Chapitre 7

— Qu'est-ce qu'on va faire d'elle ? La tuer ? C'est la première chose que j'entends, chuchoté par une voix féminine qui tente d'être discrète.

— J'en sais rien, mais on ne pouvait la laisser fouiller comme ça dans la ville, elle aurait fini par nous découvrir, lui répond une voix d'homme.

— Ok, donc on a kidnappé une chasseuse de prime qui n'est surement pas venue seule, tout ça parce que tu as trouvé que ce serait une bonne idée de l'endormir et de l'emmener ici ! Tu penses un peu à la sécurité du camp Adam ! Des renforts vont forcément venir pour la délivrer ! Lance la voix chuchotée de la femme, qui paraît soudainement très énervée.

— J'ai vu son 4x4 à l'entrée du magasin, elle est venue seule, et je ne vois pas pourquoi des renforts viendraient la sauver, les chasseurs de prime ne sont que les pions du gouvernement, ils se fichent totalement qu'elle vive ou qu'elle meure !

Où est-ce que je suis ? La dernière chose qui me vient en mémoire, c'est la sensation d'un vieux mouchoir contre mon nez, et puis le trou noir. J'ai entendu parler d'un camp, est-ce possible que mes ravisseurs soient des Responsables ? Je cligne plusieurs fois des paupières, la première chose que j'aperçois, c'est la lueur jaunâtre d'un néon, ma tête me fait un mal de chien, et je sens contre mon dos la mousse d'un vieux canapé défoncé.

Je tourne le visage vers la direction d'où provienne les voix, les deux personnes sont de profil, l'une d'elle, un garçon avec de longs cheveux noirs ébène, m'est vaguement familière. La personne en face de lui est une femme, d'une vingtaine d'années environ, la peau mate et les cheveux crépus, elle porte une chemise à carreaux rouge, et un vieux jean délavé.

Je me redresse calmement du canapé, comme si de rien n'était, je me frotte douloureusement la nuque, et les deux personnes se retourne vers moi, une expression horrifiée sur le visage. L'évidence me frappe, alors que je vois le garçon de face, je ne l'ai pas reconnu tout de suite, mais son identité ne fait aucun doute : c'est Adam Martin. Il a changé par rapport à la photo que j'avais de lui, ses cheveux sont légèrement plus courts, et son visage plus marqué, mais je suis sûre et certaine que c'est lui. Il se dirige précipitamment vers une vielle étagère en bois massif, et en sort un vieux chiffon et un flacon d'un liquide transparent. Il verse un peu du contenu de la fiole sur le mouchoir et se dirige vers moi, il ne me faut pas très longtemps pour comprendre que c'est avec cette drogue qu'ils m'ont endormis alors que j'étais dans le centre commercial.

— Non, attends ! Je dis faiblement, dans l'espoir qu'il s'arrête, mais il continue à marcher dans ma direction. Alors qu'il s'apprête à plaquer à nouveau le mouchoir sur mon nez, je lui saisi le poignet et me redresse vivement en lui faisant une clé de bras. La jeune femme accoure vers lui pour lui prêter main forte.

— Attendez ! Je lui dis, mais elle ne m'écoute pas et me plaque violemment au sol, Adam Martin, qui est libéré de mon emprise, se baisse à ma hauteur, le mouchoir entre les mains. Je fais une prise que j'ai apprise au centre d'entrainement à la jeune femme, elle permet à une fille d'un mètre soixante d'avoir l'avantage sur un ennemi plus grand. La femme se retrouve piégée sous mon poids dans un hoquet de surprise. Le garçon s'approche de moi par derrière, si j'en juge le bruit de ses pas sur le sol. Je me redresse en position accroupis, et au dernier moment, alors que je sens qu'il s'apprête à plaquer le mouchoir contre mon nez, je pivote sur le bout de mes pieds et le fait tomber dans une prise que mon instructeur appelait le balayage.

Adam Martin tombe au sol, ses genoux cognent violemment contre le carrelage craquelé de la pièce et il pousse un grognement, je profite de fait qu'il soit sonné et que la femme soit toujours sous mon emprise pour tenter de leur parler.

— Écoutez, je ne suis pas celle que vous croyez, je me suis enfuie du centre, ils allaient me tuer...

— On ne peut pas te faire confiance, tu es une chasseuse de prime. Me répond Adam en se redressant. Sans crier gare, il se jette sur moi, je m'écarte sur le côté au dernier moment, et il retombe lourdement sur la femme, qui grogne de douleur.

—  J'en étais une, c'est vrai, mais j'ai surpris une conversation que je n'aurais pas dû entendre, et ma coéquipière allait me dénoncer, ils allaient me tuer...  Je répète alors que mes agresseurs se redressent tant bien que mal.

— On a aucune preuve que ce que tu dis est vrai, grogne la jeune femme, sonnée.

— C'était une discution entre mon supérieur et le président, il était question des Responsables, le président a dit que la moitié des survivants n'était pas censés vivre, il nous manipulait, il nous obligeait a traqué des personnes dont on n'était même pas sûr qu'elles étaient coupable. Je dis d'une traite, dans l'espoir infime de les convaincre.

— Ça ne prouve rien, dis la jeune femme métisse.

— Elle dit la vérité, Sally. Annonce Adam, je me tourne vers lui, il me regarde de ses yeux marron presque noirs, comme s'il me voyait pour la première f

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