12 ∙ My Girlfriend is a Witch
James Potter avait un don. Il suffisait de le voir à l'oeuvre, distribuer des idées de farces comme des bonbons avec son sourire d'Arlequin. Et, contrairement à ce que les réticences de Lily lui soufflaient, il n'était plus immature. Il était toujours rieur et blagueur mais avait appris à refouler une blague cruelle, pour ne pas faire de mal. Trop tard, auraient dit certain∙es. En le regardant de près : concentré sur son plan d'attaque en se mordillant les lèvres, Lily ne pouvait s'empêcher de craquer pour de bon. Elle soupirait face à ses plissements de bouche grotesque se voulant charmeur, mais quand il lui offrait un véritable sourire sincère elle ne pouvait pas s'empêcher de lui sourire en retour.
Iels s'étaient installé∙es dans un coin de la bibliothèque où le rebord de la fenêtre était assez grand pour les faire tout les deux tenir. Dans leurs dos, les nuages dansaient à travers le verre et iels avaient étalé plusieurs grimoires à leurs pieds à la recherche du sortilège idéal. Même en septième année, bien que les charmes deviennent plus facile à apprendre, il fallait souvent s'en remettre aux livres. Encore plus pour ce qui relevait du complot. Quoi qu'ici les sorts aient peu d'importance.
« Ce qu'il nous faut, c'est un plan structuré. Un "Qui ? Où ? Quand ? Comment ?" Et "quoi, précisément ?"
- Marlène et Dorcas, sur l'heure de libre du vendredi matin ? On le sait. Pour le reste, il faudrait savoir ce que l'on fait. Je reste sur l'idée de les enfermer dans un placard à balais.
- Merlin, Lily, soupira James. Un peu d'originalité !
- Pourquoi, si ça marche ? C'est une technique efficace !
- Les pièges, c'est un art. Et je ne salirait pas mon art de performances aussi peu ambitieuses.
Lily leva les yeux au ciel. Ce type avait le sens du drame.
... Un temple de magouilles magiques s'ouvre à toi, Lily Evans, de si belles idées s'y cachent qu'elles donneraient envie à ton placard à balais de se verrouiller tout seul... IL FAUT ABSOLUMENT QUE J'INVENTE CE PLACARD ! Il pourrait gérer n'importe quel drame amoureux par lui-même. Ce serait l'incarnation de ton cliché...
- Hé ! Mon cliché ?! protesta Lily, qui n'arrivait pas à paraitre offusquée, avant d'ajouter : ça pourrait lui servir d'inauguration.
- Non, je veux quelque chose de plus grand, de plus fort et de beaucoup plus compliqué.
- On t'as déjà dit que tu étais un chouïa perfectionniste ?
- Parfait, ça ! s'exclama James en s'interrompant dans ses pensées et en déviant du sujet pour saisir de nouveau sa plume et en noter l'adjectif sur un morceau de parchemin qui n'avait presque plus d'espace blanc. Je fais des listes de qualités pour mes lettres de motivations.
Lily hocha la tête, sourcils levés, comme si l'idée de lettre de motivation ne lui faisait pas de noeuds d'angoisse dans l'estomac. Comment James pouvait-il paraitre si apaisé en parlant de l'avenir incertain et périlleux qui les menaçaient tous∙tes ?
- Tu postules quelque part ?
- Quelque part entre la Justice Magique et le Quidditch Professionnel.
- Mm. Ne mets pas "perfectionniste" dans ta lettre de motivation.
- Pourquoi pas ?
- C'est ce que tout le monde met.
- Il me faut bien une qualité !
- Tu en as plein, des qualités ! s'exclama Lily avant de rougir, réalisant les mots qu'elles venaient de laisser échapper.
- Oh, vraiment ? » taquina James en s'approchant d'elle, assez proche pour qu'elle puisse sentir sa respiration. Elle le poussa avec douceur, d'une main l'épaule.
Pas maintenant.
Le "jamais de la vie", à un moment donné, était devenu un "pas maintenant". Ça effrayait Lily et ça amusait James.
« Mais revenons à nos veaudelunes, décida le jeune homme, comme pour effacer le vent gênant qu'on venait de lui souffler à la figure (Lily doutait que ça puisse l'atteindre pour de vrai, iels jouaient à ce jeux depuis la première semaine de la première année). Un∙e admirateur∙ice secret∙e !
- Hm ?
- Faire croire à un∙e admirateur∙ice secret∙e, reprit James. Une personne qui déposeraient des cadeaux à l'une pour rendre jalouse l'autre.
- On est pas obligé∙es de manipuler les émotions de mes meilleures amies.
- C'est pas, genre, le but de ce qu'on est en train de faire ?
- Pour les rendre heureuses, oui. Pas pour leurs faire du mal en les rendant jalouses !
- Rendre qui jalouses ? coupa une voix intruse.
Mary se tenait debout près de leurs cachette, un tas de livre entre les bras et un petit sourire aux lèvres. Lily ne put s'empêcher d'être heureuse de la voir. Ces derniers temps son amie lui avait manqué, sans compter qu'on ne l'avait pas vue taquine et souriante depuis son débordement magique. Pas sûr qu'elle apprécie que la rousse soit allée répété l'un des secrets qu'elle lui avait confié à James, cela-dit. Ni à personne. Même si c'était pour la bonne cause.
- MADAME POMFRESH ! s'exclama alors Lily, un peu trop fort, attirant une réprimande lointaine de Mme Pince.
- ... Et... MCGONNAGALL ! Suivit James.
- Pomfresh et McGonnagall ? C'est ça, le couple qui vous fait jouer les cupidons ? Par Méluzine, Lily, je ne sais pas que James est en train de te faire mais ça fait peur.
- C'est pour encourager... certaines personnes à accepter leurs homosexualité. justifia Lily.
Mary fronça les sourcils d'une mine qui semblait mi-amusée, mi-vexée.
- Lily, je suis sûre que les élèves homosexuel∙les de l'école connaissent leurs façon de gérer ça à leurs rythme et qu'iels se sentiront libre de le faire un jour, dans un autre contexte qu'une guerre sorcière où les mangemorts nous guettent à chaque porte. Tu n'as pas à les forcer. Et je ne tiens pas vraiment à ce que vous finissiez tous en couple, ajouta-t-elle avant que l'un∙e ou l'autre ne puisse repiquer. C'est assez pénible comme ça de devoir supporter Remus et Sirius, vos flirts... si en plus je dois voir disparaitre les dernières alliées qu'il me reste...
- Tu pourras toujours sortir avec Peter ! s'écria James, bien trop fort au gout de la jeune fille - et de Mme Pince - qui soupira.
- Je ne suis pas intéressée. Et lui non plus. »
Sur ce elle tourna les talons, laissant les deux autres bras ballant.
Lily remit en question toutes les dernières heures passées à tenter de faire avancer les choses tandis que James revint sans difficulté au plan d'action. La rousse se sentit faible quand elle s'y plongea à son tour, pour le rejoindre. Mary pouvait bien penser ce qu'elle voulait des couples, conclut-elle. Marlène et Dorcas n'étaient sans doute pas du même avis.
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