Chapitre 15 : Etoiles dansantes
Pdv Marc :
Le temps défilait doucement. Si doucement...
Aucun de nous ne parlait, on entendait juste un petit couinement qui venait... de moi. Sous l'émotion, j'ai commencé à pleurer, mais comme je ne voulais pas que Prince Nathaniel me voie pleurer j'ai essayé de me retenir et ça s'est transformé en petit couinement trop gênant.
Je l'entends rire doucement et, alors que je sens mes joues virer au rouge, il monte l'une de ses mains jusqu'à ma tête pour caresser mes cheveux.
- Eh, il n'y a pas de mal ! Ne pleurez pas...
Il y eu un petit silence où le roux resta silencieux à caresser mes cheveux, puis il reprit :
- Vous savez... Bon, déjà je vais m'excuser ! Je n'aurai pas dû vous empêcher de voir le dessin alors que je voulais vous l'offrir... Mais... Pour être honnête, j'ai eu peur que vous n'aimiez pas ou que vous vous moquiez... Je sais que vous venez de me remercier par cette étreinte, mais... Moi aussi, j'aimerai vous remercier d'avoir aimé mon croquis.
Sur ces mots, il me serra un peu plus fort et enfouit sa tête dans mon épaule. Je savais que j'étais déjà rouge, mais maintenant je devais être cramoisi !
- « Il n'a pas changé, il est toujours aussi gentil... »
Malgré moi, j'ai souri. Dans un soudain désir de voir ses yeux, j'ai tenté de me redresser, gardant mon bras droit sous sa tête et appuyant sur le gauche. Afin de me laisser bouger, il desserra sa prise sur mon dos et mes épaules, mais ne retira pas ses mains pour autant.
J'ai enfin pu croiser son regard. J'étais juste au-dessus de lui, je sentais son souffle sur mon visage et je voyais ses doux yeux turquoise parcourir ma peau. Ils allaient d'un point à l'autre de mon visage, de manière tellement nette que je devinais parfaitement quel endroit ils regardaient...
Moi, je regardais juste ses yeux me détailler, quand ces derniers s'arrêtèrent sur un point au niveau de mon menton.
- « Est-ce qu'il... il regarde mes lèvres ? »
J'ai écarquillé les yeux, gêné d'une étrange manière et il a remonté son regard dans le mien, où j'ai pu discerner une lueur que j'avais déjà vu, sans la reconnaitre.
Dans un murmure et avec un sourire, il a dit :
- On ne m'avait pas menti : vous êtes décidément l'homme le plus beau de ce royaume !
J'ai écarquillé les yeux, surpris et touché par sa déclaration. Certes, on me le dit souvent, que je suis beau, mais... Habituellement, c'est d'une manière excessive, presque maladive, alors que là... Il y a de la douceur et de la sincérité... J'en ai les larmes aux yeux.
Voulant essuyer les quelques perles aux coins de mes yeux, j'ai tenté de me redresser, mais ce que j'avais oublié, c'est que la tête du prince reposait sur l'un de mes bras...
Comprenant mon problème, il a posé un bras au sol pour soulever au moins son buste, que je puisse retirer mon bras et on s'est redressé ensemble, moi poussant sur mes deux bras, lui sur un seul et posant l'une de ses mains sur mon bassin pour m'aider à garder l'équilibre. Ce geste, d'apparence courtois, me fit rougir...
Une fois droit, je prévoyais de m'asseoir en face de Prince Nathaniel, mais j'ai perdu l'équilibre et j'ai fini assis sur ses genoux, nos bassins collés l'un à l'autre.
En perdant l'équilibre, j'ai poussé un petit cri et heureusement que les mains habiles de Prince Nathaniel me retenaient !
- Me... Merci, Prince Nathaniel... dis-je en attrapant ses manches pour me stabiliser.
Il m'a regardé profondément, comme figé. Dans la panique, j'ai lâché le dessin, qui est tombé juste à côté de nous.
Après avoir essuyé mes yeux légèrement larmoyant, je tends la main pour le rattraper, quand j'entends :
- Nathaniel !
Le ton du prince me fit sursauter. C'était la première fois qu'il parlait aussi durement, comme pour me donner un ordre.
- Comment ? demandai-je, dans l'incompréhension.
- Appelez-moi simplement Nathaniel ! dit-il en me prenant la main. Cela me ferait plaisir qu'on soit plus spontané et moins formel... Si cela ne vous dérange pas ?
Il avait dit sa dernière phrase en baissant la tête, dans un geste respectueux, tel un chevalier qui demande une faveur à son seigneur.
Marc, surpris par cette soudaine demande, commença à bégayer :
- Euh... Vous... Vous voulez qu'on... que je... Et vous...
- Et, si possible, qu'on arrête de se vouvoyer également...
Il a souri, mais je voyais bien qu'il était stressé. A croire que ma réponse pourrait lui couter la vie. C'est assez drôle à voir, je trouve.
Je rigole un peu en répondant :
- Pourquoi pas ! Je peux essayer de vous tutoyer...
Il a écarquillé les yeux et a souri, visiblement satisfait.
Il m'a présenté sa main pour m'aider à me relever, alors je lui ai pris et je me suis appuyé dessus pour me redresser, avant de l'aider également à se redresser. Une fois tous les deux debout, on s'est regardé dans les yeux et on s'est souri, heureux de cette nouvelle proximité.
Ma main reposait encore dans la sienne, mais je n'avais pas envie de la retirer. C'était drôle de voir à quel point sa main était grande et forte, par rapport à la mienne.
* * *
Pdv Nathaniel :
- « Sa main est si petite, si douce et si fine... Comment la main d'un homme peut-elle être aussi petite ? Et pourquoi je pense à sa main, alors que mon souhait de rencontrer et connaitre l'être le plus beau de ce royaume... Non, l'homme le plus beau de ce monde, vient de se réaliser au-delà de mon espérance ? »
Je gardais délicatement au creux de ma main celle de mon prince, mon seigneur et maitre. Ouais, c'est ça de faire un serment de chevalerie...
- Merci beaucoup, Prince. Je serai également très honoré de vous compter comme ami, fis-je en effectuant une légère courbette.
J'attends sa réponse en silence, mais la seule réponse que j'eu fut un petit rire de la part de mon prince. Il posa son autre main sur mon épaule et m'invita à me redresser.
- Il y a des questions qui ne se posent pas, commença-t-il ; commence par arrêter de m'appeler « Prince » et je te donnerai l'exemple de l'une d'entre elles !
Après quelques secondes d'hésitation, un grand sourire a illuminé mon visage : mon prince a accepté !
- Ce serait un honneur, Marc ! Cependant, je suis à regret de vous dire que, en présence de ceux qui m'ont vu porter serment, je serai contraint de vous appeler par votre titre.
- On n'avait pas dit qu'on arrêtait de se vouvoyer ?
Et on est parti dans un fou rire incontrôlé. En effet, j'ai surtout lâché cela pour le taquiner, mais sa réparti est merveilleuse.
C'est drôle, comme il parait différent de tout à l'heure... Ce n'est plus le petit prince peureux, honteux et timide de tout à l'heure, mais un magnifique jeune homme plus rayonnant que la lune qui nous illumine ce soir.
Et je suis plus qu'honoré d'être l'ami de ce prince !
- Viens t'asseoir, Nathaniel ! dit-il en me tirant vers le banc.
Je le suis, amusé par son attitude. Il semble beaucoup plus à l'aise que plus tôt, ce qui me fait chaud au cœur. Qui plus est, même si on m'a beaucoup vanté son physique, durant ces derniers jours, je dois dire que sa personnalité est tout autant, si ce n'est pas plus, attirante que son physique !
Attendez... J'ai dit « attirante » ? Je sens mes joues rougir.
- Tout va bien, Nathaniel ? Tu es tout rouge ?
Il posa sa main sur mon front, avec une petite bouille inquiète au visage qui me fit encore plus rougir. Je sentis également une drôle d'impression dans mon bas ventre et plus précisément mon bas tout court. Comme si mon pantalon était soudainement devenu trop serré...
Je rougis encore plus, embarrassé, et il s'inquiète davantage.
- Tu n'as pas de fièvre, mais alors pourquoi tu es aussi rouge ?
Gêné, je retire sa main de mon visage et l'invite à s'assoir. Si, au début, je pensais m'écarter pour lui laisser l'espace qu'il lui faudra, je change d'idée en me rendant compte qu'il s'est assis pile au milieu du banc. Je m'assois juste à côté de lui et reporte mon attention sur cette lune énorme, quand la douce tête du prince s'abat sur mon épaule. Je lui jette un regard : il contemple encore le dessin que je lui ai offert, des étoiles dans les yeux. Cette vue me fait plaisir et c'est le cœur gonflé de joie que je lève la tête vers les étoiles.
Je vois une étoile filante, alors je décide de faire un vœu – vieille légende. Je fais le vœu de toujours être capable de protéger et veiller sur ce prince, devenu si cher à mon cœur.
Après quelques secondes à offrir mes prières aux étoiles, Marc finit par remarquer la mallette près du banc.
- C'est à toi ?
J'ai hoché la tête et ramassé la mallette qui trainait au sol.
- C'est là que je garde mes dessins, quand je ne suis pas chez moi. Tu veux les voir ?
Il a baissé les yeux, puis hoché la tête timidement.
* * *
Pdv Marc :
J'observais les dessins que le rouquin me montrait. Apparemment, les dessins d'animaux de la forêt (un lapin entre deux touffes d'herbes, une grenouille sur un rocher, un hibou et un écureuil qui partagent des noisettes et un faon qui broute gracieusement) et celui du chat portant des bottes en cuire ont tous étés fait durant son trajet pour venir ici.
Son talent m'impressionne à un point que je ne saurai décrire... Tout dans ces dessins est impressionnant : les animaux, les détails, les expressions, les ombres... Tout parait si réel, c'est si beau !
Cependant, je remarque quelques dessins restés au fond de la mallette, mais quand je souhaite les prendre pour les regarder, Nathaniel les plie en deux et les met hors de ma portée en disant, l'air taquin :
- Pas touche, Gamin, ceux-là ne sont pas pour les petits princes comme toi !
- Eh !
J'ai compris que le but était de me taquiner, alors pour entrer dans le jeu je me suis levé et me suis mis à lui sauter dessus pour récupérer les dessins, alors qu'il esquivait en rigolant. C'était amusant et on s'est chamaillé comme ça un moment, jusqu'à ce que j'attrape ses bras et que, pour se dégager, il m'a fait une balayette et m'a renversé au sol.
Je ne suis pas tombé trop brusquement, il m'a retenu par les épaules et m'a accompagné dans ma chute. Je suis à présent plaqué au sol par l'autre prince.
On se fixe quelques secondes, essoufflés, puis on part dans un fou rire. Une fois calmé, il retire ses mains de mes épaules et s'assoit à côté de moi, rangeant les dessins dans sa malle.
- Plus sérieusement, tu verras ces dessins en temps voulu !
Je le regarde, d'abord surpris, puis me résigne.
- Très bien, tout ce que vous voudrez !
- Eh, on avait dit quoi ? s'offusqua le roux.
Je me rends compte que je l'ai vouvoyé sans le vouloir et je rougis fortement, honteux.
- P-pardon ! Je... Je n'ai pas fait exprès...
Il prend un air faussement outré et boudeur, sans que je comprenne vraiment pourquoi. Je me redresse et essaie de capter son regard, mais il détourne la tête, un air provocateur au visage. Un sourire malin se dessine sur son visage quand je me rapproche pour me mettre en face de lui et il attrape mes poignets pour me renverser sur le dos, avec un petit rire moqueur. Il me murmure, tout proche de mon visage :
- Mon pardon a un prix, mon prince ! Si vous voulez que je vous pardonne, il faudra vous en montrer digne !
Sur ces mots, il me lâche et se redresse, me laissant perturbé et le cœur battant la chamade. Après quelques secondes, il poursuit, amusé :
- Depuis qu'on se connait, c'est plus moi qui vous donne de l'attention, je suis le plus tactile de nous deux ! Notre amitié mérite-elle que vous changiez cela ?
Je reste muet quelques secondes, le temps de réaliser ce qu'il veut dire, et je me redresse en sursaut, les yeux écarquillés et les joues rouges.
- Tu veux que je fasse quoi ? m'exclamai-je, gêné.
- Ce que vous voulez ! répondit-il, amusé. Je vous demande juste un peu d'affection et quelques contacts physique.
Je rougis encore plus, ne sachant pas quoi faire. A part avec mon père, tante Chloé, parrain Luka et Mademoiselle Rose, sinon je n'ai pas l'habitude de faire des câlins aux gens...
Mais mon amitié avec le prince Nathaniel est en jeu...
Timide, j'approche doucement ma main et attrape sa manche, la tirant doucement pour attirer son attention, qu'il m'offre avec un air blasé. Le cœur battant, je le tire un peu à moi et il se laisse faire, sans vraiment réagir. Je pose ma tête contre son épaule, n'osant pas le regarder. Il ne réagit toujours pas...
J'essaie d'attraper son bras, comme je faisais autrefois avec mon père quand on se baladait tous les deux, mais cette fois le prince se dégage et se redresse, avant de s'étirer et de retourner au banc. Frustré, je sers poings et dents, réfléchissant à ce qui pourrait le dérider et me faire pardonner. Je veux vraiment quelque chose de gros, qui pourrait le gêner autant qu'il m'a gêné.
Une idée me vient et, sans réfléchir, je me lève, avant de me précipiter vers le rouquin. Au début, il me regarde avec un air intrigué, puis semble surpris quand je me jette à son cou, glissant mes doigts contre la peau de sa nuque et enroulant mes jambes autour de son bassin, assis sur ses cuisses. Il bégaie un peu, mais je le coupe en posant l'une de mes mains sur sa joue et mettant mon visage, déjà proche, juste en face du sien, laissant nos souffles se mêler et nos regards se plonger l'un dans l'autre. Ses yeux écarquillés me font jubiler intérieurement, alors je décide de conclure : les yeux mi-clos, j'y murmure un « chut » autoritaire et sensuel, le faisant frissonner, et je rapproche doucement mon visage du sien. Je regarde avec amusement ses yeux s'écarquiller à mesure que je me rapproche, sa pupille trembler à mesure qu'il comprend et son cœur s'accélérait à cause de la peur de ne pas savoir quoi faire. Il tremble jusqu'à la plus petite fibre de son corps, alors je décide de mettre fin à la torture qu'il subit et j'écrase mes lèvres au centre de sa joue droite, assez loin des siennes pour qu'il n'y ait pas d'accident.
Le dernier geste fut rapide, même pas une seconde, alors quand je me suis écarté pour regarder, avec sadisme, le résultat de mon œuvre, mais ce que je vois me fait penser que j'aurai mieux fait de réfléchir avant de vouloir faire un truc pareil.
Devant moi, le prince du Tournesol a le teint plus blanc que celui d'un mort et les yeux écarquillé, mais vide, comme s'il était ailleurs. Et c'est là que je me rends compte que ce que je viens juste de faire est surement le geste d'affection ultime par excellence, mais aussi un geste extrêmement intime. Mort de honte, je pousse un cri et m'écarte d'un bond de ma victime, ce qui semble la faire revenir à elle vu que le rouquin cligne des yeux et me regarde, rouge et interdit.
- Je... commença-t-il.
- Pardon, pardon et un million de fois pardon ! le coupai-je, joignant les mains, rouge de gêne. Vraiment désolé, je n'aurai jamais dû aller aussi loin ! Pourriez-vous me pardonner, même si j'imagine que notre amitié s'envole suite à ça...
En parlant, je me suis mis à genou pour implorer son pardon, les yeux fermés. J'attendais de tout, des insultes, des cris, un déferlement de haine, peut-être même une gifle, mais rien n'est arrivé. Il s'est juste avancé et m'a tendu la main, toujours rouge pivoine et sans me regarder.
- C'est moi qui suis désolé, dit-il d'un ton morne ; je voulais vous taquiner, mais finalement vous m'avez pris à mon propre jeu...
Je prends sa main, évitant de le regarder aussi, et me sens un peu blessé par son vouvoiement, mais s'il est blessé aussi, je comprends qu'il prenne un peu ses distance...
- J'espère que cela ne changera rien entre nous et qu'on pourra rester amis ? demanda-t-il, me regardant enfin, une lueur d'espoir au fond des yeux.
Je hoche simplement la tête, avec un léger sourire et les joues toujours rouges à cause de ce que j'ai fait. J'allais retirer ma main de la sienne, quand on entend la musique au loin changer.
- Tiens ? Qu'est-ce qu'il se passe ? s'étonne mon ami.
Je regarde les vitres au loin et, même ébloui par la lumière venant de la salle, j'arrive à discerner mon oncle et sa concubine en train de tournoyer au milieu de la foule. Cette vue me fait mal au cœur, surtout en me disant que mon père n'est surement pas loin d'eux, seul et en train de se morfondre...
- Ah, c'est l'heure de la danse, on dirait ! Venez, on va se chercher une cavalière, histoire de participer !
Il commencer à partir, mais moi je reste là, tête baissée, ne pouvant pas bouger. Voyant que je ne le suis pas, il se retourne et me lance :
- Vous ne venez pas danser ?
Je fais « non » de la tête, honteux, et il revient vers moi, inquiet.
- Tout va bien ?
Je le regarde et j'ai honte. C'est lui qui propose de danser, mais je le retiens bêtement.
Il se baisse pour se mettre à mon niveau et me regarde, inquiet. Il me fait un petit sourire rassurant.
- J'ai tout mon temps, expliquez-moi !
Je suis surpris et mes joues partent un peu au rouge. Je reste un moment bloqué sur ses beaux yeux bleus et, comme si la honte m'avait quitté, je dis faiblement :
- Je ne sais pas danser... Ça aurait dû être à moi d'ouvrir le bal ce soir, mais comme je ne sais pas danser et que je n'ai pas réussi à apprendre, c'est mon oncle qui a été désigné pour le faire, mais... je sens les larmes me montent aux yeux, à mesure que je poursuis sous son regard surpris. Je crois... qu'en réalité... j'ai juste honte de ne pas pouvoir répondre aux attentes des gens autour de moi... Je ne veux pas apparaitre devant tous ces gens avec ma honte collée à la peau !
Il me regarde avec peine, puis semble hésité, comme s'il comptait partir, mais qu'il n'y arrivait pas. J'ai honte de le retenir...
Avec un sourire forcé et une larme coulant de ma joue, je lui dis, voulant être rassurant :
- Tant pis... Ne vous occupez pas de moi, je vais attendre ici votre retour !
Sans lui laisser le temps de répondre, je fais volte-face et je retourne m'assoir sur le banc, appuyé contre le muret de pierre et fixant la lune dans mon dos. Le vent recommence un peu à souffler et, alors que j'étais dans la lune, je n'ai pas remarqué Nathaniel qui est revenu se poser près de moi. Il me présente sa main, attirant mon attention. Je le regarde, surpris.
- Si tu ne sais pas danser, rien ne nous oblige à les rejoindre... mais j'imagine que tu ne veux pas rester comme ça éternellement ? Souhaiterais-tu pouvoir un jour ouvrir une piste de danse ?
Si je souhaite un jour ouvrir une danse ? Personne ne m'avait jamais posé cette question... Mais c'est vrai que je rêve un jour de pouvoir m'avancer fièrement au milieu des gens, une belle jeune femme à mon bras, et entamer une danse pour indiquer le début de la cérémonie, être au centre de l'attention, pouvoir briller plus fort qu'une étoile...
Cependant, ce n'est qu'un rêve ! Et je sais très bien pourquoi...
Je baisse la tête et marmonne :
- Je ne pourrai jamais le faire !
- Tu crois ?
Je relève la tête et tombe sur son sourire, si doux, sincère et encourageant.
- Il n'y a que ceux qui n'essaie pas qui peuvent affirmer ne jamais pouvoir le faire ! Tu ne sais pas danser ? Eh bien, il faut apprendre ! Je peux t'aider, si tu veux ?
Mon regard passe de sa main à ses yeux, pendant que mon cœur tambourine au fond de ma poitrine. Je n'ose pas accepter, c'est tellement soudain, c'est...
- Ne réfléchis pas ! insiste-t-il. Ecoute ton cœur, il n'y a que comme ça que tu feras les bons choix !
Je regarde à nouveau sa main, avale difficilement ma salive et prends sa main avec appréhension.
- Je m'excuse d'avance si je vous écrase les pieds...
Ça le fait rire, ce qui me rassure un peu. Il m'invite à me lever et m'emmène assez loin du bord en précisant :
- On va avoir besoin d'espace, afin d'éviter toute possibilité d'accident... Laisse-toi faire pour le moment, je t'expliquerai tout pour la partie un peu plus technique !
Sur ces mots, il prend mes mains, en met une sur son épaule et garde l'autre délicatement dans le creux de la sienne. De sa main libre, il positionne mes hanches par rapport aux siennes, ce qui me fait rougir et me crisper légèrement. Il m'explique, face à mon air surpris :
- Tes hanches doivent toujours être parfaitement parallèle aux miennes. Même quand on commencera à bouger ! Cela peut paraitre compliqué, mais si tu gardes tes épaules dans le même alignement que tes hanches et que tu ne te concentre que sur tes épaules, ça paraitra simple !
Pour illustrer ses mots, il finit de positionner ses propres mains et commence à m'entrainer avec lui. Au début, je panique, je n'étais absolument pas prêt, alors je me débats, ce qui semble l'amuser. Il me murmure de me calmer et que tout se passerait bien, qu'il irait doucement. Et c'est ce qu'il fit, faisant un pas après l'autre très doucement, me conseillant doucement sans me réprimander.
Il fit preuve d'une patience parfaite, même alors que je m'excusai pour des erreurs bêtes, lui avait toujours le sourire. Tout s'est bien passé, jusqu'à ce que je baisse les yeux vers mes pieds, de peur de lui écraser les orteils.
- Eh, ne baisse pas les yeux !
J'ai sursauté et j'ai brusquement relevé la tête, en sursaut, de peur de mal faire. Il parut amusé et me dit en se retenant de rigoler :
- Ne regarde jamais tes pieds, même si tu as peur de faire mal à ta partenaire ! La présence du regard, dans une danse, est primordiale ! Le regard permet de témoigner à notre partenaire toute notre affection et de faire transparaitre notre complicité avec lui. Explique-t-il avec un léger sourire.
- Et si... si l'un des deux cavaliers ne regarde pas son partenaire ? demandai-je, avec curiosité.
- C'est simplement qu'il n'y a pas d'amour de son côté ou que le mariage est purement arrangé et dans ce cas-là, deux cas de figure : soit les gens comprennent leur douleur et se taisent, soit les gens ne savent pas et s'offensent ou accusent injustement le pauvre bougre de pratiquer deux danses en même temps... Pour cela aussi, le regard est important : il évite que les gens se trompent sur ton compte !
Sur ces mots, il glissa un doigt sous mon menton pour m'encourager à le garder levé vers lui et m'a souri. D'un sourire doux et réconfortant, qui me donnait envie de lui donner le meilleur. On a recommencé et continué, jusqu'à ce que je réclame l'accélération et qu'il me fasse danser sur des mouvements plus complexes. Même Mademoiselle Rose ne m'avait jamais demandé de danser comme ça, mais je m'en moquai ! Je m'amusais tellement...
Une fois la leçon finie, il m'a montré comment saluer une cavalière et m'a dit que je m'étais très bien débrouillé.
Au loin, alors qu'une musique s'arrêtait et qu'une autre recommençait, invitant les couples à retourner sur la piste, Nathaniel m'a lancé un regard interrogateur. Je lui fais « non » de la tête, n'étant toujours pas serein... ça le fait sourire et il me tend la main.
- On peut s'entrainer encore un peu, si tu le souhaite ?
Je suis un peu surpris, mais, pour une raison que j'ignore, sa demande me fait sourire et je décide de prendre sa main.
On recommence une nouvelle danse, mais cette fois-ci plus en rythme avec la musique, que nous n'écoutons plus, trop concentré l'un sur l'autre. Mon regard est comme attiré par ses yeux couleur océan et dans l'air flotte le doux bruissement du vent. Quelque chose de léger se balade dans l'air et nous enveloppe... Je sens une étonnante chaleur dans mes joues, mon cœur et mon bas ventre et j'ai une étrange sensation. Comme si le temps s'arrêtait quand ma peau entre en contact avec la sienne.
A mesure que la danse se poursuit, il ralentit, à ma grande surprise, jusqu'à s'arrêter. Je l'interroge du regard et il se contente de me sourire, avant de lâcher ma main pour mon poignet, afin de déposer ma main dans son cou. Il se penche vers moi et me murmure à l'oreille :
- Ça te dit qu'on s'exerce sur un autre type de danse ?
Je sens mon cœur partir au galop et ma respiration se couper en sentant son souffle chaud sur mon cou. Je comprends ce qu'il essaie de me dire et hoche doucement la tête, fébrile, mais désireux. Je ne savais pas pourquoi ni comment, mais je sentais que mon corps l'appelait !
Comme si le signal avait été donner, il descend l'une de ses mains sur mes hanches, afin de les rapprocher des siennes, de caler ma tête contre sa clavicule et de glisser mon autre main dans son cou, avant que sa deuxième main rejoigne la première sur mon bassin.
Je sens nos deux cœurs battre la chamade, mais cela ne me dérange pas et ne semble pas le déranger non plus. Il colle sa tête à la mienne et commence à guider délicatement nos deux corps dans cette danse sous les étoiles. Je ne pense à rien, je ne ressens rien... Il n'y a que lui ! Ses bras et son odeur m'enveloppent et je pense comprendre enfin ce qu'a voulu dire Mademoiselle Rose, quand elle parlait de ses étoiles dansantes : seule la bonne personne peut transformer une catastrophe en danse féérique au milieu d'un océan d'étoile.
* * *
Pdv Mélissa :
Je crois que c'est officiel : je suis ivre !
- « Mélissa, Mélissa, ma jolie petite princesse Mélissa... Ce coup-ci, t'as fait fort ! Réussir à finir ivre juste avant de danser avec Marc ! Tu ne pouvais pas rêver mieux pour perdre l'élu de ton cœur ! »
Je soupire pour la énième fois en repensant que, si je n'avais pas vu la banshee et que je n'en avais pas parlé aux autres, j'aurai peut-être été assez sobre pour remarquer plus tôt la disparition de mon cher et tendre brun... et je ne serai peut-être pas en train de le chercher dans ces maudits jardins depuis... Depuis combien de temps, déjà ?
Alors que je passe à côté d'une énième statue de Gabriel – Mais bon sang, le melon du gars, ça lui fait combien de statut ? – j'entends du bruis, comme des voix.
Quand je contourne les quelques statues et buissons je tombe sur deux personnes en train de danser. Au début, je pense juste à deux amoureux qui recherchent la tranquillité, puis je reconnais la tignasse rousse qui mène la danse.
- « Tiens, cette andouille a une amoureuse ? pensai-je en jouant avec le verre que je tenais entre mes doigts. C'est drôle, on dirait qu'elle n'a pas de poitrine... Si c'est ce genre de fille qu'il aime, alors je... »
Mais je n'avais même pas fini de médire sur son compte que le verre que je tenais m'échappe des mains et que je reconnais le regard vert rempli d'amour que lance le partenaire de Nathaniel – ouais, c'était pas une femme, visiblement.
Je sens mon cœur ralentir et mes jambes lâcher. Je titube en arrière jusqu'à finir adossé au piédestal d'une statue.
Un rire nerveux me prend alors que je me répète que c'est impossible.
- « L'alcool me fait délirer, il n'y a pas d'autre explication ! »
- Pourtant, tu sais très bien que ce n'est pas le cas ! Tu le vois sous tes yeux...
Je sursaute et regarde autour de moi. D'où vient cette voix ? Je ne vois personne à part des statues autour. Un rire sinistre résonne autour de moi, à mesure que l'ombre enveloppe les lieux.
- Tu te doutais bien que tu ne pouvais pas tout avoir ! continue la voix. Tu as déjà la faculté de voir l'invisible et de connaitre l'inconnu... Espérais-tu vraiment pouvoir être la seconde clef de la malédiction ?
Je cherche encore, à mesure que toute lumière disparait et que je me retrouve dans le noir complet. Je suis en train d'avoir une vision !
De la lumière apparait devant moi et je m'y précipite. Sous ce rayon de lumière se trouve le Trône Lunaire, avec, assis dessus, un Marc adulte, qui semble plus grand, plus fort et plus déterminé que celui que je connaissais aujourd'hui. Il a, au visage, la même expression que Gabriel Agreste autrefois...
A ses côtés ne se trouve pas le trône de la reine, mais un chevalier, droit et fier, prêt à bondir à tout moment pour protéger son roi. Ce chevalier possède les cheveux et les yeux de Nathaniel, mais semble beaucoup plus vieux et mature... Comment est-ce possible ?
La voix reprend, raisonnante et assourdissante :
- Je t'avais prévenu, quand je t'ai donné ces pouvoirs : ils ne sont pas destiné à une reine, mais...
L'image du Marc adulte disparait, pour laisser place au Trône du Serpent, où mon père s'assoit à chaque fois qu'un sujet vient lui faire une requête. Mais, cette fois-ci, sur le trône, ce n'est pas mon père, ni même moi, mais une jeune femme à la peau très claire, aux yeux, vairons, bleu nuit et doré et aux cheveux gris sombre.
- ... uniquement au médium chargé d'être à ses côtés ! Une prophétesse...
A côtés de la jeune femme s'avance une autre, voilé de la tête aux pieds. Elle se place devant moi et retire le voile de son visage...
* * *
(Chat-lutation à tous !
Comment allez-vous ?
Vous êtes-vous lassez de ce jeu de mot ?
Voilà un nouveau chapitre !
Désolé pour le retard, il devait sortir vendredi dernier, mais entre temps l'idée du passage de Mélissa m'est venu et j'ai eu du mal à le mettre en scène correctement. J'espère qu'il vous a plu, quand même ?
Pour la petite anecdote, ce passage m'a couté une partie du PDV de Nathaniel.
De base, dans cette partie de l'histoire devait contenir une partie sur le harcèlement, sensé faire réfléchir mon idiot de frangin, mais finalement ça faisait un chapitre trop long, donc j'ai dû le raccourcir et supprimer certains moment... Désolé, j'imagine que certains auraient aimé le voir... Dîtes-moi si vous voulez que je fasse un chapitre entier sur ça !
Bref, j'ai la flemme de tout récapituler, alors je ne vais traiter que de l'essentiel :
- Le dessin
- Le bisou
- Le tutoiement
- Et la danse !
Pour commencer, le petit câlin venu après le dessin était la conclusion du chapitre précédent, alors j'ai voulu reprendre de suite après ça et faire un petit moment doux et câlin.
Et oui, Nathaniel a regardé les lèvres de Marc parce qu'il... les trouvait jolis !🤣
Bon, blague à part, je rigole ! Mais, d'un autre côté, il n'avait pas non plus envie de l'embrasser. Pour lui, l'homosexualité, c'est tout nouveau. Il n'associe pas forcément son envie de proximité avec Marc ou son attirance pour lui à de l'amour. Ce n'est, pour l'instant, même pas envisageable pour lui de se considérer comme gay ou bi. Il va lui falloir encore un moment, pour cela !
Quant à Marc, certains sont venu me dire qu'il aime Nathaniel depuis le souvenir des 11 ans de Nathaniel, mais c'est faux !
Marc a conscience qu'un jour il devra épouser une femme de haute noblesse, alors lui non plus n'envisage pas de tomber amoureux d'un garçon !
Vous me direz surement "oui, mais tu as écrit que Marc était conscient d'avoir des sentiments pour le Chevalier Rebelle et comme le Chevalier Rebelle c'est Nathaniel ça veut dire qu'il aime Nathaniel et donc qu'il a conscience d'être gay..." Non, ce n'est pas le cas ! Certes, Marc assume trouver le Chevalier Rebelle, un PERSONNAGE de FICTION, cool et attirant, mais ça reviendrait au même si le Marc de Miraculous disait être amoureux du Dessinateur : il sait que c'est un amour imaginaire et irréel, donc il ne considère pas ça comme de l'homosexualité !
Et puis, ce qu'il ressent pour le Chevalier lui fait déjà assez honte comme ça ! Inutile de faire plus !
Après le câlin, Marc souhaite voir d'autre dessin de Nathaniel, sauf que celui-ci, qui a compris que Marc porte de l'intérêt à son chevalier, essaie de l'empêcher de voir ses dessins. Bah oui, Nathaniel n'est pas bête : il sait que Marc comprendrait immédiatement, rien qu'en voyant les croquis du Chevalier, que c'est Nath le créateur du personnage ! Et je vous ai montré à quel point Nath a peur du rejet et des moqueries, même venant de Marc !
Cette petite chamaillerie les mène tous les deux à une nouvelle cascade dans l'herbe, où cette fois-ci Marc se retrouve en dessous (important de le préciser) et où il vouvoie Nathaniel (on reviendra dessus plus tard), ce qui vexe ce dernier.
Et alors là... M'en voulez pas, mais je ne sais pas DU TOUT d'où m'est venue une pareille idée ! Mais du coup, voici le premier "bisou officiel" de cette histoire !
Voilà... vous avez le droit d'être déçus...
Du coup, pour parler du tutoiement... Que dire à part que j'avais du mal à les imaginer se vouvoyer ? Sérieusement, y a aucune blague, écrire des "vous" venant de Nathaniel pour Marc ou de Marc pour Nath me semblait impensable et s'est révélé compliqué, alors j'ai essayé d'en faire le moins possible. Et, un jour, je ne sais pas ce que j'ai eu, mais Marc a vouvoyé Nathaniel, alors j'ai décidé de rebondir là-dessus.
Et puis, le vouvoiement met automatiquement de la distance entre les gens, tandis que tutoyer une personne nous fait nous sentir plus proche d'elle. Non ?
Et enfin, c'est surement ce que vous attendez le plus, depuis le chapitre sur les cours de danse : Marc et Nathaniel ont partagé une danse ensemble !
Honnêtement, ce passage est celui pour lequel j'ai le plus de crainte, concernant vos avis, car il a été le plus dur à écrire. Pourquoi ?
N'ayant jamais dansé avec personne, je ne savais pas trop ce que Nathaniel pourrai conseiller à Marc, alors j'ai décidé de demander un peu autour de moi, à mes proches et mes amis... Ouais, mauvais choix ! Je ne vais pas vous faire un dessin : j'ai 18 ans, la plupart de mes amis sont plus jeunes que moi, donc je vous laisse imaginer la qualité des conseils...
C'est un membre de ma famille qui m'a parlé de cette astuce et qui m'a raconté pour l'histoire du regard, alors j'y ai fait confiance, mais j'espère que certains lecteurs ne sont pas plus calé que moi en danse et qu'ils ne me diront pas que j'ai faux...
Puis, je voulais en faire un moment d'amour et de douceur, où les deux protagonistes partagent leur première danse, sans se douter de ce qu'il se passe pendant qu'ils profitent de la paix... J'ai réussi ?
Ensuite, comme vous vous en doutez, ce chapitre est là pour rebondir sur celui où Marc apprend à danser avec Rose et où elle lui parle de ces étoiles qui dansent ou je ne sais plus trop ce que j'ai marqué (ouh, honte à toi, Sacha)... Je voulais surtout faire ressortir un petit moment de complicité, en m'inspirant de certains films ou dessin animé où les personnages apprennent à danser avec leurs amoureux.
Bref, ce passage a été le plus long à écrire, alors j'espère que le résultat en vaut la peine ! Si non, vous êtes autorisés à sortir les torches, les fourches et les pierres !
(Blague à part, ne faites pas ça !😅)
Voilà, ça c'est fait ! Je vous parle un peu du passage de Mélissa et je vous dis à la prochaine !
Déjà, le passage de Mélissa reprend bien après la révélation faite à Adrien (d'ailleurs, Adrien ne mourra pas au prochain chapitre, désolé, mais je préfère clarifier quelques trucs avant...), après que Mélissa se soit bien bourré la gueule au point de finir, Dieu sait comment, dans le jardin, à tourner en rond (d'ailleurs, avant que vous ne me posiez la question : non, il n'y a pas cinquante statues de Gabriel Agreste, c'est juste que Mélissa est tellement bourré qu'elle n'a pas remarqué qu'elle faisait juste le tour d'un groupe de statue)! Et, bien sûr, elle a commencé à s'imaginer des choses, quand une petite voix est venu lui dire qu'elle n'était pas faite pour être reine, mais également destiné au célibat à vie !
Certains risque de ne pas comprendre les paroles de la voix, ni même qui elle est, mais croyez-moi que ça viendra très vite !
Au fait, il n'y a pas un truc qui vous choque, dans les paroles de la voix ?
Allez, fini !
Désolé, certains auront surement beaucoup de question... Que diriez-vous de me les transmettre par commentaire ou MP ? J'y répondrai ou non, ça reste à voir...
Et comme d'habitude, n'hésitez pas à laisser un "like" si mon travail vous plait, ça me fait très plaisir !
Et n'hésitez pas à aller faire un tour sur mes autres fictions, vous trouverez peut-être votre bonheur !😉
Sur ce, mes chers Fans des Royaumes, je vous fais de gros bisous et je vous dis à bientôt !😘)
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