9 ∙ Bloody Mary
L'ambiance n'avait jamais été aussi glaciale. Entre Marlène et Dorcas, certes, mais cela c'était propagé dans tout le groupe. En cavale, Remus s'était réfugié avec les Maraudeurs, Dorcas avec son équipe de Quidditch, Marlène en faucon solitaire et Lily dans les jupes d'Alice. Mary, de son coté, avait doublé son temps de lecture au point que Mme Pince en personne la mis en garde contre la rongueurite : une maladie sorcière qui touchait les pauvres solitaires passant trop de temps dans la bibliothèque de Poudlard. Iels finissaient par se transformer littéralement en rat de bibliothèque. C'était guérissable, mais le dernier à qui s'était arrivé était encore à St Mangouste à cause du traumatisme.
Par conséquent, une pile de livres dans son cartable mais se tenant alors à une distance raisonnable du lieu où elle les avaient emprunté, Mary essayait de trouver du réconfort dans les cours. Elle avait toujours aimé l'école, après tout. Elle était juste un peu trop agacée pour être une élève parfaite. Ses ami∙es ne se parlaient et ne lui parlaient plus sans qu'elle ne puisse rien y faire. Tout ça parce que personne ne savait gérer ses propres problèmes !
Elle se rendit en cours de sortilèges, déterminée. C'était un exercice de duel informulés aujourd'hui, encadré par les professeurs de Défense Contre les Forces du Mal et de Sortilège. Elle n'avait pas connaissance que des cours en travaux pratiques comme ceux-ci ai été organisé pour les septièmes années de la promotion d'au-dessus en dehors du Club de Duel, aussi suspectait-elle que c'était un moyen pour le Directeur de les former à résister à Voldemort. Ou à le rejoindre. Les futurs mangemorts bénéficiaient aussi de ces cours, après tout. Au moins personne n'avait eu la mauvaise idée de les mélanger cette fois-ci. L'exercice aurait lieu avec les Serdaigle et ce serait les Pouffsouffle qui devraient affronter Mulciber, Avery et toute la clique. Mary plaignait d'avance ceux qui se retrouveraient face à Rogue.
« Ouch ! grimaça Pandora, portant une main à l'étincelle dorée qui avait frappée son épaule.
Un cours en duo comme celui-ci aurait été une occasion en or pour se mettre avec un∙e de ses ami∙e et tenter une conversation, mais Mary en avait ras-le-chaudron de régler les problèmes des autres. De plus iels semblaient bien heureux∙ses dans leurs coin. Remus entrainait Peter plus qu'il ne s'entrainait lui pour laisser Sirius et James lancer des sorts dans une véritable partie de plaisir. Lily et Alice s'en sortaient elles aussi à merveille au point que Mary eut presque envie de les rejoindre avant de se souvenir qu'elle ne devait pas approcher Alice (seule personne de tout Poudlard à être allergique à elle). Dorcas jouait avec l'une des batteuses de l'équipe des Gryffondor dont Mary ne pouvait se souvenir du nom et Marlène était aux abonnés absents. C'était tant mieux, pour le coup, Mary ne savait pas dans quelle mesure elle avait envie de la voir.
- Désolée. Marmonna-t-elle à sa coéquipière en essayant d'avoir l'air sincère.
- C'est rien, t'y vas juste un peu fort.
Pandora Volant était souvent de cet avis car elle-même était incapable de faire du mal à qui que ce soit. En première année on racontait elle avait aménagé une maison de refuge dans son dortoir pour toutes les araignées du château. Ça n'avait pas plu à ses camarades de chambrés et ça lui avait valu de changer de dortoir. C'était sans doute pour le mieux, cela-dit, car elle y avait rencontrée sa seule amie : Sybille Trelawney. Une diseuse de bonne aventure amatrice dont tout le monde s'accordait à dire que ses prédictions étaient de gros mensonges en plus de n'avoir ni queue ni tête. La pauvre fille abusait de pas de mal potions quand ce n'était pas de l'alcool et se retrouvait souvent à l'infirmerie pour ça. C'était l'endroit où elle devait d'ailleurs se trouver.
- N'aie pas peur d'y aller plus fort, toi. encouragea Mary. Je suis pas un botruc.
- Les botrucs sont très résistants. défendit Pandora en lançant cependant un nouvel informulé bleutée qui fut coupé au vol par un charme de bouclier.
Mary ne l'écouta pas, les yeux rivés sur Lily et Alice. Elle ne savait pourquoi cette amitié l'agaçait autant mais ça lui donnait envie de jeter une malédiction à quelqu'un. N'avait-elle pas le droit à au moins un peu de reconnaissance, elle qui avait écouté sans les répéter les secrets de tout le monde sans jamais demander à partager les siens ? Elle qui avait supporter les caprices de Marlène ? Les jérémiades de Dorcas ? Les histoires de coeur de Lily ? Ses amies lui manquait mais elle était épuisée d'avoir à tout faire. Tout ce qu'elle voulait c'était que ses amies apprennent à écouter et à penser un peu moins à elles ! Ils leurs faudrait un de ses sorts de langages qu'on fait aux méchantes belles soeurs dans les contes de fées comme un crache-limace ou une malédiction qui leurs feraient sortir des asticots de la bouche à chaque fois qu'elles voudraient dire quelque chose-
- MADEMOISELLE MCDONALD ! »
Mary sursauta, tirée de ses rêveries par la voix une voix autoritaire bien connue. Il était pourtant rare que qui que ce soit ne lui crie dessus, encore moins un professeur. Encore moins le professeur Flitwick. Les cours de sortilèges étaient parmi ceux où elles étaient la meilleure, après tout.
Elle se tourna vers lui puis vers la personne qui se tenait à ses cotés. Elle remarqua alors que tout le monde la regardait avec incompréhension, jugement ou colère, le genre de regard qu'on offre à un enfant quand iel a fait une grosse bêtise. Elle comprit pourquoi quand elle vit des asticots et des araignées aux pieds de Pandora, sortant de sa bouche alors qu'elle maronnait des mots incompréhensibles, paniquée. Mary eu un mouvement de recul. Elle n'avait pas la force de s'excuser devant l'interallié des Gryffondor et des Serdaigle de septième année, aussi prit elle la direction du couloir et s'empressa-t-elle de fuir à son tour, songeant que tout le monde manquait courage pour ce qui était se se confronter à ses problèmes ses derniers temps. Elle ne faisait pas exceptions à la règle.
Mais elle n'avait pas le temps d'y penser, de faire comme elle le faisait d'habitude : considérer ce qui était juste, peser le pour et le contre puis prendre une décision. Sa magie débordait.
Elle la suivait tandis qu'elle traversait l'étage et essayait de rejoindre les toilettes de Myrtle Warren. Elle avait besoin de se passer un coup d'eau sur le visage. Une brume de magie bleue nuit lui tournait pourtant autour sans qu'elle ne puisse s'en défaire et plus elle panique, plus cela devenait opaque. Bientôt un brouillard se créa dans tout le couloir. Dans un coin de sa tête il y avait la peur irrationnelle qu'un monstre n'en sorte pour l'attraper et lui faire quelque chose. Elle se sentait de retour huit ans plus tôt, quand sa magie s'était exprimée pour la première fois.
Elle avait fait apparaitre un monstre sous son lit, réalisant le cauchemar de milliers d'enfants. Sa tante s'en était inquiétée.
« C'est un signe de magie inhabituel, avait reconnu une médicomage en l'examinant. En général la magie des enfants est plutôt douce ou rebelle. C'est le même genre de sentiment qui est à l'oeuvre que quand iels jouent ou font une bêtise. Celle de votre petite est mélancolique. C'est assez courant chez les enfants calmes et timides comme elle. Mais il ne faudrait pas passer à coté d'un état dépressif non plus. Je peux envoyez un hiboux à une consoeur psychomage, si vous voulez...
Mary n'avait pas bien conscience de ses mots, elle s'amusait à regarder dans le bocal la petite étincelle de magie que la médicomage avait prélevée de son corps, bleue et douce, comme la flamme dansante d'une bougie.
- Oh, non. avait répondu sa tante. je ne voudrais pas lui faire porter ce poids alors qu'elle est si petite... Je ne pense pas que ce soit bien grave. Ma soeur est décédée et en plus la pauvre à pas de Papa, c'est normal qu'elle soit mélancolique. Mais c'est une fillette très sage, je n'ai pas à me plaindre. Elle va rentrer à Poudlard et elle va se sentir mieux, j'en suis sûre. »
C'était là que le souvenir s'arrêtait, et tandis qu'il dansait devant ses yeux dans la tornade de magie qui l'enveloppait, Mary ricanait. Tu crois ça Tata ? Vraiment ?
Mais tout d'un coup elle était plongée dans le noir.
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