Chapitre 5
La nuit est tombée, il faut que je trouve une idée au plus vite, Emma fait partie du complot, elle va me dénoncer demain matin. La pleine lune me permet tout juste d'apercevoir les silhouettes des meubles de ma chambre ; il faut que j'agisse maintenant, je balance mes jambes hors de mon lit et me dirige vers mon armoire. J'y attrape un sac à dos, que j'utilise d'habitude quand on part pour une chasse de plusieurs jours. Je prends tous mes habits, qui ne se résument d'ailleurs qu'à peine à deux tenues complètes, étant donné que je n'utilise que l'uniforme des chasseurs de primes la plupart du temps.
Alors que je fouille dans mon armoire, mes doigts rencontrent le verre froid du pot à confiture dans lequel est rangé mon argent, sans y réfléchir plus, je le glisse dans mon sac. J'aurais besoin d'argent, car même si les magasins se font rare depuis l'épidémie, il faudra bien que j'achète à manger un jour.
Il faudra que je passe dans la cuisine pour prendre un minimum de nourriture et pour récupérer les clés du 4x4. Je m'habille avec l'uniforme, et je glisse mon pyjama dans mon sac à dos. Je me place devant la porte, et j'éteins la lumière avant de me glisser discrètement en dehors de la chambre. Sur la pointe des pieds et à l'aveuglette, je rejoins la cuisine. Je cherche à tâtons les clés de la voiture, il y a un porte-clés lampe torche dessus qui me permettra d'y voir clair pendant que je chercherai de la nourriture. Mes doigts entre en contact avec un métal froid, bingo ! Je fais tourner les clés entre mes mains, et allume la minuscule lampe. Je balaye la cuisine avec le faisceau lumineux, et mon regard se pose sur le garde-manger. Après quelques minutes à fouiller, je décide d'emporter trois boites de conserve, des barres de céréale, et deux bouteilles d'eau. Je zippe mon sac, et le passe sur mes épaules.
Je quitte la maison, et prends place sur le siège conducteur du 4x4. J'insère les clés dans le tableau de bord avant de mettre le contact. Je n'ai jamais conduit de ma vie, mais il faut bien une première à tout, ça ne doit pas être si compliqué. J'enclenche la première vitesse et appuie sur la pédale de l'accélérateur comme j'ai vu Emma le faire de nombreuses fois. Dans une conduite mal assurée, je quitte le parking de l'immeuble avant de rejoindre la route. Pendant un instant, je crains que le bruit des pneus sur l'asphalte ne réveille Emma, je jette un coup d'œil vers l'appartement, guettant l'instant où je verrais la lumière de la chambre de mon amie s'allumer. Comme il ne se passe rien, je relâche la pédale de frein et reprends ma conduite. Il me faut un moment pour comprendre à quoi servent certains boutons, mais je prends vite la main et suis les panneaux pour quitter la capitale.
Après un moment à airer plus ou moins au hasard éclairée seulement des faibles rayons de lune, je finis par enfin sortir de Paris, en dehors de la capitale. Les routes ne sont plus entretenues, la nature a repris ses droits et le goudron est craquelé à cause des plantes qui y ont poussé. Je dois bien souvent zigzaguer sur la route pour éviter les décombres, après que j'ai jugé avoir mis assez de distance entre moi et Paris, je stoppe le 4x4. Quelle direction devrais-je prendre ? J'avoue que je n'y ai pas vraiment réfléchit, je décide de prendre la carte qu'on utilisait avec Emma qui se trouve dans la boite à gant.
Je ne suis pas aussi douée qu'elle en orientation, mais je me débrouille quand même, je récupère l'atlas et l'ouvre à la page où se trouve Paris. Je n'ai absolument aucune idée de la direction que je dois prendre, mon seul but est d'échapper à une mort certaine, et c'est ce qu'il risque d'arriver si je reste dans la capitale.
J'observe pendant un moment le croisement des lignes de couleur, ne sachant quoi faire. Puis, la solution me saute aux yeux, quand nous avons fait des recherches Emma et moi sur l'homme que nous avions arrêté il y a deux jours, nous avons découvert qu'il était à la recherche d'un petit groupe de Responsables. Peut-être que finalement, il ne fuyait pas l'autre jour, il cherchait simplement à rejoindre ses semblables. Sans réfléchir plus longtemps, je referme sèchement le livre et le balance sur le siège passager. Je me décide enfin à allumer mes phares, jugeant que j'étais déjà assez loin de Paris, puis je relâche le frein à main, et m'engage sur la route que j'avais déjà empruntée deux jours plus tôt.
Mes paupières s'abaissent toutes seules à cause de la fatigue, mais il faut que je tienne bon. Heureusement que le bitume est abimé finalement, car éviter des obstacles me permet d'être plus concentrée sur la route et m'évite de m'endormir. Néanmoins, je n'aurais pas refusé un bon café, je jette un coup d'œil au tableau de bord, l'horloge digitale indique trois heures du matin, il faut que je reste éveillée, au moins jusqu'au lever du soleil, quand je serais assez loin de la capitale.
Je retire, l'espace d'une seconde, ma main du volant pour étouffer un bâillement, la voiture fait soudain une embarrée, mon cœur rate un battement et je replace hâtivement mes doigts dessus, évitant in extrémis d'envoyer la voiture dans le décor.
En effet, j'ai vraiment besoin d'un café.
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