❝ Courage. Hardiesse. Force. Bravoure. Détermination. ❞
— Qualités d'un Gryffondor

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A la table professorale, l'homme assis au centre se leva. Il avait une longue barbe blanche, seule témointe du temps qui avait passé depuis les années de jeunesse du vieil homme. Ce dernier ouvrit les bras, comme pour accueillir chaleureusement les élèves avant le banquet.

— Bienvenue, dit-il. Bienvenue à tous pour cette nouvelle année à Poudlard. Avant que le banquet ne commence, je voudrais vous dire quelques mots. Les voici : Nigaud ! Grasdouble ! Bizarre ! Pinçon ! Je vous remercie !

Pendant que les plus âgés applaudissaient en souriant, les première année échangèrent un regard en se demandant s'il fallait rire ou non.

Lily se retourna en sentant une main se poser sur son épaule et croisa le regard de la métis qu'elle avait aperçue à King's Cross, lorsque Severus avait traversé la barrière pour rejoindre le quai du Poudlard Express.

— Il est un peu fou, non ? chuchota la fille.

La quatrième année assise à côté des deux filles se tourna vers elles avec un petit sourire amusé, illuminant son visage rond.

— Fou ? fit-elle d'un ton léger. C'est un génie, l'un des plus grands sorciers du monde. Mais je vous l'accorde, il lui manque parfois une case. Je m'appelle Alice Fortescue, au fait. Vous voulez des pommes de terre ?

Les deux plus jeunes regardèrent la table avec des yeux ronds, tous comme le reste des première année ayant été répartis à Gryffondor. A présent, les plats disposés sur la table débordaient de victuailles : roast-beef, poulet, côtelettes de porc et d'agneau, saucisses, lard, steaks, gratin, pommes de terre sautées, frites, légumes divers, sauces onctueuses, ketchup et... des bonbons à la menthe, étrangement.

— Alice, passe la salade !

La quatrième année attrapa la salade et la passa à une fille à la coupe undercut - rasée sur les côtés et l'arrière avec des bouclettes plus ou moins longues sur le sommet de sa tête.

— Et la politesse, Sacha ? se moqua Alice.

— Eh oh, ça va, on se connaît depuis trois ans, tu ne vas pas m'embêter avec la politesse, râla ladite Sacha en faisant passer la salade à d'autres rouge et or.

— Toi, c'est Mary McDonald, c'est ça ? demanda Lily en se tournant vers la métis, croisant mentalement les doigts pour ne pas s'être trompée.

— C'est ça, confirma Mary avec un sourire. Et toi, Lily Evans ?

La rousse hocha la tête en souriant. Les deux filles commencèrent donc à discuter, comme un peu tous les première année de la table, exception faite pour les deux énergumènes du train qui continuaient de se faire la tête pour Merlin sait quelle raison. A côté de Mary et Lily, la fille aux airs rebelles tirait une tête de six pieds de long et avalait à peine ce qu'elle avait mis dans son assiette. Les deux autres filles ayant été réparties à Gryffondor - Karis Boon et Amy Whenkins - discutaient des cours qu'il y aurait tout en essayant de deviner quel professeur s'occupait de quelle matière. En tournant la tête pour se servir à boire, Lily aperçut Remus et Peter en pleine discussion, visiblement sur les livres ou les échecs - ils reprenaient probablement la conversation qu'ils avaient commencé dans l'anti-chambre un peu plus tôt.

— Aah ! s'écria Mary en voyant un fantôme sortir de son assiette.

— Nick ! Bonjour, intervint Alice en souriant tandis que Mary semblait ne plus vouloir toucher à son assiette.

— Bonjour, Alice, répondit le fantôme avant de se tourner vers les première année. Je suis heureux de vous voir à Gryffondor, ce fut ma maison à l'époque.

— Et vous êtes ? demanda la blonde rebelle.

— Sir Nicholas de Mimsy-Porpington. Mais la plupart des élèves m'appellent Nick Quasi-Sans-Tête.

— Ne lui demandez pas pourquoi, ou vous allez nous le vexer pour la soirée, commenta un autre quatrième année à voix basse.

— Frank ! protesta Alice avant de soupirer.

— Tu sais très bien que je dis la vérité, Alice, sourit le prénommé Frank avant de continuer son repas.

Quand le repas fut terminé et que la nourriture eut disparue des plats dorés, le même homme se leva en souriant, lissant sa barbe avec sa main dans un geste machinal.

— La professeure McGonagall m'a fait remarqué que je ne m'étais pas présenté. Mille excuses à nos première année ! Je suis Albus Dumbledore, directeur de Poudlard. Avant que les première année ne soient accompagnés dans les dortoirs par les Préfets, je voudrais dire quelques mots sur le règlement intérieur de l'école. Les première année doivent savoir qu'il est interdit à tous les élèves sans exception de pénétrer dans la forêt qui entoure l'école. Mr Rusard, notre dévoué concierge, m'a demandé de rappeler qu'il était interdit de faire des tours de magie dans les couloirs. La sélection des joueurs de Quidditch se fera au cours de la deuxième semaine, les intéressés devront prendre contact avec Madame Bibine. Petite précision : ces sélections ne sont pas ouvertes aux première année.

Le garçon à lunettes du train eut l'air déçu par les derniers mots prononcés par le directeur, cela se voyait à l'air boudeur qui venait de se dessiner sur ses traits.

— Et maintenant, avant d'aller nous coucher, chantons tous ensemble l'hymne de l'école ! s'écria Dumbledore.

Le sourire de tous les professeurs se figea soudainement. Dumbledore ne s'en préoccupa pas et donna un petit coup de baguette. Il s'en échappa un long ruban d'or qui s'éleva au-dessus des tables en se tortillant afin de former les paroles de la chanson.

— Chacun chantera sur son air préféré !

  Poudlard, Poudlard, Pou du Lard du Poudlard,
  Apprends-nous ce qu'il faut savoir,
  Que l'on soit jeune ou vieux ou chauve
  Ou qu'on ait les jambes en guimauve,
  On veut avoir la tête bien pleine
  Jusqu'à en avoir la migraine
  Car pour l'instant c'est du jus d'âne,
  Qui mijote dans nos crânes,
  Oblige-nous à étudier,
  Répète-nous c'qu'on a oublié,
  Fais de ton mieux, qu'on se surpasse
  Jusqu'à ce que nos cerveaux crient grâce.

Tout le monde termina la chanson à des instants différents. Frank et ses amis terminèrent en dernier, Dumbledore marquant la cadence avec sa baguette avant d'applaudir lorsque les garçons eurent terminé.

— Ah, la musique, dit-il en s'essuyant les yeux. Elle est plus magique que tout ce que nous pourrons jamais faire dans cette école. Et maintenant, au lit. Allez, tout le monde dehors.

Les nouveaux de Gryffondor suivirent les deux Préfets de la maison - "Pour les repérer, trouvez les élèves qui ont un badge" conseilla Sacha - et franchirent la double porte de la Grande Salle pour se diriger vers une volée d'escaliers. Beaucoup ne firent pas attention aux personnages des tableaux qui bougeaient ou au fait que les Préfets les faisaient passer par des chemins dérobés derrière l'une ou l'autre tapisserie. Tout au bout d'un couloir, le tableau d'une très grosse dame vêtue d'une robe de soie rose était accroché.

— Le mot de passe ? demanda-t-elle.

— Non ducor duco, répondit l'un des Préfets et le tableau pivota pour leur ouvrir le passage.

Derrière l'ouverture ovale cachée derrière le tableau, la salle commune de Gryffondor apparut. Les murs étaient couverts d'une tapisserie rouge et or, rappelant les couleurs de la maison, tandis que le sol en bois était recouvert de tapis. Des tables étaient disposées ici et là pour que les élèves puissent faire leurs devoirs ou s'adonner à leurs occupations ; des fauteuils rouges moelleux se trouvaient devant chaque cheminée ou contre les murs. Les fenêtres de la tour étaient en hauteur, probablement pour éclairer toute la pièce lorsqu'il faisait jour. Deux escaliers en pierre se trouvaient dans le fond de la pièce, menant aux chambres.

— Les dortoirs des garçons sont à droite, ceux des filles sont à gauche, informa la Préfète des Lions. Vos affaires ont déjà été amenées dans vos chambres. Bonne nuit à tous.