Chapitre 5 - Celle qui court après quelque chose
Les jours qui suivent son emménagement, Venacio ne quitte sa chambre que pour s'enfermer dans son laboratoire et n'abandonne celui-ci que pour partir se coucher.
L'installation a pris plus de temps qu'il ne se l'était imaginé. Sans compter qu'il a perdu plusieurs heures deux jours après son arrivée, quand il a dû ramener la voiture jusqu'à l'agence de location. Ce jour-là, il a découvert avec effroi qu'il n'avait plus mis les pieds au centre-ville depuis un an puisqu'il ignorait qu'il fallait changer trois fois de bus pour le rejoindre. Même la station de métro la plus proche se trouve à deux bus de là ou une demi-heure de marche. Demi-heure qu'il marchera la prochaine fois, parce que les changements intempestifs de moyen de transport lui tapent promptement sur le système.
Alors qu'il termine de ranger sur les étagères qu'il a posées, cet avant-midi, les livres dont il peut avoir besoin dans le cadre de son travail, il entend la porte dans son dos s'ouvrir. Aussitôt, ses yeux se ferment et il contient avec difficulté un soupir agacé, certain de savoir qui vient le déranger et pourquoi.
— Tu devrais venir manger avec nous, affirme Anthéa en déposant un tupperware dégueulant de spaghettis sauce tomate sur l'un des bureaux courant contre le mur de gauche.
S'installant sur le tabouret placé devant le microscope, elle regarde l'homme continuer son rangement sans s'occuper d'elle. Le poids du haut de son corps retenu par ses bras tendus entre ses cuisses, elle a les mains accrochées au siège métallique qu'elle fait pivoter de droite à gauche dans un grincement à peine audible. Et tandis que Venacio ne réagit pas plus à ses paroles qu'à son entrée, se demandant s'il doit ranger ses livres par ordre alphabétique ou thématique, elle ausculte son dos voûté sur les cartons de déménagement.
— Tu sais, Simran pense qu'on lui fait une blague et que tu n'existes pas pour de vrai. Darcy a même sous-entendu que tu pourrais être un fantôme. Si tu dois leur donner cours, il faudra que tu les rencontres, un jour.
Par thématique d'abord, et par ordre alphabétique à l'intérieur de chacune d'entre-elles. Oui, c'est ce qu'il y a de plus efficace.
— Ven...
L'homme se tend. Cette habitude qu'elle a pris de l'appeler ainsi, par un diminutif ridicule, il ne s'y fait pas. Au moins, n'y a-t-il qu'elle qui se le permettre, et la vieille lui a appris qu'elle ne ferait pas partie de ses élèves. En même temps, elle est aussi la seule à lui adresser la parole plusieurs fois par jour et sans se contenter des salutations polies dont il se satisferait pourtant volontiers.
— Tout à l'heure, on va au cinéma. Tu viens avec nous ?
Vivienne l'a prévenu qu'il devrait parfois accompagner les gosses lors de certaines activités. Est-ce que le cinéma en fait partie ? Pour l'amour de tout ce qui est précieux, supplie-t-il en refermant les yeux un instant avant de se retourner vers elle, faites que ce ne soit pas le cas.
— Vous avez besoin d'un chaperon ?
Il voit les sourcils de la fille se froncer et il s'attend à devoir lui expliquer ce qu'est un chaperon, quand elle secoue la tête, plusieurs mèches de ses cheveux bouclés en profitant pour s'évader de derrière ses oreilles.
— Non, répond-elle. On va à la séance de 15 h.
D'un mouvement rapide et automatique, les mèches rebelles sont remises à leur place.
— Dans ce cas, vous n'avez pas besoin de moi.
— Mais il parait que le film est super, insiste-t-elle.
— Il ne m'intéresse pas.
— Tu ne sais pas ce qu'on va voir.
— Ça ne m'intéresse quand même pas.
Soupirant, davantage pour le principe que par réel agacement si l'on se fie au sourire qui n'a pas quitté ses lèvres, elle saute de son tabouret et s'approche d'une pile de livres posés à même le sol.
— Alors, on les range par taille ou par couleur ? s'informe-t-elle en en prenant deux en mains.
Caché derrière le battant de la porte qu'Anthéa a laissée entrouverte en envahissant le territoire du nouveau référent, Caleb se mordille les lèvres, incertain quant à ce qu'il désire vraiment faire.
Depuis qu'il a compris que Venacio ne représente pas une menace envoyée par son oncle et sa tante, il nourrit une forme de curiosité à son encontre. Le fait que l'homme reste éloigné de tous, joue un rôle dans cette fascination, il en est conscient, tout autant qu'atterré de se découvrir attiré par le cliché du ténébreux impénétrable. Les barrières que celui-ci a érigées entre lui et le reste des habitants lui semblent néanmoins trop acérées pour qu'il ose une quelconque avancée.
Depuis trois jours, il voit pourtant Anthéa sauter par-dessus comme si celles-ci n'étaient pas garnies de fils de fer barbelé et de ronces inamicales. Il est donc possible de se rapprocher de lui. Pas facile, mais possible. Seulement, il n'a pas son courage et ne sait même pas par où il devrait commencer pour tenter d'en faire de même.
Cependant, la voir y arriver avec tant de facilité fait naître dans son ventre une impression désagréable dont il ne parvient pas à se débarrasser. Déjà, quand elle traine avec l'homme, elle n'est pas avec lui et il doit donc trouver à s'occuper tout seul. Mais ce n'est pas tout, car plus elle passe de temps avec Venacio et plus Caleb est persuadé que se construit entre eux une intimité dont il ne pourra jamais faire partie.
Soupirant en silence, il s'arrache à la contemplation de ce qu'il considère désormais comme la représentation humaine de son incapacité à s'intégrer et redescend dans l'espoir qu'il y ait encore du monde dans la salle à manger. Car il ne se fait pas d'illusions, et il est conscient qu'à part Anthéa, il ne connaît pas encore grand-monde, ici. Seulement, d'ici trois semaines, elle rentrera à l'école tandis que lui, restera au manoir avec les autres. Or, s'il ne veut pas passer une année solitaire et ennuyeuse à en mourir, il faut qu'il sociabilise un peu. Le plus tôt sera le mieux, ne serait-ce que pour avoir quelqu'un avec qui parler quand Anthéa discute avec Venacio.
Il arrive sur les dernières marches quand un rectangle de lumière jaune apparaît sur le sol de l'étroit couloir de l'entrée, généralement plongé dans le noir. Il s'allonge presque jusqu'au pied de l'escalier avant de subitement se rétracter et finalement disparaître à l'instant où le battant de la lourde porte claque, faisant par la même vibrer les fenêtres de toute la maison.
Avant qu'il n'ait pu relever la tête pour découvrir l'identité du nouveau venu, une tornade multicolore s'abat sur lui, lui enserrant les épaules alors qu'un parfum de vanille et de cannelle se fraie un chemin à travers ses narines.
— Ça alors ! Je ne te connais pas, toi. Tu es nouveau ? Enchanté. Moi, c'est Charlie. On va devenir amis, je le sens déjà. J'adore ta coiffure ! Ce sont des boucles naturelles ? Tu as trop de chance !
Dans un tourbillon de vêtements amples et colorés, l'apparition le prend dans ses bras et l'étreint avec autant de chaleur qu'il n'y en aurait eu entre deux membres d'une même famille réunis après une longue séparation. Les cheveux bleu et mauve de Charlie virevoltent autour de son visage rond, et dans sa main, une fleur orange et duveteuse se dresse fièrement, pointant vers la salle à manger, comme si elle connaissait déjà sa destination.
— Vivienne ! s'exclame soudain la tempête sucrée en libérant Caleb et en se précipitant pour enlacer la vieille femme qui vient d'apparaître dans l'encadrement de la porte.
Une fois de plus, dans ce manoir, Caleb est perplexe. Ni la voix, ni le physique, ni le prénom de cette personne ne lui permettent de définir s'il s'agit d'une femme ou d'un homme. Dans le doute, il se dit qu'il ferait bien de juste éviter de la genrer. Mais si elle passe souvent au manoir, comme semble en témoigner le vase où elle vient de glisser sa fleur orange au côté de ses compatriotes toutes différentes, la tâche risque de s'avérer plus ardue que prévu.
— Caleb, l'interpelle Vivienne en le voyant, indécis, n'osant pas approcher. Viens là, que je te présente Charlie. Elle passera quelques heures par semaines au manoir pour répondre à vos questions. Comme Venacio. Tu n'as pas déjà tes horaires, je suppose ? ajoute la femme en se retournant vers la nouvelle venue. Ils les distribuent toujours au dernier moment dans cette université.
Il semblerait que ce soit une elle, du coup. Pourtant, plus Caleb la regarde, plus il se dit qu'il aurait davantage compris qu'on lui présente Charlie comme étant une personne gender fluid, au lieu de Darcy.
— Venacio ? répète la jeune femme. Il y a un nouveau référent ? Fantastique ! Je commençais à me sentir seule. Il faut que je le rencontre. Il doit venir quand ?
— Il habite ici, explique Vivienne. Tu n'auras qu'à monter tout à l'heure pour le voir.
— Il habite ici ? Le veinard ! Ça me manque tant, fait mine de pleurnicher Charlie alors que son interlocutrice se met à rire.
— Allons, ne me dis pas que tu abandonnerais Selah pour revenir vivre avec une vieille peau comme moi. Je ne te croirais pas. Comment va-t-elle ? reprend Vivienne, soudain plus calme. Toujours ces nausées ?
Charlie approuve, l'air grave et Caleb décide qu'il s'agit du bon moment pour s'éclipser. Après tout, il ne connaît pas cette personne et ce serait impoli de continuer à écouter. La voix du cyclone arc-en-ciel résonne pourtant jusque dans les escaliers alors qu'il remonte vers le premier.
— Pire que jamais, à croire qu'elles ne s'arrêteront qu'à la naissance du bébé. Je me sens tellement mal pour elle, et coupable...
En arrivant sur le palier, la tête tournée vers l'arrière pour continuer, presque malgré lui, à suivre la conversation, il manque de percuter Simran. Habillée pour partir courir, la jeune fille fait un bond de côté pour éviter la collision.
— Pardon, s'excuse-t-il, mal à l'aise face à sa dérobade qu'il trouve exagérée.
Sans répondre, l'adolescente lui fait signe de ne pas s'en faire et esquisse même un sourire timide alors qu'elle reprend sa descente dans l'escalier.
Encore une défaite pour la sociabilisation, geint Caleb en silence. Quelle misère, à croire que personne ici n'a envie de lui adresser la parole en dehors d'Anthéa et de Vivienne. C'est mieux que rien, mais quand même, ça le mine. Surtout après la description que Vivienne lui a fait du manoir, qui serait, selon ses dires, un endroit merveilleux où tout le monde est amis et heureux. À moins qu'il n'ait mal interprété ces explications ?
Il va se diriger vers la bibliothèque, quand il aperçoit la tête d'Anthéa sortir du laboratoire, probablement attirée par le bruit de leur non-discussion. Aussitôt, son corps suit le mouvement, et en quatre millisecondes, elle est penchée sur la rambarde, hélant la jeune Indienne qui n'a pas été assez rapide pour lui échapper.
— Simran ! Tu vas courir maintenant ? Mais on devait aller voir un film.
— Désolée, s'excuse celle qui est presque arrivée en bas. Je n'ai pas pu courir ce matin et j'en ai vraiment besoin, là... Excuse-moi, vraiment...
Elle lève ses yeux noirs entourés de longs cils sombres vers eux, mais les détourne aussitôt.
Les cheveux qui encadrent son visage fin sont aussi sombres que ses yeux. Elle est aussi plus grande que tous les autres enfants du manoir, à l'exception de Darcy, et sa voix est basse et profonde, très agréable à écouter quand elle daigne en faire profiter l'assemblée. Ce qui n'arrive pour ainsi dire jamais.
— OK, approuve Anthéa. Dans ce cas, on vient avec toi, ça nous fera du bien.
Cette phrase absurde sort Caleb de ses pensées et il veut s'éloigner sur-le-champ, mais son amie lui a déjà capturé le poignet d'une main de fer.
— Quoi ? s'égosille-t-il alors. Mais j'ai jamais dit que je voulais courir, moi...
— Tu ne l'a pas dit, mais tu en as besoin, se moque-t-elle alors que Simran reste bouche bée dans l'escalier.
— Comment ça, j'en ai besoin ? Mais pas du tout ! Regarde ce ventre, il est parfait. Moelleux, doux et chaud. Idéal pour servir de coussin lors d'une petite sieste improvisée.
Ayant relevé son t-shirt de sa main libre pour dévoiler un ventre identique à la description qu'il vient d'en faire, Caleb s'offusque, pas du tout intéressé à la perspective de perdre son après-midi, en plus de son gras, à faire du sport.
Sa réaction fait rire Anthéa qui le relâche dans l'intention de claquer cette peau exposée impudiquement. Mais le garçon esquive juste à temps par une pirouette qui manque de le faire tomber dans les escaliers.
Inquiète de la tournure que semblent prendre les événements, Simran remonte en vitesse, prête à empêcher le nouveau résident de se rompre le cou à cause d'un jeu stupide. Son intervention est pourtant inutile, Caleb parvenant à se rattraper au mur juste avant de sentir ses pieds se dérober sous la première marche.
— Bien sûr qu'il est parfait, ton ventre, rit Anthéa alors que Caleb la dévisage en fronçant les sourcils, une main posée contre le mur, la respiration un peu plus courte qu'une poignée de secondes plus tôt. Mais tu as autant d'endurance qu'un pingouin nouveau-né, et moi, j'ai besoin de me défouler. Allons courir tous ensemble, s'il te plaît.
Comment lui refuser quoi que ce soit ? Il sait qu'il en est incapable, et il soupire alors que le sourire d'Anthéa s'élargit quand elle comprend qu'elle a gagné.
— Tu es d'accord ? redemande-t-elle quand même à Simran, usant à nouveau de son regard de lapereau à qui il est inconcevable de dire non.
Et comme prévu, la jeune fille, bien que ce soit à contrecœur, accepte.
Cinq minutes plus tard, les trois larrons se retrouvent aux grilles du parc où toute cette histoire a débuté pour Caleb. En vêtements de sport et leurs smartphones en mains, ils sélectionnent dans leurs playlists la musique qui leur donnera le plus envie de bouger.
L'adolescent ayant quitté sa maison avec moins que le strict nécessaire, et n'ayant reçu de Vivienne que quelques t-shirts, pulls et pantalons de sa réserve spéciale « nouveaux arrivants sans le sou », il a dû emprunter un short à Anthéa. Découvrant ainsi qu'elle en possède une quinzaine, au moins, de toutes les couleurs et de toutes les matières, contre un seul et unique jean allant jusqu'aux chevilles.
— J'aime pas les pantalons longs, lui a-t-elle expliqué en lui tendant un short ample parmi les plus longs de sa collection et descendant presque jusqu'aux genoux. Ça m'empêche de m'asseoir bien.
« Bien » signifiant, dans sa bouche, en tailleur. Et ce, que ce soit sur une chaise, un fauteuil ou un gros caillou le long d'un chemin de campagne.
Une fois leurs musiques choisies et leurs écouteurs en place, les trois ados se mettent à courir de concert. Sans grande surprise, il ne faut à Simran que quelques minutes pour les distancer et, alors qu'elle a déjà bien creusé l'écart, plongée dans ses pensées, elle aperçoit au détour d'une allée où elle passe pour la seconde fois, des mouvements rapides et désordonnés qui lui font tourner la tête.
À quinze mètres d'où elle s'est arrêtée, elle découvre Anthéa, sautillant bien plus qu'elle ne court, ses lèvres comme possédées s'animant au rythme d'une litanie qu'elle débite trop bas pour être entendue par qui que ce soit.
Du coin de l'œil, Simran avise Caleb, qui a lui aussi stoppé toutes activités pour la dévisager.
Sentant peut-être un regard sur lui, il abandonne un instant sa contemplation et croise les yeux de la sportive toujours interdite qui a retiré son casque pour tenter de comprendre le sens des paroles d'Anthéa.
Se remettant en route alors que son amie a remplacé ses bonds de cabri par un sprint dont il ne la savait pas capable, Caleb se rapproche de Simran en trottinant.
— Elle court toujours comme ça ? se renseigne-t-il en arrivant à son niveau. Je veux dire... Je l'aime bien, mais... c'est un peu gênant...
— Je sais pas, avoue la jeune femme de sa voix chaude et rauque. D'habitude, je cours seule...
— Je commence à comprendre pourquoi, glisse-t-il en regardant Anthéa se mettre à se déhancher, avançant désormais au pas.
— Je crois qu'elle court au rythme de ce qu'elle écoute...
— C'est aussi ce qui me semble, mais...
Caleb n'a pas le temps de terminer sa phrase que la voix d'Anthéa l'en empêche. Ayant de toute évidence renoncé à son footing, la jeune fille s'est enfin mise à danser, comme elle semble en avoir envie depuis que les premières notes ont résonné dans ses oreilles. Mais, non-contente de s'afficher de la sorte dans le parc rempli de familles, d'amoureux se baladant main dans la main et de propriétaires de chiens attendant que Youki fasse sa crotte, elle donne désormais de la voix. Inconsciente du nombre de têtes qui se sont retournées pour la dévisager, elle chante à tue-tête sa chanson préférée du moment.
— Oh, whoa, oh, I got a love that keeps me waitin'. Oh, whoa, oh, I got a love that keeps me waitin'. I'm a lonely boy. I'm a lonely boy. Oh, whoa, oh, I got a love that keeps me waitin'
La scène est grotesque. Et en même temps, ça lui va si bien de faire ça. À quinze ans, à peine, elle est si détachée du regard des autres, concentrée uniquement sur ce qui la rend heureuse, que Simran et Caleb l'envieraient s'ils étaient en état de voir la situation de plus haut.
Mais pour l'heure, la seule chose dont ils ont conscience, c'est de l'air qui fait se gonfler leurs joues et de ce rire qu'ils tentent de contenir à l'intérieur de leurs œsophages.
S'ils avaient été seuls, il y a fort à parier que la mission aurait été accomplie. Si pas haut la main, au moins sans trop de difficulté. Mais en l'occurrence, ils sont deux. Et quand Caleb hoquette en retenant un pouffement de lui échapper, Simran se tourne dans sa direction. Leurs regards se croisent, leurs lèvres se pincent en découvrant l'étendue des dégâts occasionnés par cette retenue sur leurs visages respectifs. Et dans un éclat qu'il ne leur est désormais plus possible de cacher, ils laissent déborder leur fou-rire.
Leurs voix se mêlent en un brouhaha aux sonorités exquises et, seule sur son sentier, Anthéa reprend le refrain en y mettant plus de force que jamais. Sa voix résonne dans le parc, douce et juste, forte et volontaire. D'un coup d'œil, elle s'assure que ses amis, toujours perdus dans leurs fou rire, se sont bien rapprochés, capables, au moins pour un temps, d'éponger leurs larmes de joie sur l'épaule l'un de l'autre. Un sourire aux lèvres, entamant une toute nouvelle chanson, elle se remet à courir, satisfaite et plus motivée que jamais à l'idée de faire du sport au moins de temps en temps.
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