4- Hôpital



Une boîte en métal entre les mains, je circulai entre les rangs de la classe.

- Hey, on fait une quête pour acheter un cadeau à Toby. Tu veux bien donner un peu ?

Monica, présidente du conseil des élèves, ayant eu vent de l'accident, m'avait chargé de récolter des dons pour faire un cadeau commun à Toby. Sans que je n'eus le choix, elle m'a fourré entre les mains la boîte et m'a envoyé avec un grand sourire accomplir ma tâche.
Je me console en me disant que c'était pour une bonne cause. J'ai été aussi nommé pour aller le lui offrir ce soir, et aller lui rendre visite à l'hôpital, après les cours.
Si vous voulez aussi savoir, Georges va mieux. Il marche parfois légèrement de travers en grimaçant, mais tout est ok.
Si j'étais Toby, je resterai quelques temps à l'hôpital, histoire de me faire un peu oublier...

Je m'arrêtai devant une fille de ma classe, concentrée à remplir un des tests de son magazine de mode. « Est-il amoureux de vous ? », cela s'intitulait.
Je soupirai, légèrement consterné avant de l'aborder de la phrase que je ne cessais de répéter de cette voix peu entrainante :

- Quête pour le cadeau de Toby.

Elle releva ses yeux noisette parfaitement maquillés avant de me sourire de toutes ses dents.

- Oui, bien sûr ! Je suis une âme charitable.

- C'est ton magazine qui te l'a dit ?, dis-je d'un ton neutre.

Elle fronça les sourcils, me regardant avec une certaine incompréhension avant de fouiller dans son sac à main. Elle ouvrit son porte monnaie et regarda à l'intérieur. Elle soupira avant de me tendre une pièce de 50 centimes.

- Désolée, j'ai que des billets.

Je levai les yeux au ciel avant de prendre la pièce, tandis qu'elle me faisait un sourire désolé. Une seconde plus tard, elle reprenait la lecture de son magazine.
Je continuai mon circuit et m'arrêtai à côté d'un type qui faisait parti de la bande de Georges.

- Quête pour le cadeau de Toby.

Il leva les yeux vers moi avant d'avoir un sourire moqueur apparaissant au coin des lèvres.

- Toby ? C'est qui ?

- Le mec qui s'est fait exploser au handball, il y a deux jours.

- Ah, ouais, la tapette aux lunettes ? Tu veux que je donne du fric pour lui ? Laisse béton, je ne donnerai même pas un centime.

- Comme tu veux, mec.

Je me tournai vers son pote avec lequel il discutait avant mon arrivé et haussai un sourcil, interrogateur.
Il secoua la tête en riant, avant de fouiller dans la poche de son blouson. Il en sortit plusieurs pièces qu'il étala sur sa main. A l'intérieur, 2€, 1€... Il étudia méthodiquement leur valeur avant de finir par m'en tendre une en tentant de ravaler le rire qui manquait de le submerger.

1 centime. Super.

Je jetai la pièce dans la boîte dans un tintement sonore avant de me détourner et continuer mon travail.

Je m'avançai vers Théa, en très grande conversation avec sa meilleure amie, quand je fus interrompue dans mon élan par l'arrivée de Kim dans la salle. Je jetai un coup d'œil rapide à ma montre. La sonnerie n'avait pas encore sonné, serait-elle en avance ? Tous les regards de la classe divergèrent sur l'horloge de la classe, s'étonnant aussi de la prouesse qu'avait accompli Kim ce matin en arrivant beaucoup plus tôt que d'habitude.  Je notai qu'aujourd'hui, elle avait ramené ses cheveux en une haute queue de cheval et qu'elle avait une nouvelle couleur de rouge à lèvres. Un rouge qui nous donnait l'impression que sa bouche était ensanglantée, couleur me faisant délicieusement frissonner.

Elle s'avança dans l'allée où je me trouvais avant de s'arrêter devant moi. A l'évidence, je l'empêchai de rejoindre sa place, alors je me décalai prestement. Elle allait faire un pas en avant quand elle vit la cagnotte que je tenais entre les mains, remplis de rares sous aux couleurs orangées. Elle fronça des sourcils avant de relever ses yeux vers les miens.

- Tu fais une cagnotte pour qui ?

Abasourdi, je mis quelques secondes à répondre. C'était la première fois qu'elle m'adressait la parole. Je me mis à bénir Monica qui m'avait chargé de m'occuper de cette tâche.

- Je... Heu... C'est pour Toby. Je fais une quête pour pouvoir lui acheter un cadeau après les cours, vu que je passe le voir.

Putain, pourquoi j'ai dis ça ? Ce n'était absolument pas dans mes plans d'aller voir Toby ce soir à l'hôpital, déjà que c'était chiant de faire une quête pour lui...

- Tu vas aller le voir à l'hôpital après les cours ? J'y vais aussi.

Ok ! Stop ! Pardon ! J'ai rien dis ! Je m'excuse !

Je m'éclaircis la gorge et pris un air que je voulais décontracté.

- Oh, bah écoute, on pourrait... hum... y aller ensemble si tu veux ?

Elle hocha de la tête et un très léger sourire se dessina sur son visage, avant de se détourner et de rejoindre sa place. Elle avait repris son masque froid et rigide, concentré à pianoter quelque chose sur son téléphone en attendant que les cours ne commencent. Moi, un sourire béât sur les lèvres, je la fixai d'un air idiot et je n'aurai sûrement pas penser à bouger si la sonnerie ne m'avait pas violemment sorti de ma rêverie. M. Vegas, notre professeur d'espagnol, entra dans la classe au même moment en sifflotant presque.

- Holà todos ! Cállate ! Allez vous asseoir s'il vous plaît ! Sortez vos livres à la page 56 !

Je rejoins ma place et posa la cagnotte sur le bureau du prof en passant. J'irai la reprendre après. Moi qui jetai un regard méprisant à cette boîte métallique, je la voyais maintenant comme celui qui a rendu possible le fait que Kim m'adresse la parole. M'avait-elle reconnu pour avoir été le mec qui était tombé devant elle sur des tampons ? Non, elle avait dû oublier. Tant mieux. C'est même une très bonne chose.

Mince ! Ce soir, j'avais prévu d'aller avec Sean à l'ouverture d'une nouvelle boutique de jeux vidéo qui ouvrait pas loin d'ici... J'avais même eu l'autorisation de mes parents pour.

Je soupirais devant le dilemme auquel je faisais face. Sean ou Kim. Je levai les yeux vers le tableau et étouffai un rire moqueur. Pff, pourquoi je me pose la question alors que je sais que je vais choisir Kim et abandonner ce bâtard devant la boutique. Avec un sourire en coin, je sortis discrètement mon téléphone et le déverrouillai pour me rendre directement sur ma conversation avec Sean.

A Sean :

Eh mec tu sais quoi ? J'ai un plan avec Kim après les cours.

De Sean :

Putain sal bâtart tu me plante !!!

A Sean :

Désolé mec mais je sors avec Kim !! Tu te rends compte de ce que ça signifie ?

De Sean :

Vous allé où ?

A Sean :

A l'hôpital.

De Sean :

Sympa pour un 1er rendé vous XD  Tu pense pouvoir la ken dans les toilettes handicapé ?

A Sean :

T'es con.

De Sean :

A moins que tu ne veuille lui proposé de dîner avec toi autour de grands-mères incontinentes. Les plateaux repas, cest cool quand même

A Sean :

Mais non, on va aller voir Toby.

De Sean :

Ah je vois. Monsieur ne veut pas faire ca dans l'intimité il préfère les plans à 3

Je levai les yeux au ciel et rangeai mon portable dans ma poche, ne trouvant pas la patience nécessaire pour lui répondre. Un vibrement m'appris l'arrivé d'un nouveau message.

De Sean :

Je te déteste quand même, sache le. J'espèr au moin que demain tu sera plus puceau connard



La dernière sonnerie annonçant la fin des cours retentit. Enfin ! Le temps m'a paru si long !
Je rangeai mes affaires, un œil sur Kim, au cas où elle partirai sans moi. Lorsqu'elle sortit de la classe sans même m'adresser un seul regard, je soupirai et me décidai à la suivre. Elle évoluait rapidement parmi la foule d'élèves qui sortaient des salles de cours et s'engouffraient dans la moindre faille tandis que moi, le monde semblait s'être arrangé pour m'empêcher d'avancer.

- Oh, hum, pardon, excusez moi, j'aimerai passer. Comment ça « non » ?

Je la perdis rapidement de vue, et lorsque je m'en rendis compte, mon cœur se serra et j'eus une soudaine envie de frapper quelqu'un. En colère et à bout de patience, je serrai de toutes mes forces mes poings tendus le long de mon corps.

- Putain ! Mais vous allez tous bouger, oui ?!

J'avais hurlé dans le couloir et tout le monde stoppa sa conversation pour se retourner vers moi, me regardant comme si j'étais totalement frappé. Inconsciemment, ils se décalèrent tous et, furibond, je m'élançai dans ce passage, ou, que dis-je, cette véritable haie d'honneur.

- C'était pas trop tôt ! Bouffons...

J'ouvris la porte battante menant à la fin du couloir lorsque je vis Kim, appuyée contre une colonne, son téléphone en main. Je m'arrêtai, tout en tâchant de reprendre ma respiration. Elle leva les yeux vers moi avant d'hocher la tête. Elle s'avança sur le parking et s'approcha de sa moto noire rutilante. Je n'avais pas bougé, me contentant seulement de la regarder.
Elle sortit un casque et le mit sur sa tête avant d'enjamber sa moto et de mettre le contact. Elle releva sa visière et je vis qu'elle avait les sourcils froncés.

- Bon, c'est pas que je me les gèle, mais ma patience a des limites. T'attends quoi pour monter ?

Mes yeux s'ouvrirent telles deux grosses soucoupes. Monter sur la moto de Kim ? En comprenant ce qui était en train de se passer, j'avalai ma salive de travers et commençai à tousser bruyamment. Elle leva les yeux au ciel, se demandant bien sur quel guignol elle était tombée. Lorsque je repris un semblant de respiration (et de contenance aussi), je m'empressai de me redresser. Je m'avançai alors vers elle et une fois arrivé à sa hauteur, elle baissa dans un claquement la visière de son casque. A mon tour, je m'installai confortablement sur le cheval d'acier avant de poser d'un geste imprudent mes mains sur ses hanches. Le résultat ne se fit pas attendre et immédiatement, elle releva la visière de son casque et me jeta un regard menaçant.

- Contente toi de garder tes mains sur les côtés.

Son ton tranchant comme une lame me fit frissonner et j'enlevai immédiatement mes mains que je mis sur les côtés du bolide. D'une main craintive, je me passai la main dans les cheveux et déglutit difficilement. Elle fit ronronner le moteur avant de s'élancer sur la route. Elle prit bien le soin de faire le tour par l'arrière du bâtiment, pour ne pas s'afficher avec moi à son arrière, précaution que je comprenais.

Pour tout vous dire, je n'étais jamais monté sur une moto.

Cela expliqua peut être pourquoi je me suis mis à hurler durant toute la route jusqu'à l'hôpital. Je me taisais qu'aux feux rouges, et les voitures qui roulaient à côté de nous me regardaient d'un air paniqué, me pensant peut être otage d'un enlèvement, ou quelque chose du genre. Kim ne disait rien, mais de la manière où elle serait l'accélérateur, je suis sûr que sous ses gants, ses jointures blanchissaient.

A un moment donné, concentré à regarder un enfant partager sa glace avec son chien, je ne sentis pas Kim prendre un tournant assez serré. Je fus propulsé sur le côté et tomba de la moto.

Tout ce serait à peu près bien passé si dans ma chute, en voulant me rattraper, je n'avais pas saisi la queue de cheval de Kim et ne l'avais pas emporté dans ma chute.

Nous tombâmes tous deux de la moto et c'est dans un « ouilleee ! » retentissant que j'accueilli ma dure chute contre le béton de la route. 

Sonné, je mis quelques secondes à me relever. Je sentis une main se poser contre mon épaule. Un homme me regardait avec des yeux dans lesquels se reflétait une évidente inquiétude.

- Vous allez bien ?, me demanda-t-il, alarmé.

- Mmh, arrivais-je seulement à prononcer en grimaçant.

- Vous êtes tombé et vous n'aviez même pas de casque ! Irresponsable !

Ah, quand il est certain que je ne suis pas blessé, il en profite pour me balancer mes fautes à la figure.

Je me redressai, aidé par cet homme, et lançai un regard devant moi.

- Vous avez eu de la chance de ne pas vous être cogné la tête ! Sinon, je crains que vous n'auriez plus été de notre monde !

Mais je n'écoutais pas. Kim était allongée devant moi, avec deux personnes auprès d'elle. D'après ces épaules qui se soulevaient frénétiquement, elle était en train de pleurer. Les deux femmes près d'elle l'obligeait à rester assise tandis qu'une autre personne appelait les secours.

- Qu'est-ce qu'elle a ?, articulais-je paniqué.

- Elle s'est blessée à la jambe, je pense qu'elle est cassée.

Je me relevais mais une douleur à la hanche me fit gémir de douleur. J'allais avoir de sacrés bleus demain...

Les secours arrivèrent rapidement ; nous nous ne trouvions pas très loin de l'hôpital.

Ils la prirent en charge tandis que par gentillesse, l'homme m'indiqua la direction de l'hôpital. Je n'étais qu'à quelques rues de l'endroit.

Boitillant, je finis par arriver dans l'hôpital. On me fit asseoir et j'en profitai pour envoyer un message à ma mère :

A Maman :

Je risque de rentrer plus tard que prévu du magasin de jeux vidéo. Je t'aime.

Evidemment, je lui avais soigneusement évité l'épisode de l'accident sinon elle serait arrivée en trombe et aurait causé plus de problèmes que nécessaires. J'étais déjà assez mal pour avoir mis Kim à terre alors... N'en rajoutons pas. Sans parler du fait que je ne portais pas de casque...

Très vite, une femme asiatique déboula et s'élança vers la secrétaire pour lui demander où était sa fille. Je sus immédiatement que c'était la mère de Kim. Aussi belle que sa fille. Alors qu'elle commençait à s'énerver contre la dame de l'accueil, une infirmière la conduisit au siège à côté du mien en lui intimant gentiment d'aller s'assoir en attendant d'avoir des nouvelles de sa fille. La mère de Kim releva enfin les yeux vers moi et quand elle me vit, une grimace de dégoût mal dissimulée fit irruption sur son visage.

- Ah non, mais vous n'allez pas me faire assoir à côté de lui ! Il est tellement laid ! Je ne peux pas !

Sympa.
Je ne sais pas s'il elle a essayé d'être discrète mais il en est que j'ai tout entendu.
L'infirmière me lança un regard et grimaça à son tour.

- Vous avez raison. Je vais vous placer autre part.

Ah ok. Définitivement, je pense qu'elles ne souhaitaient pas être discrètes.

Ok, Marcel, tu ne vas pas te laisser faire quand même ! Bouge-toi, mon grand ! Arrête de faire ta victime et montre qui tu es !

Je me redressai et m'éclaircis la voix.

- Eh mais vous savez, je ne me suis pas fait tout seul ! C'est pas de ma faute.

- Je me demande qui s'est foiré entre ton père et ta mère. Spermatozoïde plus très frais ou ovule mal formé ?  Peut être même les deux, vu comme t'es moche, balança l'infirmière d'un regard méprisant.

J'avais soudain perdu toute mon assurance et m'étais entièrement repliée sur moi-même. En réalité, j'étais limite en PLS sur mon siège.
La mère de Kim ricana.

- Victime, lança-t-elle avant de se détourner.

En évitant de me regarder, cette-dernière s'installa le plus loin possible de moi, m'oubliant très vite, et recommença à se ronger les sangs quant à l'état de sa fille et se maudissait intérieurement d'avoir cédé à ses caprices de lui avoir offert une moto.

Je ne sus combien de temps je dus patienter avant de voir Kim ressortir accompagnée de deux médecins avec une attelle qui lui prenait toute la jambe et des béquilles. Sa mère se précipita sur elle et la prit avec précaution dans ses bras et l'embrassa.
Kim avait le visage sombre, ses cheveux de jais tombant le long de son visage. Lorsqu'elle me vit, je me mis à frémir.
Jamais de ma vie je n'avais vu de regard aussi noir.

Et Dieu sait combien ça la rendait follement sexy.

En ressortant de l'hôpital, je soupirai. Je n'habitais pas tout près et ma voiture était restée à l'école. Je dégainai mon téléphone et appelai Sean.

- Mmh... Allô ?...
- Ouais Sean, c'est Marcel, j'aurai besoin que tu me rendes un service.
- Ok, tu m'offres quoi en retour ?
- Mmh... Je ne sais pas, tu veux quoi ?
- Le dernier numéro de X Magazine.
- Je pense pouvoir te trouver ça.
- Ok, c'est quoi ton service ?
- Viens me chercher à l'hôpital, et ramène moi au lycée s'il te plaît. Faut que j'aille récupérer ma voiture, je l'ai laissé là-bas.

Immédiatement, Sean raccrocha.
Je retournai à l'intérieur de l'hôpital et m'engageai dans la boutique cadeau qui se trouvait à côté de l'accueil. Je m'avançai vers le rayon magazine devant lequel un papy se tenait en train de feuilleter d'un air gourmand un magazine. Je me penchai et reconnu justement le dernier numéro de X magazine. Je balayai du regard le rayon de magazines mais ne trouva pas ce que je cherchai.
Oh le coquin, le papy avait le dernier exemplaire.

- Eh, vous !, l'interpellais-je.

Le papy se retourna vers moi, d'un air fâché. Il semblerait que je l'ai interrompu dans sa lecture. Il est vrai qu'il n'y a pas grand-chose à lire là-dedans, les images parlent pour elles-mêmes.
Un bref coup d'œil m'indiqua qu'il était à la page où l'on voyait une magnifique jeune femme en train de peloter une autre fille. Ah ouais, dur, c'est un des meilleurs passages.

- Donnez-moi ce magazine.

Je le défiai du regard, essayant de paraître convaincant. Je pense que je louchais plus qu'autre chose.

- Ah oui ? Et pourquoi cela ?
- Parce que ce n'est plus de votre âge.
- C'est plus du mien que du vôtre, jeune homme. 17 ans, à tout craché. Jusqu'à preuve du contraire c'est minimum 18 ans non ?

Hum, hum. Le papy ne voulait pas coopérer. Si ça se trouve, cette personne était le mari de la grand-mère aux portes jarretelles que j'avais croisé dans le supermarché.

Je m'approchai alors de lui d'un air menaçant. Une fois devant lui, j'agrippai fermement le magazine et tentai de l'arracher de ses mains mais ce-dernier était encore vigoureux pour son âge.
Il me fit la technique du sénile. Il me cracha son dentier à la figure et un jet de bave surpuissant vint se nicher dans mon œil. Aveuglé, je lâchai le magazine et me frottai l'œil du plus fort possible.

- Putain, c'est pas du jeu !, criais-je tandis que le papy s'avançait le plus vite possible avec sa canne vers la caisse.

Il fallait que je le rattrape.

- Ah non ! Vous n'allez pas vous en tirer comme ça !

Je me précipitai à sa suite et une fois à sa hauteur, donnai un coup de pied à l'arrière de son genou pour que sa jambe se dérobe, lui faisant ainsi perdre l'équilibre. Le papy s'effondra au sol et je lui pris le magazine des mains.

- Et tu oses dire que le coup du dentier ce n'était pas du jeu, crétin ?, me cri-t-il de sa voix sénile.

Je lui jetai un regard supérieur avant de m'avancer triomphant vers la caisse mais c'était sans compter la tentative du papy de me faucher avec sa canne.

- Raté, dis-je en riant.

Je regardai derrière moi pour lui faire un clin d'œil ajouté à mon sourire narquois et avançai sans faire attention à ce qu'il y avait devant.

Je me suis longtemps demandé après pourquoi ce poteau de sécurité se trouvait ici.
Etais-ce un hasard qu'il fut parfaitement dans ma trajectoire et qu'il vienne se loger pile dans mon entrejambe ?

Le résultat fut que je tombai lourdement en poussant un cri de douleur. Me tenant les coquilles (oui, vous avez bien lu) à une main, de l'autre je rampai avec difficultés vers la caisse. Le papy avançait avec sa canne et ramassa au passage son dentier au sol.

« Allez, Marcel, je sais que tu as mal aux balls, mais là, il va falloir que tu montres que t'es un homme. Soit un peu viril pour une fois, merde ! »

Dans un cri digne d'une fillette, je me redressai et réussi à m'avancer en titubant jusqu'à la caisse.

- Je vous prends ça, dis-je d'une voix tremblante. Tenez.

Je fouillai dans ma poche et en sortis un billet de 5. Je ne fis même pas attention au regard interloqué de la vendeuse quand elle vit le magazine.

- Gardez la monnaie. Moi, je m'en vais.

Je pris le magazine et avant que le papy ne réussisse à me refaire une deuxième fois la technique du sénile, je disparus me réfugier sur le banc du parking et en profita pour vérifier si je n'avais pas perdu un de mes testiballs dans la course.

- Non, c'est bon ! Bobby et Goderick sont toujours en place. J-C est ok aussi de son côté. Quoi que, Goderick m'a l'air un peu bleu là...

Je fus interrompu par Sean qui me klaxonna bruyamment. C'est avec soulagement que je rentrai dans sa vieille caisse.

- Tu l'as ?, me demanda-t-il d'un ton presque sec.

- Ouais, tiens.

Je lui tendis le magazine. Sean démarra et sortit du parking avant de s'engager sur la route.

- Eh mec, c'est moi où tu étais en train de parler à tes couilles ?

- Moi ? Pff, t'as cru ! Parler à mes couilles ? Haha la bonne blague.

- Bah je sais pas, t'avais la braguette ouverte et tu regardais dans ton pantalon.

Un rire nerveux sorti de ma gorge et pour changer de sujet, je lui racontai l'accident de Kim. 

- Mec, t'es fou ! Demain, Kim va se ramener avec une attelle et la jambe cassée ! Tu sais ce que ça veut dire ?, me demanda Sean complétement alarmé.

- Non ?...

- Tu peux dire adieu à tes parents et faire ton testament ce soir car tu peux être sûr que demain, Georges va chercher le coupable et que s'il trouve que c'est toi... Je ne te donne pas plus de 5 minutes.

Un sentiment de terreur prit place en moi et mon corps entier se crispa. Je sentis un liquide chaud couler entre mes cuisses.

Je m'étais littéralement pissé dessus.


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Hello tout le monde !

Que de péripéties ! Nous pouvons être sûrs que le prochain chapitre va être mouvementé...
Lançons les paris !
Qui pense que Marcel va survire plus de 5 minutes ? Qui pense moins ?
Je suis toute ouïe ;)

Je rappelle que J-C, c'est le nom que Marcel donne à son stick, à son bâton, à sa massue, ou que dis-je ! A son Faucon Millénium.
Si vous n'avez pas compris, il parle de son pénis. Contente ?

Bref, désolée pour le retard. Je tiens à dire que je ne suis absolument pas satisfaite de ce chapitre. Je l'ai recommencé au moins deux fois et l'ai remanié encore et encore... ET encore. Pourquoi ? Imaginez un chapitre de Marcel beaucoup plus long que d'habitude mais où aucun, je dis bien aucun, passage n'est drôle ? J'ai dû tout remanier et me suis tapée quelques bons délires avec une pote qui m'a inspiré quelques passages. Mais je trouve le résultat décevant. Mais je tenais quand même à vous le faire lire pour savoir ce que vous en pensiez après tout. Hésitez pas à me donner votre ressenti pour que je puisse l'améliorer.

J'espère que ça vous aura plût et que vous n'aurez pas été trop déçues de ce chapitre...

Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée,

Ellie

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