J'inspira un bon coup et tenta de reprendre mes esprits, pendant que Sirius refermait la porte d'entrée. Il m'aida à me relever pendant que j'essuyais mes larmes. Il m'emmena dans le canapé, ou je posa mes coudes sur mes genoux avant d'enfouir ma tête dans mes mains. 

« J'ai été terriblement bête... soufflais-je. Hier, j'ai quitté Edward, et... ce matin, en réparant le placard... On s'est embrassé, Remus et moi. »

Je fis une pause, pour que Sirius digère la nouvelle, et moi aussi. La tornade de sensation était tellement mémorable... Et terriblement attirante. Si tout s'était bien passé, j'en aurait redemandé. Mais maintenant...

« Et ensuite ? demanda Sirius.
- On a recommencé. Puis, tu es arrivé, et on s'est séparé... Quand tu es remonté, il m'a dit qu'il s'en voulait, qu'à cause de lui, j'avais trompé Edward, et qu'il ne faisait que des gaffes quand j'étais concernée... Quand j'ai ouvert la porte, il avait disparu. »

Je resta le visage enfoui dans mes mains, avant de sentir le canapé s'affaisser, signe que Sirius venait de s'assoir. Il passa sa main dans mon dos, avant d'y tracer quelques cercles avec sa main.

« Je comprend... C'est un terrible malentendu...
- Oui...
- Je vais aller le chercher. »

Je leva la tête, peut-être un peu trop brusquement, car je fus prise d'un vertige. 

« Je pense connaitre quelques endroits où il a pu aller. Ne t'en fais pas. Il faut juste dissiper ce malentendu... Et vous pourrez discuter de ce qui vous tracasse. »

Je sentais qu'il ne voulait pas parler de nos sentiments. Peut-être avait-il du mal à digérer la nouvelle ? Après tout, j'étais quand même sa sœur, et Remus était son meilleur ami. 

« Surtout, reste là, ordonna Sirius. Je ne veux pas que tu partes bêtement à sa recherche, d'accord ? »

J'hocha mollement la tête alors qu'il arrêta ses caresses dans le dos. Sirius se leva et disparut; il venait de transplaner. Je calla alors mon dos contre le fond du canapé et regarda l'armoire qui se trouvait en face. J'étais incapable de faire quoi que ce soit. De bouger. J'étais envahie par les regrets. Je n'étais décidément pas douée pour avoir de bonnes relations avec les gens. Ma vie à Poudlard était presque meilleure, en comparaison. Je ne pouvais décevoir personne; je n'agissais pour personne, je ne courrais après personne. Et voilà où j'en suis, maintenant...  « L'amour nous rend aveugle et faible. On n'est plus nous même, quand on aime. C'est dangereux. » Ces mots que j'avais prononcé il y a quelques années me revenaient en pleine figure. J'avais eu raison, à l'époque, je n'imaginais pas à quel point... Je venais de ruiner la vie de Remus, et j'avais mis Sirius dans l'embarras. Et moi... Je venais encore une fois de me briser le cœur avec mes agissements stupides. Si je m'étais arrêté au premier baiser, j'aurais pu lui dire que j'avais quitté Edward. Que le l'aimais lui, et pas mon ancien camarade de classe. Que je le voulais lui, dans ma vie. Mais c'était trop tard. Je venais de tout briser. Encore une fois. Je poussa un long soupir avant de fixer sans pensée l'armoire. Combien de temps j'étais resté à la fixer ? Je n'en avais aucun idée. Une heure ? Deux ? Un jour ? Sirius me sortit de ma transe en rentrant. J'avais les yeux qui me piquaient, j'avais l'impression de ne pas avoir dormi depuis des semaines. Il secoua tristement la tête.

« Il est introuvable... »

Je me redressa en secouant la tête, avant de me servir un verre d'eau et de le boire d'un coup. 

« Est-ce que tu as une carte ? demandais-je.
- Une carte ? Pourquoi faire ?
- Pour savoir où est ce que tu l'as cherché. J'irais le chercher par moi même.
- Salaris...
- C'est de ma faute, si il est dans la nature. En plus, cette nuit, c'est la pleine lune... »

Je lâcha un gémissement mêlant peur et culpabilité. Sirius secoua la tête et fouilla dans les placards. Puis, il en sortit une carte et l'étala sur la table. 

« Ce qui est sur, dit Sirius, c'est qu'il ne sortira pas du pays. Alors tu ne sortiras pas non plus. »

J'hocha la tête alors que Sirius mettait une croix sur tous les lieux qu'il avait regardé; une vingtaine. 

« Remus peut quand même revenir à ces endroit plus tard, m'avertit Sirius. »

J'hocha de nouveau la tête alors que mon frère montait à l'étage. Je gravis à mon tour les marche pour prendre une plume et un parchemin pour écrire à Edward. J'avais besoin d'un avis extérieur. Lui qui me connaissait, et qui était un homme, il pouvait me dire ce qu'il n'allait pas.

Par la suite, je passa mes journées dehors, à guetter le moindre signe de Remus. Mais rien. Edward avait répondu à ma lettre, en disant qu'il fallait malheureusement attendre que Remus se fasse une raison et qu'il rentre chez lui - un peu comme lui même avait fait auparavant-  pour s'excuser ou discuter. Je ne l'avais cependant pas écouté, car je ne ralentissais pas mes visites pour autant. Je n'avais plus de notion de temps, et Sirius se fatiguait à me supplier de me reposer. Mais je refusais, étant en plus en proie à un cauchemar où je voyais Remus en sang, à moitié enfoui dans la neige; ce qui me mettait dans un état de panique immense. Sirius partit du jour au lendemain, pour "protéger Harry". Je commençais à passer de moins en moins de temps dehors, découragée. Je commençais à fatiguer, et ne pas avoir la moindre trace de Remus me hantais.

 Un matin, alors que je sauta sur mon lit après avoir passé la nuit dehors, je me tourna mollement vers mon calendrier, et soupira en voyant que l'on était en avril. J'enfoui ma tête dans mon oreiller en gémissant. J'en avais marre. J'avais l'impression d'être un fantôme errant. Edward avait décidé de cesser ses visites, certainement parce qu'il n'arrivait pas à autre chose qu'à me décider à tourner en rond dans l'autre sens. Je serra les draps en soupirant. Depuis quelques temps, et malgré moi, mon corps s'était mis à changer. J'avais 20 ans, et je n'avais jamais autant eu de désirs que maintenant. Le baiser passionné avec Remus avait réveillé mon côté adolescent, et je ne pouvais rien y faire. Alors que je souffrais mentalement depuis bientôt six mois à cause de la disparition de Remus, une douleur physique venait se mêler au tout. De plus, Sirius n'avait répondu à aucune de mes lettres, et j'en étais terriblement inquiète. Je soupira alors, pensant qu'il valait mieux mettre la recherche de Remus de côté. Je n'avais jamais rien trouvé, ça ne changerais rien maintenant. Je me mit en tête de nettoyer la maison après une bonne sieste. Cela me viderait l'esprit, et je serais certainement prête pour une nouvelle résolution. Je me laissa alors emporté par la fatigue, doucement, mais sûrement...

Je marchais, encore, les pieds dans la neige, dans un village miteux, presque abandonné. La seule lumière venait de ma baguette et de quelques vieux lampadaires certainement allumés depuis des années. Alors que je marchais, mes yeux se portèrent sur le cimetière. à l'entrée, un corps sortait du tas de neige. Je m'approcha en trottinant, avant de crier face au corps mutilé et gelé de Remus. Je m'agenouilla, lui prit les joues, les larmes aux yeux. Puis, je le tira hors du tas de neige, retira mon gros manteau et l'emmitoufla dedans, avant de me rendre compte que je ne savais pas transplaner avec une deuxième personne. Je le serrais alors dans mes bras en pleurant, alors que la neige se mettait à tomber, et que j'avais de plus en plus froid...

Je me réveilla en sursaut, et congelée. J'avais encore fait ce cauchemar... Ma couverture était encore tombée du lit, et je leva les yeux au ciel dans un soupir, avant d'aller prendre une bonne douche bien chaude. Mon cerveau ne cessait de chantonner le prénom de Remus, et il était inarrêtable. Cela dit, cela me mettait de meilleur humeur, et j'entamais le nettoyage de la maison avec le sourire, et la conviction que j'allais bientôt le retrouver. 

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Nnavré, ce chapitre est un peu court !  Je voulais également vous prévenir que les chapitres sortiront maintenant tous les jeudis à 13h ! 
Parce que c'est le vacances et j'aurais beaucoup d'écriture en même temps, je veux être sûre de pouvoir finir un chapitre avant le suivant