chapitre 1

Kelly Harris est une jeune actrice à l'avenir prometteur. Jamais elle n'aurait cru que sa notoriété lui vaudrait une dramatique rencontre. Nous sommes en décembre, l'hiver est bien installé sur la ville de Denver et Kelly n'est pas mécontente d'avoir achevé son tournage. Épuisée par cinq longs mois de travail intensif, elle décide de partir quelques jours à la montagne pour se mettre au vert. À son retour, elle annoncera à son manager son désir de changer de registre. Les films à l'eau de rose, elle n'en peut plus, ce qu'elle veut c'est vibrer et incarner des rôles de femmes fatales. Alors que la région de Denver est actuellement frappée par d'importants épisodes neigeux, les routes sont quasiment impraticables. Le plus raisonnable aurait été de rester tranquillement à la maison, mais non, la comédienne est bien décidée, elle part ce soir. Après avoir bouclé sa valise, la voilà partie au volant de son 4x4, direction Aspen.

Alors qu'elle n'est plus qu'à une cinquantaine de kilomètres de sa destination, Kelly est surprise par une violente tempête de neige. La visibilité sur la route est presque nulle, des tornades de glace se fracassent contre le pare-brise. D'après la radio, il tombe environ 10 centimètres par heure, lorsque la courroie de son moteur lâche et que son véhicule se déporte sur le bas-côté, elle sent une vibration dans le volant. C'est la bande blanche, côté chaussé. Elle ouvre les yeux en grand et donne un coup de volant par réflexe pour revenir sur la route, mais la voiture dérape, tape quelque chose à l'arrière. Ne pouvant maitriser le bolide, elle finit par avoir un accident, et s'écrase en bas d'un ravin. La vitre du côté passager est brisée en milliers d'éclats de verre et la tôle s'est froissée sous le coup de l'impact. Sonnée, elle a le souffle coupé et ressent une douleur vive au niveau de la jambe droite. Incapable de bouger, elle se met à pleurer. Au bout de longues minutes, elle rassemble toutes ses forces et parvient à s'extirper de l'épave non sans mal. Elle rampe sur dix mètres environ, mais souffrant trop, son corps l'abandonne. Elle gît sur le sol glacé, grelottant, ne pouvant plus bouger. Elle appelle à l'aide, mais personne ne répond. Perdant tout espoir, Kelly pense à ses proches qui ne savent même pas qu'elle était partie. Soudain, des bruits de pas retentissent et s'approchent. Quelqu'un la soulève, un cri de douleur s'échappe de ses lèvres. Entre ses paupières mi-closes, elle entrevoit un homme d'une trentaine d'années coiffé d'un bonnet rouge. Puis, plus rien, l'inconscience à pris le dessus et l'engloutit dans le noir.

Quand dans un effort surhumain, elle parvient à reprendre difficilement connaissance, elle se rend compte qu'elle est allongée sur un lit en fer recouvert d'un drap de lin avec une jambe bandée et une épaule disloquée. Une perfusion est reliée à sa main. La douleur la prend aux tripes. Kelly inspire profondément pour canaliser sa souffrance. En balayant le regard de long en large, la jeune actrice s'aperçoit qu'elle se trouve dans une chambre à la décoration vieillotte. Il n'y a pas de lampe de chevet, seulement une lampe à pétrole comme celle qui se trouvait chez sa grand-mère. La tapisserie aux couleurs passé n'est guère mieux. Tout à coup, la porte s'entrouvre doucement et un homme qui ressemble à celui qui l'a secouru apparaît dans le l'entrebâillement.

— Vous êtes réveillé ! demande-t-il à voix basse.

— Bonjour..., réplique-t-elle perplexe.

Il s'avance vers elle tenant un tablier dans les mains.

— Vous avez dormi trois jours durant !

— Où suis-je ?

— Oh ! vous êtes chez moi. Vous devez avoir faim ? Une seconde, je reviens tout de suite !

Il repart aussi vite qu'il est apparu et disparait derrière la porte. À peine cinq minutes plus tard, il revient avec un plateau charger d'une carafe d'eau, d'une assiette de potage et d'un trognon de pain. La vilaine cicatrice qu'il a au niveau de sa joue n'a pas échappé à Kelly. Mais cela ne le défigure pas, bien au contraire. Il est plutôt bel homme avec ses cheveux blonds, mi-longs et ses yeux noisette.

— Veuillez m'excuser. Je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Sam et si vous avez besoin de quoique ce soit n'hésitez pas...

—Enchantée Sam. Moi c'est Kelly.... Mais que s'est-il passé ? bégaye-t-elle.

Ses souvenirs sont flous, et son cerveau n'arrive pas se remémorer les derniers évènements.

— Oh ! Je sais qui vous êtes. Vous êtes Kelly Harris et je suis un de vos plus fervents admirateurs. Heureusement, je passais par là, vous avez eu un grave accident.

— Merci pour votre aide, mais pourquoi vous ne m'avez pas conduit à l'hôpital ?

— J'aurais bien voulu, mais la clinique la plus proche se trouve à cinquante kilomètres d'ici. Et puis je suis infirmier, je ne pense pas qu'un médecin vous aurez mieux soigné.

Il est bien gentil, mais la pauvre blessée aurait préféré qu'il la conduise à l'hôpital. Après tout, elle à peut-être besoin d'une opération ? Et faut dire que sa réponse la surprise. Il est peut-être infirmier, mais il n'est pas médecin. Elle doit absolument téléphoner à son assistante pour qu'elle vienne la chercher.

— Auriez-vous un téléphone afin que je puisse contacter quelqu'un ?

— Je suis désolé, mais toutes les lignes aux alentours ont été couper à cause du blizzard.

C'est bien sa veine ! La chance n'est décidément pas de son côté. Soudain, une question lui traverse l'esprit lorsqu'elle s'aperçoit qu'elle ne porte plus ses vêtements, mais une chemise de nuit en coton rose.

— Qu'avez-vous fait de mes vêtements ?

— Ils étaient couverts de sang. Je les ai brûlés.

— Pardon ?

— ET mon sac ? il y'a mon portable dedans.

— Il n'y avait plus rien a en tirer...l'accident ne la pas épargné. Bon, je vais vous laisser, vous devez vous reposer. Je reviendrais changer votre perfusion dans un petit quart d'heure, dit-il en se dirigeant vers la porte.

Elle pousse un soupir qui lui fait atrocement mal. Puis elle examine son corps sous le drap. Ses yeux s'écarquillent lorsqu'elle voit toutes ces ecchymoses. Décidément, elle n'a pas été maligne sur ce coup-là ! Elle n'aurait pas dû prendre le volant. En plus, elle ne peut prévenir personne à cause de cette foutue tempête.

Les jours passent et le blizzard ne se calme pas. Elle est soignée par cet infirmier qui est bienveillant à son égard. Personne d'autre que lui ne vit dans cette maison isolée. Il est vraiment aux petits soins avec elle. Ce n'est pas qu'elle s'en plaigne, mais son sixième sens lui dit de se méfier. Car après tout, elle ne la connait pas. Par gratitude, elle le laisse lui offrir un poème qui l'a tout spécialement écrit à son attention. Tout en la nourrissant, il lui pose des questions sur ses prochains films.

— Alors, y'aura-t-il une suite à amour et préjugé ?

— Dieu, merci non ! la romance s'est terminée pour moi.

À l'entente de ces mots, le visage de se dernier se tord. Il se lève d'un coup et jette son assiette de soupe par la fenêtre avant de quitter la chambre avec perte et fracas. Stupéfaite, Kelly reste abasourdie ! Quelle folie lui est-elle passée par la tête ? Il est fou non ? Peu de temps après, il revient et s'excuse, lui assurant que cela ne se reproduirait pas. D'après c'est di, il est tellement attaché aux personnages dans lesquelles elle excellait que cela lui a brisé le coeur de savoir qu'elle avait d'autres perspectives. Elle accepte ses excuses, mais se dit que son comportement n'est pas normal. Après tout, que connait-elle de lui ? Rien, à part ce qu'il a bien voulu lui raconter.
Deux jours après cet incident, Sam revient auprès de sa patiente, vêtu d'un costume qui doit dater des années 50 ainsi qu'un bouquet de fleurs à la main. Kelly s'attend au pire : quelle espèce d'idiotie va-t-il encore sortir ? Son interrogation ne se fait attendre lorsque monsieur vient s'assoir sur le lit et ose lui faire une grande déclaration d'amour.

— Vous savez, je vous admire depuis toujours...et comment vous dire. Je peux sembler fou, exalté, hors des réalités, mais je ne peux pas m'arrêter de penser à vous. Mon cœur et mon âme vous appartiennent. Pourquoi ? Tout simplement parce que je vous aime !

Les yeux de Kelly s'écarquillent d'étonnement. Elle est extrêmement mal à l'aise. Elle essaie alors de lui faire comprendre qu'il ne doit pas se faire d'illusions.

— Hum... vous avez toute ma gratitude, mais je ne partage pas les mêmes sentiments que vous.

Aussitôt, il entre dans une grande colère :

— Vous n'êtes qu'une égoïste ! Je vous soigne, nourris, dorlote et c'est ça ma récompense ! Personne ne sait où vous êtes...ou même que vous avez eu un accident. Sachez que vous m'aimerez ! Je vous jure que vous m'aimerez, crie-t-il en claquant la porte.

Mon Dieu ! C'est quoi ce dégénéré ? Son coeur s'emballe d'effrois. La pauvre, elle est coincée au milieu de nulle part avec un fou furieux et personne ne connait sa situation. Comment va-t-elle s'en sortir ? Dieu seul le sait...

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