୨⎯ Chapitre 20 ⎯୧

En entrant, je vis le roux assis sur un magnifique lit, en se tenant la jambe. Le chat qui nous avait libéré le passage un peu plus tôt était à ses côtés, entrain de ronronner. Potter et Granger se précipitèrent vers leur ami en lui demandant comment il allait, où était le chien... Ce à quoi Ron répondit en fixant quelque chose derrière moi. Je me tourna lentement, avant de voir mon frère. Son apparence me brisa le cœur : ses cheveux étaient sales et emmêlés, et sa peau était creusée par la faim. S'il ne venait pas de fermer la porte d'un geste brusque, j'aurais pu penser que c'était un cadavre. Il avait l'air perdu, presque fou, avec un air obsédé. Quand il me reconnu, son trait s'adoucit, et il écarquilla les yeux. Alors, dans ce regard, une masse d'émotions me submergea je compris immédiatement que tout ce que j'avais imaginé n'était que des balivernes; mon frère ne voulait pas me tuer. Je me jeta alors à son cou, les larmes aux yeux. Il posa timidement ses mains contre mon dos, avant de murmurer mon prénom. Je recula légèrement, voulant l'assaillir de question, mais il murmura une excuse que je peina à comprendre, avant de lancer un Expelliarmus sur les baguettes de Potter et Granger. Il les récupéra en s'approchant d'Harry.

« Je pensais bien que tu viendrais aider ton ami, dit-il. Ton père aurait fait la même chose pour moi. Très courageux de ta part, de ne pas être allé chercher un professeur. Je t'en suis très reconnaissant... Ça va rendre les choses beaucoup plus faciles. »

Harry avança d'un pas, le regard plein de haine, et je dégaina ma baguette pour le menacer. Hermione le fit reculer, terrorisée. Ron se releva avec peine, comme si il aurait pu faire quoi que ce soit pour les aider. 

« Si vous voulez tuer Harry, il faudra nous tuer aussi ! »

Je rigola, alors que Sirius leva doucement les mains.

« Allonges-toi, tu vas te faire encore plus mal à la jambe.
- Vous m'avez entendu ? marmonna Ron. 
- Il n'y aura qu'un seul meurtre, ce soir. » répondit mon frère avec un grand sourire.

Alors il avait bien l'intention de tuer quelqu'un... Mais qui ? Soit la personne était dans cette pièce, soit le fait d'avoir kidnappé ces gamins allait attirer quelqu'un d'autre... sa vraie cible. 

« Et pourquoi ça ? lança Harry. Vous n'avez pas eu ce genre de scrupules, la dernière fois. Vous n'avez pas hésité à tuer tous ces Moldus pour assassiner Pettigrow... »

Je m'avança, rouge de rage, avant de le prendre par le col, sous le cri terrorisé de Ron et Hermione.

« Mon frère n'est pas un meurtrier ! Alors tu vas calmer ton soit disant héroïsme à deux balles, monsieur Potter !
- C'EST DE SA FAUTE, SI MES PARENTS SON MORT ! hurla Harry en me donnant un coup de boule qui me fit reculer.
- Oh alors toi... ! »

Je pointa furieusement ma baguette vers lui, à quelques millimètres de sa gorge. Une lueur de peur se refléta dans son regard, très vite remplacé par de la détermination. 

« Salaris, non. »

Je tourna la tête vers Sirius, qui secoua doucement la tête. Je baissa alors ma baguette en reculant de quelques pas. 

« Non, répéta-t-il. J'ai attendu trop longtemps. »

Harry se jeta sur mon frère, bientôt rejoins par Hermione, se donnant coups de poings et de tête, avant que je ne hurle pour qu'ils se séparent. Granger récupéra les baguettes au sol, alors que je me précipitais pour aider Sirius à se relever. Il prit cependant mon bras, comme s'il voulait rester assis au sol. 

« Tu vas me tuer, Harry ? dit-il alors que je le maintenais toujours.
- Vous avez tué mes parents. »

Je m'avança mais Sirius leva la main et je recula en foudroyant Harry du regard. Il tremblait, sa baguette pointée sur mon frère. 

« Je ne le nie pas, dit mon frère, ce qui me figea. Mais si tu connaissais toute l'histoire...
- Toute l'histoire ? répéta Harry. Vous les avez vendus à Voldemort, c'est tout ce que je sais !
- Il faut que tu m'écoutes, dit Sirius en me regardant furtivement pour m'indiquer que j'étais aussi concernée. Tu le regretteras si tu ne le fais pas... Tu ne comprends pas...
- Je comprend beaucoup mieux que ce que vous ne le croyez.
- Alors toi, tu cherches les emmerdes, dis-je. Tu crois pouvoir faire ta loi, juste parce que tu t'appelles Potter ? Personne à part Sirius ne connait la vérité, alors si tu le laissais parler, au lieu de faire ton baratin d'orphelin ? »

Mes mots avaient légèrement dépassés ma pensée, mais ils eurent l'effet escompté; Harry tourna sa baguette vers moi. Je pointa également la mienne sur lui avec un sourire.

« Tu veux te battre, gamin ? N'oublie pas que je suis en dernière année, et je suis une prodige... Ce n'est pas parce que tu es un Potter que je n'hésiterais pas à te réduire en cendres. »

Harry hésita un instant, avant que Hermione ne se mette à crier :

« ON EST ICI ! ON EST ICI AVEC SIRIUS BLACK, VITE ! »

Je pesta et avança d'un pas, alors que la baguette d'Harry passait de moi à Sirius sans arrêt. La porte s'ouvrit à la volée, et le professeur Lupin apparu, le teint livide. Il observa un instant la scène avant de faire sauter la baguette d'Harry de ses mains. Je lui jeta un regard, me demandant ce qu'il allait bien penser de tout ça. Sirius s'appuya contre mon bras pour se relever, et Lupin marmonna d'une voix que je n'avais jamais entendue.

« Où est-il, Sirius ? »

Je me retint tout commentaires, aussi perdue que les trois idiots. Sirius leva lentement la main jusqu'à Ron, à notre plus grande surprise. Il en voulait à Ron ? Décidément, cette histoire n'avait aucun sens.

« Mais dans ce cas... murmura Lupin. Pourquoi ne s'est-il pas montré avant ? A moins que... A moins que ce soit lui qui... A moins que vous ayez changé de... sans me le dire... ? »

Je lâcha un râle, impatiente.

« Est-ce que vous pouvez cessez vos énormités et dire ce que... ah ! »

Lupin venait de baisser sa baguette et prit Sirius dans ses bras. Hermione hurla quelque chose, mais je n'écoutais pas. Les évènements étaient trop étranges pour que je réagisse normalement. Je revins enfin à moi quand Hermione hurla :

« C'est un loup-garou ! »

Elle fixait Lupin, et je me doutait bien que le cri était pour prévenir d'un danger. Plus personne ne parlait, mais Lupin avait l'air calme, même s'il me lança un regard, comme s'il avait peur que je réagisse mal. Mais je n'en avait que faire, je connaissais déjà la vérité. Je m'avança alors, baguette toujours en main.

« Et alors, Granger, qu'est-ce que ça peut te faire ? Tu as passé toute ton année scolaire avec lui en sachant la vérité, et maintenant, tu trouves ça normal de le traiter en tant que criminel parce que ça t'arrange ?
- Tu n'as rien écouté de ce qu'il s'est passé, dit-elle, tu as fixé le vide. Tu ne peux pas prendre leur défense comme ça !
- Et vous, vous ne pouvez pas les attaquer comme ça. Laissez-les s'expliquer, à la fin !
- Et toi, pourquoi tu les défend comme ça ? dit Harry. Tu es dans leur coup, je parie.
- Mais vous êtes bornés, ma parole ! »

Ron tomba sur le lit en gémissant de douleur. Lupin fit un pas pour l'aider, mais Ron agita la main pour le faire reculer.

« Arrière, loup-garou ! »

Lupin se figea et j'allais me jeter sur le roux, mais Lupin me retint fermement, le regard encore troublé.

« Vous ne pouvez pas le laisser vous insulter comme ça ! hurlais-je.
- Ils finiront par comprendre. »

Je foudroya les trois impertinents du regard. Je pensais qu'ils allaient s'expliquer, mais Lupin et Hermione discutèrent du fait qu'il soit loup-garou. Je jeta un œil à Sirius, qui semblait plus qu'impatient de régler ses petites affaires; et j'étais dans le même état que lui. Je voulais comprendre pourquoi il s'était laissé faire, pourquoi il ne s'était pas défendu sur un crime dont j'étais persuadée qu'il était innocent. Et pourquoi cet emprisonnement avait semé un froid entre lui et Lupin.  Je fixa, incrédule, Lupin rendre les baguettes aux trio, avant de ranger la sienne. Il me regarda pour m'intimer de faire pareil. Je lâcha un râle, mais je ne fis rien.

« Salaris. »

Son ton était ferme mais doux, un peu comme un père qui grondait gentiment un enfant, ou un grand frère. Je leva les yeux au ciel en rangeant ma baguette. Si cela l'amusait de pouvoir se faire attaquer sans avoir de défense...

« Voilà, dit Lupin. Vous êtes armés, nous ne le sommes pas. Vous allez m'écouter, maintenant ?
- Si ce n'est pas vous qui l'avez aidé, dit Harry, comment saviez vous qu'il était ici ?
- La carte. La carte du Maraudeur. J'étais entrain de l'étudier dans mon bureau...
- Vous savez vous en servir ? demanda Harry.
- Bien sûr que je sais m'en servir. »

Sachant que je ne comprendrais rien à la suite, je décida de tourner mon attention vers les deux autres, afin de vérifier qu'ils ne préparent pas un mauvais coup. Mais ils étaient juste attentifs à la discussion. Cependant, mon attention fut attirée lorsque le roux sortit son rat de sa poche, et le chat se mit à cracher sur celui ci. Lupin s'approcha du rat, alors que Ron était terrifié.

« Quoi ? Qu'est-ce que mon rat vient faire là dedans ?
- Ce n'est pas un rat, dit Sirius.
- Bien sur que si, c'est un rat.
- Non, dit Lupin. C'est un sorcier.
- Un Animagus, ajouta Sirius. Il s'appelle Pettigrow.»

Alors qu'ils se lançaient dans des explications, je tentais de découvrir par moi même pourquoi cette absurdité avait lieu. Si ce que je pensais est vrai, Sirius n'avait pas tué Pettigrow. Tout cela était une mise en scène, qui avait très certainement mal tourné. Cependant, ce qui me contrariait sur l'affaire, c'est que l'on avait retrouvé seulement un doigt de cet imbécile de Pettigrow.  C'était absurde, quand on y réfléchissait. Pourquoi seulement un seul doigt aurait échappé à un éventuel sortilège de Sirius, alors qu'il y a avait carrément eu un trou dans la chaussée ? Ce n'était pas logique. Je n'avais pas vraiment d'informations sur ce rat, mais il ne pouvait pas être totalement innocent, si c'était vraiment Pettigrow. Qui passerait des années en rat, pour fuir quelqu'un qui était en prison ? Il y avait quelque chose qui clochait. Pour la première fois, ma musique me gênait, alors je retira mon casque en le passant autour de mon cou, pour la plus grande surprise du professeur Lupin, qui s'arrêta dans son discours. 

« Reprenez donc, dis-je.
- Je... bien. »

Je réalisa alors que le professeur Lupin parlait enfait de son passé de loup-garou. Son rapport avec la cabane hurlante, la potion du professeur, la douleur... Sa relation avec Sirius, James et Pettigrow, ainsi que leurs transformations pour aider Lupin quand il se transformait. Sirius était impatient, et disait souvent à Lupin de se dépêcher. Il voulait absolument s'occuper de ce rat. Lupin raconta aussi l'origine de la haine entre Rogue et la troupe; une blague au Saule Cogneur qui avait mal tourné...

« Moi je dis, bien fais pour lui, dis-je. Il n'a qu'a pas se mêler des affaires des autres. »

Lupin me jeta un regard qui se voulait réprobateur. Il s'en voulait, cela se voyait. J'haussa les épaules, indifférente. J'avais ce prof en horreur, de toute façon. 

« C'est pour ça que Rogue ne vous aime pas... dit Harry. Parce qu'il a cru que vous étiez complice de la farce ?
- Exactement. » lança une voix glaciale derrière Lupin. 

Le professeur Rogue apparut soudain, retirant un tissu qui le rendait invisible. Il sortit furieusement sa baguette et lança un sortilège qui me heurta de plein fouet, et je m'écroula, inconsciente. 

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Un violent choc me fit ouvrir les yeux, et des hurlements envahirent mon esprit. Je me boucha les oreilles en me redressant, tentant de comprendre où j'étais. Je venais d'atterir sur de l'herbe, et la lumière de la lune éclairait la clairière... Qui était dans un désordre sans nom. Le professeur Rogue était au sol, alors que Sirius se jetait sur une forme que j'eu du mal à reconnaitre sur le coup. Je mis violemment mon casque sur les oreilles après un hurlement, et je reconnus la forme : un loup-garou.

« Professeur non ! »

Je me leva et couru à côté de mon frère, qui tentait de maintenir son ami.

« Salaris recule ! cria Sirius.
- Non ! »

Il se fit violemment repousser par Lupin, et je m'approcha pour le mettre à terre; mais il se jeta sur moi et tenta de me mordre. Je poussa des cris, terrifiée, en tentant de le repousser. Il me griffa furieusement le visage, et mon œil droit se mit à brûler alors que je hurlais de douleur. Un liquide chaud coula le long de ma joue, et je me dégagea avec un coup de pied avant de me redresser maladroitement, une main sur mon œil. Il saignait, et ma joue aussi. Il m'avait très certainement entaillé la moitié du visage. Cela me brûlait terriblement. Je recula sans trop savoir où j'étais, avant qu'il ne me fonce à nouveau dessus, me faisant cogner la tête contre un arbre en tombant. Je cru que ma fin allait arriver, mais Sirius se jeta sur le loup, et il dévala une pente, pour terminer dans la forêt.

« SIRIUS ! »

Harry se mit à courir après mon frère et je fis de même, bientôt rejointe par Hermione. Les branches me blessaient, mais je m'en fichais. Le plus dur était les branches sur la partie droite sur mon visage. J'avais l'impression qu'il s'enflammait. En arrivant dans une clairière, je hurla en voyant mon frère au sol. J'accouru vers lui, bien que maladroite, et le prit dans mes bras pour m'assurer qu'il était encore bien vivant. Je soupira de soulagement en constatant qu'il était simplement inconscient; certainement assommé par Lupin. En voyant des détraqueurs arriver, je me plaça au dessus de lui, pour le protéger. Mais l'adrénaline me manqua et, assez vite, je ne fus plus capable de distinguer quoi que ce soit.

« Non, pas encore... »

Et je m'effondra sur le corps inconscient de mon frère.

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