Chapitre 17 : Le drame

Tout s'est enchainé très vite...

Après que Marc ait prononcé ce simple mot, il s'est élancé vers la salle de réception, Nathaniel et Raphaël sur ses talons.

- Marc ! cria Nathaniel. Je vous en prie, arrêtez-vous !

- Ça ne sert à rien, il ne nous entend pas ! lui répondit Raphaël. Il s'inquiète trop pour son père, quand il est comme ça rien ne pourrait l'arrêter...

- C'est ce qu'on va voir ! répliqua le rouquin en accélérant.

Une fois à sa hauteur, le jeune prince a saisi les épaules de son ami et l'a plaqué au sol. Cependant, Marc ne se laissa pas faire aussi facilement et repoussa Nathaniel de toutes ses forces. Désespéré, ce dernier l'enlaça et se servi de tout son poids pour le maintenir au sol et l'empêcher de se relever.

Marc, ne se rendant pas compte de ce qu'il faisait ou de qui le retenait, envoya violemment pied et poing pour qu'on le lâche, frappant Nathaniel au visage, dans le dos et au ventre.

- Marc, s'il vous plait, calmez-vous ! Je vous en supplie, il faut que vous vous arrêtiez ! Je fais ça pour vous protéger !

Il a continué à se débattre, jusqu'à ce que Nathaniel lui attrape les poignets et, tout en exerçant le plus de pression possible avec le reste de son corps, lui tint immobile au-dessus de sa tête, l'empêchant ainsi de s'en servir.

Nathaniel était plus grand et plus fort que Marc, mais ce dernier n'était pas forcément faible, bien au contraire ! Nathaniel avait du mal à le tenir immobile, tant il s'agitait sous lui.

A bout de force, le rouquin se laissa tomber sur le noiraud et cala sa tête dans son cou, ne retenant que les poignets du prince.

- Mon prince, je vous en prie... ne faites pas ça !

- Marc, tu te mets en danger, à courir comme un idiot alors que tu ne sais pas ce qu'il se passe ! intervint Raphaël en haussant le ton.

- Mais il...

- Et tu nous mets en danger par la même occasion ! Tu crois quoi ? Qu'on va te laisser te précipiter vers une mort certaine, sans rien faire ? On est tes amis !

- Et je suis votre chevalier, rajouta Nathaniel en collant son front à celui de Marc, le forçant à le regarder dans les yeux. Je ne peux décemment pas vous laisser courir vers le danger sans vous en empêcher !

Le rouquin le lâcha et se redressa sur ses bras, pour regarder Marc droit dans les yeux.

- Je serai le bouclier entre vous et la mort, incapable de faiblir, et je serai l'épée que vous brandirez à chaque combat, capable de tuer pour vous ! Mais je ne serai pas celui qui vous regardera mourir sans rien faire !

Les yeux écarquillés, le corps de Marc s'est relâché et il a définitivement cessé de bouger, détournant ses yeux à présent larmoyant.

- Je suis sincèrement désolé, je ne voulais pas vous...

- Ce n'est rien, mon prince ! affirma Nathaniel. Je serai là quoi qu'il arrive et, si vous souhaitez y retourner, je vous suivrai encore, mais allons-y avec prudence ! D'accord ?

Il a hoché la tête doucement, commençant à pleurer sous le rouquin. En le voyant dans cet état, une émotion qui n'avait pas sa place dans ce contexte pris place dans tout l'être du rouquin, plus précisément dans son pantalon.

Il se redressa vivement et aida son ami à faire de même. Quand, suite à un moment d'égarement du rouquin, Marc allait repartir seul vers la fête, Raphaël s'interposa.

- Je pars devant ! Vous, suivez-moi de loin !

Marc comptait protester, mais Nathaniel lui prit la main, le retenant d'un regard réprobateur. Marc fut surpris et contrarié, mais se laissa faire et, une fois que Raphaël leur fit signe, Nathaniel engagea la marche et Marc le suivi avec retenu.

Arrêté près des baies vitrées grandes ouvertes, Raphaël jeta un regard à l'intérieur, mais ne vit rien de nouveau à ce qu'il avait vu de dehors : c'était la cohue ! Les nobles les plus importants – et surement les plus couard – étaient paniqués et essayaient de sortir par toutes les ouvertures possibles, tandis que certains, plus téméraire, avaient formé un cercle protecteur autour d'un plus petit groupe, au centre, ou aidaient les plus paniqué à se mettre à l'abri.

Alors qu'il était en train d'essayer d'identifier chaque inviter, Raphaël remonta un foulard sur son visage, sentant que ce dernier commençait à le bruler à cause de la forte luminosité.

- Raphaël, qu'est-ce qu'il se passe ?

Tournant le dos à la triste scène en train de se dérouler à l'intérieur, le gris tomba sur Nathaniel et Marc, ce dernier essayant de voir ce qu'il se passait à l'intérieur, paniqué. Nathaniel, ayant posé la question, semblait à présent aussi inquiet que son ami... Raphaël essaya de répondre, malgré le peu qu'il avait pu voir :

- C'est la foire ! Tout le monde panique et il y a une sorte d'attroupement au centre...

- Papa !

Sans une seconde d'hésitation, Marc s'est précipité à l'intérieur en criant, profitant de l'inattention de ses amis. Pourtant ces derniers ne le lâchèrent pas et vinrent l'encadrer, Raph en première ligne pour dégager la voie et Nathaniel aux côtés de Marc, s'assurant que personne ne vienne s'en prendre à lui. A eux deux, ils ont frayé un passage au prince, lui permettant de rejoindre l'attroupement.

Mais, une fois assez proche pour en distinguer la cause, Raphaël se figea, horrifié. Dans un élan de peur, il essaya d'empêcher Marc de s'approcher, mais le garçon ne se laissa pas faire et dépassa le gris avant de franchir la fine barrière de personne et de tomber sur le tragique spectacle...

- Papa... Non !

Arrivé une seconde après Marc, Nathaniel se couvrit la bouche, étouffant un hoquet de stupeur. Devant les deux jeunes princes, baignant dans une flaque de sang, gisait le roi de la lune, un poignard planté dans l'abdomen, d'où s'échappait le sang qui recouvrait les carreaux d'argent.

Nathaniel vit Marc se précipité aux côtés de son père, en pleur, pendant que Félix s'activait à donner des ordres et à essayer de faire venir un médecin pour son frère. Mais tout ceux présent voyaient bien que c'était vain : le regard du roi ne voyait déjà plus le plafond qu'il fixait...

- Papa... Papa... Je t'en prie, répond-moi ! l'implora Marc, le visage couvert de larmes.

Adrien était la seule famille qu'il n'avait jamais connue ! Il refusait de le perdre, après avoir perdu sa mère...

- Papa... Je suis là... S'il te plait...

Le prince prit son père dans ses bras et le roi tourna son regard vide vers son fils. Ses yeux semblèrent enfin voir quelque chose de réel, un sourire se dessina sur son visage et des larmes se formèrent aux coins de ses yeux.

- Marc... murmura le blond.

- Oui, je suis là, papa ! Je suis là, je ne partirai pas !

- Marc... répéta le roi en essayant de lever la main vers le visage de son fils pour y essuyer les larmes.

- Oui, c'est moi papa ! Je suis là ! On va te soigner, ne t'en fais pas... S'il te plait, garde tes forces...

De là où ils étaient, Nath et Raph étaient complètement désemparé, ne sachant pas quoi faire. Raphaël avait connu la rue, il savait reconnaitre, à l'œil nu, les blessures mortelles et celles dont on se remet... Celle-là est brouillonne, mais fatale. La zone touchée est l'une des favorites des mercenaires qui aiment torturer un peu leurs victimes : la victime se vide de son sang avec douleur et, si on souhaite l'entendre crier un peu, on a le temps de lui entailler les membres avant que la mort n'arrive... Cette façon de mourir était odieuse et irrespectueuse envers la victime !

Nathaniel, lui, se sentait de plus en plus mal. Son cœur battait à toute allure et tous son corps tremblait sans qu'il ne sache pourquoi. Il avait une impression stressante de déjà vu et des flashs lui apportèrent une vision de cadavre et une pensée paniquée :

- « Maman est en danger ! »

Paniqué, Nathaniel a cherché des yeux sa mère, mais une paire de bras vinrent l'enlacer et le rassurer.

- Maman... Qu'est-ce qu'il... réussit-il à articuler, les larmes aux yeux.

- On ne sait pas... tout est allé si vite... Mais je suis rassurée que tu n'aies rien !

En levant les yeux vers sa mère, Nathaniel vit qu'elle pleurait elle aussi. Ce soir, tout le monde perdrait quelqu'un... Pour Marc, c'était un père, mais pour Tania, c'était un frère !

L'arrivée du prince de la lune avait plongé la salle dans une ambiance de deuil, à laquelle Raphaël se sentait comme un intrus. Il n'avait parlé au roi qu'une seule fois, après avoir rencontré Marc à la bibliothèque, et le blond ne lui avait pas fait forte impression, lui demandant seulement de protéger Marc en cas de danger... Ce qu'il avait juré de faire et, dans le moment présent, il voulait protéger le dernier moment que son jeune ami aurait avec son père !

- N'approchez pas ! cri-t-il quand deux femmes – la première brune avec des traits asiatiques et la seconde blonde et armé d'un poing américain – s'avancèrent avec des gardes pour éloigner les nouveaux arrivants.

- Vous, écartez-vous ! exigea la brune. Nous devons emmener le prince en sécurité !

- Il ne craint rien, laissez-le avec son père !

Après avoir crié cette phrase, le gris a commencé à sentir plusieurs regards se braquer sur lui. Les gens du palais venaient de se rendre compte qu'il n'était pas de la fête et n'avait pas sa place dans une fête mondaine... Tant pis ! Il avait ses propres raisons d'être là et il comptait profiter de sa présence pour aider Marc.

Sur ses gardes, son regard cherchait quelqu'un en particulier, avant de croiser son regard. Il était actuellement dans les bras de sa mère, en train de trembler comme un enfant qui a peur...

- Eh, le chevalier, qu'est-ce que t'attend ?

Nathaniel sursauta, surpris qu'il s'adresse à lui en employant ce titre. Tout était vague autour de lui, il ne comprenait plus rien et n'arrivait pas à dissocier le passé du présent...

- Marc a besoin d'aide ! continua de crier le gris. Donc, à part si cette histoire de chevalier c'était du vent, fais ce pourquoi tu t'es engagé !

Il ne percuta pas de suite et crut que le gris parlait du Chevalier Rebelle, puis il se souvint de la soirée, de son serment, de sa rencontre un peu plus intime avec le prince, de leurs rires, de leurs étreintes, de l'affection qu'il ressentait pour lui, de sa rencontre tumultueuse avec Raphaël... Il savait où devait être sa place, et ce n'était pas dans les bras de sa mère !

Délicatement, il se dégagea de l'étreinte de sa mère et parti aux côtés de Marc. Ce dernier pleurait, alors Nathaniel ne sut pas trop quoi faire... Il se contenta de prendre le jeune prince dans ses bras, l'écoutant doucement implorer :

- Papa va s'en sortir ! Il s'en sortira, pas vrai Nathaniel... implora-t-il.

Le rouquin a croisé le regard du brun et on aurait dit qu'il le suppliait de déployer un pouvoir inconnu pour soigner miraculeusement le roi, mais c'était impossible, Nathaniel n'avait pas ce don...

Il fit comprendre à Marc qu'il n'y avait plus rien à faire et ce dernier a poussé un cri de détresse :

- Non ! Je refuse ! Il n'a pas le droit, il...

Nathaniel a posé sa main sur la joue de Marc, essayant d'en essuyer les larmes, et Marc est venu poser sa tête contre l'épaule de Nathaniel, pleurant de plus belle.

- Ce n'est rien...

Les deux garçons ont sursauté et se sont tournés vers le roi, auteur de cette affirmation un peu rauque. Le roi avait le visage crispé par la douleur et Nathaniel pouvait voir ses paupières trembler, alors qu'il peinait à garder les yeux ouverts. Les mains sur les épaules de son brun, il laissa ce dernier enlacer pour la dernière fois son père, lui témoignant son soutien par sa présence.

Avec le peu de force qu'il lui restait, Adrien réussit à poser sa main contre la joue de son fils, puis la passer derrière sa tête pour coller leurs fronts, comme quand Marc était petit. Utilisant ses dernières forces, le roi murmura, de façon à ce que seuls les deux princes l'entendent :

- Ce n'est pas une fin... n'ayez pas peur, tout se passera bien...

Il fit une pause, se laissant retomber sur le sol, un sourire heureux au visage.

- J'ai tout fait pour retarder ce moment le plus possible... pour Marc... mais... C'est fini, je ne résisterai plus !

- Papa...

Ce gémissement du prince était la dernière supplique qu'il adressa à son père, vaine...

- Je vais retrouver Marinette ! affirma Adrien en caressant les cheveux de son fils. Et je resterai près de toi... Je te le jure, je serai toujours là, même si tu ne me vois pas... Mais... Faites attention...

Le roi avait de plus en plus de mal à parler, alors Marc essaya de le convaincre de ménager ses forces, en vain : le roi devait les prévenir !

- Un ennemi se tapit au cœur de nos deux Royaumes ! Vous...

Il toussa alors que du sang lui remontait dans la gorge.

- Papa, de quoi tu parles ? demanda Marc, plus perdu que jamais.

- Votre Altesse... C'est Nathaniel, je suis là, expliquez-moi ! Qui ou quoi que ce soit, je jure de...

Le rouquin fut coupé par la main du roi qui vint saisir la sienne et la mêler à celle de Marc.

- Je le sais... répondit Adrien, les larmes aux yeux. Je sais que je peux compter sur toi... alors je te confis mon fils...

- Papa ? s'étonna Marc, ne comprenant pas.

De là où il était, Félix n'avait pas pu suivre la scène, trop occupé à envoyer des gardes à droite et gauche du palais pour essayer de retrouver l'assassin de son frère, tout en s'assurant que personne dans la salle ne soit blessé. Après avoir envoyé une énième équipe de recherche, il vit son témoin numéro un revenir, le visage crispé par la frustration et des larmes inondant son visage.

- Alors ? demanda le blond.

- Rien ! Comme s'il s'était volatilisé...

- On le retrouvera, je te le promets Luka !

Luka, ayant vu la scène, n'avait pas pu agir. Une femme était venue le saluer et, quand il avait voulu reporter son attention sur Adrien, un homme couvert de la tête aux pieds venait de poignarder Adrien, avant de jeter son corps engourdi sur Luka pour le ralentir et prendre la suite. Luka, voyant Adrien agoniser dans ses bras, n'a pas pris le temps de réfléchir et s'est immédiatement précipité à la suite de l'assassin en criant « fermez les portes du palais ! On en veut à Adrien ! ». Il avait espéré rattraper le mécréant, mais même après avoir parcouru tout cet étage, il avait dû se résigner et retourner auprès d'Adrien, en espérant que le médecin ait pu faire quelque chose...

De son côté, Raphaël se sentait submergé. Les nobles et les gardes l'encerclaient et il sentait que ça pourrait vite dégénérer s'il sortait une arme.

Pourtant, après un moment à lutter contre la pression faite sur lui pour le forcer à s'écarter, il sentit un regard, plus intense que les autres, lui faire remonter des frissons tout le long de la colonne vertébrale.

Cette sensation, assez étrange sans être désagréable, lui était familière : une personne, dont il avait peur de découvrir l'identité, le fixait dans son dos avec intensité. Il devait lutter de toutes ses forces contre l'envie de se retourner et le voir de près pour la première fois depuis longtemps. Heureusement (ou malheureusement) pour lui, Nathaniel s'est mis à le héler, voulant qu'il vienne auprès du roi mourant, ce qu'il a fait à contre-cœur.

Une fois près de la scène d'horreur, il regretta d'avoir été appelé, quand le roi croisa son regard.

- C'est votre ami ? demanda-t-il aux deux princes, qui hochèrent la tête, l'un essayant de ne pas pleurer et l'autre voulant le réconforter. Bien...

Le roi s'étouffa, ayant visiblement du mal à respirer.

- Écoute... Essaie de rester près d'eux le plus possible ! Je ne sais pas exactement ce que tu représentes pour eux, mais je devine ce qu'ils représentent pour toi...

Raphaël jeta un regard aux princes, gêné qu'ils aient potentiellement entendu cela, mais ni l'un ni l'autre n'avait pu entendre, Marc pleurant à chaude larme dans les bras de Nathaniel, ce dernier impuissant face à la douleur de son ami. Face à cette vision, Raphaël se senti attendri. Il retira son foulard de devant sa bouche, pour que le roi puisse voir correctement son visage.

- Je comprends ce que vous voulez, Votre Majesté... et je ferai de mon mieux pour honorer votre confiance !

Adrien sourit, satisfait, avant de congédier le gris, qui se retourna immédiatement, pressé de disparaitre, quand il se rendit compte qu'il avait oublié un détail : on le fixait avec intensité et cette personne était juste derrière lui.

Il croisa le regard du roi du Miel, Luka de Bourgeois-Couffaine, qui était accessoirement son Crush secret et celui avec qui il correspondait par écrit. D'ailleurs, il avait actuellement l'une des lettres signé S sur lui... La peur d'être découvert avec quelque chose d'aussi compromettant le fit angoisser.

Luka, lui, s'était retrouvé surpris de voir un inconnu empêcher l'équipe de secours d'avancer jusqu'à son ami. Sa première réaction a été de s'avancer pour le forcer à laisser passer Chloé, Kagami ou un médecin, mais à peine eut-il fait quelques pas qu'il sentit un horrible frisson lui parcourir le dos. Cette sensation, il l'a reconnu pour ne l'avoir senti qu'une seule fois dans sa vie : il y a 7 ans, lors de sa rencontre avec le fameux « S » ...

Serait-il possible que celui qui le fait fantasmer par son écriture et rêver par ses mots depuis des années se trouve ici, juste en face de lui ?

L'homme s'est retourné et a croisé le regard de Luka. Ce dernier a écarquillé les yeux, croisant le regard doré et fendu de l'inconnu, frissonnant encore plus. Il avait soudainement l'impression que la salle s'était vidé et qu'ils n'étaient plus qu'eux deux... Il se sentait incapable de bouger et restait pétrifié, oubliant ce pour quoi il était revenu.

L'homme en face de lui était presque entièrement couvert, le regard à la fois paniqué et méfiant, et, dans un mouvement de préservation, il baissa un peu plus sa capuche sur ses yeux et remonta une espèce de foulard sur sa bouche. Vêtu ainsi, on aurait dit un mercenaire, comme celui qui avait poignardé Adrien...

- « Non... me dites pas... c'est impossible, pas lui ! »

Alors que le bleu paniquait, l'autre lui lança un regard si perçant qu'il eut l'impression d'être transpercé de part en part... Pourtant, cette sensation le fit se sentir tout chose et provoqua un début d'érection. Il aurait aimé voir ce regard de plus près, voir à quel point il est intense, et découvrir ce que cachent cette capuche et son foulard...

Luka a soudainement envie de se frapper les joues, mort de honte, quand Félix se mit à crier, tout près de lui :

- Comment ça « personne n'est entré et personne n'est sorti du château » ? Bordel, mais pour quoi on vous paye, bande d'incapable !

D'un même mouvement, Raphaël et Luka se sont tourné vers le comte Félix, en train de beugler sur un pauvre soldat venu faire son rapport. Profitant que Raphaël ait porté son attention sur Félix, Luka s'est précipité vers son blond et bouscula le gris sans s'en rendre compte. Ce dernier voulu protester, mais il eut peur qu'il reconnaisse sa voix, alors il se contenta de se rapprocher un peu et de suivre la scène.

Luka, une fois près de son blond, s'agenouilla, mais ne sut quoi faire. Le blond avait la tête posée sur les genoux de son fils et les deux s'échangeaient leurs dernières paroles, jusqu'à ce que le brun remarque la présence du bleu.

- Parrain... Je... Je ne peux pas... Je ne veux pas... Je n'ai pas...

- Je sais... répondit Luka, compatissant. Ne t'en fais pas, ça va aller !

- Luka...

Le bleu baissa les yeux suite à l'appel de son meilleur ami. Ce dernier lui souriait, les yeux pleins de larmes.

- Merci... Merci d'être resté près de moi, après... après sa mort... Je n'aurai jamais...

- Je sais, je sais... répondit le bleu, qui n'en pouvait plus. Reste calme, on est là, on va t'accompagner jusqu'au bout !

Luka commença à pleurer, à bout. Il savait ce qui devait arriver, mais il avait espéré pouvoir l'empêcher... Comment avait-il pu laisser faire une telle chose ? Mais surtout, pourquoi fallait-il que tous les gens à qui il tenait meurent et le laissent seul ?

Oui, l'émotion qu'il ressentait n'était pas de la peine, mais de la colère. De la colère envers tous ceux qui l'avaient quitté en l'abandonnant de la sorte... Dès qu'Adrien aura poussé son dernier soupir, il ne lui restera réellement que sa sœur...

Dans sa peine, Luka saisit la main d'Adrien et lui baisa les doigts, laissant couler ses larmes. Il murmura, avec un mélange de douceur et d'amertume :

- Après Hugo et Marinette, il faut que ce soit ton tour de m'abandonner... Pourquoi... ?

- Je suis désolé, Luka... soupira Adrien, à bout de force et dont les yeux tenaient à peine entrouvert.

- Embrasse Marinette pour moi ! lui demanda Luka, un fond d'amusement dans la voix. Et surtout, soyez heureux !

Adrien sourit aux derniers mots de Luka, ses dernières larmes coulant doucement de ses yeux.

De là où il était, Raphaël avait suivi toute la scène avec honte et amertume. Il pensait que les deux rois avaient entretenues une relation amoureuse ou sexuelle en secret et la colère monta. Marc savait-il ? Lui en aurait-il parlé, à lui, son meilleur ami ? Raphaël ne savait plus quoi penser et la jalousie lui serrait la gorge...

Luka, après avoir prononcé ses adieux, reposa la main d'Adrien sur son cœur et resta près de lui, aux côtés de Marc et Nathaniel, jusqu'à ce qu'Adrien murmure :

- Merci... A vous deux... vous tous... ma famille...

Ce fut la dernière chose qu'il prononça à tous ceux assez proches pour l'entendre. Sous les yeux horrifiés de Marc, le vieux roi perdit toute la lumière qui avait un jour habité son beau regard vert et ses paupières se fermèrent, tandis qu'il lâchait son dernier soupire.

C'était véritablement fini... Personne ne réalisa vraiment, jusqu'à ce que le cri de détresse de Marc transperce la salle de bal. Le noiraud s'est accroché au corps sans vie de son père en criant et pleurant sa peine, mais il n'y avait plus rien à faire :

Le roi Adrien Agreste venait de mourir...

* * *

Après le drame, la salle a pris une ambiance différente et plus pesante... Félix, qui avait assisté au dernier souffle d'Adrien sans réagir alors que Marc pleurait, a brutalement éclaté dans une colère sans précédent. Il a interdit à quiconque de quitter le château et a même été jusqu'à mettre sous fer les quelques nobles qui s'opposaient à l'idée de rester enfermé après un attentat. Après cela, plus personne ne s'est opposé à ses ordres...

Marc est resté longtemps à pleurer contre le corps de son père, jusqu'à ce que Félix ordonne qu'on emmène le corps du défunt pour l'examiner et essayer de trouver un indice sur son meurtrier. En attendant de trouver quelque chose, les dernières personnes présentes lors de la mort d'Adrien furent rassemblées dans un petit salon, ce qui n'arrangeait pas vraiment Raphaël, qui se sentait mal à l'idée de rester enfermé avec son Crush, sans pouvoir retirer sa « protection » ...

Depuis qu'il avait quitté son père, Marc n'avait cessé de pleurer. En fait, tout le monde semblait endeuillé, sauf une personne, qui semble plus ennuyé à l'idée de rester enfermé que de se dire que son allié est mort ce soir, sans qu'il n'ait levé le petit doigt...

- Bon, ça va durer encore longtemps ? demanda Jacob en baillant de manière sonore. On doit reprendre la route tôt, nous, demain...

Personne n'osa le contredire, mais sa compagne lui envoya un regard de reproche qui transpirait la colère. Sans dire qu'il témoigne du respect à Adrien ou qu'il compatisse, elle aurait aimé qu'il se taise, par respect pour la famille et le fils du défunt...

- Enfoiré ! lâcha finalement Chloé, à bout de patience. Comment peux-tu agir de la sorte ? C'était le seul d'entre nous à s'être allié à toi par bonté de cœur et tu oses lui manquer de respect alors qu'il n'est même pas enterré ? N'as-tu jamais eu de respect pour lui ?

- Navré, Majesté, ajouta Nathaniel sans retirer son attention de Marc ; mais mon père n'a de respect que pour ses épées...

Nathaniel avait dit cela sans volonté, sans même l'intention de provoquer son paternel. Marc avait plus besoin de lui que cet enfoiré avait besoin d'être remis à sa place, et tant pis s'il le frappe ou se venge plus tard ! Aux yeux du rouquin, Marc était le seul qui comptait !

- En quoi c'est mal ? Les gens naissent et meurent tous les jours ! Aujourd'hui, la seule chose qui change c'est qu'il s'agit d'un monarque !

- Et ? demanda Kagami, une note de menace dans sa voix.

- Le prince n'aura pas besoin d'attendre 18 ans pour monter sur le trône ! Réjouissons-nous : l'ère d'un nouveau roi a commencé ! Et peut-être qu'avec elle viendra le changement tant attendu...

Ce fut la goutte de trop ! Chloé et Kagami se sont toutes les deux levés, l'une en armant son poing américain doré et l'autre en attrapant son épée, et elles allaient se jeter sur lui, folles de rages, si Mademoiselle Rose ne les avait pas arrêtés. Elle réussit à les calmer, ne voulant pas que la situation dégénère davantage, mais il y avait encore une personne qui avait mal prit les propos du roi du Tournesol et qui n'était pas près de laisser passer !

- Vraiment, c'est à un niveau... Tu n'as donc aucune limite !

Tous se sont tournés vers Nathaniel, ce dernier étant l'auteur de cette remarque. En temps normal, il serait resté calme, à ne s'occuper que de Marc ou à essayer de sortir Raphaël de la merde dans laquelle il semblait se baigner, mais là, la réflexion de son père avait atteint Marc. Le pauvre noiraud avait les yeux écarquillés d'horreur et il tremblait de tout son corps, offrant à Nathaniel une vue si misérable qu'elle ne fit qu'accroitre sa haine pour son paternel.

- Comment peux-tu dire une chose pareille ? Autant accuser Marc d'avoir commandité la mort de son propre père, tant que tu y es !

Marc, à côté du rouquin, sursauta en se disant que c'était peut-être ce que pensait son ami, mais ce dernier vint lui prendre la main pour le rassurer. Nathaniel ne pensait rien de tout ça, mais il ne laisserait personne pouvoir l'affirmer. C'est pourquoi il allait se confronter à son père !

- Voyons, Nathaniel, cesse donc tes sottises ! Aucun fils digne de ce nom n'oserait imaginer ce genre de chose !

Son regard avait quelque chose de menaçant, comme s'il voyait très bien ce que pensait son fils, ce dernier ayant déjà souhaité tuer son père. Nathaniel sentit le poids de la culpabilité l'écraser alors qu'il murmurait :

- En effet...

Un sourire mauvais apparu sur l'horrible visage du roi, ne présageant rien de bon. Son fils venait de lui manquer de respect, il allait s'assurer que plus personne n'ose reproduire cette erreur.

- De toute façon, inutile d'accuser ce pauvre garçon, je sais qui es le meurtrier !

Le silence s'est fait dans la salle alors que certains occupants se dévisageaient, inquiet et suspicieux. Raphaël, à l'écart dans son coin, sentit la pression envahir la pièce et rendre l'air étouffant. Certains regards se tournèrent vers lui, inquiet, et il y répondit avec défi avant que le roi du Tournesol se tourne vers lui, l'air victorieux.

- Cela ne vous a pas paru étrange qu'un roturier débarque subitement sur une scène de crime ? D'où vient...

- Puis-je savoir ce que vous insinuez, Votre Altesse ?

Tous les occupants de la pièce se figèrent, stupéfaits qu'un moins-que-rien ose couper la parole à un roi. Pourtant, Raph n'avait pas peur de cet homme, ce qui ne semblait pas être le cas de Nathaniel ou de la reine.

Raphaël, bien décidé à ne pas se laisser accuser sans rien faire, a enfin ouvert la bouche et laissé sortir sa voix. Certaines personnes, dont un roi aux cheveux bleus, le regardaient avec des yeux écarquillés. Il prit un air blasé en s'avançant vers Jacob, voulant montrer qu'il ne se sentait absolument pas concerné, et se planta devant le roi.

- Quels sont vos arguments pour me faire porter le chapeau d'un meurtre commis avant que je n'arrive dans la salle ?

- J'ose croire que ce n'est pas vous, mais qui me dis que vous n'êtes pas concerné ?

Les deux faisaient à peu près la même taille, mais Jacob dominait Raphaël par sa carrure imposante et sa robustesse, alors que le gris passait pour une brindille en comparaison. Pourtant, Nathaniel avait pu voir, très brièvement, que le gris avait plus d'un tour dans son sac et que son agilité pouvait largement surpasser la forte musculature de Jacob.

Pourtant, contre toute attente, l'Impératrice du Dragon s'est exclamé :

- Est-ce vous qui êtes à l'origine de ce drame ? Répondez !

Raphaël a senti la tension augmenter, alors que des nobles, dont il savait presque tout, commençaient à s'interroger sur lui ou à le regarder avec méfiance. En reportant son attention sur Jacob, il vit un air triomphant au fond de ses yeux sombres. Raph avait peur de comprendre, mais il avait peur de formuler tout haut sa pensée.

- Arrêtez, c'est impossible ! cria Nathaniel en se levant brusquement. Raphaël était avec Marc et moi, dans les jardins !

- Et qu'y faisait-il ? cria à son tour la reine du Miel. Comment a-t-il pu s'introduire dans le château en passant par les jardins, réputés imprenable ?

Jacob s'est tourné vers le gris, l'air soudain très intéressé. Raphaël avait peur de donner une quelconque réponse devant cet homme, craignant le pire sur ce qu'il en ferait.

- Je refuse de parler ! Je ne dévoilerai ces informations qu'au Grand Conseiller de son Altesse !

Jacob a grogné, avant de marmonner :

- Très bien, nous verrons si vous tiendrez toujours ce discours devant lui !

Il s'est éloigné et Raph a enfin pu souffler. Il voulu retirer son foulard, afin de respirer plus librement, quand il croisa le regard curieux du roi du Miel. Ce dernier ne semblait pas vraiment croire que le gris soit le meurtrier, mais il semblait affreusement intrigué par ce jeune roturier.

Finalement, Raphaël renonça à l'idée de retirer son foulard et s'est tourné vers Marc, inquiet. Ce dernier était tellement bouleversé qu'il semblait avoir du mal à mettre de l'ordre dans ses pensées.

En effet, le prince ne savait plus qui croire ou quelle théorie écouter. Raphaël était-il vraiment le meurtrier ? Ou est-ce que sa venue avait un rapport avec ce qu'il s'est passé ? Mais... alors pourquoi son père les a placé sous la protection du gris ?

Marc ne savait plus quoi penser et ça le mettait encore plus en panique. Heureusement, Nathaniel était là pour le réconforter, tenant fermement sa main et le serrant parfois contre lui. Il aurait aimé recevoir autant de la part des autres, surtout de ses parrains et marraines, mais personne n'osait s'approcher de lui. Tous vivaient leur deuil de leur côté, en pensant que le jeune prince avait besoin de temps pour faire le sien.

Le silence avait envahi la salle et, alors que Luka avait envie de cuisiner ledit Raphaël, des bruits de talons se firent entendre à l'extérieur. Alors que tous ont pensé que le comte revenait enfin en libérer certains, personne ne s'attendait à voir entrer en trombe une grande blonde aux mèches teintes et à la démarche titubante de quelqu'un qui a un peu trop abusé de la boisson. Les joues rougies par l'alcool et l'air hagard de quelqu'un qui a loupé un chapitre, elle a interrogé toute la salle, en panique :

- Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Le comte m'a dit où vous trouver, mais pourquoi vous êtes tous rassemblé ici ? C'est qui, lui ? demanda-t-elle en montrant Raphaël du doigt. Où est Adrien ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Est-ce que...

- Son altesse est morte ! la coupa Jacob, d'une voix caverneuse.

Mélissa est devenue blanche et a plaqué ses mains contre sa bouche, perdant l'équilibre. Sa mère et Rose sont venues près d'elle pour la soutenir, mais elle ne les a pas remarqués. Elle a demandé, la voix tremblante :

- Comment est-ce possible ?

- On l'ignore... a répondu Chloé. Personne n'a quitté le château au moment de l'attaque, donc on pense que l'assassin était dans les invités. On était en train de... réfléchir son identité...

Elle était hésitante sur la fin, ne voulant pas accuser Raphaël, alors qu'elle l'avait reconnu, devant sa fille et son conjoint.

Mélissa ne l'écoutait pas. Elle trembla plus violemment, inquiétant toute la pièce, avant de s'immobiliser. Ses yeux, qui fixaient avant le vide, s'ouvrirent en grand et se fixèrent sur Raphaël, qui s'était désintéressé de la scène pour retourner s'adosser contre le mur où il était avant tout ça.

De sa voix étouffée par l'horreur, Mélissa essaya d'articuler, sans quitter le gris des yeux :

- Vous êtes un mercenaire...

Raphaël sursauta et toute la pièce se raidit d'effroi. Tous les regards se tournèrent soit vers Raphaël, soit vers Mélissa, qui avait dit ça comme si c'était la clef de l'équation. Personne n'osa parler, pourtant un faible gémissement s'échappa de l'une des bouches.

- Quoi ?

C'était Marc, qui n'en croyait pas ses oreilles. Lui, qui connaissait Raphaël depuis longtemps, n'avait jamais entendu parlé de ça.

- Raph, dis-moi que c'est une blague ?! demanda Nathaniel, avec un mélange de peur et de colère dans la voix.

- Parce que ma fille ment, peut-être ? s'énerva Chloé, qui perdait progressivement ses nerfs.

- Comment le saurait-elle ? demanda Jacob, suspicieux.

Ni lui, ni Nathaniel ne savaient pour le don de Mélissa, alors leurs réactions étaient normales, malgré le silence qu'offrait le gris.

Raphaël se retrouva prit de court, ne s'attendant pas à ce qu'un pan de sa vie soit exposé de cette manière. Son cœur s'emballa, alors que le stress montait. La peur lui prit le ventre et il chercha immédiatement du soutien auprès de ses amis, mais eux aussi semblaient troublés.

Marc regardait son ami, les yeux écarquillés de peur et de doute, ne sachant pas qui il devrait croire. Dans un geste désespéré, Raphaël fit un pas vers Marc en l'implorant :

- Marc, je t'en prie, crois-moi ! Je te jure que jamais je ne ferai quoi que ce soit pouvant te nuire ou te faire du mal ! Je te jure que je n'ai pas...

Par réflexe, Marc se leva et Nathaniel fit de même, les deux inquiets de la vérité. Raphaël ne réussit cependant pas à finir sa phrase, sa gorge serrée par la panique, quand une ombre l'enveloppa. Il vit du coin de l'œil Jacob s'avancer pour le frapper, puis se sentit tirer en arrière. Sous la panique, il ferma les yeux, se préparant à se faire rouer de coup, quand son dos rencontra une surface chaude et agréable et, en même temps qu'un bras protecteur ne l'enlace, une voix tout près de lui s'est exclamé :

- Il suffit, Jacob ! Écoutons d'abord ce qu'il a à dire, avant d'essayer de l'étrangler.

Le gris a ouvert les yeux et levé la tête, pour y voir l'expression déterminé de celui qu'il aimait secrètement. Il réalisa dans quelle situation il se trouvait, mais ne se sentit pas le moins du monde embarrassé, se contentant d'apprécier et d'en profiter pour se calmer.

De son côté, Luka avait senti son sang bouillir en apprenant que ce garçon, qui l'intriguait depuis la seconde où leurs regards se sont croisés, était potentiellement un mercenaire, mais n'avait pas supporté de voir Jacob sur le point de le frapper. Même se dire qu'il pourrait l'effleurer lui était désagréable, alors, sans réfléchir, il s'était élancé pour l'écarter et le mettre hors de portée de l'autre roi. Mais, comme si ça ne suffisait pas, il ne s'est pas contenté de le tirer, il l'a attiré à lui et l'a serré de manière à le protéger.

Il aurait dû avoir honte, mais, malheureusement pour lui, ce contact lui fut agréable et provoqua dans son corps les mêmes sensations que lorsqu'il prenait Adrien dans ses bras, autrefois, mais en encore plus intense... Pourtant, quand Jacob s'écarta, il fallut bien lâcher son protéger, mais ce dernier n'eut pas besoin de lui pour se redresser et s'écarter.

Hésitant, le jeune garçon lui offrit un regard et un signe de tête reconnaissant. Luka sourit et tendit la main vers son visage. Raphaël se crispa, mais n'empêcha pas le roi de poursuivre ce qu'il était en train de faire et de lui retirer son foulard. Une fois sa bouche libre, Raphaël prit une grosse inspiration et poussa un soupir de soulagement, content de pouvoir enfin respirer.

Le sentant en confiance, et après avoir fixé un petit temps ses lèvres, Luka demanda enfin :

- Peux-tu nous expliquer ? Es-tu réellement un mercenaire ?

Il a hésité et s'est mordu la lèvre du bas, offrant une vue encore plus excitante au bleu, puis il s'est finalement lancé, les yeux fermés d'appréhension :

- Je n'en suis plus un ! Cela fait longtemps que la « Guilde des Mercenaires » a été fermé et je n'ai pas poursuivi de mon côté...

Il semblait débarrassé d'un poids et Luka aussi.

- La Guilde des Mercenaires ? demanda quelqu'un dans la pièce.

- Oui, c'était une organisation créée à la base par des marchands qui en avaient marres de se faire braquer dès qu'ils sortaient d'une ville. Expliqua Luka, l'esprit plus serein. En réalité, lesdits « mercenaires » n'étaient que des hommes entrainés à se battre ou effectuer certaines missions...

- On se rapprochait plus des gardes du corps que des tueurs à gages ! renchérit Raphaël en sentant l'air s'alléger. Si vous ne me croyez pas, j'ai tatoué sur la peau l'emblème du groupe auquel j'appartenais...

Afin de prouver ce qu'il venait d'affirmer, il a retiré de son cou son foulard et a ouvert sa veste pour dévoiler une partie de son torse et sa clavicule, où était en effet tatoué une patte de chat, barré de deux cicatrices.

- Tu étais escorte ? demanda Luka en effleurant le tatouage du bout des doigts.

Raphaël, surpris par ce geste qu'il n'avait jamais ne serait-ce qu'espéré, sursauta et s'écarta d'un bond, les joues rouges et criant presque :

- Euh... Oui et alors ? Les formations au combat étaient gratuites et à chaque fois qu'un trajet se passait bien je gagnais de l'argent honnêtement ! Je ne vois pas ce qu'il y a de mal !

- J'ai entendu parler de ce groupe... Il a été dissout, il me semble, mais du temps de son existence existait un code d'honneur. Non ?

C'était Marc qui venait de s'exprimer pour la première fois depuis qu'ils étaient ici. Il regardait son ami avec un regard implorant. Ne voulant pas le faire souffrir davantage, Raphaël confirma :

- En effet, on était soumis à un code d'honneur très strict : interdiction de voler ou d'abuser des personnes qui ont recourt à nos services, témoigner du respect a quiconque nous en donne, ne pas mépriser les plus démunis, ni accepter un travail qui ne correspond pas à nos valeurs (celles de la guilde) et interdiction de tuer pour quelqu'un ou de s'en prendre à quelqu'un sans raison personnelle.

Le silence se fit, où chacun murmurait son avis ou posait ses questions sur l'ancienne guilde, que les rois du Miel avaient fait fermer, et la menace retomba. Même Jacob se retrouvait à court d'argument pour accuser le gris. Marc lança un regard coupable à Raphaël pour s'excuser d'avoir laissé l'animosité des autres l'influencer. Le gris lui sourit, lui pardonnant, et voulu s'avancer quand deux personnes lui barrèrent le chemin : Mélissa, la fille unique de Luka, et un homme transparent aux cheveux cendrés et bleus. Tous deux semblaient l'inviter à rester loin, à la différence que Raph était pratiquement sûr d'être le seul à pouvoir voir le cendré, à la manière dont ce dernier s'approchait de lui sans se soucier des autres...

Mélissa, méfiante et affreusement coupable, décida d'aller s'inquiéter de l'état de Marc. Ce dernier était aux côtés du prince Nathaniel, qui lui frottait affectueusement le dos pour lui remonter le moral, ce qui rendit Mélissa jalouse. Elle n'avait pas oublié ce qu'elle avait vu dans le jardin et ce que sa vision lui avait révélé sur son avenir, mais il était hors de question qu'elle laisse une telle chose se produire !

En la voyant arriver, Nathaniel lui lança un regard noir.

- Qu'est-ce qu'il t'a pris d'accuser si soudainement Raphaël ? Il était avec nous !

- Tu t'entends ? Tu as laissé le prince à qui tu as juré allégeance entre les mains d'un mercenaire !

- Je fais confiance à Raphaël ! affirma Marc, prenant la défense de son ami. Et je le crois, quand il dit qu'il n'a rien à voir avec la mort de mon père !

- Qui est-il et d'où le connais-tu, pour affirmer son innocence de la sorte ? Sais-tu de quoi les mercenaires sont capables ? Même s'il ne l'est plus, qu'est-ce qui te fait croire qu'il est vraiment celui que tu crois ? s'énerva la blonde, criant dans toute la salle, alors qu'elle s'inquiétait.

Ce fut la goutte de trop. Marc avait trop souffert ce soir pour entendre un mot de plus sortir de la bouche de sa cousine. Elle ne comprenait pas ce qu'il ressentait, ce qu'il avait perdu... Le pire, c'était que pendant qu'il assistait au dernier soupire de son père, sa pochetronne de cousine était surement en train de se vider une bouteille. Le seul moment où il aurait eu le plus besoin d'elle, elle n'avait pas su être là... Maintenant, comment pourrait-il compter sur elle pour être à ses côtés ?

Il aurait bien aimé, lui dire tout ça, mais il n'y arrivait pas... Comme à chaque fois !

Voyant son ami trembler de colère, Nath décida d'éloigner la blonde, mais cette dernière ne lui laissa pas la possibilité de le toucher. Elle voulait que Marc prenne conscience que tout ceci n'est pas arrivé par hasard, mais le noiraud ne voulait pas l'écouter et Nathaniel sentait qu'elle risquait d'aggraver encore plus la situation.

Finalement, ce fut Chloé, aidé de Rose et Juleka, qui s'occupa d'éloigner Mélissa de Marc, le laissant se calmer entre les bras de Nathaniel. Jamais ce dernier n'aurait imaginé devenir aussi proche de son prince en une seule soirée. Pourtant, en cet instant, Marc était ce qu'il avait de plus précieux, ce qu'il voulait protéger à tout prix...

- Je le déteste...

Ce marmonnement venait de Marc et surprit Nathaniel. Était-il possible que son prince déteste quelqu'un ?

- Qui ça ? demanda-t-il, inquiet.

- Mon père...

Nath se retrouva encore plus surpris. Pourquoi en voulait-il à son père alors qu'ils semblaient s'aimer plus que tout.

Marc serra les poings en grommelant, avant de se lever d'un coup et de crier :

- J'en peux plus ! Tu m'énerves ! T'as même pas été foutu de t'accrocher, rien, tu t'es laissé mourir sans rien dire ! Tu ne t'ais même pas demandé ce que j'aurai voulu, rien ! Tu ne penses qu'à toi et à maman ! Je te déteste !

Un long blanc s'est imposé dans la salle, suite à ce cri, et personne ne comprenait ou ne savait quoi dire. Seuls Luka et Raphaël ont offerts un regard compréhensif et compatissant à Marc.

Le petit prince sembla s'être soulagé d'un lourd poids sur le cœur. Il sentit qu'on lui prit la main et se tourna pour croiser le regard inquiet de Nathaniel.

- Pourquoi pensez-vous cela ? demanda ce dernier en poussant Marc à se rassoir.

- Parce que c'est la vérité ! répondit Marc aussitôt assis.

- En êtes-vous sûr ?

Nathaniel avait posé sa question sur un ton doux et avec un sourire rassurant. Il ne pensait pas parler de ça à son ami dans un moment pareil, mais il sentait que ça ferait du bien à son prince.

- Je vais vous confier un secret : je déteste mon père ! murmure Nathaniel tout proche du visage de Marc, créant une légère ambiance intime. Et il me déteste aussi, mais cela dure depuis longtemps et on peut vraiment appeler ça de la haine ! Vous, je suis sûr que votre père vous aimez énormément et que c'est pareil pour vous !

Marc avait les yeux larmoyants et la voix étouffé, quand il répondit :

- Mais... Il...

- Il a vécu avec vous pendant des années, il aurait pu mourir beaucoup plus tôt, mais il s'est accroché pour vous ! Il a fait tellement de chose pour que votre bonheur puisse s'épanouir pendant que le sien se fanait petit à petit. Vous êtes arrivés à un niveau où vous étiez sa seule raison de vivre, parce qu'il savait que vous n'aviez que lui. Aujourd'hui, vous avez un chevalier fort et loyal – il avait dit ça sans modestie, ce qui avait fait rire Marc –, un meilleur ami qui tient à vous au point de risquer sa vie pour vous et une famille prête à vous accueillir où que vous décidiez d'aller ! Il savait qu'il ne vous abandonnait pas seul, au milieu d'une meute de loup. Jamais mon père n'aurait fait une chose pareille pour moi...

Il fut surpris de se rendre compte que ça l'affectait plus qu'il ne le pensait. La gorge serrée, il essaya quand même de garder le sourire devant Marc, mais ce dernier avait remarqué et prit son ami dans ses bras, avant de murmurer :

- Vous aussi, vous n'êtes pas seul !

Cette réponse fit à la fois rougir et pleurer le rouquin, qui rendit son étreinte à son ami, puis il sentit quelque chose lui frotter délicatement la tête. Il regarda de l'autre côté du canapé et croisa le regard de sa mère, qui souriait avec fierté. Elle avait dû entendre les paroles de son fils et faisait plus que les approuver.

Le rouquin rendit son sourire à sa mère, apaisé. Elle aussi avait perdue un membre de sa famille, mais elle n'aura pas la possibilité de faire son deuil...

Contrairement à la plupart des personnes de la pièce, Raphaël avait suivi toute la scène et avait réussi à percevoir une partie de ce que les deux princes s'était dit, malgré ce fantôme en face de lui, qui le fixe de près, avec les yeux plissés comme s'il essayait de lire son âme.

- Arrête de m'ignorer, je sais très bien que tu me vois !

Le gris soupira et lança un regard agacé au cendré. Visiblement, il avait vu juste : il n'était pas visible de tous. Il avait les sourcils froncés et le détaillait de la tête aux pieds.

- Et toi peux-tu arrêter de me déshabiller des yeux, ça devient gênant et ce n'est vraiment pas excitant ! murmura le gris de manière pressante.

Non loin de lui, un roi bleu s'est étouffé, le ciel sait comment, et a essayé de camoufler ça en toussant, ce qui attira l'attention de Raphaël, alors que l'autre se demandait :

- Je cherche à comprendre ce qu'il te trouve...

Comme s'il avait entendu, Luka s'est avancé précipitamment vers eux, a attrapé Raphaël par le bras, sous la surprise de ce dernier et la colère du fantôme, et l'a entrainé avec lui en marmonnant, surement à l'intention du fantôme :

- Ce ne sont pas tes affaires, Hugo !

Une fois plus loin, Raphaël demanda :

- Alors c'est lui, le fameux « Blue » ? Je l'imaginais plus... vivant ?

Raphaël voulait faire de l'esprit, mais il regretta presque aussitôt quand il sentit Luka frissonner près de lui.

- Qui t'a parlé de lui ? demanda Luka, dans un murmure.

- Marc, répondit le gris, comme si c'était évident. A chaque fois qu'on se voit, il a toujours un truc à me raconter sur ce qu'il se passe ici et il parle souvent d'un certain « Blue ».

- Blue, pas Hugo ? Comment tu as su que c'était lui ?

- Marc m'a dit un jour que vous ne vous supportiez pas ! Et qu'il y avait ambiguïté...

- C'EST FAUX ! cria Luka, faisant sursauter toute la salle, sauf Raphaël.

Ce dernier avait seulement voulu vérifier quelque chose, mais voir Luka réagir ainsi avait été si impressionnant qu'il n'osait plus rien dire.

Il vit du coin de l'œil Hugo partir vers une femme aux cheveux noirs et violets, que Raphaël connaissait comme étant la sœur de Luka, la Dame de Compagnie de la Reine Tania, ainsi que la petite-amie de Mademoiselle Rose. Il s'est penché vers son oreille et a murmuré quelque chose, avant que cette dernière ne se redresse et ne s'avance vers eux, comme si elle avait quelque chose à vérifier.

- Excusez-moi, fit-elle en s'adressant à Raphaël, mais pourquoi avez-vous une capuche en intérieur ? Et pourquoi cachiez-vous votre visage derrière un foulard, plus tôt ? C'est un truc de mercenaire ?

Le gris s'est crispé. Pas à cause de la question, la réponse était simple et n'était presque pas un mensonge, mais plus à cause de l'allusion à sa nature de mercenaire.

Luka tenta de prendre sa défense :

- Ju, c'est...

- Non, ce n'est rien, ne vous en faites pas ! le coupa Raphaël, avant de s'adresser à Juleka : Je me couvre comme ça tout le temps, surtout en journée, quand je dois sortir, car je suis photo-allergique, ou plus précisément ce qu'on appelle un « Enfant de la Lune ».

Elle ne semblait pas comprendre, alors il a retiré sa capuche et remonté l'une de ses manches, dévoilant ses cheveux gris, ses yeux dorés et sa peau pale couverte de cicatrices. Certains curieux, dont le roi Jacob et Marc, se sont approché pour voir de fine volute de fumée s'échapper des pores de sa peau.

- En gros, la lumière me brûle ! expliqua-t-il devant leurs expressions d'incompréhension et d'inquiétude. Je me cache sous une capuche et un foulard en journée parce que la lumière du soleil est la plus douloureuse, elle pourrait même me tuer, là où la lumière artificielle picote un peu et la lumière de la lune m'apaise.

Ceux qui n'en avaient rien à faire se sont éloignés, comme Jacob qui poussa un gros bâillement, mais d'autres, comme Marc et Luka, sont restés près de Raphaël, inquiets.

- Tu ne m'as jamais parlé de ça... articula Marc, inquiet.

- Bah, ce n'est pas très grave... Mais au moins, maintenant, tu sais pourquoi je passe ma vie enfermer dans la bibliothèque avec Pierre ! dit-il avec légèreté.

Marc ne sembla pas rassuré pour autant, mais fit au moins l'effort de sourire, pour rassurer son ami. En revanche, quelqu'un ne sourit pas à la blague... Luka venait juste d'avoir la confirmation aux questions qu'il se posait depuis le début de la soirée, voire depuis 7 ans...

Mélissa a fait une remarque sur Raphaël, trouvant cela bizarre qu'il ne parle de ça que maintenant, et Marc voulu prendre la défense de son ami, mais Luka l'a devancé, provoquant un conflit qui engloba presque toute la salle. A la fin, on ne s'entendait plus penser et ce fut Rose, la plus calme et la plus proche de la porte, qui entendit la première les bruits venant de l'extérieur.

C'est un peu avant que Félix n'ouvre la porte qu'elle a crié aux autres de se taire.

- Qui peut m'expliquer l'agitation qui règne ici ? Je vous ai enfermé ici pour que vous puissiez retrouver votre calme en toute sécurité, pas pour que vous vous étripiez ! cria Félix, faisant revenir complètement le silence. Bande de sauvage...

Il est entré, suivi de Lila, qui toisait la salle d'un air supérieur. Marc, rassuré de revoir enfin son oncle, s'est précipité vers lui. Il voulait qu'il le prenne dans ses bras pour lui donner le réconfort dont il aurait eu besoin, mais n'osait pas se manifester, jusqu'à ce qu'il voie le regard attristé de son oncle se poser sur lui. Il savait que son oncle comprenait et vivait la même chose, alors il n'a pas hésité et Félix ne l'a pas repoussé, l'enlaçant en retour.

Au bout de quelques secondes, Lila a posé sa main sur son épaule pour attirer son attention, avant de murmurer :

- Félix, le couteau...

La salle sembla enfin remarquer la boite que tenait la concubine et qui semblait contenir la clef de l'énigme.

Félix se détacha de Marc et l'invita à rester derrière lui, plutôt que de retourner aux côtés de Nathaniel. Félix a échangé un regard avec Raphaël, qui n'avait pas encore remit sa capuche, et essaya de se rappeler qui il était, avant de l'envoyer près de Marc, par sécurité. Raphaël s'est exécuté, bizarrement flatté par la confiance du comte, mais gêné par le regard que lui lançait la concubine.

Après avoir récupéré la boite, Félix s'est avancé vers les souverains et a jeté la boite aux pieds de l'un d'eux. Le petit coffret de bois a roulé un instant, avant de s'ouvrir devant le noble à qui il a été lancer. A l'intérieur se trouvait un couteau élégamment décoré, tout couvert de sang, et l'intégralité de la salle sut à quoi il avait servi.

- Cette arme vous évoque-t-elle quelque chose... Roi Jacob ? demanda Félix sur un ton accusateur et menaçant.

* * *
(Salutations à tous les Fans des Royaumes !
Je sais, ça date, mais ceux qui sont arrivés jusqu'au bout ont pu constater que ce chapitre était LONG ! Pour dire, il m'a prit presque deux mois à écrire, mais c'est un chapitre très important, qui marquera, avec son petit frère le suivant, la fin du premier acte "Famille".
"C'est quoi cette histoire d'acte ?" C'est ce que vous vous demandez, non ? Je ne sais pas si j'en avais parlé à tout le monde, mais ce livre sera séparé en trois actes : Famille, Amitié et Amours.
Vous l'aurez compris, le premier acte présente surtout les personnages principaux et fait des références à la famille, mais maintenant que Adrien est mort ça ne sert plus à rien de parler de la famille ! Et, pour l'acte suivant, ça ne sera pas les garçons qui se friendzonerons, mais il sera plus centré sur Marc et Nathaniel et comment ils vivront chacun de leurs côtés la suite des évènements.

Allez, vous verrez ! Le premier acte se terminera au prochain chapitre !
Maintenant, parlons de ce chapitre ! Je ne parlerai pas de tout, sinon cette NDA risque d'être plus longue que le chapitre en lui-même...
Pour commencer, la mort d'Adrien :
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais j'ai l'impression de ne pas avoir réussi à faire ce que je voulais... J'ai fais plusieurs points de vue de la situation pour avoir des réactions différentes, mais j'ai l'impression que c'était moins dramatique que ce que ça aurait dû... Dites-moi en commentaires ce que vous en avez pensé ! Et dites-moi aussi si la mort d'Adrien vous a fait de la peine ou si c'était attendu !
Et, je préviens, au cas où : la mort d'Adrien ne sera pas la dernière, elle sera même la première d'une longue liste ! Hâte de vous les faire découvrir !
(Houlà, ça fait psychopathe...😅)

Ensuite, comme certains s'en doutent, on va parler de Raphaël et Luka :

Le contexte était parfait pour aborder un peu plus Raphaël, son passé et sa condition. Je remercie d'ailleurs mes amis IRL (oui, j'en ai, soyez pas choqué 😅), Bastien et Mathilde, de m'avoir donné les termes "photo-allergique" et "Enfant de la Lune" pour expliquer la particularité de Raphaël. Ils ne verront surement jamais ce message, mais au cas où, je les embrasse !
Hum... Bref, vous découvrez dans ce chapitre que les deux ressentent de l'attirance pour l'autre, à la différence que Raph la cache derrière de l'arrogance et que Luka se comporte comme un ado qui ne sait pas s'y prendre en relation amoureuse...
Pour faire simple : c'est des cas désespérés ! Cependant, au moins vous savez que les deux s'aiment... Reste à voir ce que la suite donnera !😉
Ah, et j'allais oublier : la Guilde des Mercenaires ne faisait pas que du commerce ! C'est d'ailleurs pour ça qu'elle a été fermé : des gens sans bonnes intentions ont mis des annonces pour des missions visant à tuer des nobles et autres personnalités importantes. Les gérants ne s'y sont pas opposés, mais ils ont durci le règlement, afin que ça ne leur retombe pas dessus plus tard. Résultat : la guilde a fermé !

Pour finir, Marc, Nathaniel, Mélissa et la fin :

Pour faire simple, si dans les chapitre précédents je vous faisais ressentir le désir de plus en plus physique que ressentait Nath, ce chapitre montre que ça deviendra très vite sérieux et que, en petit bonus, une petite rivalité va se créer entre Mélissa et Nathaniel, Mélissa connaissant déjà la fin de l'histoire ! En petit bonus, il est intéressant de remarquer que Marc préfère croire Raphaël et se disputer avec sa cousine que s'opposer à notre rouquin national !Quand à la fin, elle est affreusement accusatrice, mais n'a pas pour but d'inciter la haine ! Pour l'instant, personne ne sait qui a tuer Adrien, mais les théories sont ouvertes !

Sur ce, je laisse un dernier petit message :

Je remercie Oberon-Red pour les idées qu'il m'a gentiment soufflé pour ce chapitre. C'est aussi pour ça qu'il a prit du temps à sortir, je voulais caser beaucoup de chose et je ne pouvais pas faire en deux chapitres, alors je remercie ce cher Oberon de m'avoir aidé à trouver des petits trucs pour lier toutes les choses que je voulais faire tenir dans ce chapitre !😘

Sur ce, je vous laisse là-dessus !

J'espère que ce chapitre vous a plu, n'hésitez pas à liker si c'est le cas ou à vous abonner, ça fait toujours plaisir et en plus on est tout proche de la centaine !

Bisous à tout mes petits Fans des Royaumes !😘)

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