Chapitre 38
L'arme à la main, elle trace. Ses traits saccadés lui contractent tous ses muscles. En état de trans, elle continue. Trait sur trait, elle aperçoit une forme, qui lui rappelle une faux. Ni une, ni deux, elle appuie de plus en plus fort son arme contre son propre tableau. Elle sort par la suite ces couteaux, avec lesquelles elle laissera de fines écumes rouges.
Sasha a une passion. Une réelle, comme celle d'autrefois. Dans la rue, sa toile tendue devant elle lui souffle de poursuivre son massacre. Le sang pulsant dans ses veines, comme saisie de spasme, elle est vouée corps et âme à son art, livrant un spectacle époustouflant aux passants. La faux dessinée au fusain sortirait presque de la toile pour en retirer le sang de sa créatrice.
Beaucoup de gens emploie le mot passion sans en connaître son origine. Une passion, c'est quelque chose qui dévore l'âme et le corps. L'opposé de raison. Le synonyme d'aliénation. De folie. La passion entraîne souvent la folie.
C'est donc telle une créature folle que Sasha posa son dernier coup de couteau, comme si elle pouvait percer la toile de ses efforts. Elle fut applaudie, elle ne saura jamais pourquoi. Parce que la passion fait perdre la raison, elle est aveuglée et ne se rend pas compte de son chef d'ouvre. Ne voyant sur sa toile qu'une ébauche, d'autres y verrait de quoi verser une fortune.
La faucheuse joue avec l'amour. Un amour passionnel. Un amour d'une femme, qui aime la faucheuse. Les deux dansent en harmonie, et leur tutus se mélangent en un parfait ensemble. La faucheuse, de sa longues tenue noire, une capuche sur la tête, et le visage squelettique, envoute la danseuse, une robe rouge éclatante avec une rose époustouflante à droite de son épaule. Le tout dans un style impressionniste et un peu abstrait.
Chacun l'interprète à sa manière. Danse-t-elle avec la mort à cause d'une maladie ? Un amour toxique ? Volontairement ? Involontairement ? Le rouge fait-il référence au sang ?
La créatrice, elle, veut juste faire passer le message que la mort rode partout. Dans l'aliénation comme dans la raison. Chacun de nous aura une fin. Plus ou moins courte. Plus ou moins douloureuse. Mais par ce tableau, elle veut rendre hommage à tous ces gens qui risquent leur vie.
En rangeant son matériel de peinture, tandis que le public de disperse après avoir jeté quelques pièce dans sa malette à dessin, Elle pense à l'enfant. Cette histoire dont elle a eu vent il y a quelques jours. La gravité de la situation a demandé toute sa concentration pour ne pas sombrer dans une folie démentielle. Un enfant, avec un alter d'explosion, aurait fait une crise de panique en apprenant que les médecins allaient peut-être débrancher son petit ami. Seulement, il était déjà blessé et il ne parvenait pas à contrôler son alter. Futur héros, avec aucune envie de blesser qui que ce soit, situé en pleine ville, il s'est fait envolé avec son alter.
Puis le gamin a littéralement explosé. Des heures et des heures en salles de réanimation. De grosses séquelles. Entre la vie et la mort.
Cette histoire a fait beaucoup polémique. Nan, plus que ça. Elle a soulevée une réelle révolte. Les scientifiques et autres partisans voulant supprimer les alters se sont soulevés un peu partout dans le pays, et parfois même à l'étranger. Des mesures radicales sont voulus. Une réelle régression de l'humanité. Revenir à un stade moins évolué, avec aucun pouvoir. Modifier les gènes des enfants à venir.
Heureusement, seulement une petite minorité des révolutionnaire demande des actions si radicalistes. Mais de plus en plus de personnes manifestent et veulent une amélioration des aménagements pour les alters.
Sasha n'est pas sûr que le gamin aurait souhaité ce conflit qui divise le pays. Mais, se qualifiant elle-même de folle, elle n'est plus sûr de la véracité de ses pensées. Et puis, que changerait l'avis d'une aliénée comme elle ?
*
Une horrible douleur. Partout. Une douleur qui ne permettait pas de penser à chose. Qui ne permettait pas de penser aux bip qui s'accéléraient ni des médecins qui s'affolaient, vacillant entre la surprise, la peur et la joie.
La douleur lui fait serrer les dents. Putain. Ça fait mal.
Son torse se soulève à un rythme effréné. Ses yeux se remplissent de larmes. Chaque particules de son corps se contractent, se réfractent, pour mieux donner l'impression d'exploser. Chaque nervure, chaque cellule, chaque inspiration de plus l'enfermait un peu plus dans une bulle de douleur. À ce moment, il sait. Il sait qu'il ne survivra pas. Il n'en a plus l'espoir. Un mince filet de protestation s'échappa en gémissement. Il sentit une multitude d'aiguille le transpercer. Il ne sait pas si ces aiguilles sont un produit de la douleur ou le seul moyen qu'ont trouvé les médecins pour calmer son mal.
Le hurlement de douleur que l'enfant laissa échapper glaça le sang des soignants. Il venait du plus profond de son être et résonnait encore dans sa cage thoracique. Il refusait de mourir. Pas là. Pas dans cette salle sali par ce même blanc qu'il voit partout. Pas maintenant. Parce qu'il est attendu.
Alors il se fait violence. Il prend une grande inspiration. Les moniteurs s'affolent de plus belles, le brouhaha des médecins s'intensifie, ils entend des pas supprémentaires, mais lui persiste. Il prend une deuxième inspiration. Une troisième.
Il attend d'en compter dix avant d'ouvrir un oeil. La lumière l'agresse, mais il refuse de fermer son oeil plus longtemps que 3 secondes. Sinon, il sait qu'il ne reviendra pas.
Alors qu'il compte sa quinzième respiration, une douleur insurmontable le submerge. Là. Juste sous la côte. Elle explose en des millions de fourmillement qui grignotent peu à peu sa cage thoracique. Il suffoque. Il sent vaguement qu'on lui pose un masque sur le visage, qu'on lui presse la main, qu'on lui parle. Son oreille semble avoir filtrer le son du sens des mots, parce qu'il a beau essayé d'assembler les syllabes que prononce les médecins, il n'en comprend pas le sens. Cela forme juste un tout bruyant et très horripilant.
La douleur se déplace de sa cage thoracique à son cerveau par vagues, lui provoquant des spasmes violents. La douleur le fait pleurer, et finit par se loger derrière ses yeux. Ne parvenant plus à supporter la violence de son mal, il se voit contraint de baisser les paupières.
Il n'aurait pas dû. Il le sait.
Pourtant, Izuku se laisse tout de même emporter dans les ténèbres.
En sortira-t-il ?
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Coucou tout le monde !
Déjà, désolé pour tout ce retard. Certains d'entre vous ont dû voir mon annonce, mais je me justifie auprès des autres lecteurs pour cette absence prolongée : j'ai été renversée par une voiture. Je rentrais chez moi, à 17h45, après les cours au lycée, et je me suis faite renversée en face de chez moi. J'ai aujourd'hui oublié l'accident : mon cerveau a dû décidé que c'était trop traumatisant pour moi, alors je me souviens avoir commencé à traversé, et après, j'étais par terre.
Aujourd'hui, je vais mieux : il me reste seulement une douleur à l'épaule qand je la met dans une certaine position (et accessoirement, quand je mets un truc lourd dessus aussi). Je,vais faire une IRM pour vérifier que tout aille bien :)
Et, en plus de ça, je suis malade. TwT Encore.
J'espère que vous, de votre côté, ça va mieux !
Hâte d'avoir vos retours, et merci pour tout le soutien que vous m'avez apporté pendant ma période de convalescence ! Vous êtes vraiment des amours <3
Voili voilou,
A plus les bijoux !
Jadou
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