Chapitre I | Le hibou messager | Partie I

❝ Les commencements ont des charmes inexprimables. ❞
— Molière

Assise dans sa cuisine, Alice prenait son petit-déjeuner en silence, balançant la tête au rythme de la chanson des Bizarr' Sisters qui passait actuellement à la RITM - la Radio Indépendante à Transmission Magique. Elle adorait écouter la radio le matin, en prenant son premier repas de la journée, car ça la mettait toujours de bonne humeur, surtout quand la rentrée se rapprochait lentement. D'ailleurs, maintenant qu'elle y pensait, le mois d'août venait de commencer, ce qui voulait dire que...

Un tapotement contre la vitre de la cuisine fit sourire la jeune fille qui se leva pour aller ouvrir à l'hibou grand-duc. L'oiseau entra dans la petite cuisine du cottage des Fortescue et laissa tomber la lettre qu'il tenait sur la table, acceptant un morceau de lard avant de repartir en un battement d'ailes. Alice se dépêcha de décacheter l'enveloppe pour y lire la liste des fournitures scolaires dont elle aurait besoin pour sa quatrième année à Poudlard.

— Maman, prépare les Gallions ! On va pouvoir aller sur le Chemin de Traverse ! s'écria-t-elle en souriant.

Tout en aidant son père à traiter les rosiers du jardin pour éviter de les retrouver grignotés par les pucerons, Frank jetait de temps en temps un regard en direction du ciel, espérant voir apparaître le hibou grand-duc de Poudlard qui lui amènerait sa liste de fournitures pour sa quatrième année. Mis à part de nouveaux manuels, il devait refaire son stock de produits pour le cours de Potion de Slughorn et racheter des exemplaires de son uniforme pour l'avoir de nouveau à sa taille - l'ancien étant devenu trop court.

— Cesse de regarder en l'air ! le rabroua son père. Occupe toi plutôt des rosiers de ta mère, elle veut qu'ils soient traités correctement contre les pucerons avant ton départ pour Poudlard.

Frank soupira et s'apprêta à retourner s'occuper des plantes qui décoraient toute une façade de la maison lorsqu'un bruissement d'ailes se fit entendre. L'adolescent releva aussitôt la tête et leva un bras pour permettre au hibou de se poser. D'une main habile, le jeune homme prit la lettre qui lui était destiné et laissa l'animal retourner dans le ciel pour repartir vers Poudlard maintenant que sa tâche était effectuée.

— Je me demande si Alice a déjà reçu la sienne... murmura-t-il.

— Les rosiers, Frank, bon sang !

— J'arrive !

Il rangea la lettre dans la poche arrière de son pantalon et alla enfin aider son père avec les rosiers, aspergeant les plantes d'un produit à base de thym afin de repousser les éventuels pucerons qui n'auraient pas été trompés par les capucines plantées un peu plus loin dans le jardin.

Emmeline était assise à son bureau, contemplant le rangement de ses affaires avec satisfaction. Sa plume était posée devant elle, à côté de l'encrier, juste au-dessus du parchemin sur lequel elle écrivait les réponses de son devoir de Métamorphose pour la professeure McGonagall. La jeune Serdaigle voulait à nouveau commencer l'année du bon pied en rendant tous ses devoirs de vacances à la rentrée, en septembre prochain.

Au moment où elle allait se saisir de sa plume et de son manuel de Métamorphose pour répondre à la question de son devoir - "Pourquoi est-il plus complexe de transformer un petit animal qu'un petit objet ?" -, la jeune fille entendit quelque chose tapoter contre la vitre de la fenêtre de sa chambre.

Sans déranger son rangement, elle se leva tranquillement pour ouvrir la fenêtre au hibou moyen-duc venu lui apporter sa lettre pour sa troisième année à Poudlard. A peine eut-elle le temps de remercier l'oiseau et de détacher la missive que le volatile était déjà reparti vers l'Écosse, filant dans le ciel bleu en battant de temps en temps des ailes.

— James ! Lève-toi, mon garçon ! Tu as du courrier, s'écria Euphémia, la mère dudit garçon.

Ni une ni deux, l'enfant se redressa dans son lit en frottant ses yeux, davantage réveillé par le mot "courrier" que par l'odeur du petit-déjeuner que devait prendre ses parents dans la cuisine. Il mit ses lunettes et passa une main dans ses cheveux indisciplinés avant d'enfiler ses pantoufles et de descendre les escaliers quatre à quatre.

— Où est ma lettre ? demanda-t-il en arrivant dans la cuisine en dérapant sur le carrelage.

— Viens d'abord t'asseoir, ordonna Fleamont.

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, James tira une chaise pour s'asseoir en face de son père. Une fois le jeune garçon assis, Fleamont lui tendit une lettre fermée par un cachet de cire rouge frappé du blason de Poudlard : un "P" entouré des quatre animaux représentant les quatre maisons de l'école - un lion pour Gryffondor, un serpent pour Serpentard, un aigle pour Serdaigle et un blaireau pour Poufsouffle. Plus ou moins calmement, James décacheta l'enveloppe et en sortit cette lettre qu'il attendait avec impatience depuis ses sept ans.

— Regulus ! Reguluuus !

Un immense sourire aux lèvres, Sirius cherchait son petit frère dans toute la maison des Black, tenant sa lettre de Poudlard dans son poing, juste au-dessus de sa tête. Le jeune garçon était heureux et voulait absolument partager sa joie avec son cadet.

A force d'entendre son nom être crié dans les escaliers, Regulus sortit de la bibliothèque en serrant un livre contre sa poitrine, une lueur interrogatrice dans le regard. Lorsqu'il vit la lettre que tenait son aîné, un sourire fit s'étirer ses lèvres.

— Tu l'as enfin reçue ? devina-t-il.

— Oui ! Allez, viens t'asseoir !

Les deux frères s'assirent sur une marche, et Sirius déplia sa lettre, la lissant sur ses genoux pour pouvoir la lire à haute voix à Regulus qui lui accordait toute son attention. Depuis que leurs cousines Narcissa et Andromeda leur avaient parlé de Poudlard - Bellatrix, ne voyant pas l'intérêt d'accorder du temps à ses cousins, ne leur avait jamais parlé de sa scolarité -, les deux frères attendaient avec impatience leurs onze ans : ceux de Sirius d'abord, puis ceux de Regulus. Voir cette lettre rendait Poudlard un peu plus réel à leurs yeux, faisant gonfler leur hâte de voir l'école magique de Grande-Bretagne. Bellatrix avait fini sa scolarité en 1969 et avait rapidement rejoint la famille Lestrange ; Andromeda avait fini sa scolarité en juin dernier ; et Narcissa allait commencer sa sixième année à Serpentard.

— Je me demande si tu seras avec Cissy... commenta Regulus.

— On verra bien. En attendant, écoute un peu ! déclara Sirius avant de se racler la gorge pour lire sa lettre. Cher monsieur Sirius Orion Black...

— Aller à... Poudlard ? répéta Remus d'un ton incertain en regardant ses parents puis Dumbledore. C'est vraiment possible pour quelqu'un comme... moi ?

— Et pourquoi ça ne le serait pas ? répondit le vieil homme en souriant, passant sa main dans sa barbe blanche.

Remus regarda ses parents, incertain, avant de reposer son regard sur ce vieil homme qui disait être le directeur de Poudlard, le fameux Albus Dumbledore. Lui offrait-il vraiment une chance d'apprendre la magie comme n'importe quel enfant sorcier normal ? Le garçon n'y croyait pas tellement, pourtant... Pourtant il avait envie d'essayer. Juste pour voir ce que ça faisait d'être normal.

— Comment va-t-on faire ? demanda-t-il.

En se réveillant, Peter mit quelques secondes à se rappeler qui il était, où il était, quelle heure il était et dans quelle année il était. Une fois cela fait, il consentit enfin à se redresser pour s'asseoir, se frottant les yeux pour chasser le sommeil qui lui embrumait encore l'esprit.

Puis il vit la lettre que sa mère ou son père avait dû poser sur la table de chevet pendant son sommeil. Doucement, il la prit et il fallut un moment pour qu'il parvienne à déchiffrer l'écriture de celle qui disait être la professeure Minerva McGonagall, directrice adjointe de Poudlard.

— Minute... s'arrêta l'enfant en relisant plus attentivement. Poudlard ? POUDLARD ?

Assise dans le champ se trouvant derrière chez elle, Lily relisait encore la lettre qu'un hibou moyen-duc lui avait apportée. Poudlard... Il y a peu, ces histoires de magie, sorciers et créatures fantastiques lui semblaient appartenir aux contes et légendes. Mais elle avait été bien obligée d'y croire quand elle s'était mise à faire fleurir des fleurs avant l'heure en passant sa main dessus ou en transformant des morceaux de sucre en papillon juste en éternuant. Pétunia avait du mal avec ça contrairement à leurs parents. Et puis, il y avait Severus qui était arrivé et lui avait fourni des explications avant de lui peindre le monde auquel elle appartenait réellement.

— Je ferais mieux d'aller le voir... soupira-t-elle. Ça me permettra de mettre de l'ordre dans tout ça avant que cette professeure McGonagall vienne expliquer la situation.

La rousse se leva en repliant la lettre dans sa main, puis elle courut à travers champ pour retourner au village afin de rejoindre son ami.

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