Joyeux Noël ! 

Tw : c'est métaphorique mais racisme

Lily avait toujours été à la frontière entre la petite fille modèle et l'anarchiste. Elle aimait apprendre, comprendre et faire au mieux mais on savait qu'en cas de besoins, elle n'hésiterait pas à prendre position. 

Alors, en ce matin de Noël plus que jamais, elle se leva déterminée. La veille avait davantage été un plan d'attaque qu'une fête pour les Maraudeur∙euses. La jeune fille avait attrapé James en pleine danse pour lui exposer les idées, Peter et Sirius avait suivit de près pour mettre au point les stratégies, et, en contre-soirée dans le dortoir des garçons, tandis qu'une petite sauterie battait son plein dans la salle commune, tout avait été planifié. 

Lily prit malgré tout le temps d'aller attendre sous le sapin, d'ouvrir l'enveloppe que ses parents lui avait fait parvenir. (Pétunia n'avait pas signé, elle essaya de ne pas y penser.) Elle saisit une plume et entreprit de rédiger une réponse quand elle entendit des pas de souris descendre les escaliers. Les autres venaient de se lever. Mary d'abord, puis Remus, Dorcas et Marlène qui furent rejoint∙es par les Maraudeurs en quelques secondes. Leurs sacs étaient prêts et ils portaient sur leurs visages des sourires de vainqueurs, mais il était encore tôt. Il leurs semblait que les aiguilles de l'horloge tournaient à l'envers et que le clocher sonnait au ralentit. 

« On ouvre les cadeaux ? Je vous ai attendu. »

Lily sourit devant la pile de nouveaux livres qu'on lui avait offert, espérant que ceux qu'elle avait acheter aux autres feraient leurs bonheur aussi. Elle avait pour politique ne n'offrir que ça, ce n'était pas très "fun", mais c'est ce qui marchait le mieux. 

Petit∙es, l'heure des cadeaux était sacrée et iels bondissaient de leurs lits les matins de Noël pour aller les attraper, comme beaucoup d'autres enfants autour du monde. Iels s'échangeaient des histoires de Père Noël, de lutins, et la journée qui suivait semblait toujours magique, qu'elle le soit ou non. Il y avait la neige qui faisait forte impression, le buffet de la Grande Salle qui attirait les plus gourmands, les tour de magie des plus grands aux Première Année... D'un regard plus adulte, la fête perdait de son charme, comme beaucoup de choses de l'enfance, et on ne s'y sentait plus toujours comme dans un cocon. C'était plutôt : au mieux une bouffée de nostalgie, au pire un air désenchanté qui venait nous hanter. Lily croiserait le regard de Severus pendant le petit déjeuner ce matin là. Ni l'un ni l'autre ne pourraient finir leurs assiette. 

Les maraudeurs savaient garder le sens de la fête, cependant. La conjurer à leurs sauce pour qu'elle reste magique. Et le projet d'une révolution rendait tout le monde impatient. 

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Vers midi, iels coururent dans la poudreuse pour rejoindre la grille, rattrapé∙es par Frank et Alice. 

« C'est quoi le plan ? demanda cette-dernière. 

- Il y a plusieurs plan. Répondit Mary, pour rester vague. 

- On va déposer des tracts dans les boites aux lettres, faire des graffitis sorciers, envahir Les Trois Balais et... on garde quelques marauderies en réserves. 

- Réservé aux Maraudeur∙euses. » précisa tout de même Peter. 

Tout le monde se tourna vers lui et sa tête vira rouge de honte, Mary le remercia quand même d'un rire. Elle n'aimait pas mêler tout le monde à cette affaire supposée top secrète, tout le monde l'avait bien remarqué. Lily était partagée entre être agacée contre elle pour cette raison et le fait de trouver mignon que Peter défende Mary. 

Elle avait été surprise quand, une semaine plus tôt, son amie leurs avait annoncé sortir avec lui. Avant ça, Mary avait toujours nié qu'iels puissent faire un bon couple et n'avait jamais semblé intéressée par grand monde. Lily supposait quand elles étaient petites que c'était surtout de la pudeur ou de la timidité, avant de réaliser que non, Mary ne s'intéressait tout simplement pas à ses choses là. La voir changer de cap était très surprenant. Mais Lily restait contente pour son amie et pour Peter, dont tout le monde pensait en silence qu'il n'aurait jamais de copine (il n'était ni très beau, ni très doué avec les filles bien qu'il soit très gentil et attachant). Ça restait un couple discret. Sans qu'iels ne leurs disent, on n'aurait pas pu deviner. Contrairement à Dorcas et Marlène, Remus et Sirius, Frank et Alice ou Lily elle-même et James, Mary et Peter ne se touchaient pas, ne s'embrassaient pas. Iels se contentait de rire ensemble. 

Arrivé∙es au village, qui en ce jour de fête était bondé de monde, le groupe se concerta un instant avant de se séparer. Iels passerait inaperçu parmi tout ses élèves de Poudlard et toutes ses personnes venues passer Yule avec leurs famille, mais il fallait éviter les aurors comme les mangemorts. Iels s'isolèrent près de la cabane hurlante pour mettre les choses au point. Marlène sortit de son sac les tracts, iels en prirent un petit tas chacun∙es puis empruntèrent des directions différentes, en étoile. James entraina Lily vers un pâté de maisons en bois brinquebalantes.

« Tu sais dessiner ? demanda-t-il, lui tendant un modèle. 

- Pas du tout. Et toi ?

- C'est Sirius qui a fait la plus grande partie de la Carte du Maraudeur. Avoua James en secouant la tête. 

- On va tout miser sur le mouvement, ça rendra bien même avec des bonhommes bâtons. 

Le dessin en question représentait des né∙es-moldu∙es sur le dos d'un dragon, brûlant le symbole de Voldemort. 

Lily saisit sa baguette et se concentra sur le sortilège de brulure appris la veille. Il fallait graver tout juste assez pour ne pas mettre en feu le mur tout en s'efforçant que ce soit voyant. En s'appliquant elle arriva à un dessin reconnaissable, mais ça lui pris un temps fou. Iels ne pourraient jamais couvrir cette partie de la mission avant la nuit, à ce rythme. 

... On va se faire arrêter. 

- Tu parles ! Les aurors sont là pour les risques d'attentats, on ne risque rien avec nos petits dessins. 

- C'est quand même du vandalisme. 

- Du quoi ? s'étonna James, levant les yeux de son dragon qui ressemblait davantage à un poulet. 

- Du vandalisme. Abimer les biens des autres ou des biens publics. 

- Oooh. C'est pour ça que Sirius s'est fait embarquer par ce moldu cet automne ! Je crois que ça n'existe pas chez les sorciers. Un finite incantatum et c'est réglé, pas besoin d'en faire tout un plat. 

- Mm. Logique. »

Iels se reculèrent pour contempler leur production. À deux et en une trentaine de minutes, ça finissait par ressembler à quelque chose.

« C'est pas trop mal. 

- Plus qu'une dizaine. »

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Vers seize heures, les petites révoltes taquines à base de bonhomme de neige animés et déformation des paroles des chorales de Yule prirent une tournure plus sérieuse. 

L'auberge des Trois Balais était bondé de Serpentards. Des futurs mangemorts. Vu le regard que lancèrent Mulciber et Avery à Lily en entrant, ça ne faisait pas de doute. Toutes les tables du fond était envahies de leurs groupes en capes sombres et symboles traditionnels sorciers. Severus était là, un peu à part en bout de table mais toujours dans le groupe. Le petit frère de Sirius n'était pas bien loin non plus, aux cotés de Rosier et Croupton. Leurs groupe et les nouveaux arrivant échangèrent les regards glaciaux. Ils allèrent s'installer de l'autre coté. 

Comme à Halloween on se retrouva vite avec un coté mangemort, pro-sorcier, fêtant Yule dans un Noël sombre et empreint sous les capes de magie noires et potions obscures. De l'autre coté, les Maraudeur∙euses tentaient de mettre en place un Noël moldu sur leurs grande table ronde. 

« On fait quoi ? demanda Remus. Je pensais pas qu'ils seraient aussi nombreux. Il y a presque tout les Serpentards en âge d'aller au village. 

- Iels ont ruiné Halloween, on va ruiner leurs Noël. Mais on vaut mieux qu'eux donc, on va le faire de façon juste assez agaçante pour ne pas faire de mal mais leurs pourrir quand même leurs fête. 

- Donc on ne brule pas leurs cadeaux, c'est définitif ? 

- Mmmm... ça se discute. 

- Pour certains, ce sont les seuls cadeaux dignes de ce nom qu'ils ont, marmonna Sirius en jetant un oeil à Regulus, qui les fixait également, jouant avec la nouvelle bague qu'il avait à l'index. C'est non. »

Sirius secoua la tête et sortit de son sac un tourne disque, lança un sonorus et appuya sa baguette contre l'objet. 

« Cette machine va marcher ici ? Demanda Mary, intriguée. C'est électronique.

- On l'a un peu bidouillée... 

- Un charme de repoussement de magie par ci, une illusion de musique par là...

- C'est du détournement d'objets moldu ! »

Mais avant que qui que ce soit n'ait pu exprimer son mécontentement, James écarta toutes les tables d'un coup de baguettes pour créer une piste de danse. 

« Tu penses qu'il vaut mieux Immigrant Song, Make Your Own Kind of Music... angoissa à la hate Remus, chargé de mettre en marche la machine, des disques dans les mains. 

- Peu importe Moony, l'important c'est que ce soit moldu. »

Ce furent les étranges cris de Immigrant Song qui débarquèrent donc, prévus pour passer un certain nombre de fois. 

Les mangemorts se levèrent comme un seul homme. Il ne serait pas facile de danser dans ses conditions, ni de garder cette manifestation pacifiste. Rosemerta laissait déjà passer ça par miracle, sans doute parce qu'elle était de leurs coté. 

« C'est quoi ce bordel !? s'opposa Avery en se levant, filant tout droit vers James et Sirius. 

- De la musique. 

- Je sais ça, couillon ! Ce que je te demande, c'est pourquoi vous venez nous forcer à l'écouter ici. On était là d'abord. 

Il fixa particulièrement Lily qui n'eut aucun soucis à comprendre le double sens de cette phrase et à s'avancer face à lui, menaçante. 

- Vous ne vous êtes pas gêné∙es à Samhain, si ? Et tout le monde a le droit de venir dans cette taverne. 

- Ça devrait être interdit au sang-de-bourbe. répondit Mulciber, moqueur. Il la cherchait. 

- Ça le sera bientôt. Renchérît Rosier. On y veillera. 

- Pourquoi, vous êtes fragile au point de ne même pas toléré qu'un∙e né∙e-moldu∙e soit dans la même pièce que vous ? provoqua Lily. 

- C'est pas de la fragilité, vous avez juste rien à faire là. 

- Pourquoi ? Je suis une sorcière.

- Tes parents sont des moldu∙es. Les peuples qui nous ont brûlé∙es sur des buchers, qui nous ont pourchassé∙es, pour qui on a fait cette foutue loi du secret magique qui nous empêche d'aller où on veut et maintenant vous voulez nous remplacer. 

- C'est une raison pour faire la même chose qu'eux ? Intervint Remus. Nous tuer, nous brûler, nous haïr ? Vous valez pas mieux que les chasseurs de sorcières. 

- Nous on a le sang pur sorcier, la culture sorcière, la force, la puissance magique-

Lily lui cousu la bouche d'un informulé, agacée. 

- Si tu crois qu'on a pas de puissance magique, tu te trompe. Crétin. »

Ce fut la dernière phrase claire avant qu'un combat n'éclate pour de bon, malgré les protestations des client∙es et employé∙es. 

Les Maraudeur∙es et leurs allié∙es contre les Serpentards enchaînèrent les acrobaties, les sortilèges et même les lancers de nourriture et boissons.

 Lily esquivaient du mieux qu'elle pouvait et s'efforçait de ne pas jeter de sortilèges mortels ou interdits. Ce n'était pas le cas de l'autre camp. Sirius évita un Stupefix de peu et un Doloris frisa les moustaches de Peter. Mary et Marlène prirent discrètement leurs formes animales pour êtes plus efficaces, allant mordre les chevilles et tirer les cheveux. 

Immigrant Song tournait toujours. Une vraie petite bataille. 

Tout le monde s'arrêta lorsqu'un groupe d'aurors débarqua, prêts à embarquer n'importe quel∙le élève de plus de dix sept ans. 

Les Maraudeur∙euses filèrent hors de la taverne sans se retourner et allèrent se cacher à la lisière de la forêt. L'adrénaline secouait leurs coeur, Lily avait rarement couru aussi vite. 

Enfin à l'arrêt, La plupart était enroulé∙es dans leurs capes, assis∙es dans la neige ou reprenant leurs souffle. Lorsque la rousse réalisa qu'il leurs manquait des membres. 

Mary, Peter, Dorcas, Marlène, Frank, Alice, Remus...

« Où sont James et Sirius ?! »

Remus désigna alors d'un coup de menton trois silhouettes avançant vers eux, un peu plus loin. Ils étaient tassés les uns contre les autres. Il y avait Sirius à gauche, reconnaissable par ses cheveux longs flottant au vent, James et ses lunettes de nouveau cassées à droite... et puis, au centre, il y avait Regulus Black. 

Blessé.