19 ∙ Down the witches'road

Est-ce un crossover avec Agatha All Along ? Non. Mais j'ai vu et apprécié. Et si ça vient à l'esprit de quelqu'un, non ce n'est pas ça que je faisais pendant ces deux dernières semaines je les ai juste passées à vouloir me... transformer en fantôme..? (mais ça va mieux, j'ai des idées de solutions). Bref, désolé du retard. J'espère que ça vous plaira <3

Marlène sauta au cou de Dorcas en arrivant à King's Cross. Quelques minutes plus tard, elle ne se priva pas pour l'embrasser une fois dans le compartiment, loin des regards indiscrets. Passer une semaine sans elle avait été éprouvant et la blonde était bien décidée à rattraper le temps perdu. Elle ne gâcherait pas une seconde. Elle n'accorda que peu de temps aux récits de vacances des un∙es et des autres, préférant s'accaparer sa copine, du début du voyage jusqu'à la fin du banquet dans la Grande Salle. Elle finit même par lui voler un autre baiser dans un couloir dépourvu de portraits. 

« Par Mélusine, Marls' ! réfréna Dorcas avec tendresse. Tu pourrais au moins demander !

-  Désolée. 

- Je t'ai manquée à ce point ? Ce n'était qu'une semaine ! »

L'autre grimaça, effrayée (comme souvent) que ses sentiments ne soient pas réciproques ou trop excessifs. Dorcas n'avait pas l'air de souffrir de leurs brève séparation. Mais elle, s'était languit de son amie chaque jours. Elle était si heureuse d'être aimée, de pouvoir donner de l'amour, trouver du réconfort... Une petite voix dans sa tête se plaisait à la faire douter. Elle avait fait des cauchemars où cette relation n'était qu'un rêve, un charme ou une illusion. Sans toujours aller dans ses extrêmes, une chose l'inquiétait : elle avait une marque d'âme soeur, mais Dorcas n'en avait pas. Dorcas avait peut-être juste profité de la situation, elle s'était peut-être mise avec la seule lesbienne qu'elle connaissait parce que... 

« Comment étaient tes vacances ? 

Même sa voix lui donnait envie de l'embrasser. Quoi que ce qu'elle disait la fasse atterrir sur Terre d'une façon un peu trop abrupte. Elle n'avait aucune envie de parler de ses longues vacances ternes et des disputes de ses parents quand celle qu'elle considérait comme l'amour de sa vie était avec elle. 

- Bien. dit-elle seulement.

- T'as fait des trucs ? 

Marlène haussa les épaules. 

... Allez ! somma l'autre. Tu me parles jamais de chez toi. 

- Il y a rien a dire. »

Elle n'avait pas réalisé, tiens, que le rôle de petite-amie autoriserai Dorcas à en savoir plus sur sa vie. Ce n'est pas vraiment qu'elle y pensait comme quelque chose d'horrible mais... elle sentait que d'une façon ou d'une autre ce qu'elle raconterait alerterai la jeune sorcière. Et puis elle préférait ne pas y penser. Ce qui se passait à la maison restait à la maison. Avec un peu de chance, comme ça, ça finirait par disparaître pour de bon. Marlène rêvait d'un temps où tout ça était loin derrière elle.

Entre les murs chaleureux du château, Marlène pouvait se concentrer sur n'importe quoi d'autre. Son truc, c'était l'évolution et le progrès : progresser dans sa vie, dans son style, en tant que personne. Elle ravie, par exemple, que ce soit bientôt la fin de l'école. Pas parce qu'elle ne l'aimait pas mais parce qu'elle pourrait enfin prendre son envol. Elle avait toujours eu hâte de grandir, envie d'être indépendante. Même si elle n'avait aucune idée de ce qu'elle allait bien pouvoir faire de son avenir. 

« T'as une idée ? demanda-t-elle à sa petite-amie un jour qu'elles croulaient sous les recherches de futur, entourées de plus grimoires et de parchemins qu'elles n'en avait lu en six ans. 

- Je rêve de Quidditch, soupira Dorcas, mais tout le monde sait que c'est pas une carrière possible. Trop de personnes jouent, peu de personnes gagnent, tout ça pour finir au chômage à trente ans. 

- T'es pessimiste. Rien ne t'empêche de tenter ! Tu feras un petit boulot à coté. Je suis prête à t'entretenir, si on vit ensemble, ajouta-t-elle en ne plaisantant qu'à moitié. 

Elle en rêvait, en vérité. Une vie d'adulte londonienne loin de sa famille, un travail la journée, des soirées la nuit. Elle avait hâte de tout découvrir. On lui avait dépeint l'âge adulte comme un idéal depuis toujours, comme à beaucoup. Elle était impatience de pouvoir en faire ce qu'elle voulait. Il y avait des endroits pour homosexuel∙les à Londres, elle avait très envie d'y aller, se disait-elle. Ce serait grisant, un lieu entouré de personnes qui partagerait les mêmes problèmes et les mêmes joies qu'elle.

- Et toi, alors ?

La blonde haussa les épaules. 

- J'enverrais des candidatures et on verra qui me répond. Je rêve pas de grandeur et puis j'ai jamais été faite pour les études.

Elles entreprirent de ré-enrouler leurs parchemins pour se préparer au cour de potions tandis que Marlène chassait de son esprit la petite fille qu'elle avait été, celle qui levait la main à en faire leviter son bras pour qu'on l'interroge en classe. Elle avait peut-être été faite pour les études, une décennie plus tôt, mais elle ne se trouvait plus aucune ressemblance avec la petite fille qu'elle avait été. 

- Même les potions, tu veux pas tenter ? repris son amoureuse devant la porte en bois de la classe. 

- Surtout pas les potions. »

C'était une malédiction, d'être douée dans la discipline qui causait la perte de tout ce qu'elle connaissait. Ça faisait sens, pourtant. Ses deux parents étaient potionnistes, elle était comme qui dirait "tombée dedans lorsqu'elle était petite" alors elle s'en sortait avec les honneurs du corps enseignant - moins que Severus Rogue, mais tout de même. Slugorn l'adorait malgré lui, impressionné par ses capacités mais vexé du sabotage auquel elle s'efforçait de jouer. Elle ne voulait pas de ce don. Mais sans ça elle ne savait pas faire grand chose.

En arrivant dans la salle de classe, pourtant, cette discussion tourbillonnait de nouveau dans sa tête. Entre les pupitres et la fenêtre par laquelle elle laissait son regard s'échapper, il y avait les bocaux et les chaudrons bien trop familiers. Dans un avenir elle s'imaginait du coté moldu de Londres, flânant en liberté. Dans un autre elle était potionniste. Dans un troisième elle avait laissé tombé l'humanité pour devenir faucon à plein temps. Dans un dernier, qui état sans doute le plus réaliste, ses rêves s'envolaient emportées par les explosions de la guerre. Peu importait les choix après tout, elle ne vivrait sans doute pas bien longtemps. Mais ça non plus, elle n'aimait pas y penser. 

Elle tâtonna ses cheveux coupés au carré, s'amusa de l'air dégouté de Lily face à son chaudron puis se désola de tout. Elle ne voulait rester ni noyée dans les rêveries, ni écrasée par le réel. Elle voulait du concret et c'était une sorcière : elle pouvait faire tout ce qu'elle voulait du moment qu'elle avait assez d'imagination. Il lui fallait une nouvelle idée. 

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