10 août (zeugma)

La contrainte est: introduire dans le chapitre un zeugma.

Ils ont disparu tous mes maux. J'écoute et je nage, les sens en alerte, le cœur en miettes réparé dans ce chœur de voix hurlant ma souffrance passée. Le leitmotiv de mes pensées est une échappatoire à la douleur. Cette euphorie qui m'émerveille et m'envoûte me plonge dans une mélancolie où les paroles silencieuses tiennent lieu de discours ininterrompu. Ah que j'ai mal soudain! Mes pensées s'emplissent d'amertume et mes yeux de larmes. Mes sens sont en repos et paradoxalement je ne supporte pas l'inaction. Les fantômes de mes désirs m'étreignent et me donnent un dernier baiser. C'est une prière qui m'envahit, remplie de larmes. Mes yeux saignent. Mon imagination a pris le dessus. Tout est beauté. L'arc-en-ciel de ton regard illumine ma vie. Paix et sérénité m'habitent. Les grelots du désespoir se sont tus. L'émotion est à son acmé. Tu me tends un mouchoir. Mon esprit déraille sur une voie de garage. J'ai pris un billet aller sans retour possible. Je quitte ce monde sans un regret. Pour ne rien regretter, il faut mourir malheureux et ne pas garder ce que les autres n'ont pas voulu emporter.

Je ne sais plus où j'en suis. Je me perds dans le bleu abyssal de tes iris. Tu es là, je le ressens, mais mes yeux ne peuvent pas te voir. Mes tympans sonnent le tocsin avec le marteau, l'enclume et l'étrier. C'est l'extase sans nom. Suis-je encore moi-même? Qui suis-je? Je ne puis le dire. Aide-moi, je t'en prie, à résoudre cette énigme. Parle que je te voie, a écrit le philosophe. Nos chemins ont divergé. L'eau s'infiltre ici et je baigne dans le bien-être de nos corps à corps perdus que ma mémoire ne veut effacer. L'effroi me saisit. Je grelotte. J'ai peur soudain du soleil qui brille et je sais que demain sera un jour nouveau, un autre jour où la répétition aura disparu.

Mon espoir est vain, je le crains. Je ressens l'éparpillement comme un morcellement salvateur. Le cri silencieux de cette musique qui résonne en moi me terrorise et me paralyse. Je flotte dans un ailleurs où la raison n'a plus de raison d'être. Je perds la raison dans cette douce folie qui m'attire. Me vois-tu encore? Ou ne suis-je plus qu'un spectre qui n'a jamais fait partie de ta vie? Tant de questions et aucune réponse...Comment poursuivre ce qui n'a jamais eu lieu? Comme c'est alambiqué. Je m'égare dans un labyrinthe de doutes. Je t'offre mon cœur comme un trésor qui brille de mille feux.

Si tu savais comme je suis bien dans ce non-être dégagé de toute souffrance. Tu m'as laissée sur le bord du chemin mais tu as pris la peine de semer des petits cailloux. On dirait de minuscules osselets qui me rappellent mon enfance. Je sens que je divague. La brume assombrit mon esprit et l'horizon. Les idées se bousculent au portillon et mon système hypothalamo-hypophysaire sécrète des endorphines qui me mettent en transe. C'est nouveau.

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