Chapitre 0


Couvert de sang. C'est comme ça que je le retrouvais à chaque fois, dans la salle de bain.
Osamu... J'aurais souhaité que tu tombes amoureux d'une personne assez capable pour t'aider avec tes problèmes, pas juste une qui les accepte et les supporte.

Tous les jours, la même rengaine.
Je sors de la maison pour une quelquonque raison, je rentre et mes employés disent que tu es dans la salle de bain. J'y vais, je toque, je t'appelle, mais tu ne me répond pas. J'ouvre, et je te vois, allongé ou avachi par terre ou dans la baignoire, tes bandanges éparpillés au sol pendant que tu te laisses saigner. Je soupire, je m'inquiète, je me dépêche de venir à tes côtés.

Les larmes ne sont plus au programme, je n'ai pas le temps de pleurer, il faut te soigner.

Je récupére la lame, je la fais fondre puis évaporer avec ma capacité de chaleur, tout en te disant qu'il faut vraiment que tu arrêtes de te faire du mal. Mais je le sais, et je sais que toi aussi, tu le sais, tu ne t'arretera jamais.

Je t'appelle une fois de plus, mais tu ne répond pas, tu as trop honte de me regarder. Tu as trop honte, mais pas assez pour t'arreter, apparemment.
Après quelques secondes de silence, je soupire une fois de plus et te prend dans mes bras. Je porte ton corps dangereusement aminci et mutilé jusqu'au meuble de l'évier, t'assois dessus et reprend de nouveaux rouleaux de bandage, des compresses propres et une bouteille de désinfectant.

Une fois de plus, je desinfecte, puis je t'enroule les bandages autour de tes bras, tes cuisses et ton torse. Je te nettoie comme un bébé avant de te porter jusqu'à ta chambre, même si tu préfères dormir dans la mienne tous les soirs.
Je te pose sur ton lit et vais chercher des affaires propres dans ton armoire avant de te les apporter.
Il ne me suffit d'un seul regard pour savoir que tu veux que je t'habille moi même, et tu sais que je vais accepter.
Finalement, je ne change pas, moi non plus. J'accepterais toujours des caprices, et je finirais toujours par m'occuper de toi comme une mère et son fils.
Des fois, je ne me sens même plus comme ta petite amie, mais plus comme une mère célibataire qui s'occupe d'un enfant difficile.
Je t'aime toujours, mais ça me lasse.

Une fois habillé, comme d'habitude, tu vais finalement commencer à me parler. Tu t'accroches à moi et tu t'excuse. Tu me supplies de rester, de ne pas t'abandonner, et moi je te console parce que tu commences à pleurer.
Je te prend dans mes bras, une fois de plus, je te demande si tu veux aller dans ma chambre avec moi pour te reposer et tu hoches la tête, ton visage a la même expression que celle d'un enfant de trois ans qui est tombé et c'est fait une égratignure.
Je t'embrasses le front, la tempe, la joue, j'essuie tes larmes pendant que tu t'accroches à moi comme un Koala à son arbre.

Une fois dans ma chambre, je t'installe dans mon lit et te demande d'attendre pendant que je sors pour un moment.
Tu penses que je vais dans la cuisine pour demander un verre d'eau et pour que le cuisinier te prépare quelque chose pour ce soir, mais ils n'en a plus besoin. Tous le monde connais la routine dans le manoir.
Maintenant, je sors pour laisser mes émotions s'échapper. Je m'accroupie sur le plancher froid, cache mon visage dans mes mains et commence à pleurer.
La fatigue, l'inquiétude, la colère, la tristesse et la déception m'envahissent pour un moment, quelques minutes.

Je sèche mes larmes, je vais dans une autre salle de bain afin d'arranger mon visage, mes yeux rouges et mes cheveux en bordel. Je me redonne du courage, et je retourne te voir.

Je m'allonge à tes côtés, et tu me sert dans tes bras, pendant que tu continues de t'excuser.

Tu me demande si je t'en veux, et je te donne un sourire gentil. Oui, je t'en veux, mais je t'aime trop pour te le faire savoir.
Je t'embrasse sur le front, puis sur les lèvres alors que je te serre fort dans mes bras. Je te rassure, et tu sembles satisfait.
Tu me dis que tu m'aimes, je te répond de la même manière "moi aussi, je t'aime".

Enfin, je fais en sorte que tu dormes un peu, avant de te réveiller pour le repas ce soir.

C'est comme ça presque tous les jours. Rien ne change. Tu es impossible à laisser seul. Je fais en sorte qu'au moins un de mes majordomes restent avec toi, mais ils finissent tous par me dire que tu t'enfermes dans une pièce et te coupes du monde tout en coupant ta peaux pâle.

Je t'ai tous donné, pourquoi est ce que tu ne vas pas mieux?
Je t'ai donné un vrai toit où vivre, je t'ai acheté des vêtements nouveau, j'ai fait en sorte que tu sois bien nouri tous les jours... Je t'ai même offert mon coeur, mais rien ne change.
Tu ne changes jamais, nous le savons, toi et moi. Tellement que tu as arrêté de me promettre de changer.
Je veux que tu changes, mais est ce que je peux te forcer?
Chaque fois que j'essaie de t'en parler, tu pleures, tu t'excuse, tu me dis que tu ne mérites pas mon amour... Tu es tellement inconsolable, je me sens obligée tde te consoler. Je t'aime, Osamu, bien plus que tu m'aimes, j'en suis sûre.

Tu es toxique, et tu ne t'en rend même pas compte, tandis que moi je n'y fais rien.

Tu penses comme un enfant, tu es égoïste et oublies que les autres aussi ont des sentiments, une conscience. Tu à beau être intelligent, tu n'es pas le meilleur, dès que ça concerne les sentiments et émotions.
Toutefois, je garde espoir.

Tu as passé quinze ans dans l'obscurité, tu es éblouie par la lumière que j'essaie de t'apporter, deux mois ne sont pas assez pour te faire oublier le reste de ta vie.
Je t'aiderai, d'une manière ou d'une autre.

J'ai promis de rester à tes côtés, à toi et à moi même.

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