I. Fin

Seuls les arbres centenaires peuvent encore témoigner de l'époque où la brume ne s'étendait pas jusqu'à l'horizon.

MALSEN

« Qui est-ce ? »

Mon esprit et mes pieds dérapaient sans cesse. Parvenant tout juste à garder mon équilibre, je m'arrêtais près de l'écorce d'un arbre que je ne reconnaissais pas. Il n'était pas majestueux, ne produisait pas de fleurs, et déjà un sentiment de morosité m'envahissait.

Du début, jusqu'à ma fin que j'imaginais proche, tout n'avait été qu'une succession d'événements qui auraient brisé la raison d'un simple d'esprit.

En y repensant avec sarcasme d'ailleurs, les lignes de ma vie avaient probablement été écrites par un dieu farceur.

Épuisé, je glissais mes mains dans l'herbe noueuse, comme pour me raccrocher à ce sol avant que l'on ne m'en enlève, sentant se rapprocher de moi une présence inquiétante.

« J'ai peur. »

Sous mon regard vibrant, l'herbe désormais filante commençait à se teinter d'un rouge effrayant.

Je tentais vainement de comprendre ce qui m'arrivait, mais déjà ma vue se tarissait. Tant de choses venaient de m'arriver et je ne parvenais pas à donner un sens à ma réalité.

Sur mes joues sèches coulaient des larmes vermeilles qui ne puisaient pas leur source dans ma tristesse ou dans ma douleur. Ce liquide s'échappait de moi comme pour laisser la place à quelque chose d'autre, quelque chose de plus sombre et ténébreux.

Tâtonnant toujours, je ne me sentais étrangement plus en danger. Cette brume qui m'entourait semblait me murmurer voluptueusement à l'oreille des mots qui, toute ma vie, m'avaient manqué, comme pour m'inciter à l'accueillir en moi.

Et c'est naïvement que je me laissais sombrer, inerte.

...

Je grattais avec lassitude les croutes qui soudaient mes paupières. Une main agita mon épaule, m'empressant de finir mes ablutions mentales plus rapidement.

Je baillais, puis glissais une main furtive dans mon bas de pyjama, avant de finalement balancer une jambe d'un côté de ma couche. Je tournais ensuite ma tête pour fuir les quelques rayons qui se frayaient un chemin à travers les battants, puis, reportant mon regard vers le bas de mes aisselles, une pensée silencieuse me frappa violemment.

« Je sens mauvais ».

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top