Chapitre 18 - I want you to be mine

Samedi 17 décembre

Je suis assise sur un banc depuis maintenant quatre heures. Je n'ai presque pas bougé, je me suis levée une seule fois pour aller aux toilettes. Le reste du temps, je suis restée sagement assise sur cette chose métallique censée nous faire patienter confortablement. Mes fesses peuvent vous assurer que ce n'est pas le cas !

Notre vol est retardé à cause de la tempête de neige qui s'abat sur Londres depuis plus de trois jours. Les avions restent cloués au sol et moi à mon banc. Nous ne savons pas quand nous décollerons et cette situation est particulièrement inconfortable, surtout après la nuit que nous avons vécue.

Lorsque je me suis réveillée dans les bras d'Ethan ce matin, son regard était illisible. Même s'il me serrait toujours contre lui, ses iris ne se sont pas posés sur mon visage et j'ai immédiatement senti la distance qu'il avait érigée entre nous. Nos corps étaient emmêlés l'un à l'autre mais son esprit vagabondait si loin qu'il n'acceptait aucun compagnon de voyage. Rapidement, nous nous sommes levés et il a regagné sa chambre. Avant de fermer la porte, il m'a simplement demandé comment je me sentais. La sollicitude était telle dans sa voix que j'ai immédiatement compris qu'il avait besoin de savoir que ma souffrance de la veille s'était définitivement envolée. Je l'ai rassuré d'un sourire et il a enfin rejoint sa chambre en libérant un long soupir.

L'attitude d'Ethan ne m'a jamais autant mis mal à l'aise. Hier soir, il s'est montré doux, fort et protecteur. Ma douleur se reflétait dans ses sublimes pupilles marrons et jamais un homme ne m'avait apporté un si grand apaisement. Il a su m'apprivoiser, m'approcher et me faire oublier. Cependant, depuis que le jour s'est levé, il ne m'a pas adressé plus de trois phrases et il se tient le plus loin possible de moi. J'ai l'impression qu'il regrette tout ce qu'il s'est passé. Et cette simple supposition me tord les entrailles car je n'aurais jamais réussi à me relever sans lui.

Mon cerveau est en surchauffe depuis que j'ai ouvert les yeux, beaucoup trop d'interrogations se sont logées dans mon esprit et je ne sais ni quoi dire ni quoi faire. Je reste donc immobile sur mon banc, à regarder l'homme majestueux qui se tient à plusieurs dizaines de mètres de là faire les cents pas en passant nerveusement la main dans ses cheveux. Le tourment qui émane de lui est saisissant. Ses traits sont tendus à l'extrême, son visage reflète une profonde fatigue mêlée a une douloureuse inquiétude qui ne l'a jamais lâché de tout le voyage et son corps tout entier est crispé. Je ne sais absolument pas si je dois le laisser gérer ses turpitudes ou si je peux m'approcher de lui pour simplement poser ma main sur son bras.

En repensant au soulagement qu'il m'a apporté hier, l'évidence me frappe de plein fouet. Je dois essayer de lui faire autant de bien qu'il m'en a fait, je dois être là pour lui s'il m'accepte. Enhardie par cette nouvelle confiance, je me lève et m'apprête à briser la distance nous séparant lorsque mon téléphone sonne dans mon sac. En le prenant en main, je constate que ma meilleure amie souhaite me parler.

Je me rassois pour lui répondre et rapidement elle me demande si je serai présente le soir même pour assister à sa soirée entre amis. Je lui explique que je suis coincée à l'aéroport et le brouhaha qui m'entoure me permet de cacher le trouble qui résonne dans ma voix. Je ne veux pas que Cassiopée m'interroge sur ce qui me tracasse, je ne suis pas encore prête à lui en parler. Nous discutons encore plusieurs minutes pendant lesquelles je parviens à canaliser mon amie puis nous raccrochons.

Cette conversation m'a extirpée de cet aéroport l'espace de quelques minutes mais maintenant que la voix de ma meilleure amie ne résonne plus dans mes oreilles, l'imbroglio de pensées contradictoires qui m'habitait refait surface. Je distingue à plusieurs mètres de là Ethan qui s'est finalement assis sur un banc et qui range son téléphone dans sa poche. La conversation téléphonique qu'il vient d'avoir à l'instant semble l'avoir dérouté puisqu'il se penche en avant, pose ses coudes sur ses genoux et se prend la tête dans les mains.

C'en est trop pour moi. Mon cœur se serre douloureusement quand je le vois souffrir de la sorte et je ne peux plus rester immobile. Je me lève d'un bond et me dirige d'un pas déterminé vers l'homme qui obnubile mes pensées. Quand je m'approche de lui, Ethan relève doucement la tête et ses yeux résignés et rouges se posent sur moi. Mon cœur ne se serre plus douloureusement, il saigne maintenant pour lui. Je perçois tellement de souffrance à travers son regard las que je ne peux que continuer mon chemin et m'assoir près de lui. Il me regarde faire sans prononcer un mot puis repositionne sa tête dans ses paumes. Son parfum viril et suave contente tous mes sens tandis que le long souffle qu'il libère me rappelle à quel point c'était délicieux de le sentir parcourir ma nuque hier soir. Je refoule ces souvenirs exquis et me concentre sur l'homme en souffrance qui se tient à ma droite.

La respiration d'Ethan semble s'accélérer imperceptiblement lorsque je me baisse pour lui murmurer:

-Ethan ? Vous allez bien ?

Ses mains serrent plus fort son visage et au bout de quelques secondes, il finit par hocher doucement la tête tout en conservant sa position. Il ne prononce aucun mot. Il ne tourne pas la tête vers moi. Il ne me regarde pas. Je n'arrive pas à savoir s'il va me laisser l'approcher et lui apporter mon soutien. Mais pour la première fois de ma vie, je ne recule pas. Je n'écoute que mon cœur qui me hurle de l'aider et je ne tergiverse pas pendant des heures.

Délicatement, je pose ma main droite dans son dos et je sens son corps se raidir instantanément. Sa réaction fait immédiatement accélérer mon rythme cardiaque car j'ai peur qu'il me rejette. Mais il ne me repousse pas. Il reste cependant immobile, toujours recroquevillé sur lui-même. Mon approche ne semblant pas le perturber, je ressens un regain de confiance qui fait définitivement taire ma raison. Mon cœur tambourine si fort dans ma poitrine qu'il me fait mal lorsque j'entame un mouvement de va-et-vient avec ma main tremblotante, le bout de mes doigts se promenant malicieusement le long de son dos. Petit à petit, Ethan se détend et je vois ses épaules s'affaisser légèrement. Nous restons ainsi de longues minutes qui passent comme des secondes. Ethan n'esquisse aucun geste pour faire tomber la forteresse derrière laquelle il s'est muré mais il ne me chasse pas. Et cette simple pensée suffit à gonfler mon cœur de courage.

Comme il l'a lui-même fait la nuit dernière, je ne le quitte pas des yeux lorsque je laisse les pleins pouvoir à ma paume. Celle-ci, plus aventureuse que jamais, se dirige sans attendre vers sa nuque qu'elle parsème d'infinis frissons puis se perd dans sa crinière ébouriffée. Je vois les beaux yeux bruns de cet homme papillonner sous ma douce caresse avant de se fermer complètement et d'enchainer de paisibles inspirations. J'ai l'impression qu'une armée de papillons s'envole dans mon ventre quand je réalise qu'à mon tour, je parviens à le soulager. Au moment où mon corps se détend à son tour, je prends conscience que j'ai passé ces dernières minutes en apnée.

Ma discrète étreinte se prolonge et je reste le regard fixé sur l'homme à mes côtés qui semble peu à peu gagner la bataille silencieuse qu'il mène contre ses propres démons. J'aimerais tellement comprendre ce qui le ronge ainsi et pouvoir l'aider à ma manière. Même si je ne connais rien de sa vie, je veux qu'il sache qu'il peut compter sur moi s'il en ressent le besoin, comme moi j'ai pu compter sur lui hier soir alors même que je le repoussais.

-Je suis là si vous avez besoin de moi... je peux peut-être vous aider ?

A l'instant où je murmure ces mots à son oreille, Ethan soupire douloureusement puis tourne enfin la tête vers la gauche. Nos épaules se frôlent et lorsque son regard résigné rencontre le mien, mon cœur souffre avec lui.

-Il n'y a plus rien à faire, malheureusement.

Le ton de sa voix est calme, posé mais surtout abattu. Je ne reconnais pas le dragon qui m'a tant de fois heurté avec ses mots acérés. Il a laissé place à un homme accablé de peine et épuisé par tous ses tourments. Sans réfléchir, ma main quitte alors ses cheveux qu'elle caressait toujours paresseusement pour se poser sur sa joue. La sensation de sa fine barbe rêche contre la douceur de ma peau électrise instantanément mon corps tout entier. Ethan, quant à lui, esquisse un faible sourire quand il laisse sa tête reposer entièrement contre ma main. Mon pouce entame alors une lente valse le long de ses traits fatigués. Je savoure chaque seconde que nous passons collés l'un à l'autre et lorsque la voix d'une hôtesse résonne dans le hall de l'aéroport, je maudis la météo plus clémente de faire voler en éclat ce moment suspendu, nous permettant de quitter Londres.

Lorsque nous pénétrons dans l'avion, Ethan se décale pour me laisser passer et me fait signe de m'installer contre le hublot. Je ne peux retenir un sourire, moi qui déteste voyager côté couloir. Je le remercie à demi-mot et m'assois sur le siège qu'il m'a attribué. Je récupère mon Ipod dans mon sac pendant qu'il s'installe sur le siège à ma gauche. Je ne suis pas très à l'aise, je ne sais pas vraiment comment me comporter avec lui et il ne m'aide pas. Ethan reste silencieux, le regard rivé sur son téléphone. J'allume donc mon MP3 et lance ma playlist dans le seul but d'assourdir mes pensées tandis que mon compagnon de voyage range son smartphone et ferme les yeux.

Au moment où l'appareil se positionne sur la piste de décollage, l'appréhension et la nervosité que je ressens habituellement refont surface. Je me tortille maladroitement sur mon siège et je triture nerveusement mes doigts, priant intérieurement pour que cette désagréable sensation me quitte au plus vite. Même la musique qui résonne dans mes tympans n'arrive pas à calmer mon anxiété et quand l'airbus commence à prendre de la vitesse, je ne maitrise ni ma respiration saccadée, ni mes ongles qui se plantent vigoureusement dans ma chair.

Les yeux toujours clos, Ethan attrape d'un geste vif ma main gauche, la serre précieusement et positionne nos doigts entrelacés sur sa cuisse. Je tourne subitement la tête pour l'observer mais son visage si parfait ne laisse rien transparaitre. Comment a-t-il pu deviner le stress qui commençait à m'envahir ? Mes yeux se baladent sans retenue sur lui mais ne trouvent aucune réponse. Au lieu de me laisser submerger par toutes ces questions, je décide de simplement profiter de ce toucher salutaire. La chaleur de sa paume se répand dans tout mon corps et je rassemble toutes mes forces pour m'empêcher de le parcourir de mes doigts. Mon cœur reprend sa course effrénée et mon ventre se contracte subtilement tandis que je me délecte secrètement de toutes les sensations enivrantes que cet homme fait naitre dans mon corps grâce à un geste simple et si anodin.

Nous conservons cette position un long moment. Ethan s'endort très rapidement et dès que je sens la pression de sa main diminuer, je prends le relai. Mes doigts parcourent maintenant nonchalamment le dos de sa main et dessinent de paisibles caresses sur sa peau rugueuse. Son sommeil est agité, il sursaute de temps à autre et son visage fermé laisse transparaitre que son trouble envahit également ses nuits. Enfermée dans ma bulle où seuls ma musique et mon cœur chamboulés retentissent, ma raison a totalement déserté mon corps lorsque mon bras gauche passe derrière l'épaule d'Ethan. Je le ramène à moi et positionne son visage sur mon épaule. Il me semble que mon initiative le sort de son somme mais lorsque ma main se perd à nouveau dans ses cheveux pour lui offrir de douces caresses, son corps se tranquillise à mon contact et s'apaise enfin totalement.

J'observe son torse se soulever au rythme de ses respirations sereines et les traits de son visage se détendent enfin. Pendant que ma main gauche cajole doucement ses cheveux et sa nuque, ma paume droite ne peut rester immobile. En manque de sa peau, je passe mes doigts sous la manche de son bras droit et j'étreints chaque parcelle de son corps qui m'est accessible. Je prends peu à peu conscience que je ne peux plus me passer de sa peau, de son toucher. Cette constatation me fait autant peur qu'elle m'enivre.

Je ne sais pas combien de temps je passe à caresser, frôler puis taquiner la peau chaude d'Ethan. Tout ce que je sais, c'est que j'ai besoin de le toucher et qu'un profond bien-être s'est installé en moi quand j'ai réalisé que je pouvais l'apaiser à mon tour. Quand Ethan commence à se réveiller et prend conscience de la position dans laquelle nous nous trouvons, il ne se redresse pas. Cependant, sa main capture brusquement la mienne et mon cœur s'arrête une seconde. Je retiens ma respiration, je ne sais pas du tout à quoi m'attendre et je ne veux surtout pas que ce moment se termine. Au bout d'une interminable attente, il pose doucement ma main sur le haut de sa cuisse. Cette position à priori anodine, ne l'est en réalité pas du tout. Ma main est positionnée tout en haut de sa cuisse, à la limite de son entrejambe. Sa paume rugueuse appuie fermement sur le dos de la mienne pour lui ordonner de ne pas bouger. Mon cœur s'affole et ma respiration devient chaotique. La musique qui résonne dans mes oreilles ne suffit plus à assourdir le vacarme qu'Ethan a déclenché dans mon corps avec ce simple geste. Tremblant d'appréhension autant que d'impatience, je lui obéis et plante mes doigts dans la chair de sa cuisse. Je sens sa gorge grogner contre mon épaule et sa main gauche prend alors le pouvoir.

Elle commence tout d'abord par augmenter le volume de mes écouteurs et je ne distingue plus rien d'autre que la mélodie qui prend possession de mes oreilles et de mes pensées. Je n'entends même plus le moteur de l'avion, je ne ressens que ma respiration et les battements affolés de mon organe vital. Langoureusement, Ethan commence à promener angéliquement ses doigts sur mes jambes et ma peau s'embrase instantanément à travers mon jeans. Pantelante, j'attends désespérément de connaitre le sort qu'il me réserve mais l'homme qui se tient à ma gauche est le plus grand joueur que la terre n'ai jamais porté. Il se contente donc d'effleurer sensuellement mes cuisses sans aller plus loin. Mon corps est totalement tendu car je sais que notre rapprochement est tout sauf innocent. Le désir se fraye un chemin dans mes veines à la vitesse de l'éclair et m'engloutit en quelques secondes à peine. Il m'a capturée et m'a emprisonnée dans une bulle électrisante où seules ses caresses existent. Je peine toujours à respirer normalement et je ne peux empêcher ma main de s'enfoncer dans sa cuisse, la lenteur de ses effleurements me rendant totalement folle !

Je distingue les lèvres d'Ethan s'étirer en un sourire satisfait et je le maudis de savoir me mettre dans tous mes états en quelques secondes à peine. Mon corps est tellement réceptif à ses initiatives que je ne peux plus lutter. Petit à petit, sa main remonte imperceptiblement le long de ma cuisse intérieure pour longer innocemment la fermeture éclair de mon pantalon. Un tsunami de décharges électriques me cloue sur place quand ses doigts passent furtivement sur mon intimité pour rejoindre le bas de mon ventre. Le bout de ses doigts soulève habilement le pull fin que je porte et se posent sur ma peau brulante de désir pour lui.

Je ne sais pas si je veux qu'il s'arrête ou qu'il continue, la musique résonne toujours dans ma tête, les sensations qu'il m'offre sont toutes plus incohérentes les unes que les autres et je n'arrive pas à quitter du regard sa main qui vient tout juste de se cacher sous la bordure de mon jeans pour agripper fermement ma hanche. Quand ses doigts s'enfoncent dans ma peau, je remarque que nos respirations saccadées et pleines de désir se répondent. Les souvenirs de notre étreinte du début de semaine refont surface et décuplent mon excitation qui commence à s'affirmer plus que de raison.

Tout en gardant sa main solidement accrochée à ma hanche, Ethan se redresse, sa tête quitte mon épaule et son regard ardent se plante dans le mien. A cet instant, il me semble que mon cœur se décroche de ma poitrine pour se lancer dans une chute libre interminable. Mes yeux émeraude sont incapables de lâcher les siens et j'ai tout à coup la réponse à ma question. Je veux qu'il continue. Je veux qu'il aille plus loin. Je veux lui appartenir. Au moment où son corps reprend une position standard sur son siège, le mouvement de ses jambes rapproche dangereusement ma main de la bosse qui déforme déjà son pantalon. Malgré moi, je lâche un petit cri de surprise et mes yeux s'écarquillent de stupeur. Ethan remarque mon trouble et pour toute réponse, son regard noir de désir se fait plus intense lorsque ses doigts s'enfoncent délicieusement dans ma peau et qu'ils se décalent légèrement, jouant ainsi avec la bordure en dentelle de mon sous-vêtement.

Le désir que je ressens pour cet homme est si fort que je n'arrive plus à respirer correctement, ni à maitriser les tremblements incessants de mon corps et de mon cœur qui me transportent dans une autre dimension où seule sa main sur ma peau n'a d'importance. Il me fait oublier que nous sommes dans un espace réduit et entouré de monde, que cet homme si puissant est mon patron et que je vais bientôt me brûler les ailes à force de jouer avec le feu. Cependant, je n'arrive plus à contrôler mon corps qui ne réclame que celui d'Ethan et je me surprends moi-même à onduler doucement des hanches et à me pencher subtilement vers la gauche pour me rapprocher encore plus de lui. Je veux me fondre en lui, je veux qu'il s'infiltre dans chaque parcelle de mon corps et qu'il me fasse découvrir la jeune femme sauvage qui sommeille en moi.

Nos regards toujours scellés, Ethan répond à mon approche en brisant la faible distance qui nous sépare et nos nez se frôlent maintenant. Quand sa main chaude quitte ma hanche, je ressens instantanément un vent glacial parcourir mes veines et je dois rassembler toutes mes forces pour ne pas attraper désespérément ses doigts et les replacer là où ils me faisaient tant de bien. D'un geste doux, mon patron fait remonter ses doigts le long de mon ventre puis de mes seins pour atteindre langoureusement ma nuque. Il dessine sur son passage un sillon électrisant d'exquis frissons qui prend possession du peu de raison qu'il me restait encore. Il tire sur le fil de mes écouteurs et les fait tomber sur mes genoux sans jamais me lâcher du regard. Le bout de sa langue humecte lentement ses lèvres charnues et je crois mourir sur place face à cette vision des plus érotiques. Il approche ensuite sa bouche de mon oreille droite, promène subrepticement ses lèvres sur mon lobe avant de ronronner à mon oreille :

-Je crois que nous devrions nous lever maintenant...

Je fronce les sourcils d'incompréhension mais quand mon regard se détache du sien avec regret, ce que je découvre me déconcerte. Tous les passagers de notre vol sont debout, ils attrapent leurs bagages et une foule compacte se dirige très lentement vers la sortie. Je tourne vigoureusement la tête vers la droite afin de regarder par le hublot et je constate avec stupéfaction que nous avons atterri. Mais depuis combien de temps ? Et comment ai-je pu ne pas remarquer que l'avion entamait sa descente vers la terre ferme alors même que je ne supporte pas cette sensation ?

Une fois de plus, Ethan a su m'emprisonner dans sa bulle hermétique dans laquelle seuls nos deux corps en fusion existent. Il réussit à me faire oublier jusqu'à mes propres peurs. Cette simple pensée me terrifie instantanément mais lorsque mon regard retrouve le sien, je ne sais plus si je dois m'enfouir en courant ou me jeter dans ses bras.

Comme si rien ne venait de se passer entre nous, je l'observe se lever et rassembler tranquillement ses affaires puis se diriger vers la sortie de l'appareil. Je reste quelques secondes abasourdie par les dernières minutes qui viennent de s'écouler. J'étais si bien sous les caresses de cet homme ! Au-delà du désir qu'il fait incontestablement naitre en moi, il parvient à faire taire ma raison et à laisser mon cœur prendre les commandes de mon corps. Et cela est absolument inédit pour moi qui ai toujours tout calculé dans ma vie.

Je sors de mes pensées et emboite le pas à Ethan qui se retourne immédiatement lorsqu'il entend mon ventre vide gronder. Mon estomac me rappelle que je n'ai rien avalé depuis la veille à midi mais les évènements qui ont suivi m'ont coupé l'appétit. Je vois mon patron froncer les sourcils mais il ne me fait aucune remarque.

Nous sortons de l'avion et nous dirigeons vers la sortie de l'aéroport. Légèrement en retrait par rapport à mon compagnon de voyage, j'ai tout le loisir de l'admirer sans qu'il ne puisse me distinguer. Je peux clairement voir que son visage est beaucoup détendu et apaisé qu'à notre départ de Londres et mon cœur se gonfle instantanément de contentement. Ethan a réussi à oublier ses soucis l'espace de quelques heures à mes côtés et je ne saurai exprimer à quel point cette pensée me galvanise. Je ne suis pas une parmi tant d'autre. Je suis peut être différente à ses yeux, comme il l'est pour moi. Je l'espère en tout cas.

Plus nous nous approchons des portes extérieures de l'aéroport, plus Ethan marche vite. Il ne me jette aucun regard. Comme à son habitude, il ne s'attarde pas pour me dire au revoir et s'engouffre dans le premier taxi qui passe. Son attitude me déconcerte totalement. Comment peut-il passer du loup affamé et tendre à l'ours bourru et distant en si peu de temps ? Je crois que je ne comprendrai jamais ses sautes d'humeur et son incessant rejet. Cette idée me fait beaucoup plus mal qu'il ne le faudrait et je secoue vivement la tête afin de m'extraire de ces pensées.

Je m'empresse de rejoindre mon appartement et ressens un profond soulagement lorsque je passe le seuil. Ce voyage mouvementé m'a bien plus ébranlée que je veux bien le laisser paraitre et j'ai du mal à aligner des pensées cohérentes. Ma méprise par rapport à l'attitude d'Ethan, sa colère, notre complicité au restaurant, mon agression, son aide, sa chaleur, sa douceur, le désir intarissable qui nous submerge, les maux qui le rongent, son abattement, le réconfort que j'aimerais lui apporter... tous ces souvenirs me reviennent tel une tornade prête à m'engloutir et je ne parviens à faire taire mes neurones qu'au moment où je laisse l'eau couler sur mon corps, comme si cette douche pouvait effacer mes tourments.

Il est déjà tard et Gabriel m'a envoyé plusieurs messages pour me demander si je prévoyais de me rendre chez Cass. Je prends donc quelques instants pour décliner l'invitation en lui expliquant que je ne me sens pas très bien et il s'empresse de me proposer de passer me réconforter. Il insiste en m'envoyant trois ou quatre messages mais je lui tiens tête. J'ai juste envie de passer la soirée seule et de me vider la tête. J'ai beaucoup de mal à lui faire entendre raison et son insistance commence à m'agacer. J'arrête donc de lui répondre dans l'espoir qu'il comprendra enfin que j'ai besoin de me retrouver moi-même.

Je m'arme de mon legging confortable et de mon sweat extra large que je ne garde que pour trainer à la maison puis je relève mes cheveux dans un chignon complètement débraillé et je m'affale dans mon canapé. Je lâche un immense soupir. Malgré le fait que ma douche m'ait permise de me détendre quelques minutes, je peine à lâcher totalement prise et à me changer les idées. Je mets alors un peu de musique mais la mélodie qui résonne entre les murs de mon appartement ne fait que me rappeler à quel point j'ai aimé sentir les mains rugueuses de mon boss parcourir mon corps. Ne parvenant pas à chasser ces pensées qui m'engloutissent dans un marasme de sentiments contradictoires, j'appuie nerveusement sur le bouton off de mon enceinte. Pour couronner le tout, mon téléphone vibre régulièrement pour m'annoncer que Gabriel prend – lourdement – de mes nouvelles.

Je tourne comme un lion en cage dans mon grand appartement si silencieux alors que je ne demande qu'à me prélasser mais mon cerveau a décidé de jouer avec mes nerfs et il n'arrête pas de repasser en boucle des images d'Ethan taquinant délicieusement mon corps. Je suis parfaitement consciente que cet homme ne pourra jamais rien m'apporter d'autre qu'un immense plaisir et un douloureux cœur brisé, qu'une relation avec lui est tout à fait inenvisageable car il a tout de l'homme volage et que je devrais lui interdire de m'approcher. Oui mais... je n'y arrive tout simplement pas. J'ai l'impression de me trouver devant une falaise et de ne pas être capable de m'arrêter d'avancer dangereusement près du précipice.

Je me passe nerveusement les mains sur le visage et grogne de frustration. J'ai décidé de passer la soirée seule afin de me détendre et de me vider la tête et tout ce que je parviens à faire c'est de ruminer mes doutes et mes inquiétudes. Brusquement, je me rassois et attrape rapidement un livre. Mon téléphone continue de vibrer et je l'ignore royalement. J'essaie de toutes mes forces de me concentrer sur ma lecture mais quand je réalise que je relis la même ligne depuis cinq minutes, je jette le bouquin à côté de moi. Cette soirée est vraiment maudite !

Soudain, j'entends des coups frappés contre ma porte d'entrée puis la sonnette retentir longuement. Je sursaute immédiatement, je n'attends personne et par-dessus tout, je n'ai envie de voir personne. Je jette un furtif coup d'œil à ma tenue plus que décontractée et je n'ai absolument pas envie que quiconque ne me dérange. L'idée que Gabriel soit derrière cette porte parce que je ne lui réponds pas s'installe dans mon esprit et me convainc de ne pas aller ouvrir. Je reste donc sagement assise sur mon canapé tout en retenant ma respiration afin de faire le moins de bruit possible. Mon téléphone vibre à nouveau et lorsque je le prends en main pour rejeter l'appel, la gourde que je suis le fait maladroitement tomber sur le carrelage, provoquant un vacarme tout sauf discret.

Je me giflerai si je le pouvais ! Les coups portés contre ma porte associés à la sonnerie stridente de ma sonnerie reprennent de plus belle et ce son commence à mettre mes nerfs déjà bien malmenés à rude épreuve. Au bout de très longues secondes, je grogne en me levant et me dirige d'un pas courroucé vers l'entrée afin de faire cesser ce tapage.

Je vous jure que si Gabriel se tient debout derrière cette porte, il va m'entendre !

J'ouvre brusquement ma porte et tout se passe très vite. Je vois une immense silhouette musclée foncer sur moi, des lèvres qui m'obsèdent jour et nuit fondre sur les miennes, de grandes mains viriles s'accrocher désespérément à ma nuque, des doigts rugueux s'emmêler dans mes cheveux et un tourbillon de sensations explosives m'engloutir. Je me noie sous les battements impétueux de mon cœur qui se mêlent au souffle effréné de mon assaillant puis je flotte, shootée par tous les frissons qui frétillent sous ma peau. Je m'agrippe à cet homme interdit comme à une bouée de sauvetage et j'en veux plus.

Mes tergiversations sont reléguées aux oubliettes, mes questions existentielles n'ont plus lieu d'être. Pour la première fois de toute ma vie, je vais agir en n'écoutant que mon cœur, je vais foncer dans le mur en me délectant du plaisir que je ressens et j'attendrai demain pour culpabiliser. Ce soir, je veux me fondre dans mon homme. Je veux qu'il me possède entièrement.

Mes jambes tremblent d'excitation, mes mains se perdent frénétiquement dans ses cheveux ébouriffés par notre étreinte, mon ventre se contracte délicieusement à chaque assaut de sa langue qui danse langoureusement autour de la mienne et j'en veux toujours plus. Je comprends à cet instant que je ne pourrais plus vivre sans cette sensation terrifiante que lui seul peut m'offrir. Il réveille mon corps et fait taire ma raison. Il me fait découvrir une partie de moi insolente, déraisonnée et sauvage que j'ignorais. Et c'est foutrement bon !

Ses mains quittent ma nuque à laquelle elles étaient accrochées si fort qu'elles ont gravé leurs empreintes de leur marque indélébile. Ses pas nous guident contre le mur de mon couloir, nos torses ne s'étant jamais décollés depuis le début de notre étreinte. Nos cœurs battent fiévreusement et créent une symphonie anarchique qui devient en quelques secondes ma mélodie du bonheur. Ses paumes se posent maintenant de part et d'autre de mon visage, contre le mur blanc auquel je suis adossé. Ma peau est immédiatement en manque de son toucher, de ses sensations, de lui. Personne d'autre que lui.

Ses lèvres qui n'avaient jusque-là pas quitté les miennes commencent à dessiner un sillon humide et chaud d'intenses baisers qui n'ont rien de doux mais qui vibrent telle une caresse sur ma peau. Sa bouche fiévreuse se promène le long de ma mâchoire, ses dents mordillent subtilement mon lobe d'oreille et je manque de défaillir à cette simple sensation. Cette sensation que tout explose en moi. Que je comatais depuis toujours et que je découvre à cet instant un intense plaisir couler dans mes veines. Je ne vis plus que pour cette boule de feu qui gronde dans mon ventre, pour ses gémissements incontrôlés qui sortent confusément de ma bouche en faisant écho aux râles rauques d'Ethan. Ses mains retrouvent brutalement mes hanches et s'y accrochent de toutes leurs forces, comme si je pouvais encore lui échapper. Je rejette la tête en arrière tout en fermant les yeux afin de savourer le plus intensément possible les baisers acharnés qu'il m'offre.

Soudain, tout s'accélère. Ethan remonte sa main droite le long de mon corps, distillant ainsi d'infinies décharges électriques qui se répercutent une par une entre mes cuisses et tire brusquement sur l'élastique qui retenait mes cheveux. Mes boucles brunes tombent en cascade sur mes épaules mais il s'empresse de les attraper et de tirer ma tête à l'arrière afin de recouvrir entièrement ma nuque de ses baisers chauds, humides et violents.

Je le laisse totalement prendre le pouvoir et mes mains se perdent désespérément dans ses cheveux puis dans sa barbe que je chéris tant. Alors qu'il suçote sensuellement la peau de mon cou et la parsème de délicieuses marques rouges, je ne peux m'empêcher de gémir. Son prénom passe la barrière de mes lèvres dans un son si primaire, si authentique que je crois que j'aime autant le prononcer que lui l'entendre.

Tel un mâle en rut, Ethan grogne divinement fort contre ma gorge et cette mélodie résonne instantanément dans mon bas-ventre qui se contracte délicieusement de plus en plus fort. Je serre mes cuisses plus fortement afin d'apaiser la tension qui s'est accumulée à cet endroit précis mais ce geste ne fait que nourrir mon excitation. Alors que je me délecte de ce plaisir puissant et enivrant, une seule pensée obnubile à présent mon esprit: je veux le rendre fou comme il me rend folle. Je veux le sentir se désintégrer sous mes baisers, sous mes caresses. Et tout de suite.

Mon corps gorgé d'excitation trouve la force nécessaire pour repousser délicatement Ethan et lorsqu'il relève la tête, ses yeux noirs de désir et ses pupilles dilatées m'interrogent silencieusement. Je plante alors mes iris déterminés à le voir atteindre le septième ciel dans les siens puis je déplace mes lèvres lentement, très lentement le long de sa barbe pour atteindre son oreille.

Tout en le léchant, je lui murmure:

-Laisse-moi m'occuper de toi...

Je vois les flammes de l'enfer danser dans ses beaux yeux et je n'attends plus. J'ondule langoureusement mes hanches contre son entrejambe tout en plaquant une de mes mains sur ses fesses afin de sentir pleinement son érection se frotter sur ma cuisse. Rien que cette sensation pourrait me faire jouir violemment mais en cet instant, seul le plaisir de mon homme m'importe. Quand Ethan sent mon sexe recouvert par mon vieux legging frotter contre son membre tendu, il raffermit sa prise dans mes cheveux et gémit dans un souffle presqu'animal.

Cette symphonie s'immisce dans chaque parcelle de mon corps pour le faire trembler d'ivresse. J'en veux encore et toujours plus. Sans réfléchir, je descends ma main droite le long de son ventre et soulève sa chemise afin de passer ma paume sur son ventre brûlant. Sous mes doigts, je sens une fine ligne de poils doux se dessiner et j'ai subitement envie de le goûter.

Je m'agenouille alors brusquement face à lui et j'entends Ethan retenir sa respiration. Quand je remonte légèrement son vêtement sur son torse spectaculairement sculpté, mon cœur menace d'exploser lorsqu'il gémit mon nom telle une incantation. Je verrouille alors brièvement mes yeux hypnotisés par la beauté de cet homme aux siens tout en humectant mes lèvres fines de ma langue gourmande. J'approche maintenant mes lèvres mouillées de sa peau chaude et je commence à déposer d'avides baisers sur son ventre tendu.

Sa peau a le goût de l'interdit, de la luxure et du plaisir. Je laisse ma langue se promener sur ses abdominaux délicieusement dessinés et je me laisse totalement aller quand je gémis contre son bas ventre. Ethan grogne si fort de plaisir que je dois retenir mon orgasme. Mais j'en veux toujours plus et mes mains audacieuses se posent maintenant sur la braguette de son pantalon qu'elles défont sans complexe. Mon homme plonge ses larges mains dans ma chevelure emmêlée et ne me quitte pas des yeux quand je laisse mes doigts s'aventurer dans son caleçon pour attraper son sexe tendu. Mon cœur n'a jamais battu aussi vite, ma respiration est complètement saccadée et j'ai du mal à garder mes paupières ouvertes tellement le désir que je ressens pour cet homme me submerge. Mais je lutte le plus fort possible contre mon corps fébrile car je ne veux pas succomber maintenant. Je veux le rendre fou à mon tour.

Ma main entame un lent mouvement de va-et-vient tandis que ma langue continue de taquiner le ventre d'Ethan. Ses grognements rauques et puissants déclenchent une incontrôlable vague de chaleur qui monte dans le creux de mes reins pour m'engloutir petit à petit. Ses mains fermes continuent de s'accrocher désespérément à ma crinière bouclée et je ressens instantanément le besoin de sentir sa langue s'enrouler à la mienne. Subitement, je décolle ma bouche de sa peau ardente et je me relève. Ma main logée dans son caleçon continue de lui faire perdre la tête et mon autre main se glisse rapidement le long de sa nuque pour titiller tous ses sens. Dans un geste impérieux qui traduit toute l'urgence qui nous habite, Ethan plaque sa grande main sur ma joue et écrase ses lèvres sèches en manque de baiser contre les miennes.

Son baiser est violent, avide et puissant. Tour à tour il suçote ma langue puis mordille ma lèvre inférieure avant d'approfondir encore plus son étreinte. Ma main droite caresse son sexe de plus en plus vite tandis que j'avale tous les gémissements d'Ethan, un à un. Ils nourrissent mon désir bestial et je fonds contre lui, toujours plus fort. Mon homme me ramène à lui et m'enlace de ses bras puissants et exaltés. Je ne peux plus lui échapper.

Toujours plus audacieuse, je passe lentement mon pouce sur le bout humide de son sexe et je l'entends immédiatement gémir dans ma bouche. Ethan décolle alors nos lèvres passionnées et laisse courir sa langue le long de ma mâchoire pour atteindre mon cou. Dans un murmure, j'entends ces mots prononcés avec détermination :

-Maintenant, c'est moi qui commande.

A peine ai-je le temps de comprendre la portée de cette simple phrase qu'Ethan tire brusquement sur ma main occupée à lui faire perdre la tête afin de la positionner contre le mur, au-dessus de ma tête accompagnée de sa comparse. Il me surplombe de son immense carrure et j'ai réellement l'impression qu'il va me dévorer. Et le pire, c'est que je n'attends que ça. Tandis que mes pupilles noires de désir se plantent dans les siennes, je sens sa main descendre mon legging d'un geste brusque et je me débarrasse de ce vêtement superflu avec mes pieds. Son genou écarte alors fermement mes cuisses avant de venir loger son entrejambe contre le mien. Immédiatement, je me cambre afin d'approfondir cette sensation grisante que bientôt, mon homme me possèdera. Ethan ondule imperceptiblement des hanches afin de faire glisser son érection contre ma culotte trempée et je ferme les yeux sous cet assaut si divin.

-Ouvre les yeux et regarde-moi te donner du plaisir, Candice.

Sa voix éraillée par le désir fait instantanément trembler mon corps tout entier. J'ouvre rapidement les yeux tandis que mon assaillant fait passer mon sweat par-dessus ma tête avant de le jeter par terre. Il prend alors quelques secondes pour détailler mon corps avec gourmandise et je sens une boule de chaleur se former entre mes cuisses. D'une de ses mains, il agrippe toujours fermement mes poignets au-dessus de ma tête et cette position ne fait qu'accentuer l'excitation qu'il provoque en moi. Avant que je ne puisse réagir, Ethan glisse hâtivement sa paume dans ma culotte et son index parcourt mon intimité complètement mouillée dans une lenteur insoutenable. Lorsque son pouce commence à m'assener d'exquises caresses sur mon point le plus sensible, je sens un orgasme dévastateur approcher et mes gémissements se font plus forts et plus rapides. Mes paupières papillonnent, son odeur si suave et virile m'ensorcelle et sa respiration haletante fait écho à la mienne. Au moment où il me pénètre férocement d'un doigt, sa voix grave m'électrise sur place :

-Tu ne jouiras que lorsque je t'en donnerai l'autorisation, Candice.

Mes yeux s'écarquillent de surprise mais son attitude ne fait pas diminuer mon excitation, bien au contraire. Je n'ai jamais connu aucun homme qui me domine de la sorte et je découvre ce soir que j'adore cela. Je ne contrôle plus mon corps, mes désirs sont soumis à mon tortionnaire et je ne peux que l'observer faire ce qu'il veut de moi. En un mot, je lâche complètement prise et je découvre l'excitation de l'inconnu. Mon regard ne peut plus lâcher sa main habile qui me transporte petit à petit jusqu'au septième ciel. Le mouvement de ses doigts accélère et je laisse mes hanches danser au même rythme pour accentuer le plaisir qui déploie ses ailes dans chacune de mes cellules. Alors que je respire de plus en plus fort, de plus en plus vite, que ma bouche gémit son nom de manière totalement incontrôlée et que mon cœur manque de s'arrêter, Ethan retire subitement sa main de ma culotte et j'observe ses doigts mouillés remonter lentement le long de mon ventre.

Mon homme m'enflamme de son regard ardent quand il passe sa main dans mon cou et que ses doigts escaladent rapidement mon menton pour se poser sur la commissure de mes lèvres. Sans réfléchir, je les écarte et sors le bout de ma langue pour lécher langoureusement son index.

-Putain Candice, j'ai envie de te prendre contre ce mur et je ne veux pas attendre.

Je lâche un long gémissement de plaisir à l'entente de cette promesse. Je relève ma jambe droite afin de l'enrouler à la sienne et d'intensifier encore plus la sensation de son sexe durci contre le mien et je regrette instantanément que tant de tissu me prive de sa peau. Mais je ne peux toujours pas le déshabiller, sa main retenant si fermement les miennes. Je suis donc contrainte de le laisser me posséder à son rythme tout en essayant de retenir l'orgasme torrentiel qui approche. Dans une lenteur insoutenable, la main d'Ethan redescend sensuellement le long de mon cou pour atteindre la dentelle de mon soutien-gorge.

-Mais avant, j'ai très envie de dévorer ces deux merveilles...

Avec gourmandise, mon homme se lèche les lèvres quand ses iris brûlants se posent sur ma poitrine. Dans un geste ferme, Ethan empoigne mon sein droit et le libère de son balconnet. Il débute alors sa douce torture. Ses lèvres taquinent la pointe durcie, la léchant et la mordillant tour à tour avant de sucer la peau tout autour tout en faisant rouler mon téton si sensible entre ses doigts.

Ces caresses sont tellement divines que je ne peux plus contenir mon plaisir, il commence à s'infiltrer dans mes veines et à se répandre dans mon corps tout entier. Je ferme lentement mes yeux tout en rejetant ma tête en arrière et en me cambrant. Ma respiration et les battements anarchiques de mon cœur créent un tel vacarme qu'ils résonnent entre nous. Mon excitation est à son apogée et je suis à deux doigts de jouir.

-Ne jouis pas, m'ordonne mon homme sur un ton ferme.

Cependant, alors qu'il m'interdit de me laisser exploser, il affirme ses caresses de plus en plus fort. A travers le brouillard qui embrume totalement mon esprit, je distingue ses lèvres sur mon sein gauche, sa main qui malaxe l'autre, sa langue qui me tourmente et ses dents qui me mordillent. Je crois que je gémis son nom mais je n'en suis pas sûre. Petit à petit, je ne discerne plus clairement ses assauts, je sais juste qu'il est partout. Partout sur moi. Partout en moi. Et je ne le veux nulle part ailleurs.

-Candice, retiens-toi.

Ces mots bourdonnent dans mon cerveau anesthésié par le plaisir incommensurable que mon Apollon m'offre. Je ne contrôle plus rien. Mon corps commence à vibrer et lorsque son sexe tendu appuie de plus en plus fortement contre mon clitoris, je ne réponds plus de rien. Au moment où ses hanches intensifient son mouvement, mes jambes tremblantes ne me portent plus et il me semble qu'il raffermit sa prise contre moi. Et puis tout à coup, la délivrance.

-Jouis pour moi, Candice.

Ses lèvres humides ont ronronné cette prière à mon oreille alors même qu'elles recouvrent mon visage de baisers. Mon corps explose enfin quand mon orgasme prend possession de ma chair. Je sens mon sexe pulser merveilleusement fort entre mes jambes chancelantes et une vague torrentueuse de plaisir quitte mon entrejambe pour s'écraser au plus profond de mon être. Mes membres tremblent, mon cœur gonflé de désir entame un sprint sans fin et je peine à respirer. Je rejette la tête en arrière tout en fermant les yeux pour savourer cette sensation que lui seul peut m'offrir. Mon dos se cambre et je me laisse totalement aller. A cet instant précis, je n'ai jamais été aussi vulnérable mais également aussi libre de toute ma vie. Je suis à demi-consciente qu'Ethan a les yeux rivés sur moi et qu'il ne perd pas une miette du spectacle que je lui offre mais je m'en fiche. J'oublie tout ce qui m'entoure pour ne penser qu'à moi. C'est sûrement la raison pour laquelle je n'ai jamais autant pris de plaisir avec un autre homme. Mes lèvres entrouvertes continuent de lâcher des petits sons totalement désarticulés pendant que ses mains libèrent enfin les miennes et agrippent le dessous de mes cuisses afin que j'enroule mes jambes autour de son bassin.

Je m'exécute immédiatement et mes doigts viennent s'accrocher à son cou comme à une bouée de sauvetage. Mes jambes écartées me permettent de ressentir sans ambiguïté son désir gonflé contre mon intimité et cette sensation ne fait que décupler mon orgasme si puissant. Ma bouche se pose instinctivement sur la fine peau de sa nuque et j'hume son parfum si enivrant dans le seul but de prolonger mon ivresse. Mon plaisir s'amplifie quand la langue d'Ethan se met à caresser lascivement ma lèvre inférieure puis tout à coup, elle pénètre ma bouche si langoureusement que mes tremblements reprennent de plus belle. Je flotte sur un nuage doux et moelleux qui virevolte dans les airs puis je fais le grand huit avant de retrouver cette sensation si enivrante que mon corps ne répond plus qu'au sien.

Accrochée au corps d'Ethan, je remarque à peine qu'il se déplace pour atteindre mon canapé. Il maintient fermement mes cuisses lorsqu'il s'assied sur mon sofa, me positionnant ainsi sur lui, à califourchon. Nos corps ne parviennent plus à se décoller, tout comme nos langues qui dansent continuellement l'une avec l'autre, comme si elle ne savait plus vivre séparément. Alors que mes caresses post-orgasmiques se font plus douces, les mains d'Ethan se montrent plus avides que jamais lorsqu'elles recouvrent frénétiquement chaque minuscule parcelle de mon corps presqu'entièrement dénudé.

-Tu n'imagines pas à quel point j'aime te voir jouir pour moi...

Il prononce ces paroles entre deux baisers dans un souffle totalement erratique qui ne fait que raviver le brasier qui m'a englouti il y a quelques minutes à peine.

-Je veux que tu me donnes tout de toi, Candice... laisse toi aller...

Je ne saurais expliquer pourquoi ni comment mais ces mots me heurtent de plein fouet et résonnent en moi comme une vérité inébranlable. Je lui donnerai tout ce soir, je ne tricherai pas. Pour la première fois de sa vie, Candice va vivre intensément.

Et ça commence tout de suite. Je positionne mes paumes sur sa barbe et je libère un long gémissement de plaisir quand ses dents mordillent ma langue avant de la suçoter sensuellement. Mon bassin entame de lentes mais profondes ondulations qui permettent à nos deux sexes de se taquiner diaboliquement. Mon intimité si sensible après cet orgasme ravageur me rend totalement fébrile en moins de deux minutes et je me concentre sur l'homme majestueux qui se tient sous mon corps.

Son regard ne réclame que mon toucher, sa bouche nourrit la mienne de ses baisers addictifs, ses mains maintiennent mon corps comme si je lui étais vital en cet instant et son coeur tambourine sous sa chemise. Je me rappelle alors sa confession de la veille lorsqu'il m'a avoué détester porter ce type de vêtement. Je n'ai alors plus qu'une idée en tête, le libérer de son carcan afin que le vrai Ethan déploie ses ailes.

Sans jamais lâcher sa bouche de mes lèvres fiévreuses, mes mains descendent le long de son cou pour ensuite atteindre son torse et s'attèlent à défaire les premier boutons de sa chemise. Lorsqu'il prend conscience de mon geste, mon homme grogne profondément dans ma gorge avant de susurrer mon prénom sans jamais pouvoir s'arrêter. Ce son vibre si fort en moi qu'il me marque à jamais. Je ne pourrais jamais oublier cet instant où nos deux corps et nos deux cœurs en fusion se libèrent enfin de tout ce qui les emprisonne depuis tant d'années. En se déshabillant l'un l'autre, nous nous mettons littéralement à nu et nous montrons sans artifice. Et cela, personne ne pourra me l'enlever.

Sa peau brûlante de désir me manque et mes lèvres gonflées quittent les siennes pour déposer une ligne indélébile de baisers ardents le long de sa mâchoire puis de sa nuque. Je sens ses mains rêches fermement accrochées à mes cuisses remonter brutalement pour atteindre mes fesses dans une caresse exquise. Elles empoignent mon postérieur pour accentuer la connexion de nos deux sexes et je sens le bout de ses doigts passer innocemment sous la dentelle de mon sous-vêtement. D'intenses frissons parcourent alors l'intégralité de mon corps, telle une décharge électrique si enivrante qu'on voudrait qu'elle ne s'arrête jamais.

Mes doigts ont déjà déboutonné la moitié des boutons de sa chemise et ma bouche atteint la base de son cou qu'elle baise sans retenue. Soudain, mes lèvres gourmandes rencontrent un métal froid et j'ouvre immédiatement les yeux pour découvrir une chaîne métallique qui orne le cou de mon Apollon. Au moment où je tente de passer le bout des doigts dessus, la main droite d'Ethan quitte furieusement mon postérieur pour les capturer. Je fronce les sourcils d'incompréhension et me redresse.

C'est à ce moment que je l'aperçois.

Mon sang se glace instantanément, mon corps se fige telle une statue de pierre et mon cœur se fissure.

Je relève lentement les yeux pour les plonger dans son regard et trouver une explication plausible qui ne ferait pas voler en éclat ma bulle de bonheur mais ses pupilles affolées et la lueur douloureuse qui danse dans ses iris s'écrasent sur mon visage telle la plus cuisante des gifles.

Dans un geste brusque et déterminé, je secoue mon bras afin de libérer ma main et Ethan s'avoue vaincu. Je sens son corps se crisper, son visage se fermer et il ne peut plus que m'observer prendre conscience de la réalité. Mes doigts n'osent pas toucher ce bout de métal maudit qui me nargue fièrement autour de son cou mais je ne peux plus le lâcher du regard. Cette toute petite chose vient de briser la Candice qui avait pour la première fois décidé de se libérer de son carcan.

Par la force des choses, je renfile mon masque, je refoule mes envies au plus profond de mon être et je redeviens la fille transparente que j'ai toujours été. J'éloigne mon corps pratiquement nu de son torse tandis que la pression de ses mains sur ma chair se fait quasi inexistante. La vérité se fraye un chemin dans mon esprit mais je peine à la croire. Alors je n'ai plus d'autre choix que de bloquer ma respiration et de poser mes doigts sur cet anneau afin d'y lire les inscriptions qui figurent à l'intérieur.

Quand il comprend mon geste, Ethan ferme les yeux et murmure d'une voix emplie de douleur:

-Candice.... s'il te plaît...

Mais je ne l'entends plus. Mon coeur s'est arrêté quand les mots "R & E 21.06.06" ont percuté violemment mon cerveau. Je lâche d'un geste sec son alliance que je tenais toujours entre mes doigts et je me redresse vivement pour lui échapper, mon coeur gisant en miette à mes pieds.

______________
A bamfreese , à tes jolis mots et à ton grand coeur...

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