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Malini Tempolo gagna de sa démarche rapide les hauteurs de la cité et non loin de la vieille mosquée, il s'engouffra dans une ruelle ombragée. Pénétrant dans un immeuble à la façade blanchie, il grimpa les marches d'un escalier branlant. Au second étage, il gagna le fond du couloir et s'arrêta devant la porte d'un appartement. Ses doigts osseux repliés donnèrent deux coups secs sur le pan de bois. Un instant après, la porte s'ouvrit sur un homme d'une cinquantaine d'années portant un vêtement de nuit d'un blanc immaculé.

— Tu es ponctuel, Malini Tempolo, dit l'homme, je peux compter sur toi pour venir me réveiller. C'est bien...

Malini Tempolo baissait la tête.

L'homme en blanc se retourna et parla durement à quelqu'un. Sur le seuil, Malini Tempolo s'écarta brusquement pour laisser sortir une jeune femme brune vêtue de voiles légers qui passa précipitamment devant lui et s'enfuit presque dans les escaliers.

— Entre, Malini Tempolo dit l'homme en blanc.

Malini Tempolo pénétra dans l'appartement obscur et referma la porte.

— As-tu vu la catin, Malini Tempolo? dit l'homme en blanc.

Malini Tempolo hocha la tête de bas en haut.

— L'as tu regardée?

Malini Tempolo Balança la tête de gauche à droite de façon véhémente.

— Je te crois, Malini Tempolo... As-tu passé une bonne nuit? dit l'homme en passant dans la salle de toilette.

Malini Tempolo signifia "oui" de la tête.

— L'hôtel où tu loges, dit l'homme dans la salle de bain où l'eau coulait, est un mauvais lieu. Tu y côtoies l'opprobre des ivrognes et des putains. J'espère que cela nourrit tes méditations. Moi, ton rédempteur, je le sais pour y avoir vécu.

La pièce dans laquelle Malini Tempolo se tenait était vaste et encombrée de meubles et d'objets divers dont les couleurs étaient ternies par la poussière. Sur les murs, des miroirs multipliaient la silhouette maigre de Malini Tempolo.

Quand l'homme revint, il portait une robe beige avec une capuche.

— Prends le panier sous le piano, là, dit-il tandis que dans le placard, il prenait un biscuit graisseux.

— Que dirais-tu de m'accompagner ce matin?



C'est à mi-hauteur de la cité que se trouvait la grande place du marché. Les marchands venus de toute la contrée y criaient les vertus de leurs produits dont les arômes variés se mêlaient dans l'air.

— Toutes ces nourritures... dit le rédempteur quand, suivi de Malini Tempolo, il arriva sur la place.

— Leurs odeurs te mettent à l'épreuve, pénitent, dit-il à Malini Tempolo. La chair nuit à l'esprit et cette chère là l'y encourage...

Le rédempteur marchanda aux vendeurs leurs produits les plus simples, farine, riz, fruits secs. Le maigre Malini Tempolo se courba bientôt sous le poids du panier.

Quand les deux hommes quittèrent la grande place, ils étaient suivis d'une ribambelle de personnages en haillons.

— Tu es le personnage qui les motive, Malini Tempolo, dit le rédempteur en souriant, ils voient que je tolère ta présence...

Le rédempteur fouilla dans une de ses poches et jeta aux mendiants une poignée de piécettes jaunies.

— Générosité, don de soi, commenta-t-il. Donne et ne garde que ce qui te permettra de donner encore...

Sa capuche rabattue sur ses yeux, Malini Tempolo marchait en silence.

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