'avais besoin de plus de proximité. Je me tourna finalement vers Sirius et bégaya le plus pathétique des "salut" qui n'ont jamais été prononcés. Je rangea d'autres tasses avec Remus, et Sirius monta à l'étage. A l'instant où il avait disparu, nous nous tournons l'un vers l'autre, en prononçant nos prénoms. Puis, c'est Remus qui prit la parole.
« Je suis désolé, souffla-t-il. Je n'aurais pas du faire ça... J'ai dérapé. Je... tu viens de tromper Edward par ma faute...
- Quoi ? Mais...
- Je ne peux pas faire ça... Tu es la sœur de mon meilleur ami...
- Remus...
- 10 ans... »
Il y eu un silence, et je compris qu'il parlait de nôtre âge d'écart approximatif. Je fis un pas pour m'approcher, mais il en recula de deux.
« Non... Je suis ignoble. »
Puis, il fit le tour de la table pour se diriger vers l'entrée.
« Je fais n'importe quoi, dès qu'il s'agit de toi, Salaris... Je devrais m'éloigner.
- Quoi ?! Mais, Remus, je...
- Je suis sincèrement désolé, Salaris. Je m'en veux. »
Il se dirigea vers la porte et je lui couru après.
« Remus non ! S'il te plait ! »
Il me ferma la porte au nez, et je resta immobile, sous le choc. Non, il ne pouvait pas partir comme ça... J'ouvrit brusquement la porte, décidée à disperser le malentendu. Mais il avait disparu. Personne dans les environs.
« REMUUUUS ! »
Je tomba à genoux, soutenue à moitié par la porte, et enfoui mon visage dans mes mains. Mon dieu, qu'est-ce que je venais de faire ? Pourquoi ?! J'entendis Sirius descendre les escaliers en courant et me prendre dans ses bras.
« Salaris ! Qu'est-ce que qu'il se passe ?!
- Je... on... la placard... je pensais que... mais... il savait pas... Sirius, c'est horrible, ce que j'ai fais !
- Doucement, Salaris, reprend ta respiration, et explique moi calmement... Pitié, Salaris...
- REMUS S'EST ENFUI PAR MA FAUTE ! »
Sirius ouvrit grand les yeux, choqué.
« Mon Dieu, Salaris, qu'as-tu fais...? »
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