15 ∙ Willow tree march

Tw : outing involontaire (qui pose pas trop de problèmes ici mais dans la vraie vie faites pas ça par pitié.)

(euh... vu que j'adore ma playlist d'Halloween et que les chansons constituent les ref' de tout les titres de chapitre de cette histoire je vous mets le lien en com' si jamais vous êtes curieux∙ses.) 

(Et on approche de la fin. Pour de vrai cette fois)

« Dans tout les cas je dois me couper les cheveux. annonça Marlène, le lundi soir. 

Elle fixait son reflet à travers un miroir, assise en tailleur sur le lit de Dorcas. Celle-ci lisait un des comics qu'elles avaient étalé sur le matelas plus tôt (en quête d'une idée de déguisement d'Halloween). La jeune fille releva la tête pour regarder Marlène, un peu moqueuse avant de répondre :

- Tu n'as pas besoin de t'investir autant. Le but c'est pas de changer de look. 

- Ça te dérange ?

- De quoi ?

- Si je me coupe les cheveux. 

Leurs relation avait changée mais pas tant que ça. Elles osaient se regarder avec plus de passion, les piliers de leurs amour semblaient plus solides et... apparement elles avaient désormais un mot à dire sur leurs apparences respectives ? Elles prenaient aussi un malin plaisir à prononcer à qui voulait l'entendre les mots "petite-amie", adorant la façon dont ils sonnaient contre leurs langue. Elles étaient fières et heureuses de pouvoir l'utiliser l'une pour l'autre. 

- Tu es magnifique quoi que tu faces Marls'. Je ne sors pas avec toi pour tes cheveux. 

- Tu penses que je dois choisir qui : Wendy, Sabrina ou Rosemary ? 

Marlène tenait à choisir une sorcière issue de la culture moldue et partait du principe qu'il valait mieux en choisir une blonde, bien que personne ne voyait bien en quoi une coupe de cheveux promettait un résultat plus gratifiant qu'une teinture. 

- Euh... qui est qui ?

- Ce sont tes comics, Dory...

- Je ne lis jamais ceux là, je préfère les super-héros. (Elle leva la main d'un même mouvement pour mettre sous les yeux de Marlène l'une des couvertures de Black Panther, suivi de près par les X-men.) 

La somme impressionnante de magazines et bandes-dessinées qu'elle possédait était due à des abonnements, après tout. La blonde l'avait déjà vue se jeter sur un nouveau numéro reçu par hibou pour avoir la suite d'une intrigue, mais elle savait aussi qu'elle ne lisait pas toute la revue, et, que quand elle en recevait deux en même temps, l'une passait avant l'autre. Comme Marlène, Dorcas se lassait vite des choses. 

- Wendy c'est la copine de Casper, Sabrina c'est une ado sorcière américaine et Rosemary c'est la fille qui est enceinte du fils du Diable. 

- Qui est-ce que tu préfères ? 

- Rosemary a la meilleure histoire mais personne ne comprendra la référence et ça m'impose une coupe de cheveux très courte. Wendy est un peu jeune, quand même c'est une enfant. Je vais prendre Sabrina, je crois. Merci !

- J'ai rien fait !

- Tu m'inspires ! Merci d'exister !

- Ça, je n'y suis pour rien. 

- Rappelle moi de remercier tes parents de t'avoir faite la prochaine fois que je les verrais. 

- Je ne pense pas qu'iels apprécient d'apprendre que tu es ma petite amie. 

- Oh, rassure toi, les miens non plus. »

Elles coupèrent court à cette discussion trop sérieuse et inquiétante pour le moment tandis que Marlène saisissait des ciseaux argentés et considérait ses cheveux d'un regard, toujours depuis le miroir. 

« Tu veux que je le fasse ? proposa Remus, installé non loin de là, sur son propre lit. 

- Tu l'as déjà fait ? 

- Je me coupe les cheveux seul tout le temps. 

- Oui alors, je t'en supplie ! s'exclama la blonde en se levant d'un bond et en tendant ce qui pourrait devenir un outil d'artiste ou une arme du crime d'ici peu. 

- Je viens avec vous parce que je ne peux pas que ma copine se fasse détruire les cheveux. » s'exclama Dorcas en laissant tomber sa bande-dessiné et en suivant le duo dans la salle de bain. 

Un certain air de déjà-vu envahi Remus et Marlène lorsqu'iels tirèrent un tabouret devant le grand miroir pour s'installer. Iels n'en parlèrent pas mais iels y pensèrent tout∙es les deux. Remus attrapa un peigne après que la jeune fille se soit rincé les cheveux. Depuis le rebord de la fenêtre, Dorcas les observait, plus pour se divertir que pour intervenir. Elle souriait. 

Marlène songea que c'était étrange pour tout le monde, cette situation. Quelque jours plus tôt elle se sentait comme la personne la plus triste et la plus seule du monde et voilà qu'elle s'amusait, entourée de personnes qu'elle aimait à se préparer pour une fête. Sa vie était chouette en ce moment, elle aurait aimé que ça reste comme ça. Le fait que ce soit la dernière année venait atténuer son bonheur (et la guerre, aussi), mais ce soir il valait mieux ne pas y penser. 

« Au carré, s'il te plait. 

- Tes cheveux sont bouclés donc ça aura l'air plus court quand ce sera sec. Et puis tu portera un serre-tête, non ? 

- Mhm. Acquiesça la blonde, laissant faire. Tu as trouvé ton costume, d'ailleurs ? 

- J'ai une super idée que Sirius déteste, répondit Remus en faisant crisser les lames contre un première mèche, hésitant. Je suis sûr que vous allez être de son avis. 

- Nous ? Jamais ! J'ai arrêté de jugé depuis que je suis une lesbienne assumée ! affirma Marlène. C'est à dire depuis quatre jours. 

Dorcas appuya les dires de sa petite-amie d'un signe de tête. 

- C'est Max, de Max et les Maximonstres

- Tu veux dire le petit avec un costume de loup ? réalisa celle-ci en descendant de son perchoir, les yeux grand ouvert. 

Marlène aussi devait avouer qu'elle était surprise. Jusqu'ici, tout ce qui concernait sa lycanthropie était tabou pour Remus. Pourtant, par son prénom et par ce déguisement, il semblait vouloir commencer à accepter cette partie de lui. 

- Ouais. 

- Tu n'as pas peur que ça éveille des soupçons ? 

Remus haussa les épaules. 

- Non... Enfin je veux dire, et alors ? C'est la dernière année, personne ne va me virer. Tout le monde ne note pas mes absences sur un calendrier, Rogue aime bien trop Lily pour venir m'emmerder... et puis, vous savez ce qu'on dit : le meilleur endroit pour cacher une acromentule c'est dans un nid d'acromentule. Si c'est évident, les autres ne le voient pas. 

- C'est du sabotage ou une façon de t'assumer, ça ? 

- Pourquoi du sabotage ? Les gens qui m'aiment sont déjà au courant et je vais passer la soirée avec eux. Non, c'est juste que... (il prit une inspiration, un peu gêné) j'ai passé toute ma vie à me détester parce que j'étais un loup-garou et ça m'a fait passer à coté de plein de choses, je commence à avoir envie de commencer à vivre. Vous voyez ? 

- Je vois très bien. 

Marlène eut un sourire pale dans la glace, rencontrant le regard de son ami. Elle avait ressentit ça par rapport à son homosexualité pendant un moment. À ne pas s'autoriser des choses parce que ça la rendrait lesbienne ou que ça passerait comme tel aux yeux des autres, quitte à se priver de moments de bonheur. Ça lui arrivait encore et ça lui arriverait toujours mais elle faisait au mieux pour s'en défaire. Après tout ça ne regardait qu'elle, les autres n'avaient pas leurs mots à dire. Être lesbienne n'était pas pareil qu'être loup-garou mais à ce moment leurs situation se rejoignaient. 

- J'ai pas envie que les gens pensent que je mérite pas de vivre parce que je suis un loup-garou alors... qui je suis si je me dis ça à moi-même ? 

- Ooh. Émit son interlocutrice principale, attendrie. Je suis fière de toi.

Et elle le pensait. Il y avait un océan entre la personne timide, muette et déprimée qu'elle avait rencontré sept ans plus tôt aux premiers jours de Poudlard et le jeune adulte épanoui qu'elle avait sous les yeux. Il en était de même pour tout∙es ses ami∙es, cela-dit. Bien que Remus soit le plus spectaculaire. Dorcas, Lily, Mary et même les Maraudeurs avaient bien grandit, et iels devenaient de belles personnes qu'elle avait envie de connaitre. Elle espérait que ce serait des adultes qui vivraient de grandes choses et seraient heureux∙ses. Et elle espérait être là pour le voir. 

Une intuition lui rappelait pourtant qu'un destin funeste les guettait, comme si le monde allait les avaler à leurs sortie de Poudlard. 

- Tu pleures ? s'inquiéta Remus en cessant de couper, inquiet de lui avoir massacré pour de bon les cheveux. 

- C'est des larmes de joies. Je te trouve trop courageux, Rem'. Je suis contente d'être ton amie. Et toi aussi Dory, je suis super fière d'être ta copine. 

Elle disait ça en sanglotant, mais ça ne la rendait pas plus difficile à croire. Les deux autres échangèrent un regard un peu confus, un peu inquiet et un peu amusé, avant d'entreprendre de serrer la jeune fille dans leurs bras. 

Quand les émotions furent un peu retombées, les bras et les têtes entremêlé∙es, dans un souffle paisible, Dorcas se décala des autres avec douceur pour demander :

« Au fait quelqu'un m'explique le "courageux" et le "Rem" ? Parce que j'ai loupé un épisode je crois. »


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