Je laisse échapper un gémissement de surprise, Sally arrive à côté de moi et lâche un petit cri avant de jurer.

— Merde... Aide-moi, on va l'amener dans l'infirmerie. Dit-elle en soulevant l'ami d'Adam par les aisselles, ce qui lui fais lâcher un gémissement de douleur. Je jette un dernier coup d'œil en direction de la forêt, espérant voir se détacher la silhouette d'Adam...

— Où est Adam ? Je demande à Sally.

— Je n'en sais rien, ce n'est pas le sujet, aide-moi à emmener Ben à l'intérieur, me dit-elle, mais la ride soucieuse qui barre son front me confirme qu'elle est aussi inquiète que moi. Je saisis les cheville de Ben, et nous nous dirigeons vers l'infirmerie. Il pousse des gémissements de douleur à chaque foulée que nous faisons, il est à moitié conscient et luit de fièvre. Nous arrivons au niveau du bâtiment, Sally pousse la porte d'un coup de hanche et nous déposons tant bien que mal Ben sur le canapé miteux dans le quel je me suis réveillé la veille.

— Va me chercher des bandages, du désinfectant et le produit à endormir dans la commode vite ! M'ordonne Sally. Je m'exécute et fouille fébrilement dans l'étagère en bois à la recherche de ce qu'elle m'a demandé, je tombe directement sur la même bouteille qu'elle et Adam avaient utilisé pour m'endormir. Je dégotte également un flacon en verre noté du mot « désinfectant » sur un papier jaunis et une boîte de gaze. Je tends tout ça à Sally, qui entre temps à déchiré la chemise de Ben. On voit clairement l'impact d'une balle au niveau de son épaule, la chaire est totalement déchiquetée au niveau du point d'entré, et du sang à éclabousser quasiment l'entièreté de son torse et de sa chemise.
— Ok... Souffle Sally, il faut que je lui retire la balle avant toute chose, tu veux bien m'assister s'il te plaît ?
— Oui bien sûr, je réponds
— Très bien... Dit-elle, passe-moi les instruments quand je te le dirais, ajoute-t-elle en me désignant un plateau remplis d'instruments chirurgicaux que je n'avais pas remarqué avant, elle a dû le sortir pendant que je prenais le désinfectant et les bandages. Sally s'empare de la bouteille pour endormir et elle imbibe un tissu du mélange. Elle recouvre délicatement la bouche et le nez de Ben avec, et attends quelques minutes. Lorsqu'elle le retire, le jeune homme dors profondément. Elle pousse un soupir de soulagement et repose le flacon et le mouchoir au sol.

D'un geste du doigt, elle me demande le scalpel et je le lui tends immédiatement. Elle souffle légèrement avant de commencer à écarter doucement la peau qui recouvre une partie de la balle. Ben gémi, et le sang perle un peu plus. Elle repose le scalpel, et je lui tends ensuite une pince à épiler en métal avant qu'elle me le demande, elle hoche imperceptiblement la tête et la prends. Elle l'enfonce dans la chaire de Ben, et y fouille quelques instants avant de stabiliser la pince, puis de retirer doucement la balle de son épaule, ce qui lui arrache un long gémissement. Elle sort la pince à épiler de sa chaire, entre les deux pinces, une balle d'un petit calibre est recouverte de sang. Sally la pose sur le plateau, et elle récupère un rouleau de papier essuie-tout qu'elle imbibe de désinfectant. Elle nettoie la plaie de Ben, puis elle laisse tombé le papier recouvert de sang par terre avant d'en prendre un nouveau et de nettoyer le sang coagulé qui recouvre le torse du jeune homme.

Elle récupère ensuite tous les papiers couverts de sang et va les jeter à la poubelle. Un rayon de soleil filtre à travers la fenêtre, et vient ricocher contre la balle ensanglantée dans un éclair argenté. Mon regard se pose irrémédiablement sur la munition qui se trouvait tantôt dans la chaire de Ben. Je me rends soudain compte de quelque chose, je fronce les sourcils et prends la balle entre mon pouce et mon indexe, elle est un peu déformée, dû à la chaleur qui a été utilisé pour la projeter, mais elle est suffisamment intacte pour que je remarque que c'est une des munitions que fourni le centre de détention de Paris, mais je ne connais qu'une seule personne qui utilise un calibre si petit : Emma ...

— Ça va ? Me demande Sally, tu es toute pâle.

— Je sais qui a tiré sur Ben... Murmurais-je avant d'enfin lâcher la balle des yeux et de regarder Sally, Adam est en danger, je dis avant de me lever. Si c'est bien Emma qui à tiré sur Ben, il a surement réussi à s'échapper de justesse, ce qui signifie qu'Emma a capturé Adam et qu'elle risque de le livrer au centre de détention...

— Attends, qu'est-ce que tu fais ? Me demande Sally en me voyant ouvrir la porte de l'infirmerie pour sortir. Et comment ça « Adam est en danger » tu ne peux pas me balancer ça et t'en aller, tu me dois des explications, nous t'avons accueillis dans ce camp, tu pourrais au moins me dire ce que tu viens de comprendre.

— C'est mon ancienne coéquipière qui a tiré sur Ben, la balle est une des balles qui sont fournis au camp de détention pour lequel je travaillais, et il n'y a qu'elle qui utilise un aussi petit calibre, et si, par chance, ce n'est pas elle, ça ne peut être qu'un autre chasseur de primes, dans tous les cas, Adam va être envoyé au centre de détention, et si j'ai bien compris, ce « centre de détention » ne se contente pas de « détenir » des Responsables... Dis-je en me retournant pour faire face à Sally.

— Et tu comptes aller sauver Adam toute seule ? Et tu crois que je vais te laisser y aller sans moi ? Me dis Sally, de toute manière, si c'est un chasseur de primes qui les a attaqué, personne n'est en sécurité dans ce camp, ce n'est qu'une question de temps pour qu'ils ne le découvrent, je vais donner l'ordre de se disperser en plusieurs groupes pour que chacun est une chance de survie, ensuite nous partirons à la recherche d'Adam, et nous prendrons Ben avec nous, il est hors de question de le laisser avec un autre groupe. Annonce Sally en se levant pour ouvrir la porte et sortir en passant devant moi. Je la suis, elle se poste en plein milieu du camp, elle place deux doigts dans sa bouche et siffle fort pour attirer l'attention des personnes occupé à faire la lessive ou encore à jardiner. Tout le monde relève la tête, arrêtant momentanément la tâche à laquelle ils étaient assignés.

— Votre attention s'il vous plait, dis Sally, bien qu'elle l'eut déjà, comme vous l'avez vu tout à l'heure, Ben s'est fais tirer dessus et nous n'avons aucune nouvelle d'Adam, je pense que c'est l'œuvre de chasseurs de prime, et je pense que si Ben à réussis à revenir au camp à pied et malgré sa blessure, c'est qu'ils se sont fais attaquer non loin d'ici, il nous faut être prudents, c'est pourquoi j'ai pris la décision de dissoudre le camp, suite à cette déclaration, des murmures de paniques traversent la foule, mais Sally reprends rapidement la parole, ce qui les fais taire. Vous allez vous mettre par petits groupes, et chacun des groupes va repartir avec les voitures qui sont mises de cotés dans la petite clairière après les arbres, il n'y en a que trois, il faut donc que vous fassiez des groupes de cinq, minimum, vous pouvez prendre autant de provision que vous voulez, mais veuillez en laissez suffisamment pour les autres groupes, je vous fais confiance. Elle jeta un bref regard à la montre qu'elle porte au poignet, et annonça : Je veux que tout le monde soit prêt à partir à midi, avant de tourner les talons en direction de l'infirmerie.

Je décide de la suivre, elle est surement retournée au chevet de Ben. Je pousse délicatement la porte de l'infirmerie, elle est en train de tamponner le front de Ben avec un gant de toilette humide. J'entre dans la pièce, elle tourne le visage vers moi, et l'espace d'un court instant je crois y voir le reflet d'une larme.

— à partir d'aujourd'hui, rien ne sera plus comme avant, dit-elle, je pense qu'on est partis pour une mission suicidaire, mais il est hors de question qu'on abandonne Adam, ajoute-elle avec un éclat de détermination dans le regard. Allons préparer nos affaires, nous avons un ami à sauver...