Je me réveille, bercée par les doux rayons du soleil hivernal, je m'étire, et me frotte les paupières de mes indexes. Encore une autre journée de chasseuse de prime qui m'attends, mais maintenant que nous venons d'attraper un Responsable, c'est plutôt un jour où nous allons faire des recherches sur le prochain fugitif de la liste. Je repousse mes draps d'un mouvement de jambe, et sors de mon lit. Après avoir enfilé mon uniforme, je vais au salon, où m'attend Emma et mon petit-déjeuner.

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« Vite Mya on va être en retard » me presse Emma, je grogne tout en enfilant mes rangers, puis je referme la porte à clé derrière moi. Je rejoins mon amie dans la voiture et lui lance les clés. C'est partit pour une journée de travail peu fructueuse !

Quand nous arrivons enfin au centre de détention, je croule de sommeil : je n'ai pas beaucoup dormis cette nuit et ça va se répercuter sur ma journée. Nous passons la porte des locaux et montons au deuxième étage, celui sur les recherches et documentations. À l'aide de mon badge, nous accédons à la salle remplie d'ordinateur, de livres et de cartes, et je me dirige tel un automate vers mon PC, celui que j'utilise toujours pour traquer les fugitifs. Je me laisse lourdement tomber sur la chaise en métal, et m'installe devant l'ordinateur que j'allume d'un vif mouvement de main.

Dans un bruit électronique, l'écran s'allume et me demande mon mot de passe que je tape machinalement sur le clavier presque neuf. J'explore ensuite mes fichiers un instant avant d'enfin trouver le prochain fugitif sur lequel je dois faire des recherches. Je tombe sur le visage souriant et enfantin d'un adolescent qui ne doit pas avoir plus de mon âge, à côté de sa photo, la seule information que j'ai c'est son nom : Adam Martin.

C'est la première fois que je dois traquer un Responsable qui paraisse aussi jeune, il ne doit pas avoir plus de 18 ans, il a de longs cheveux noirs, rasés de part et d'autre de son crâne comme c'était à la mode il y a quelque temps et de magnifique yeux marrons qui lui donne l'air plus jeune qu'il ne doit l'être.

OK, je vais commencer les recherches par internet, il est rare qu'une personne n'est jamais laissé une trace, même infime d'elle sur le net. Je tape le nom du Responsable dans la barre de recherche, et je tombe sur la même photo que j'ai de lui. D'après le site, elle a été prise il y a tout juste un an, ça ne m'avance pas vraiment, alors je clique sur l'onglet des sites web. La première chose que je trouve, c'est un compte sur un réseau social à son nom, la photo de profil est la même que tout à l'heure. D'après le site, il est né le sept octobre 2063, il a donc 17 ans. La plupart des photos postées sont celles de paysages, sauf une seule, où l'on voit le fugitif sourire aux côtés d'un jeune homme d'à peu près le même âge que lui. C'est la dernière photo qu'il a postée, et elle date elle aussi d'y il a un an, comment est-ce possible ?

Les Responsables ne sont-ils pas censés être traqués depuis l'épidémie ? Comment cette photo peut-elle daté de seulement un an alors que la Fulgurante a eu lieu il y a six ans ?

Ça voudrait dire qu'il n'a été jugé responsable qu'il y a un an tout juste. Je croyais que tous les Responsables avaient été identifiés suite à l'explosion nucléaire qui serait à l'origine de la Fulgurante. Prise de doutes, j'imprime la feuille de ce Adam, et quitte la salle, sous les regards de toutes les personnes présentent dans la pièce.

Je me dirige vers le bureau de mon supérieur, Monsieur Fournier, dans le but de le questionner à ce sujet. Alors que j'arrive devant la porte en métal et que je m'apprête à frapper, j'entends des éclats de voix animés. Mon supérieur est en train d'avoir une discution houleuse avec quelqu'un, mais alors que je m'apprête à faire demi-tour, je reconnais une voix que je ne pensais plus jamais entendre. Celle du président, je ne l'ai rencontré qu'une seule fois, quand il m'a remis mon insigne et mon badge de chasseuse de prime, je me rappelle que ce jour-là j'avais été surprise par le timbre de sa voix qui était étonnement grave. Je suspends mon geste, me demandant ce qui pourrait bien pousser le présidant à venir en personne au centre de détention.

« Monsieur le Président ! Ça ne peut plus continuer ainsi, mes employés ont de plus en plus de doutes, et j'avoue que moi aussi, je commence à en avoir ! Vous nous donnez simplement une très longue liste de Responsables à capturer, mais on ignore ce que vous en faites après et même pourquoi ils sont jugés responsable ! Si vous n'êtes pas en mesure de répondre au questionnement que l'on se pose, moi et mes employés, je vais démissionner ! Dis la voix étouffée de mon supérieur.

— Monsieur Fournier, je sais parfaitement ce que je fais, mais voyez-vous, la moitié des survivants qu'il reste n'était pas censée survivre, ils sont à l'origine même de la Fulgurante. J'entends dire le président, il faut que je parte, cette conversation ne me regarde pas, mais ma curiosité me pousse à écouter la suite de cette conversation.

— Mais monsieur, ça n'est pas possible que 0,5 milliard de personnes soient responsable de cette toute petite explosion nucléaire !

— Je n'ai jamais prétendu le contraire, ceci dit, j'ai l'impression que vous mettez en doute mes capacités à diriger la France...

— Oh non ! Pas du tout ! Dis la voix de mon supérieur, beaucoup plus respectueux après les accusations du président.

— Je vous avoue que c'est l'impression que ça donne, il faut se débarrasser des maillons faibles, il nous tire vers le bas, n'est-ce pas Monsieur Fournier ? Bien, sur ce, je vous laisse, j'ai à faire si vous le voulez bien. Dit-il, il faut vite que je me planque ! Je cours vite vers l'angle du couloir et me cache derrière le mur.