Chapitre 2
Je regardai mon petit-déjeuner cuire lentement dans le grille-pain. Cette fois-ci, je ne me laisserai pas avoir. Le pain ressortait de façon inattendue et me faisait toujours peur pour une raison que j'ignorais. Je devais juste être très sensible à la peur. C'est vrai que j'avais toujours été un peureux, incapable de prendre des décisions par lui-même.
Je zieutai du coin de l'œil les boîtes qui encombraient la maison. C'est vrai... J'allais bientôt partir... Juste cette pensée me fit mal au cœur. Comment survivrais-je sans ma mère et ma petite sœur? Je râlais toujours, mais en vérité, elles comptaient tellement pour moi... La plupart des adolescents avaient hâtes de quitter le domicile familial, mais moi je redoutais ce moment du plus profond de mon être. Pourtant, c'était moi qui avait décidé de partir. C'était moi qui avait trouvé l'appartement parfais. C'était moi qui avait fait mes boîtes et c'était encore moi qui avait annoncé ma décision. Pourquoi? Tout simplement parce que c'était ce que la société attendait de moi.
C'était beaucoup plus facile de rentrer dans le moule plutôt que de tenter de me faire remarquer. Il ne suffit que de voir comment ont été traités les "révolutionnaires" et les "marginaux" pour savoir que c'était la solution la plus logique. Parce que dans la vrai vie, les rêves ne volent pas très haut. On les laisse traîner sur un banc d'une cours d'école et on comprend dès qu'on est petit qu'il n'y a que les oiseaux qui s'envolent.
J'étais plutôt fort de caractère, mais ça ne m'empêchais pas de ressentir des émotions. Alors comme tous les autres, je me suis sentis rabaissé à chaque fois que les professeurs se plaignait de mes notes devant toute la classe. Les ricanements de mes camarades m'ont donné envie de me cacher dans un trou, tandis que les moqueries dans la cours d'école m'ont fait rougir de honte.
Je sursautai en voyant la tranche sortir du grille pain. J'avais encore perdu. Si je n'étais même pas capable de vaincre un électro ménagé, comment pouvais-je espérer relever des défis impossible?
-------------------------------
-Kiran! s'exclama Jo en attrapant ma manche, me provoquant presque de faire tomber toute une pile d'assiettes.
-C'est bel et bien moi... Qu'est-ce ce que tu veux...? soupirai-je en déposant ce que je tenais à sa place, ne voulant pas me risquer à avoir un autre accident.
Jo. C'était l'une de mes collègues dans ce petit restaurant. Je ne dirais pas qu'elle était énervante. Juste... Quelle avait tendance à en faire trop. Généralement, je n'avais pas vraiment de problèmes avec ce genre de personnes, sauf que dans ce cas-ci, j'étais impliqué dans ses aventures et ses délires m'affectaient directement. Que nous soyons volontaires ou non, elle finissait toujours par avoir ce qu'elle voulait.
-Et bien... commença-t-elle en enroulant une de ses mèches de cheveux autour de son doigt. Tu sais, la semaine dernière, je n'avais pas ma voiture pour rentrer chez moi et je n'avais pas d'argent pour payer le transport en commun..?
J'hochai la tête en attendant qu'elle développe.
-Et bien, il y a un des clients régulier qui a proposé de me ramener... J'ai refusé, bien sûr, parce que je n'ai pas envie de me retrouver dans un fossé, morte, demain... Mais il a continué a insisté... Et il revenu aujourd'hui et il n'arrête pas de me fixer, ça me fait peur. Tu pourrais aller lui demander de me laisser tranquille...?
Je soupirai légèrement. La terre ne tournait pas autour d'elle. Je ne pouvais pas être irrespectueux envers un client seulement parce qu'il la fixait. Le restaurant était bondé à cette heure et je pouvais sentir des clients bouillonner de colère à l'idée que leur précieux repas soit en retard. Je n'avais pas de temps pour des suppositions stupides.
Elle continuait de me fixer avec ses yeux de chats bottés pendant que je reprenais les assiettes dans mes mains. Je lui jetai un regard qui se devait être aussi ennuyé que ceux que je devais avoir en cours.
-Non. Je n'irai pas. S'il y a une véritable menace, tu iras en parler au boss, mais j'ai du travail en ce moment et toi aussi tu en as.
-Je n'aurais jamais dû compter sur toi, siffla Jo en s'éloignant pour reprendre son travail.
Je n'étais pas vexé. Je la connaissais assez bien pour savoir qu'elle aurait oubliée toute cette histoire demain... Mais ça me serra tout même le coeur.
Je continuai mon service, enchaînant les sourires polis et les phrases malhabiles pour tenter de résonner les clients qui n'avaient visiblement jamais appris ce que le mot "sourire" voulait dire. Je m'arrêtai quelques instants pour jeter un coup d'œil aux nouvelles. C'était encore la même histoire. Des gens qui n'arrivaient pas à dormir. Généralement, ça n'aurait été pas aussi grave. Un somnifère et on était de retour dans le royaume des rêves, mais ceux-ci, malgré tous les produits, ils n'arrivaient pas à dormir. C'était horrible apparement. Les médecins ne savaient pas quelle sorte de virus que c'était et cette nouvelle commençait à se rependre comme une traînée de poudre dans le monde. Elle effrayait les plus peureux et excitait la conspirationniste, mais ce qui était sur, c'est que personne ne voulait l'attraper.
Un bâillement sortit de mes lèvres. Parlant de sommeil, j'en avais vraiment besoin. Je finis de laver les tables dont lesquels j'étais en charge et allai dire à tout le monde que j'avais terminé mon travail de la journée avant de prendre le chemin de chez moi.
Il faisait froid dehors. Pas assez pour être inconfortable, mais assez pour que je me maudisse de ne pas avoir amener un foulard. Je me soufflai sur les mains en une veine tentative de les réchauffer. Alors que je les frottais entre elles, un éclat de métal attira mon attention du coin de mon œil. Je me penchai doucement pour voir ce que c'était. Étrangement, tous mes membres s'étaient tendus à cette vue et pourtant, ce n'était qu'une pièce de monnaie... Alors pourquoi est-ce qu'il était autant sur ses gardes..?
Il soupira légèrement en rentrant chez lui. Il ne prit même pas la peine de voir ce que sa famille faisait, allant directement s'allonger dans son lit et sombrer dans un profond sommeil.
~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•~•
Une plaine. Encore. Mais contrairement, à la dernière fois que je m'étais retrouvée ici, le soleil ne transperçait pas ma peau, non. Le vent glacial s'en chargeait. J'en étais presque surpris qu'il ne neige pas. J'avais l'impression d'être gelé jusqu'aux os et ne pouvait rien faire d'autre que de l'endurer. Avoir une simple chemise ne réchauffait pas beaucoup, apparement.
Je passai mes mains sur mes bras pour les empêcher de geler et fut presque surpris de découvrir que l'une de mes mains n'était pas vide. Je la retournai pour voir un objet rond en métal dans celle-ci. Une boussole. Oui... C'était très important pour moi... Mais ce n'était pas la mienne. J'en était certain. Elle ne m'appartenait pas.
Je relevai la tête. Encore ce garçon. Ses yeux me foudroyaient du regard, mais il ne bougeait pas d'un pouce. Mes joues glaciales furent soudainement réchauffés par quelque chose de chaud. Je relevai mes mains pour les toucher et fut surpris d'y trouver de l'eau. Pourquoi là...? Pourquoi maintenant?
Le garçon aux yeux d'orages laissa passer une autre émotion que la colère dans son visage: l'inquiétude. Il leva lentement la main pour m'atteindre, mais il ne rencontra que du vide. J'avais reculé. Étais-ce vraiment moi qui l'avait fait ou le monde qui s'était distordu pour nous éloignés...? Je ne savais plus. Je ne savais plus rien. Étais-ce gris sont important...?
Je montai lentement ma main qui tenait la boussole vers lui. La petite flèche sur le panneau de verre le pointait. Alors est-ce qu'il lui appartenait...? J'avais un sentiment très profond que je ne devais pas donner cet objet à n'importe qu'il alors lorsqu'il tendit la main pour l'attraper, je reculai encore. Cette fois-ci, volontairement. Elle n'était pas mienne, certaine, mais qu'est-ce qui me disait qu'elle était sienne? Si ce l'était, il l'aurait sûrement prise avant, non....?
-Donne... murmura le garçon.
Sa voix était rauque et grave. Il ne m'avait dit qu'un seul mot, mais j'avais déjà des frissons. Malgré tout ce que l'on disait sur les dangers de l'alcool et la cigarette, si ça pouvait donner ce genre de voix à quelqu'un, donnez en à tout le monde...
Je lui aurais sûrement partagé cette pensée très brillante, mais le noir m'avala encore. Je ne pouvais rien dire, rien faire, sentant le froid me pénétrer de toutes parts, m'étouffant et me forçant au silence.
Je tendis la main vers la plaine qui s'éloignait tel un point brillant dans le ciel. La plaine au garçon. La plaine au soleil glacial. L'eau coulait toujours sur mes joues. Une eau salée et pleine d'amertume. Je ne savais pas pourquoi c'était ainsi... Mais cet endroit était mal... J'en étais certain.
------------------------------------
NDA
Hey! Non, je n'ai pas abandonné ce livre... Juste que je manquais de mots pour l'écrire... Mais je les ai retrouvé!
Ce chapitre a été écrit en écoutant cette chanson:
[Un GIF ou vidéo devrait être inséré ici. Veuillez mettre à jour l'application pour le voir.]
Je vois la voix du garçon mystérieux ainsi, si ça intéresse quelqu'un!
Fin bref! J'espère que vous avez aimez ce chapitre!
Bye bye!
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top