Aujourd'hui était un jour attendu par tous les élèves de Pouldard : le match de Quidditch qui opposait Gryffondor à Serdaigle. J'avais décidé de m'y rendre également, voulant me changer un peu les idées; j'avais passé des semaines à éviter Edward et à surveiller les allées et venues du professeur Lupin par rapport à ma vision. Je pressa légèrement le pas, me rendant compte que j'allais arriver en retard; ça serait dommage, tiens. Au croisement de couloirs, je heurta quelqu'un et recula en marmonnant un excuse. En levant la tête, je m'aperçu qu'il s'agissait d'Edward. 

« Oh, Edward, haha... dis-je en esquissant d'un pas de côté.
- Tiens, Salaris. Ça fait un moment qu'on ne sait pas parlé.
- Tu sais, les devoirs tout ça... les révisions pour l'A.S.P.I.C...
- Cela justifie-t-il le fait pour toi de ne plus me parler ? Est-ce que tu as honte de m'aimer ? Si c'est le cas, je sais garder une relation secrète, pas besoin de t'enfuir comme ça. »

Je fixa le sol un instant. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir lui dire ?

« Edward, je...
- Non, j'ai compris, tu as honte, c'est ça... Honte que la grande Salazaris Black soit amoureuse de quelqu'un, ça entacherai ta réputation...
- Mais pas du tout, qu'est-ce que tu racontes ?
- N'essaie pas de faire l'innocente. Si tu n'acceptes pas de me donner une réponse, je clamerais tout haut et fort.
- Mais puisque je te dis que...
- Non ! m'interrompit Edward. Arrête de fuir, Salaris, je te connais. 
- JE NE T'AI JAMAIS AIMÉ, EDWARD ! »

Il recula, sous le choc, pendant que je serrais les poings, énervée.

« Je ne t'ai jamais aimé, Edward. Je ne savais pas quoi répondre à ton annonce parce que tu m'as prise au dépourvu et que je n'ai jamais reçu de déclarations. Si tu me connais tant que ça, tu devrais savoir que je préfère m'isoler pour régler le problème. Donc non, je ne sortirais pas avec toi, Edward, parce que je ne t'aime pas. »

Sans trop savoir pourquoi, je sentais les larmes qui me montaient, comme un regret. Edward baissa la tête avant de me regarder, le regard plein de haine.

« Je vois, je vois. Alors puisque c'est comme ça, ne me parle plus jamais. Je ne veux plus jamais te revoir, Salaris, plus jamais. »

Il tourna les talons, non sans un regard qui aurait pu me tuer si jamais il en avait eu la capacité, et reparti, certainement pour aller regarder le match. Quand a moi, je fis demi tour, ma vue se brouillant à cause des larmes. Je traversa les couloirs sans trop savoir où j'allais. Je venais de gâcher mon amitié avec Edward pour une histoire de cœur. J'aurais peut-être du être moins agressive et lui expliquer plus tard ? Je l'avais profondément blessé, et voilà que j'avais perdu mon seul ami, le seul qui était venu me voir, me courrais après, comme disait Hagrid. Et je l'avais perdu à cause d'une histoire d'amour. J'ouvris la porte d'une salle, sans trop me soucier de laquelle c'était, et me réfugia dans un coin. J'avais mal au cœur, terriblement. On avait pas l'air d'amis comme dans les livres, avec des éclats de rire et des délires, mais je tenais quand même à lui. C'était la seule personne qui me demandais où j'étais passé, qui s'inquiétais pour ma santé, et qui m'énervais aussi, parfois. Je sentis alors les larmes se déverser le long de mes joues, avant que je n'enfoui ma tête entre mes bras, hoquetant. Je suis tellement pathétique, une terrible amie... La porte s'ouvrit et j'étouffa un sanglot avant de voir le professeur Lupin regarder vers ma direction. Je maudissais ces fichus larmes qui ne cessaient de couler. Il accourut vers moi et s'agenouilla.

« Salaris, qu'est-ce qu'il se passe ?!
- Edward ne veut plus me parler parce que je l'ai éviter pendant des semaines pour éviter de lui dire que je ne voulais pas sortir avec lui ! Il me déteste ! »

Je me surpris à pleurer comme une gamine, mais ça me faisait un bien fou. Je vis que Lupin fronçait furieusement les sourcils. Il attendit que je me calme un peu.

« Est-ce que... tu peux être plus claire ? »

J'essuya mes yeux en hochant la tête.

« Lors de la sortie à Pré-au-Lard, Edward m'a dit qu'il m'aimait et il m'a embrassé. Cependant, je ne savais pas comment réagir, et vous savez comment je suis, j'ai préféré l'éviter jusqu'à ce que j'ai pris ma décision... Mais je l'ai croisé tout à l'heure et m'a dit qu'il dirait à tout le monde que je l'aime si je ne sortait pas avec lui... Alors j'ai crié, en disant que je ne l'aimais pas, et il a dit qu'il ne voulait plus je lui parle... »

Lupin foudroya un endroit imaginaire du regard. Il n'était visiblement pas ravi de ce que je venais de lui raconter.

« Ce que vous as fait Edward est ignoble, dit-il. Il ne peut pas vous forcer à sortir avec lui ou dire des énormités pareilles. 
- C'est de ma... »

Le professeur Lupin posa un doigt sur mes lèvres pour m'empêcher de parler.

« Vous n'avez rien à vous reprocher, Salaris. Je comprend que cela doit être difficile pour vous, surtout si vous n'en n'avez parlé à personne. »

Les larmes se remirent à couler, et il me prit doucement dans mes bras, en traçant des cercles sur mon dos. Puis, il s'approcha de mon oreille, comme s'il voulait que moi seule, dans ce monde entier, puisse entendre ce qu'il avait à me dire.

« Je sais ce que ça fait, de perdre un ami auquel on tient énormément. »

À mon réveil, je fus étonnée de m'apercevoir que j'étais dans ma chambre.