Chapitre 4 : Une histoire de courrier
Avant-propos : Je vous invite, après avoir lu ces lignes, à lancer la musique en haut du texte. J'ai fait en sorte que les sons collent parfaitement avec les évènements ;D Bonne lecture !
Des plumes blanches tombent des airs, néanmoins, une fois le sol touché, celles-ci se ternissent dans la boue des terrains. Un oiseau file comme le vent, bec droit vers le nord, ses yeux collés vers l'horizon, le volumineux lointain arrêté par le mur Sina. Ce mur, rempart que seul lui peut franchir à sa guise...
Il lance des cris stridents qui font tourner les têtes ; est-ce de la peur dans les yeux des passants ? De la surprise, du dégoût, de l'horreur ? Seul le voyageur des airs, haut-placé, le sait...
Il tourne autour des maisons, s'abaisse pour survoler les rues où la foule gronde comme un torrent permanent, certains sont propres, d'autre bien trop sales. L'oiseau file, défile et rembobine ses mouvements pour battre encore des ailes, pouvant gagner en hauteur, évitant une branche d'arbre qui ne manque de l'assommer.
A l'est, il aperçoit comme à son habitude le château où il est née, est nourri à chaque retour et périra certainement en son sein. Comme automatisé il tombe en pique jusqu'aux créneaux, s'y pose agilement et attends une certaine venue, en piaillant. Ses appels réguliers, font sortir du ventre du palace un domestique ganté et soigneusement coiffé, sur lequel l'oiseau part reposer pour être amené à sa Majesté.
" Sire, Sire ! - Dit l'homme au costume parfaitement taillé - L'oiseau messager est de retour ! Il apporte des nouvelles du mur Maria. Pile à temps... "
Alors que le Roi lui fait signe de dérouler le message de la patte du volatile, la colombe se met à s'agiter sous les doigts du serviteur ; sa Majesté se lève d'un coup, impatiente.
L'oiseau se débat, ses ailes se plient se déplient jusqu'à ce qu'une main, lourde poignante et douloureuse, lui attrape sont corps devenu maintenant plus minuscule que jamais.
Le Roi a l'animal entre ses mains, il tire le papier dans l'anneau à sa patte et ouvre le mot qui lui est assigné en libérant le volatile.
" Malevitch ? - Appel t-il de sa grosse voix - Serge Malevitch... - Le serviteur se retourne lentement. - Je réduirai votre salaire mais vous n'êtes pas viré... Allez, vous pouvez disposer. -
L'homme s'incline maladroitement et quitte les lieux pour laisser au Roi la tranquillité qu'il se doit d'avoir pour lire une lettre aussi pénible.
Sa Majesté en fait la lecture sous les yeux de son oiseau voyageur, qui, curieux, s'envole jusqu'à son épaule comme pour lire les nouvelles. La colombe roucoule pour toute question, répondue par le Roi qui commence à se prendre le visage dans les mains :
" Mon pauvre ami...les temps sont rudes...Là-bas, à Shiganshina, la pénurie sévi mais ici aussi, la faim commence à se faire sentir. Les populations sont toujours coupées en deux, déchirées, l'une gagne d'avance, l'autre est déjà morte. - L'oiseau tourne la tête, comme s'il lui boudait - La vie en ces jours est devenue un jeu, moi je ne peux que prolonger la partie de certains et écourter celle des autres. - Le volatile se met à scander des propos exaltés dans son propre langage - Comment ? Oh, mon cher ami, tu sais très bien que les impôts que je fais payer au peuple ne sont plus que nécessaire. Je ne peux pas les baisser. Ce n'est pas ma faute... - L'oiseau s'envole vers la fenêtre, lui tournant le dos - Bien ! Si c'est comme ça, tu seras tué et remplacé ! "
L'oiseau semble rire de la fureur du roi, qui grogne comme un chien enfermé dans sa niche, un cabot enchaîné à ses responsabilités.
Sur-ce, Sa Majesté s'en va de son trône et part rejoindre les cuisines pour annoncer brutalement que son prochain repas sera du ragout de colombe !
* * * * *
https://youtu.be/rnW_Nhpt7no
Mangeant dans ta cuisine, après avoir éteint le foyer enflammé, tu avales un repas chaud, bien à l'abri de la pluie qui recommence à tomber en dehors de ta chaumière. Pendant que tu remettais ton assiette dans le grand évier en terre cuite à ta gauche, un bruit sourd à ta fenêtre te fait détourner les yeux. T'approchant des carreaux, tu considères une légère fissure au centre, tu ouvres les deux battants et aperçois sur le rebord une pierre avec un paquet y étant attaché. Sans même tourner ton regard, tu entends du haut de la colline bordant ta maison
" Désolé, j'ai mal visé ! "
Pas besoin de lever les yeux, tu sais déjà qui c'est. Alors, tu emportes le paquet avec toi et fermes la fenêtre doucement. Très vite attablée, tu retires la corde qui reliait la caillasse au cadeau, et retire du paquet une lettre portant un gros cachet.
Sur celui-ci on distingue une ombrelle, ainsi que quelques vers écrits en dessous :
" Il n'y a d'ombrelle
que pour les âmes les plus belles.
Qui relèvent d'un sang pur,
Grouillant cette peau au chaud futur.
Car le monde sait que sous la flanelle,
Se trouve ce qui attire tous les regards.
Le soleil, n'y est même plus objet de merveille,
Seule celle cachée sous l'ombrelle, envers ces yeux, n'a d'égards. "
Tu souris face à toute cette poésie et retire le rond de cire avant de commencer à lire :
" Chère T/p,
pour répondre à tes questions :
Déjà, je suis sûr, de tout mon cœur, que les lys chantent réellement, et ça depuis que j'ai découvert ces lieux. Je suis tout aussi sûre qu'il attire les âmes meurtrit et les aide, par tous les moyens. Enfin, je suppose...
Ensuite, je viens de Jinae, dans le mur Rose
Et pour terminer, je suis un grand admirateur de la lignée royale et j'aimerai pouvoir rentrer dans les Brigades spéciales, et ça depuis tout petit ! J'éprouve une certaine admiration pour ces gens, mais surtout, je voudrais pouvoir me sentir important. Imagine-toi pouvoir défendre la personne la plus puissante de ces lieux, la protéger, ne serait-il pas le plus grand honneur que l'on puisse te faire ? N'être qu'une petite âme égarée, et pourtant protéger le plus grand.
Bien évidemment, je ne renoncerai pas à aller me battre contre les titans, j'ai été un peu "mis-à-gout" petit, mais ça je voudrais t'en parler normalement...
Et bien évidemment que tu ne me déranges pas ! Comment les étoiles pourraient nous déranger ?
Bref, le soleil se couche pendant que je redescends la colline, à l'instant où tu lis cette lettre, alors je te souhaite de beaux rêves...
Ps : Oui, ça m'arrive de faire des gaffes...j'en ai honte...
Bref,
Bonne nuit, ne t'arrête jamais de briller, Marco Bott "
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