Louis
Mon père nous attend en bas de l'immeuble. Quand il aperçoit Zelda, sur le siège arrière de son auto, il me fait un clin d'œil. J'ai envie de l'envoyer voir ailleurs. Je me retiens. Maria est tout de même dans cette voiture et je voudrais faire bonne impression.
Tout est allé très vite. Zelda qui m'embrasse. Pétunia qui nous aboie dessus. Son rire qui retentit. Et nos lèvres qui se retrouvent. J'ai tout à coup très envie d'elle. Amoureux, je ne l'ai jamais été. Mais j'ai déjà désiré une femme et Zelda, je la désire plus que tout. Et surtout, elle, je l'aime.
Après, je suis rentré. Je me suis allongé dans mon lit. J'ai écouté Pétunia se blottir sous le bureau, mâchouiller son jouet. Et je me suis demandé quand est-ce que je la reverrai.
Le lendemain, tout se précipite. Elle m'annonce son départ. C'est son père qui l'appelle. Il a besoin d'elle à Paris. Ça ne peut pas attendre, c'est urgent. Zelda doit s'en aller. Lundi, on a fait l'amour dans son grenier, sur un matelas poussiéreux. Elle m'a murmuré qu'elle ne voulait pas que ça s'arrête. Qu'elle est sérieuse.
J'ai encore moins envie qu'elle s'en aille. On a dit qu'on essaierait. Elle a ri, ajouté qu'elle n'avait jamais vu l'Angleterre. Je lui ai dit de venir me voir le plus vite possible. Elle l'a promis. Et on a refait l'amour.
Ce soir, je la présente à mes parents. Et c'est mon père, qui le premier, l'aperçoit.
« Salut, Zelda ! il l'accoste. Je suis Fred, le père de Louis.
- Bonjour, vous allez bien ?
- Tu peux me tutoyer. Mais ça va, merci. Et vous devez être Maria ? »
Mamicha glousse. Mon père sait parler aux dames d'un certain âge. Heureusement que je ne l'ai pas dit devant ma mère. Elle me tuerait. Zelda n'a pas l'air très à l'aise. Quand mon père aide Maria à monter les escaliers, elle attrape ma main et me lance un regard inquiet. Ce contact m'électrise, comme à chaque fois qu'elle frôle ma peau.
« Tu crois qu'ils vont bien m'aimer ? elle murmure à mon oreille. »
Je l'embrasse sur le front.
« Moi, je t'aime, je lui réponds. Donc ils t'aimeront.
- CQFD ?
- Oui. »
Elle me sourit.
.
On est sur le palier. Ma mère salue encore chaleureusement Mamicha et Pétunia fait la fête à Zelda. C'est amusant de voir mes parents comme ça. A croire que leur fils de 23 ans ne ramènerait jamais personne à la maison, cette journée, ça fait un peu l'effet miracle.
« Zelda, je te présente ma femme, Cécile.
- Bonjour, vous allez bien ?
- Très bien, et toi ? Tu veux me tutoyer ?
- Oui, merci. Ça sent bon chez vous. »
Sans le savoir, Zelda vient de gagner six points. Complimenter ma mère sur son repas, c'est comme la prendre dans ses bras. Ça n'a pas de prix.
« J'espère que vous aimez l'espadon, Maria, ajoute ma mère à l'intention de Mamicha.
- Ah, oui. Beaucoup. J'ai ramené le dessert. Je me serais sentie mal de venir les mains vides.
- Oh, qu'est-ce que c'est ?
- Ce sont des choux à la nata, explique Maria. Une spécialité de ma mère.
- Passons vite à table pour les goûter, alors. »
Avec Zelda, on échange un regard. Il semblerait que les adultes s'entendent bien. Nos mains se séparent à contre-cœur et on accepte l'invitation. Toutes ses émotions, moi, ça me donne faim.
« Louis nous a dit que tu faisais des études dans le jeu-vidéo ? attaque tout de suite mon père.
- Oui, répond timidement Zelda.
- Curieux, Louis n'a jamais touché à un seul jeu de sa vie.
- Il est encore temps.
- Et tu veux créer des jeux ? s'inquiète ma mère. C'est compliqué ?
- C'est beaucoup de travail, elle souffle avec un peu plus de confiance. Mais c'est faisable par une petite équipe si on est prêt à y investir du temps et de l'argent.
- Tu nous tiendras au courant. Louis n'est pas là, pendant l'année, mais si tu veux venir ici, tu es toujours la bienvenue, ajoute mon père. »
Zelda rougit. Elle les remercie d'un signe de tête. Je crois que mes parents l'aiment bien. Ça ne me surprend pas. Qui ne pourrait pas aimer Zelda ?
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