୨⎯ Chapitre 24 ⎯୧


Pendant quelques semaines, je ne faisait que ça : être dehors avec Edward. Il me trainait partout, m'emmenait dans des boutiques pour m'acheter des affaires, m'emmener voir des paysages fantastiques pour que je dessine, et aussi, de temps en temps, nous nous faisions des duels; et je gagnais à chaque fois. On essayait de faire un compte rendu de nos points forts et point faible, mais on se rendit compte que c'était quand même plus dur quand on n'avait pas de professeur pour nous le dire. Il était bon perdant, cependant, et c'était une bonne chose. Je pouvais me laisser aller aux critiques du moment sans qu'il ne me boude. Un jour, alors que je pensais passer ma soirée à lire dans un de mes confortables poufs, Edward entra en trombe dans ma chambre.

« Bah vas-y ! criais-je. J'aurais pu être à poil, te gène pas ! »

Il leva les yeux au ciel en soupirant. 

« Je sais très bien que tu ne te mets pas dans ce genre de situation quand je ne suis pas endormi, Salaris.
- Dommage, j'aurais essayé de te faire culpabiliser un peu. Qu'est-ce qu'il se passe ? demandais-je en m'approchant. 
- J'ai oublié de te prévenir, mais il y a un bal, demain soir.
- Quoi ?! 
- Eh ben oui... Pour mon anniversaire. »

Je leva les yeux au ciel. C'était quoi ces riches, encore ? Un bal... Non mais je rêve...

« Je... suppose que tu n'as pas de robe, dit Edward.
- Bien deviné. »

Edward me fit un signe de la main et sortit de la chambre en fermant la porte. J'haussa un sourcil, surprise, m'attendant à ce qu'il revienne dans la minute, mais non. À la place, c'était Elvy qui entrait. Elle marcha avec sa petite démarche rigolote, un mètre-ruban à la main.

« Je viens prendre vos mesure, mademoiselle.
- Mes... Mes mesures ? répétais-je, surprise.
- Oui, pour votre robe ! »

Elle écarta les bras pour mesurer ma taille et grimaça, étant bien plus petite que moi. Je ne dis rien, à vrai dire peu étonnée qu'Edward aie demandé à me faire une robe sur mesure. Enfin, il fallait espérer que la ou la couturière qui s'occuperait de cette robe soit douée, car elle devrait vite être finie... Elvy finit par monter sur le lit, me demanda de me tourner, d'écarter les bras et même de faire des poses un peu étranges. Une fois satisfaite, la petite elfe de maison partit en sautillant. Je me posa alors confortablement dans mon pouf et me mit à lire la même saga que je lisais depuis mon entrée à Poudlard, inlassablement. J'essayais vainement de mettre les indices en place, mais cela faisait deux ans et je n'avais jamais avancé, même en lisant le livre de travers, avec un autre alphabet, même si ça n'avait aucun sens, je n'avais rien trouvé de nouveau. Mais j'étais toujours emportée par l'histoire, sachant à partir de quand tel personnage était un traitre, à quel moment tel personnage était amoureux de tel autre... J'aimais cet univers. C'était mon petit coin de paradis. J'avais appris beaucoup de chose à travers, même si maintenant, je comprend que c'est plus facile à lire qu'à faire. L'amour dans les livres à l'air tellement... plus simple. Mais moi, je n'y comprend rien. Je trouve les baisers inutiles, malgré qu'Edward m'en fasse souvent et que je "m'améliorait". J'avais maintenant des doutes sur le plus intime, qui était décrit comme formidable. 

Je commençais à avoir des doutes sur l'utilité de ce couple, à vrai dire.

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Le lendemain soir, je restais immobile devant le miroir. J'avais une longue robe verte qui s'ouvrait aux jambes. J'avais un bracelet en or au poignet droit, et mes cheveux était coiffés de sorte à ce que mes mèches de devant se rejoignent derrière mon crâne, tenues par une broche en forme de serpent. J'étais plutôt jolie, à vrai dire. La seule chose que je détestait, c'était mon casque, qui donnait un air bizarre. Mais je ne pouvais pas me résoudre à le retirer. Surtout avec du monde. Je soupira alors, et quelqu'un toqua à ma porte. Je marmonna un "entrez", et la mère d'Edward passa la porte.

« Oh, tu es magnifique, trésor ! »

Elle arriva derrière moi en posant ses mains sur mes épaules. Je posa une main sur mon casque, peu ravie.

« Ça ne va pas du tout avec ma tenue...
- Mais ça fait de toi un être unique et étrange aux yeux de tous.
- Dès fois, j'aimerais juste me fondre dans la masse et être normale... »

Margarett me sourit tristement en me caressant le dos. 

« Je suis sûre qu'un jour tu trouveras des amis pour qui tu es normale, où tout le monde vous regardera avec les yeux ébahis parce que vous êtes différents et fiers de l'être. »

Je souris, et Margarett me lâcha.

« Presque tout le monde est arrivé, on y va ?
- Oui, allons-y. »

Je jeta un regard déterminé vers mon reflet. J'ai toujours été différente, je devais en tirer une force. Et puis, ce n'était pas vraiment mon genre de m'apitoyer sur mon sort comme ça. Alors que Margarett sortait de la chambre, je la suivit calmement. Arrivés en haut de l'escalier menant au hall d'entrée qui servait de réception, elle me fit en sourire encourageant et commença à descendre l'escalier, les mains sur la rampe. Je le suivit, et toutes les discussions s'évanouirent et se tournèrent vers nous. Beaucoup me dévisageaient, regardaient curieusement mon casque et ma cicatrice. Edward arriva en bas de l'escalier, habillé d'un beau costume, évidemment noir et vert. Ses cheveux avaient été coiffés de manière à ce que ses mèches un peu en bataille aillent toutes du même côté. Cela donnait l'impression qu'il avait été rasé d'un côté, je trouvais. Il salua sa mère d'un hochement de tête et tendit sa main vers moi avec un sourire. 

 « Tu es magnifique, dit-il.
- Merci... »

Il me prit par le bras pour aller discuter avec quelques invités, afin de me présenter. Je sentait qu'il se retenait de crier sous tous les toits que l'on était ensemble, mais je lui était reconnaissante de ne rien dire. Les invités n'étaient cependant pas aveugle et beaucoup se doutèrent de la relation que l'on avait. Je le voyais dans la façon qu'ils avaient de me regarder, à me juger comme s'ils allaient décider de si Edward me méritait ou non. Une fois le tour de salle fini, Edward m'emmena vers le buffet et me fit signe de me servir, et je ne me fit pas prier. Mon assiette fut vite remplie et je m'installa dans un coin pour ne pas manger. Le regard d'Edward me transperçait, et je tourna ma tête vers lui.

 « Qu'est-ce qu'il y a ? demandais-je.
- Je... trouvais dommage que tu gardes ton casque.
- Si tu veux me voir hurler à la mort, à ta guise. »

Je porta mes mains à mon casque et il m'interrompit.

« Non ! Ce... désolé, je ne voulais pas. Je sais que c'est dur pour toi. C'est juste que... Dans ces moments là, j'ai l'impression que tu t'isoles et que tu ne veux jamais profiter de ce qu'il y a devant toi.  »

Je retourna mon attention vers mon assiette et reprit mon repas en ignorant le regard bouillant d'Edward. Je savais ce qu'il voulait, mais je ne lui donnerait pas. Pas tant que je n'aurais pas retrouvé cette sensation de papillons, pas tant que je ne serais pas heureuse d'être en couple avec lui. Je me leva pour aller déposer mon assiette sur le buffet et une lueur châtain attira mon regard. Je tourna brusquement la tête vers le fond de la salle en voyant quelqu'un partir dans un couloir, et je fu comme foudroyée : c'était Remus. Je posa alors mes couverts à la hâte et partit vers lui. Pourquoi était-il là ? Est-ce qu'il m'avait vu ? Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir lui dire ? Arrivée derrière l'homme, j'ouvris la bouche pour l'interpeler et il se retourna avant que je ne puisse dire un mot, et je cru couler : ce n'était pas Remus, mais quelqu'un qui avait la même coupe de cheveux. Je bégaya une excuse et fit demi-tour, honteuse. Pourquoi, pourquoi il m'obsédait autant ? Pourquoi chaque derrière silhouette aux cheveux châtains, je voulais que ce soit lui ? Pourquoi, à chaque entrainement avec Edward, je voulais qu'il soit là ? J'avais définitivement besoin de retourner à la maison pour pouvoir discuter avec Sirius et me le sortir de la tête. Je retourna à ma place à côté d'Edward et celui-ci discutait joyeusement avec une jeune femme qui voulait visiblement beaucoup d'attention. Je les ignora en regardant la salle, me sentant un peu... planante. La jeune femme s'en alla enfin, certainement en comprenant qu'elle n'aurait absolument aucun moyen de passer un moment plus intime avec Edward. Celui-ci se tourna alors vers moi en croisant les bras.

« Ça va ? 
- Ouais. C'était qui, cette nana ?
- Tu es jalouse ? me demanda Edward avec un sourire.
- Nan, je me dis juste que c'est une sacré conne. C'est qui ?
- Je sais même pas.  »

Je leva un sourcil, peu convaincue. De la musique commença à raisonner dans la salle et Edward me tendit la main.

« Tu veux danser ? »

Je leva les yeux au ciel et lui prit la main avant de me faire embarquer au centre de la salle. Quelques couples rejoignirent la danse alors que les autres restaient dans leur coin en commentant les danseurs. Je me laissais emporter par Edward, peut ravie de devoir danser devant tous ces gens. J'aimais bien rester dans mon coin, à juger ces idiots qui prennent plaisir à danser. Et j'étais à la place de ces idiots. Sauf que je n'aimais pas ça. La main d'Edward remonta à ma taille et je frissonna. Il appuya doucement et toute la pression disparue. J'inspira un grand coup, surprise, alors que Edward se rapprocha de moi pour la valse. Il s'approcha de mon oreille.

« J'ai appris quelques petites choses, j'espère que ça t'a détendu. »

Pour m'avoir détendu, ça oui ! J'aurais presque voulu qu'il recommence, même si ça n'aurait  rien donné, je le savais. 
Le reste de la soirée se passa dans le calme. Je me détendais et rigolait de la tête de faisait Edward en voyant ses cadeaux. J'avais glissé le miens et il cherchait encore lequel était de moi. Une fois tout le monde partit, il se tourna vers moi, les poings sur les hanches.

« Dit donc, tu ne m'aurais pas menti devant tout le monde pour ne pas avouer que tu ne m'as rien acheté ?
- Tu me traites de menteuse ? C'est un peu vexant, quand même, dis-je en croisant les bras.
- Je te connais, toi et tes entourloupes ! »

Je lâcha un grognement, vexée. Il préférait me traiter de menteuse plutôt que d'utiliser son cerveau correctement. En plus, si il réfléchissait, le cadeau était évident.

« Bon puisque je te mens, on va dire que je suis fatigué de cette soirée et que j'ai besoin d'aller me coucher. »

Je partis vers ma chambre en ignorant la protestation d'Edward. C'était toujours la même chose avec lui. Il te donne de l'attention quand il le veut, mais par contre, il critique tout dès qu'il le peut. Une fois dans ma chambre, je ferma la porte à clef et retira ma robe avec plaisir pour retrouver mon pyjama. Je m'installa au bureau et sortit une plume et un parchemin avant d'envoyer une lettre à Sirius.


Bonjour Sirius, 

Je n'ai pas eu de tes nouvelles depuis que je t'ai vu dans la cabane hurlante. J'espère que tu vas bien, et que tu n'es pas poursuivit tous les quatre matins. Je dois t'avouer que tu me manques, beaucoup, et que j'aimerais te revoir, peu importe où. J'aimerais pouvoir rentrer à la maison, aussi, même si elle ne me rappelle pas que de bon souvenirs.


Je leva ma plume, voulant demander si il avait des nouvelles de Remus, mais je préféra taire mes inquiétudes. Je termina ma lettre et la plia avant d'aller vers Kui, mon hiboux. Il s'envola avec plaisir, ma lettre accrochée à sa patte. Je me coucha alors avec grand plaisir et partit dans un sommeil sans rêves.

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