୨⎯ Chapitre 3 ⎯୧


N'arrivant pas à me concentrer sur ma lecture, je décida de fermer mon livre et de le poser sur ma table de nuit. Encore habillée avec mon uniforme, je mis les pieds hors du lit et enfila mes chaussures avant d'ouvrir doucement la porte de ma chambre. J'espérais ne pas croiser Rusard et sa chatte. Ils me tenaient à l'œil depuis quelques temps. Je ferma doucement la porte et fit le tour de la salle commune. La raison de mon insomnie était simple : depuis trois jours, j'entendais du Fourchelang dans ma tête. Tout le temps. Par chance, j'avais encore mon casque en ma possession. Je ne voulais pas imaginer ce qu'il se passerait si je me faisais encore confisquer mon casque. Il y avait quelque chose de louche, et je voulais tirer ça au clair. Surtout quand la seule personne près de moi se fait pétrifier et que j'entends sans arrêt du Fourchelang dans ma tête. Quelqu'un veut certainement me faire un passer un message. Mais quoi ? Que je devais continuer de rester loin des autres ? Non, les paroles Fourchelang parlent de tuer... Et à ma connaissance, personne à Poudlard ne parle Fourchelang. 

Ce soir, c'était la fête d'Halloween. Tout le monde faisait la fête dans la Grande Salle, pendant que j'étais resté à l'écart dans ma chambre. Je n'avais pas envie de me mêler aux festivités. Il y aurait trop de monde, de toute façon. Je marchais alors tranquillement, quand j'entendis, à travers mon casque, un brouhaha phénoménal. Je m'approchais alors et vit presque tous les élèves réunis. Ils étaient paniqués, mais les Serpentard avaient presque l'air excités. Je jouais du coude pour voir, quand je vis une inscription au mur : 

« La chambre des secrets à été ouvertes. Ennemis de l'héritier, prenez garde. »

Rusard criait qu'Harry était coupable et qu'il allait le tuer. Je tourna la tête vers lui, au mur, Miss Teigne, toute tendue, et accrochée comme un trophée de chasse. Morte, pensais je, avant qu'un autre cri me fasse sursauter.

« C'est elle ! C'est elle ! C'est elle ! Après avoir pétrifié son camarade elle s'en est pris à Miss Teigne ! Je vais la tuer ! »

Il me fallu un petit moment avant de comprendre que Rusard parlait de moi. Des murmures s'élevèrent et les élèves reculèrent, ne laissant au centre de l'attention que Rusard, moi, Harry et ses deux camarades. Ils me jetèrent un regard perplexe. Je soupira et leva la tête vers Rusard.

« Je viens tout juste d'arriver, je viens de passer la soirée dans le dortoir, avant de me balader parce que je n'arrivais pas à dormir.
- Menteuse ! Tu es revenue sur le lieu du crime pour vérifier si quelqu'un avait trouvé ces tortures que tu as infligé à ma chatte ! Je vais te...
- Argus ! »

La voix du professeur Dumbledore ramena le calme parmi les élèves restants. Le directeur était suivit du professeur Rogue, McGonagall, et, à mon plus grand désespoir, le professeur, Lockhart. Ils détachèrent Miss Teigne.

« Venez avec moi, Argus, dit le directeur. Vous aussi, Mr Potter, Weasley, et Miss Granger... Oh, Miss Black aussi.
- Mon bureau est juste à côté, dit Lockhart, pressé. Si vous souhaitez l'utilise...
-Merci, Gilderoy. »

Les élèves restant s'éclipsèrent, pendant que je soupirais et suivit les professeurs. En entrant dans le bureau, je m'assis dans un coin, peu intéressée par ce qu'il se passait. Je fixais les horribles photos de Lockhart qui me faisaient des clins d'œil. Le hurlement de Rusard me fit sortir de mes pensées :

« C'est à elle qu'il faut demander !
- Cela ne peut être Salazaris, Argus, elle est confisquée de baguette magique, et, bien que ses compétences soient remarquables, elle ne pourrait pétrifier Miss Teigne sans sa baguette. Même avec, d'ailleurs. »

Il leva la main, ce qui dissuada Rusard de parler de nouveau. Je le regardais avec un regard noir, et, pendant un instant -un court instant- je vis la peur briller dans ses yeux. Harry et ses camarades me regardèrent, curieux et surpris.

« Si je peux me permettre, dit Rogue, pour le sort de Potter, je pense que lui et ses amis se sont simplement trouvés au mauvais endroit au mauvais moment. Mais il est vrai qu'il y a de quoi nourrir des soupçons. Que faisaient-ils dans ce couloir à cette heure-là ? Pourquoi n'assistaient-ils pas au festin de Halloween avec leurs camarades ? »

Je fus surprise d'entendre qu'ils étaient allés à la fête d'anniversaire de mort de Nick Quasi-Sans-Tête. Je souris, ravie de voir que des élèves de deuxième année n'aient pas peur de passer une soirée horrible entourée de fantômes, certainement plus répugnant les uns que les autres. Par la suite, Rogue ne semblait pas convaincu de savoir qu'Harry et ses camarades étaient repartis dans leur dortoir sans manger. Il se tourna cependant vers moi, son horrible sourire plaqué sur le visage : il savait que je n'avais pas une aussi bonne défense qu'Harry et ses camarades.

« Et vous, mademoiselle Salazaris, que faisiez vous dans les couloirs ?
- Je n'arrivais pas à dormir alors j'ai décidé de faire un tour dans les couloirs.
- C'est la pire excuse que je n'ai jamais entendue ! Vous auriez pu faire preuve d'un peu de créativité.
- Je suis sur que si je vous disais que j'entendais des voix dans ma tête et que je devais me balader pour m'aérer l'esprit, vous ne me croiriez pas. » dis-je sur un ton de défi.

Je surpris le regard surpris d'Harry. Visiblement, il avait pris ma phrase au sérieux... Comme ses deux autres camarades, d'ailleurs. Je fronça les sourcils en leur jetant un coup d'œil, pendant que Rogue m'arracha violemment mon casque de mes oreilles.

« Aïe ! Rendez le moi ! criais-je, pendant que Rogue ricanait.
- Je pense qu'il est temps de mettre fin au favoritisme que vous recevez depuis votre arrivée à Poudlard.
- Vous ne pouvez pas me faire ça ! Rendez le moi ! »

Le professeur se tourna vers McGonagall, qui fut ravie d'avoir mon casque en sa possession. Dumbledore me jeta un regard désolé, et nous ordonna de partir. Je suivis les 3 Gryffondor et repartit dans ma salle commune, ignorant les regards qu'ils me lançaient. Les voix de tout le château envahissait mon esprit. Tout le monde partageait son opinion sur les évènements, certains persuadés que j'étais la coupables, d'autres penchaient sur Harry, qui avait tout de même un lien étrange avec Voldemort. Je secoua la tête, assaillie de toute part, n'arrivant pas à me focaliser sur quoi que ce soit. De plus, la voix de Fourchelang ne m'aidait pas. De ce que je comprenait, elle était frustrée, et voulait se remettre à tuer. Je frissonna et partit dans ma chambre en ignorant le hurlement que me causait mon entrée dans la salle commune. J'enfoui ma tête sous mon oreiller, diminuant à peine mon cauchemar. Je ne savais pas combien de temps je pouvais encore tenir comme ça.


Je ne savais pas si j'étais contente de voir le jour se lever. Malgré le fait que tout le monde dormait, je n'avais pas réussi à dormir. 

« Tuer... Il me faut plus de sang... »

Je grimaça. La voix recommençait, c'était absolument horrible. Je me leva et mit mon uniforme, essayant d'aller chercher à manger avant que la foule d'élève n'arrive dans la Grande Salle. En descendant, je fus surprise d'être déçue à ne pas entendre la voir d'Edward me lâcher un "bonjour, Salaris", d'un air aimable. Je serra les poings et entra dans la grande salle, afin de chiper quelques gâteau et partir immédiatement vers la salle de potion. Je m'assis devant la salle située dans les cachots et mangea mes gâteaux, pendant que je concentrait mes oreilles sur le désagréable bruit que je faisais quand je mangeais. Mais cela ne suffisait pas; quand les élèves arrivèrent dans la Grande Salle, mes oreilles captaient tout. 

« Tiens, Black n'est pas là. Elle doit être renvoyée. Bien fait pour elle. »

Je frissonna. Cette voix venait du fils Malefoy, que je détestait autant que son père, bien que je ne les côtoient pas. Encore heureux, d'ailleurs. Je termina mes gâteaux et je constata avec déception que je n'avais rien pris à boire. Manger m'avais donné soif, et je ne pouvais malheureusement pas boire.

« J'ai toujours dit que c'était une Mangemort, celle là, on a bien fait de ne pas l'approcher. Elle doit être aussi tarée que son frère, de toute façon.»

Je serra les dents. C'était injuste. Je m'étais juste isolée parce que je savais que les autres avaient peur de moi. Et mon frère n'est pas un taré. Il avait ses raisons. Mon frère... Il me manque. Je le voyais, de temps en temps, dans mes visions. C'était le peu dont j'arrivais à me souvenir. Sa présence me faisait tellement de bien, j'avais l'impression d 'être invincible, avec lui à mes côtés. Maintenant, je suis la cible de Poudlard tout entier, professeurs compris.

« Elle n'a pas pétrifié Edward pour rien. Il était trop près d'elle, il aurait pu confirmer les doutes de tout le monde. Elle a préféré le faire taire. »

Non, ce n'était pas vrai ! En vrai, j'appréciais bien Edward, mais je me mentais à moi même. S'il venait à moi, c'est qu'il se fichait du regard des autres. Il voulait être mon ami. Quelle conne, pourquoi je ne m'en était pas rendu compte avant ! Pourquoi je suis comme ça ?!

« On aurait peut être du l'envoyer à Azkaban, tu ne crois pas ? Avec son frère, ils feraient la paire, tiens. »

Les voix se faisaient de plus en plus fortes, et je me rendis compte que l'heure des cours approchaient. Je me releva alors, secouant la tête pour chasser ses mauvaises idées de ma tête. Je vis le professeur Rogue approcha, et je le foudroya du regard, avant de voir qu'il tenait une baguette dans sa main. Et pas n'importe laquelle. La mienne.

« C'est quand même un tout petit peu dommage, elle nous rapportait pas mal de point, quand même, pour la coupe des maisons. »

« Ma baguette ! dis-je, ignorant les voix dans ma tête.
- Je me suis dis que vous alliez nous faire une crise diplomatique, alors j'ai demandé à Dumbledore si je pouvais vous rendre votre baguette. »

J'aurais préféré retrouver mon casque, et au moment où je toucha la baguette, un hurlement infernal retentit dans tout mon être, suivit d'un éclair vert. Puis je sentis comme une chute. Puis un dragon qui crachait du feu; et je...

« Et voilà, vous recommencez votre cirque. »

« Haha, qu'est ce qu'elle a l'air bête, comme ça ! »

J'entra dans la salle de classe, sous les regards des autres Serpentard. 

« Je vous l'avais dit, Dumbledore, on aurait du l'éloigner de tout ça. »

Le cours commençait, et j'entendais un peu mieux, même si tous les cours du château affluaient dans ma tête. 

« Vous devez positionner votre baguette comme ça. »

« Madame, vous pensez que Black a vraiment tu... pétrifié Miss Teigne ? » 

Je posa mes mains sur la table, ma respiration commençant à s'accélérer. Je n'arrivais plus à réfléchir. 

« Tuer... »

« 10 points pour Griffondor, excellent ! »

« Saleté de Serpentard ! »

Ma vue devint floue, et je vis une masse s'arrêter devant moi.

« Haha, elle est foutue. »

« Dumbledore, il n'est pas encore trop tard, nous pouvons lui apporter un enseignement séparé des autres. »

« Mademoiselle Black, je sais que vous trouvez plus intéressant de pétrifier Poudlard plutôt que de travailler les cours de potions, mais je vous prierais quand même de faire semblant de vous concentrer. »

« On ne peut même pas l'insulter de Sang-de-bourbe, quel dommage !»

Son regard avait l'air de dire "je vais retirer des points à Serpentard". Je releva la tête.

« Vous n'allez pas me retirer des points, car sinon, Serpentard pourrait être désavantagé. Vous ne prendriez quand même pas le risque que votre maison perdre à la coupe, tout de même. »

Son visage se crispa, et je souris.

« En plus, la plus part du temps, elle se fait posséder, quand elle utilise sa baguette. »

« Vous êtes bien trop arrogante, pour une élève qui n'écoutes pas en cours... et coupable. d'agression. »

« C'est vrai, ça fous les jetons. »

Je posa ma main sur mon crâne, ayant envie de vomir. Je rigola, et il perdit son sang froid.

« DEHORS ! » hurla-t-il.

Je fit quelques pas en arrière, tranchée par le hurlement, et partit du cours. Je me mis à courir dans les couloirs pendant que les voix continuaient. J'entendais de plus mon prénom, et cela devait insupportable. Je n'avais encore jamais vécu un enfer pareil. Je m'appuya contre un mur et roula au sol, les larmes coulant sur mes joues. Je secoua la tête et criait, mais n'entendait rien, tellement les voix m'envahissaient de partout. Ma baguette glissa de ma poche et roula au sol. Je la pris, la regardait, et une idée folle me traversa l'esprit. Une idée folle, mais qui serait très, très utile.

Je posa ma baguette à mon oreille, et en posa le bout à l'entrée de celle-ci. 

Je ferma les yeux, prête à me lancer un sortilège qui allait me rendre sourde, et me libérer de ce fardeaux, quand toutes les voix disparurent. J'avais une nouvelle vision. 

Il faisait nuit, et les bruits que j'entendais me faisaient penser à une lutte, un énorme combat entre sorcier. Soudain, je vis quelqu'un dans mon champ de vision. Un homme assez grand aux courts cheveux châtain en bataille. Il avait de larges vêtement miteux et abimés par le combat.

On aurait dit qu'il me protégeait. Quand il se tourna, ses magnifiques yeux noisettes regardaient derrière moi. Je n'existais pas, pour lui, mais il y avait quelqu'un, derrière moi, j'en étais persuadée. Il y eu une secousse, et un éclair vert m'aveugla. Je vit le corps de l'homme chanceler, tendre la main vers je ne sais quoi; pour tenter de se rattraper. Dans ses yeux, je lu sa peur, puis sa déception, et sa colère, avant de disparaitre, mort. 

Un hurlement déchirant envahi la pièce; je compris que c'était moi, qui hurlait. Je sentis mes larmes couler sur mes joues comme un torrent, pendant que je hurlais à la mort.

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