3- Pichenettes

Hey !

Étant donné que cela fait quelques semaines que je n'ai pas posté, n'hésitez pas à retourner sur les chapitres précédents pour vous remettre dans le contexte !

Bonne lecture :)

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Lundi, 8h00. Le couloir commence à se remplir de lycéens et les professeurs apparaissent avec un café à la main, prêts à commencer leurs cours. 

Mon sac de sport au bras, je me dirigeai vers les vestiaires du gymnase, Sean à mes côtés. Il s'était excusé ce matin pour sa réaction d'il y a deux jours, au téléphone, mais j'avais l'habitude. Ça lui arrivait souvent de s'énerver ainsi lorsqu'il jouait aux jeux vidéo.

Un groupe de filles passèrent devant nous en gloussant alors qu'elles faisaient les yeux doux au groupe de O'Ackley, qui se trouvait à seulement quelques mètres de nous.

- Dit, Marcel, pourquoi nous ne sommes pas à leur place ? Pourquoi ne sommes-nous pas les populaires de ce lycée, pourquoi les filles ne font pas la queue pour coucher avec nous et pourquoi nous ne sommes pas les rois ?

- Parce que nous ne sommes pas cools et nous sommes laids, tout simplement.

- Tu es laid ! Pas moi !, rétorqua Sean dit un air vexé.

Je levais les yeux au ciel mais ne répondit rien. Je poussai les portes battantes des vestiaires et pénétrai à l'intérieur. Je posai mon sac sur le banc réservé aux hommes et enlevai mon manteau, tandis que Sean s'installait à côté de moi. Je commençais à défaire les lacets de mes chaussures quand Sean se fit interpeller.

- Eh ! Cole !

Sean soupira et se retourna pour faire face à Georges.

- Salut, Georges...

- Tu as fait mes maths ?, demanda ce dernier, moqueur.

Sean soupira tout en se passant la main dans les cheveux, sous les regards amusés de tous les garçons du vestiaire.

- Oui, bien sûr.

Il se tourna vers son sac et en sortit une feuille qu'il tendit à Georges. Ce-dernier ricana et lui colla une violente claque derrière la tête.

- C'est bien, sale bouffon.

Les poings serrés et le visage sombre, je regardai faire. Georges se tourna vers moi et me jeta un regard mauvais.

- Tu regardes quoi, Marcel ? T'as un problème ?

Je le fixai durement, avant de me détourner, la mâchoire serrée. Sean se déshabillait sans dire un mot, les yeux dans la vague.

J'avais des avantages par rapport à Sean. Je ne me faisais pas frapper par Georges ni par sa bande pour une raison, et ça s'est déroulé dans ces vestiaires même. C'était il y a 1 an, je subissais les moqueries de Georges et ses coups, en me soumettant à l'idée que je ne pourrai pas me rebeller car après tout, c'était lui le plus fort. Un jour, un de ses potes avait trouvé ça drôle de m'humilier en public de la façon suivante : il était venu derrière moi, et avait baissé d'un grand coup mon short de sport, prenant avec mon caleçon. A moitié nu devant les garçons, j'avais remonté mon habit à toute vitesse, maugréant en silence des insultes que je ne pouvais dire à voix haute. Si au départ, quelques rires avaient fusé, ils furent bien vite remplacés par un silence stupéfait.

(Pour ne pas choquer certaines personnes, nous appellerons ici l'appareil génitale de Marcel J-C.)

(Non, pas J-C comme Jésus-Christ, mais J-C comme Jean-Claude.)

A la vue de J-C, ils avaient tous été choqués dans le sens où ils se sont rendu compte que j'étais extrêmement bien gaulé (comme disent les filles en chaleur de mon lycée) par rapport à eux. Je n'avais pas un vulgaire 16 cm comme la plupart des garçons de la classe, j'avais beaucoup mieux, et disons que depuis, je me fais respecter et aies réussi à échapper aux mauvais traitements de Georges et de sa bande.

Voyant cela, Sean avait la semaine suivante fait la même chose. Il s'était mis debout sur le banc du vestiaire, et avait baissé son froc devant tous les mecs (et quelques filles qui se baladaient par là et qui n'avaient rien demandé). Résultat ? Les mecs furent eux aussi choqués, mais dans le sens où Sean avait montré son intimité au grand jour, pensant lui aussi en avoir une grosse et être ainsi hors de portée des moqueries de la bande.

Je me souviens que tout le monde l'avait regardé comme un dégénéré...

Mais disons que cela fit l'effet inverse escompté : Sean, n'étant pas gâté de la nature à ce niveau-là, avait eu le droit à un nouveau surnom, en plus de son nom de famille, Cole. On l'appelait Petite Bite, et ceux, n'importe quand devant n'importe qui.

L'histoire de J-C avait fait le tour du lycée, comme celle de Sean, et depuis, certaines filles me regardaient différemment. Disons que j'étais celui qui, par la longueur de sa teub, avait réussi à gagner un peu de notoriété. Mais j'étais toujours aussi mal regardé des garçons, qui me maudissaient en silence, leur jalousie assombrissant leurs visages à chaque fois que je passais devant eux.

Pendant de longues semaines, j'eus le droit à des coups d'œil sur mon entrejambe pendant que je me changeais, comme s'ils voulaient vérifier qu' "il" (J-C) n'était pas partie au cours de la nuit. Mais au bout d'un  moment, ils se firent à la dure réalité et cessèrent leur inspection quotidienne, à mon plus grand soulagement.

J'enfilai mon jogging de sport et lorsque je fus totalement prêt, je m'appuyai contre l'encadrement de la porte pour attendre Sean qui enfilait ses baskets.

- C'est handball aujourd'hui ?

- Oui.

- Putain, je déteste ce sport.

Je lui fis un sourire ironique ; moi aussi je n'aimais pas ce sport. En réalité, je n'aimais pas le sport, tout simplement.

Je n'avais pas un physique athlétique, pas d'abdos, ni rien. J'étais banal, avec un corps sans quelconque artifice particulier (si vous ne l'aviez pas encore compris).

Sean et moi pénétrâmes dans le gymnase les derniers. Tout le monde était rentré et commençait à faire les équipes. Il y en avait 5 au total, et tout cela, mixte.

Je balayai la salle du regard, m'arrêtant parfois sur quelques visages familiers mais jamais sans trop m'attarder.
Kim était dans ma classe, mais ne faisait jamais sport avec nous. Elle, elle s'entraînait dans une salle à part et pendant une heure, se défoulait sur un sac de boxe avec des gants aux mains. Je savais qu'elle faisait un sport de combat, mais je ne retenais jamais le nom. Le prof avait accepté de la laisser faire une activité à part et d'ainsi jouir d'une salle personnelle et ce, à chacune des heures de sport.

Les premières équipes étant dorénavant faites, les premiers matchs débutèrent sous le sifflet et le regard scrutateur du prof de sport.

Souvent, on avait le droit à du :

- Monica, t'as cru que tes parents t'ont fait avec des jambes pour quelle raison ? Cours, bon sang ! Va me chercher ce putain de ballon !

À du :

- Non, Georges ! On ne frappe pas ces camarades ! Arrête d'étrangler Dylan!

Ou encore :

- Eh, Patrick, quand est-ce que tu vas arrêter de bouffer des burritos ? Parce qu'encore un peu et tu vas rouler ! Bon, tu me diras, c'est pratique ! Tu pourras écraser tes adversaires !

Voilà, je ne pourrai mieux présenter mon prof que ça.

Notre moment préféré pendant le sport ? Haha, laissez-moi vous expliquer.

Notre tactique, à nous les garçons de la classe, c'est que dès que Georges est sur le terrain avec son équipe, ceux qui ne jouent pas s'éclipsent discrètement pour voir à travers le hublot de la deuxième salle Kim s'entraîner.

Si Georges nous voyait, nous pouvions être sûrs de passer un mauvais quart d'heure.

Un très mauvais quart d'heure.

Malchanceux étaient ceux qui faisait partie de l'équipe de Georges et qui ne pouvait ainsi jamais jeter un coup d'œil sur la silhouette fine de Kim.

- Marcel, avec nous !

Je me tournai vers Léo, un des garçons de la classe qui me faisait des signes pour que je vienne rejoindre son équipe. Je haussais des épaules, et suivit le chef d'équipe sans rechigner, déjà content qu'on souhaite bien me prendre quelque part. Sean partit lui rejoindre une autre équipe, les mains dans les poches de son short et sa bouche tordu en un rictus sceptique.

Le professeur s'approcha de nous en nous jetant un regard suspicieux (allez savoir pourquoi), et siffla un grand coup dans son sifflet fétiche qu'il gardait toujours avec lui. Ce mec prenait un malin plaisir à siffler dedans à tout bout de champ...

- Equipe 1 et 2, sortez ! Equipe 3 et 4, sur le terrain !

Je me plaçai avec le reste de mes camarades face à l'équipe de Georges qui nous regardait avec un sourire carnassier.

- Salut, couille molle, lança-t-il à Léo.

Ce-dernier leva les yeux au ciel et se mit en position pour commencer.

Léo, c'est un type bien. Aussi grand que moi, il a d'excellentes notes, n'est pas désagréable à regarder (si vous voyez ce que je veux dire), et a un max de potes. C'est mon modèle, et il est bien un des seuls à ne pas craindre Georges. Et je le respecte pour ça. C'est un peu une sorte de grand frère protecteur.

- Allez chéri !, cria sa petite amie, Angelica, qui faisait des grands gestes pour l'encourager.

Léo lui fit un clin d'œil avant de se concentrer de nouveau. Le sifflet retentit, annonçant le début du jeu, et le début de longues minutes d'enfer.

Moi, j'avais un rôle bien précis. J'étais posté en tant que défenseur, seul, à l'arrière, avec le goal qui ne m'adressait pas un regard. Le jour où Léo m'avait recueilli dans son équipe, il m'avait dit que je devais absolument défendre le but coute que coute et que tous les coups étaient permis. De toute manière, le prof fermait les yeux sur certaines fautes.

Alors nous avons élaboré une technique sur laquelle j'étais plutôt doué, il fallait le dire. Moi ? J'étais le défenseur, celui qui devais mettre des pichenettes dans le visage des adversaires pour les décontenancer et qu'ils perdent ainsi la maîtrise de leur balle.

On avait même mis un système de comptage.

1 point la joue.

2, le front.

3, le nez et la bouche.

4, dans l'œil.

Le professeur me disait que si je dépassais les 10 points lors d'un cours, il m'offrait une barre chocolatée. On avait conclu ce petit pacte entre nous et depuis la mise en place de ce système, je prenais très à cœur mon rôle et j'étais extrêmement déterminé. Et, on peut dire que depuis, j'étais plutôt un bon défenseur.

L'équipe de Georges évoluait adroitement sur le terrain, se passant la balle avec agilité et rapidité. Mais c'était sans compter Léo et un de ses potes qui jouent au handball depuis des années. Alors le match était serré et rempli de rebondissements. Les buts s'enchaînaient dans les deux camps, mais sans jamais qu'une équipe finissent par prendre un réel avantage.

L'autre personne qui ne servait un peu à rien ? Toby. Il est dans l'équipe de Georges. De petite taille, ayant sauté 3 classes et des lunettes sur le nez lui bouffant la moitié du visage, il était pire que moi niveau jeu. Oui oui, je vous assure que c'est possible. Et le pauvre restait à l'arrière, comme moi, avec toujours cette même lueur d'espoir de recevoir un jour la balle.

Le jeu continuait, les passes s'enchaînaient, les dribles se succédaient.

Un joueur passait à côté de moi ? Pichenette.

- 2 points, criait Léo en reprenant la balle d'une main experte.

Un attaquant ? Pichenette.

- 1 point ! Tu peux mieux faire !, rajoutait Léo amusé.

C'est comme cela que se déroulait ma partie. Et si jamais quelqu'un venait vers moi pour me frapper en retour, Léo ou même le prof intervenait pour me défendre.

(Je crois qu'au fond mon prof de sport aimait bien ce système de défense à coup de pichenettes).

A un moment donné, par je ne sais quel hasard, Georges perdit le ballon qui roula jusqu'aux pieds de Toby. Ce-dernier, se sentant sûrement pousser des ailes, comprit que c'était son moment de gloire et rattrapa la balle, un sourire jusqu'aux oreilles sur le visage. Au même moment, tous les joueurs sur le terrain se figèrent, un peu surpris de ce retournement de situation. Toby se mit à dribler, titubant et manquant de perdre plusieurs fois la balle. Il arriva quand même à progresser à plus de la moitié du terrain. Je m'avançais alors, les sourcils froncés, préparant mes doigts, déterminé à ne pas le laisser passer, et à lui mettre la pichenette de sa vie.

A seulement deux mètres de moi, il perdit la balle et trébucha. Emporté dans son élan, il perdit ses lunettes qui glissèrent sur le terrain et voulut s'arrêter. Mais en tombant, il eut le droit à une de mes magnifiques pichenettes.

- L'œil ! 4 points !, hurla Léo surexcité.

Toby, au sol, se releva, une main contre son œil. Il cherchait ses lunettes, à moitié courbé vers le sol. De nouveau, lancé par une des filles, le ballon roula jusqu'au pied de Toby.

- Eh, le mioche ! File moi la balle !

Toby, sa vue totalement floutée, se tourna d'instinct vers Georges qui s'avançait les sourcils froncés vers lui.

- Oh, hum, oui ! Tout de suite !

Après, tout s'enchaina très vite.
Toby prit de l'élan et frappa aussi fort qu'il le pouvait dans la balle. Le ballon fila à toute vitesse se nicher dans l'entre jambe de Georges. Un son guttural sortit de la gorge de ce-dernier avant de tomber au sol dans un bruit sourd, se tenant les... hum... "noix", à deux mains.

Kim entra dans le gymnase à ce moment précis, en train d'enlever distraitement les gants qui recouvraient ses mains. Sa queue de cheval légèrement défaite, seulement habillée d'une brassière et d'un legging (noir, bien évidemment), elle fixait la scène, un sourire amusé sur le visage.

Toby retrouva enfin ses lunettes et poussa un petit cri satisfait. Il retrouva la vue, sauf que c'était seulement pour voir s'avancer vers lui le meilleur ami de Georges qui lui propulsa le ballon de handball dans la figure, faisant voler aux éclats ses lunettes.

Deux garçons étaient dorénavant à terre : le premier se tenant les parties génitales en poussant des cris de douleurs, le second se tenant le visage à deux mains, du sang s'écoulant lentement entre ses doigts, secoué de sanglots.

Le prof se ramena à ce moment-là dans le gymnase. Personne ne l'avait vu partir. Un joint entre les lèvres, il fixait la scène, éberlué.

- Bah alors ! Je m'éclipse deux minutes et quand je reviens, Georges a changé de sexe et le mioche pisse le sang ! Je ne peux vraiment pas vous faire confiance. Léo ! Emmène Georges à l'infirmerie.

- Et Toby monsieur ?

- Quoi Toby ?

- Bah, il saigne des yeux, monsieur.

- Et alors ? Il met un peu d'eau et ça va partir ! Bande d'idiots.

Les bras ballants le long du corps, je fixai bêtement la scène, ne sachant absolument pas où me placer ni quoi faire.

Soudain, un mouvement attira mon regard. C'était Kim qui avançait d'un pas rapide, les sourcils froncés. Elle arriva à la hauteur de Toby, le prit par le bras et l'accompagna à l'extérieur du gymnase.

Dommage que Toby n'eut pas les yeux pour voir ça...

Le prof se tourna vers moi, les bras sur les hanches, avant qu'un large sourire ne se dessine sur son visage.

- Bien joué, Marcel. Jolie pichenette. Tiens, ta barre chocolatée.

Il me donna un Mars et se tourna vers les élèves.

- Bah alors ? Vous regardez quoi, bande de glands ! Au travail !

Il siffla une nouvelle fois, avant de disparaître, son joint toujours calé entre ses lèvres.

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Hey !

Désolée pour ce retard !
Entre le travail, le petit manque d'inspiration, l'impossibilité d'accès à l'ordinateur familial (merci ma sœur), j'ai mis 3 semaines à publier ce chapitre.

De plus, j'ai recommencé deux fois mon brouillon, pas du tout satisfaite de ce que j'ai pu écrire auparavant.

Bref. Je sais, je ne suis pas excusable.

Mais j'espère que ce chapitre vous aura plut ! Dites moi tout en commentaire ! C'est super important pour moi d'avoir vos impressions et avis ! Et vous le savez !

Mmh... Je crois avoir tout dit ! :)

Des bisous sur vos fesses,

Ellie

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