Chapitre 11 : Atteinte et corruption.

Avant-propos : Désolé pour tout problème de frappe/ faute dans ce chapitre.

Et sinon, j'ai glissé quelques messages dans les prénoms des personnages ( qui n'existent pas dans l'univers et sont de ma création. )

L'atelier caché dans une ruelle assombri est pris d'un sinistre bourdonnement. Elise Sword, descendant de sa monture hennissante, toque six fois au battant de la porte avant de tirer, lentement, l'extrémité d'une ficelle rouge dépassant d'un mur. Elle attend quelque seconde, espérant ne pas s'être trompée. Heureusement pour elle, le grincement sourd de la porte mal huilée vient la rassurer. 

Devant elle se tient un homme au teint mat, les yeux mi-clos et la chevelure grisâtre attachée en queue-de-cheval. C'est Doran Einsam, le propriétaire de la fabrique d'armes clandestines.

 Il joue avec ses cheveux un long moment en fixant la jeune femme, la détaillant de près, comme s'il voulait vérifier son identité par lui-même. Il se retourne vivement et converse un instant avec son assistant dans un langage qui est inconnu à la jeune femme, et d'un coup, il se tait. Un ange passe et Doran l'invite d'un geste de la main à rentrer en laissant son baluchon et son cheval dehors.

A l'intérieur, sur de vastes établis de bois, multitudes d'armes sont en cours de fabrication. Toutes alignées, comme les soldats qui les porteront et les tombes de ceux qui en auront les répercussions. 

Sur les murs, les étagères pleines d'outils et de pièces aussi complexes les unes que les autres, s'entassent et se mêlent dans un parfum métallique. Beaucoup sont empilés, pliés dans des mouchoirs un peu à la va-vite, croulant presque sous leur propre poids, prêt à s'écraser sur le sol plein de suie et de poudre à canon.

Elise s'avance en admirant quelques fusils, l'un d'eux est complétement rouillé, comme s'il avait pataugé pendant des années au fond d'un lac. Doran s'interpose entre elle et l'objet, lorsqu'elle commence à le prendre entre ses doigts.

" Touche pas à ça ! On l'a volé à un soldat de la Garnison il y a quelque temps. - Il plaque la main de la femme contre la table en bois - Ce flingue est précieux, il vaut une fortune ! " 

Elise le regarde droit dans les yeux en haussant des sourcils, replace sa main sur sa hanche avec dédain.

" Valoir une fortune tu dis ? Moi je ne vois qu'un vulgaire tas de ferraille ! "

Un autre gars vient lui taper sur l'épaule, bien plus jeune que Doran, gardant un sourire léger sur le visage et s'exprimant d'une voix douce.

" C'est bon à savoir ! Ca veut dire que la supercherie est crédible. "

Assurément, la femme regarde le garçon d'un air intrigué. Il se presse de la saluer en rougissant :

" Oh ! Excusez-moi ! Je me présente : Eden Leynilegur, zélé assistant de Doran. Je suis arrivé il y a peu, il n'a pas donc pu vous parler de moi... - Il fixe le fusil sur l'établi - Oh, et, pour en revenir à cela...Cette arme n'est pas réellement rouillée et inutilisable, c'est une imitation. En réalité elle est totalement en état de marche, est même plus perfectionnée que les autres, et peut être utilisée à tout moment ! Mais...on compte la revendre..."

Elise regarde l'objet avec une grande attention dorénavant, elle s'incline et cherche un nom quelque part, en vain. Elle fini donc par demander :

" Ca se fait où ? "

Le plus vieux, prenant une grande inspiration, pose ses mains bien à plat sur la table avec le fond de rage qui lui reste.

" Mur Sina, à l'ouest. - Son affirmation fait tilter Elise qui le toise davantage - Je sais à quoi tu penses... " 

" Eh ! Mais c'est là que tu es né je me trompe ? Et c'est surtout là-bas que tu es le plus connu n'est-ce pas ? - Elle compte sur ses doigts - Vol à l'arraché, attaque physique et verbale, mise en danger d'autrui, refus de payer ses dettes et j'en passe...Oh il y a aussi.. "

Doran se met à trembler mais laisse son attitude de colérique furibond prendre le dessus, il geint dans sa rage :

" Ne remet pas ça sur la table ! " 

La femme réplique directement, regarde l'homme droit dans les yeux :

" Ecoute, tu me donnes ce fusil et aucune information ne sortira de cette pièce. Si tu refuses, je t'offre un allé droit vers la potence. "

Doran se lève instantanément. Ses deux bras musclés attrape la tignasse d'Elise qui essaye de le frapper, gesticulant à en faire tomber des meubles, briser des canons et répandre la poudre, elle se débat, écrasant les pieds du fabricant douloureusement. Soudain, un cri fusse, Eden se tient à l'autre bout de la pièce en brandissant une arme sur les deux bagarreurs. 

" Arrêtez ! - Sa voix est plus ferme que jamais. - Moi aussi j'ai pas eu la vie facile, et pourtant je ne me bats pas comme un chien pour un bout de viande ! "

Elise fronce les sourcils et s'apprête à mettre une droite à Doran, mais Eden cri à nouveau :

" Si tu bouges, je tire ! "

La femme, déconcertée, se retire de l'autre homme sans plus un mot, la tête basse. Elle fini juste par s'asseoir sur un tabouret en attendant les paroles de Doran.

" Bon... - Il se met à tousser - Oublions ça. Il faut rester soudé pour arriver à notre but. Nous partirons dans trois jours environ, tout dépend de la situation. Et pour ce qui est de ce fusil...Seul le destin décidera de son possesseur. Si durant ce laps de temps tout va pour le mieux, nous le revendrons. Si les choses se gâtes pour nous, et s'arrangent pour toi, tu pourras t'en servir à tes fins. " 

**********

Le balancement répétitif des deux fils, ça te rappelle le mouvement d'un landau. Aussi placide que les berceuses que ta mère te chantait enfant. Douce et mielleuse.

L'entraînement pour l'équipement tridimensionnelle n'est pas des plus difficile. Même si au début tu trouvais ça risqué, tu t'es vite habituée à ce matériel hors-du-commun. Maintenant lassée, tu essayes de te distraire en attendant de pouvoir descendre, tes yeux tournent aux alentours et s'arrêtent sur quelqu'un dans la foule. Marlow te fixe avec insistance, et tourne la tête avec dédain. Tu te demandes ce qu'il se passe mais d'un coup, BAM tu retombes par terre, t'écroulant sur le moment. 

Marco, derrière toi, ricane un peu en s'excusant :

" Oups...la descente a été un peu brutale je suppose ! - Il a un petit rire - Désolé ! " 

Tu rigoles à ton tour, pas vraiment agacé par sa maladresse. En fait, tu trouves ça mignon. 

Il commence à t'aider à te détacher, pendant que tu chantonnes une chanson, celle que Hitch chantait à votre rencontre. Marco, habitué à t'entendre la fredonner, te suit en murmurant, toujours concentré sur les fils encore attaché à l'harnachement sur ton bassin. 

Tu entends quelqu'un s'avancer vers vous, parlant avec un ton bien différent de d'habitude malgré son langage familier :

" Alors ? C'est bon ? Personnellement, j'ai réussi ! C'était beaucoup trop simple ! " 

Hitch commence à venir aider Marco pour te détacher, vous échangez vos résultats de cet examen jusqu'à ce que la machine puisse être utilisée par une autre personne. Durant chacune de ses phrases, Hitch semble parler avec des mots joyeux, mais le ton de sa voix est des plus triste. 

Au bout d'un moment, tu l'arrêtes dans une de ses affirmations, et touche dans le mille :

" J'ai l'impression que quelque chose ne vas pas... "

Elle affiche des yeux perdus, et une petite moue fade. Marco renchérit :

" Tu t'es disputé avec Marlow ? " 

Elle remue un peu ses chevilles et fini, après quelque secondes de silence, à avouer :

" Oui. Il dit que je ne devrai pas vous voir. Qu'il vous suspecte de quelque chose...Mais moi j'ai confiance en vous, en plus, T/p, nous venons du même endroit. Nous avons une histoire certainement similaire ! " 

Tu clignes des yeux vivement, et t'apprêtes à lui dire que Marlow se trompe totalement, mais, une voix s'élève avant la tienne juste derrière vous. C'est celle de Keith Shadis.

" Recrue Bott, recrue T/n ! "

Vous vous tournez momentanément vers lui, il est accompagné de Marlow qui se tient de trois quarts, les yeux presque clos. Shadis continue :

" Je savais que vous étiez suspect ! - Il s'avance vers vous et vous empoigne par la manche, tout les deux. - Insurgés...Vous faites donc partie de ces révoltants qui tuent, comme des animaux, pour réclamer de la nourriture auquel il n'ont même pas droit ?! "

Marco essaye de se débattre, mais l'instructeur est plus fort et le met à terre :

" Vous êtes renvoyé ! Aucun apprenti ne peut devenir soldat avec si peu d'honneur ! "

Vos visages se décomposent, celui de Marlow, lui, est glorifié d'un sourire. Hitch, quant à elle, s'interpose immédiatement :

" Ils sont innocents ! Vous devez vous tromper ! " 

Keith lève les yeux sur elle, sévèrement.

" Toi aussi tu te rebelles ? " 

Hitch garde le même regard, et le braque sur l'homme qui t'empoigne toujours aussi fort. Elle crie :

" Dans ce cas prenez-moi aussi... " 

Shadis affiche une mine choquée, il est...impressionné ? 

**********

La charrette s'arrête au bord d'un chemin, la route quitte enfin les milieux rocailleux pour des prés herbeux. Tu souffles :

" Je ne te savais pas si déterminée... "

Hitch répond, la tête basse :

" Je voulais juste ne pas rester seule avec cet idiot de Marlow. Et puis, je te considère comme une amie... " 

Marco n'ose rien dire, fixant juste le paysage. 

Tu t'approches doucement de lui, et vois une larme solitaire glisser sur sa joue.

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