Chapitre 11
Point de vue de Adam :
J'émerge du sommeil, réveillé par un léger tiraillement au niveau de mes poignets, j'ouvre difficilement mes paupières devenues lourdent et mes yeux papillonnent quelques instants avant de se poser sur un sol en béton recouvert de poussière. je me redresse tant bien que mal dans un drôle de bruit métallique, mes yeux se dirigent instinctivement vers l'endroit d'où provient le bruit. Je comprends enfin pourquoi mes poignets étaient tiraillés, des menottes en fer me les emprisonnent fermement, elles sont soudées au mur, et de toute évidence, elles sont incassables. Que s'est-il passé ?
Tout me reviens soudainement en mémoire : J'étais partis avec Ben en mission de ravitaillement, mais nous avions tout juste parcourus une vingtaine de mètres, qu'une jeune femme blonde, très séduisante nous est tombée dessus, j'ai à peine eu le temps de remarquer l'arme qu'elle avait à la main qu'elle avait déjà tiré sur Ben, sans aucune détonation, typique des armes à feu fournit aux chasseurs de prime. Bien évidemment, ma première réaction a été de me précipiter vers Ben, j'ai heureusement pu constater qu'il avait esquivé au dernier moment, cela ne l'a pas épargné, mais la balle s'est logée dans son épaule et a évité les organes vitaux. Je venais tout juste de constater que Ben serait sans doute tiré d'affaire, que j'ai sentit un énorme choque au niveau de mon dos, comme une morsure et ensuite une immense douleur m'a traversée le corps, comme si chaque parcelle de mon corps était brûlée à vif, je me suis évanouit en quelques secondes, la dernière image qui me revient en tête, c'est celle de cette jeune femme, un taser à la main...
Je me redresse en position assise, et observe la cellule dans laquelle je suis, c'est une toute petite pièce d'à peine quatre mètres carré, pas plus, elle est entièrement en béton et la seule source de lumière provient d'une minuscule fenêtre de porte qui est encastrée de barreaux. Le silence est total, je ne sais pas où je suis, ni même si Ben s'en est tiré...
J'entends alors des pas se rapprocher de ma cellule, un cliquetis indique que quelqu'un vient d'ouvrir la porte, et je vois trois silhouettes se découper dans la lumière jaunâtre et vacillante des néons qui éclairent le couloir à l'extérieur de ma cellule.
Ils referment la porte derrière eux, et je distingue enfin leurs visages, l'homme qui se trouve au milieu n'est autre le Président en personne ! Les deux hommes qui l'accompagnent sont deux agents en costard, qui doivent certainement assurer sa sécurité. Les deux hommes se portent de part et d'autre de la porte de ma cellule, tandis que le président s'approche de moi.
— Bonsoir Adam, dit-il en s'accroupissant pour se mettre à ma hauteur, le président était un homme très imposant, 1m80 environ, mais il était aussi très maigre, presque squelettique, ses traits étaient tirés par la fatigue et la vieillesse, mais il n'en était pas pour autant négligé, sa barbe grise est rasé de près, et il sent l'eau de Cologne bon marché.
— Bonsoir, dis-je dans un filet de voix rauque.
— Je pense que tu sais très bien pourquoi tu es là, ce que tu as découvert sur notre gouvernement est d'une importance capitale tu en as conscience ?
— Bien sur que je le sais, répondis-je avec cette même voix enrouée. Mais ce que je ne comprends pas, c'est : pourquoi je suis encore en vie ?
— Ah ça, et bien il y a deux raisons : la première, c'est que je suis persuadé que tu n'as pas gardé cette information pour toi, je suis quasiment sûr que tu l'as répété à chaque Responsable que tu as croisé sur ton chemin. Et la deuxième, tu la découvriras bien assez tôt. Dit-il énigmatiquement, le problème, c'est que je n'ai révélé ce que j'ai découvert à personne, pas même à Ben, de peur de mettre qui que ce soit en danger... Que vont-il me faire quand ils s'en apercevront ? Ils vont sans doute m'exécuter...
— Tu sembles bien silencieux tout à coup, comptes-tu nous dire par toi même à qui tu as confié ta découverte ? Ou allons-nous devoir utiliser la manière forte ? Ajouta le président, je reste silencieux, c'est le meilleur moyen, si je leur dis la vérité, soit ils ne vont pas me croire et me torturer jusqu'à ce que j'avoue quelque chose que je n'ai pas fais, soit, encore pire, ils vont me croire et m'exécuter sans plus de cérémonie.
— Très bien, je prends ton silence pour un choix, dit-il en se redressant de toute sa très haute hauteur. Puis, il tourna les talons en faisant un signe de la main aux gardes, ces derniers s'approchent de moi avec un sac en tissu noir dans les mains, tandis que le président refermait la porte de la cellule derrière lui, l'un des deux gardes abattit le sac en tissu sur ma tête, j'ai eu tout juste le temps de reconnaître l'odeur de poison, que je sombrais déjà dans les ténèbres.
***
Je me réveille dans une salle éclairée, je suis assis sur une chaise, et la première chose que je vois, ce sont mes genoux. Je redresse doucement ma nuque devenue douloureuse à force de rester dans la même position. Mon regard se pose sur un sol d'un blanc immaculé, puis sur un mur de la même couleur. Je tourne la tête de gauche à droite, à gauche se trouve une table de laboratoire avec des seringues remplies d'un liquide transparent, et de l'autre un homme en blouse blanche. Je tente tant bien que mal de m'échapper, mais mes poignets et mes chevilles sont enserrés dans des bracelets en métal soudé fermement à la chaise. J'entends soudain un des gardes que je n'avais pas remarqué, mais qui garde une porte sur ma gauche, annoncer dans son oreillette « il s'est réveillé ». A peine a-t-il dit ça, que la porte derrière lui s'ouvre sur le président, à croire qu'il attendait derrière la porte ce signal. Il s'approche de ma chaise.
— Ah Adam, tu es enfin réveillé, dit-il comme si nous étions de vieux amis, il se positionne à un mètre de moi avant de poursuivre. Donc, puisque que tu n'as pas voulu me révéler à qui tu as confié ta petite découverte, je vais t'expliquer ce qu'il va se passer si tu refuses de coopérer : tu vois ces seringues, dit-il en désignant les seringues que j'avais remarqué un peu plus tôt sur la table, et bien elles sont remplies d'un liquide neuro-traumatique, c'est à dire que ce sérum va s'attaquer à ton système nerveux, et simuler une douleur tellement intense, que si nous t'en injectons une trop forte dose, tu risques de mourir, mais ce n'est pas ce que nous voulons bien sûr, du moins pas pour le moment. Donc ! Maintenant que tu sais ce qui t'attends, je te laisse une seconde chance : dis moi quelles-sont les personnes à qui tu t'es confié, et tu ne seras pas obligé de subir cela. Je laisse un silence planer, je ne peut pas échapper à la torture, puisque je n'ai révélé cette information à personne...
— Très bien comme tu veux Adam, ajouta le président, la mâchoire serrée, visiblement très énervé. Allez-y, ajouta-t-il a l'intention du scientifique en blouse blanche à ma droite, avant de s'en aller par la porte d'où il est entré. Le scientifique contourna ma chaise pour se diriger vers la table de laboratoire, il s'empare d'une des seringues avant de me saisir le bras, j'ai un mouvement de recule, mais il resserre son emprise avant de planter rapidement l'aiguille dans ma chaire et d'appuyer sur le piston. Je sens le liquide froid circuler quelques instants dans mes veines, et je profite de ce dernier instant de paix avant la tempête.
Un violent sursaut agite soudain mon corps, et une douleur me vrille la tête, je commence à voir flou, le produit a commencé à agir: j'ai l'impression que des lames d'épées chauffées à blanc transpercent mon corps, une se plante dans mon thorax, l'autre dans ma cuisse, et bientôt, les épées viennent transpercer chaque endroit ou elles n'ont pas encore frappées, je peux presque sentir du sang couler le long de mon corps à chaque nouveaux coups. Une brûlure intense traverse chaque parcelle qui composent mon corps, elle commence à se propager partout, à chaque nouveau coup d'épée brûlant, elle se diffuse tel un poison. Je serre les poings si fort que je sens mes ongles s'enfoncer dans ma chaire, mes poignets commencent à trembler, et bientôt c'est mon corps en entier qui est secoué de spasmes. Faite que ça s'arrête, je supplie mentalement. Des points de couleur viennent obstruer ma vue tandis que la douleur devient de plus en plus intense, je ferme les yeux et me mets à hurler pour évacuer la douleur qui ne cesse de s'accroitre. C'est dans ta tête, cette douleur n'est pas réelle. Me dis-je à moi-même, mais rien à faire, la douleur devient insupportable, je sens des larmes brûlantes couler le long de mes joues, c'est cette seule sensation qui me rattache encore à la réalité. Ça fait des années que je n'avais pas pleuré, j'avais presque oublié la sensation que ça faisait. J'ai l'impression de brûler vif, j'entends un cri au loin, est-ce réellement le mien ? Mon esprit se détache peu à peu de la réalité, la douleur devient moins forte, et je commence à m'évanouir, lentement...
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