Chapitre 37
La lumière s'échoue en quadrillage sur sa joue. Son nez aquilin se fronce. A peine sorti des bras de Morphée qu'il plonge dans l'odeur de l'anti-bactérien. La senteur lui brûle le nez tandis que le sommeil lui colle les yeux. Il bat plusieurs fois des paupières, avant de s'étirer sous la plainte de son siège.
Il jette un regard à sa montre. 23h ? Il avait dormi tant de temps que ça ? Les crampes de son dos et le tiraillement de son estomac lui enlève tout doute. La faim devient un besoin primaire.
Il se lève et s'approche de la table de nuit d'Izuku. Il y pose une note à l'attention de l'infirmière et pars à l'accueil chercher un petit quelque chose à se mettre sous la dent.
Au bout du couloir, il appel l'ascenseur, qui proteste. Il s'ouvre sur un couple de personnes âgées, qu'il laisse passer. La petite veille dame le remercie en lui tendant un bonbon. N'ayant pas la fois de refuser, il le fourre dans sa poche arrière et le garde pour Izuku.
L'ascenseur se ferme au même moment qu'une nouvelle chanson coule dans ses oreilles. Le flux de paroles poignantes l'isole le temps d'un repas. Il arrive par ce billet à apprécier tout de même ce repas. Composé d'un pain sec avec des légumes cuits à l'eau, il ne prend pas la peine de croquer avant d'avaler. Il est bien trop centré sur sa chanson. C'est possible de visualiser à ce point à partir de sombres notes ?
Posant son plateau vide, ne parvenant pas à savoir si son estomac est lui aussi vide ou au contraire plein, il décide de prendre les escaliers. Il n'a pas la patience d'attendre que l'ascenseur descende. Il monte jusqu'au premier étage, avant de piler net.
Il regarde fixement, comme hypnotisé, le chiffre 1 peint sur le mur rugueux. Une force étrange l'attire, malgré lui, et le force à pousser la lourde porte de cet étage. Quel est ce champ magnétique ? À travers tout don être, chaque molécule qui le compose l'attire dans une salle vitré. Il a l'impression qu'une partie de lui-même est à l'intérieur. Seule une porte vitrée le sépare du... prolongement ? de lui-même.
Plissant le yeux, il peine à distinguer le contour de la masse accroupi. Un souvenir décousu le submerge. Sa chanson l'agrémente d'une tension palpable.
Ça y est. Il comprend.
Lorsqu'il parvient à distinguer le visage apeuré d'un inconnu, il le reconnaît même s'il ne l'a jamais vu. Parce que son adn lui-même lui dit.
Ils ont un point commun. Les deux à partager son sang. Son adn. Une partie d'Izuku, gravé dans leur chair et dans les hélices de leur atome. Ils savent. La peur est vite balayé de ce visage tordu pour laisser place à l'étonnement, puis à la curiosité.
Katsuki souffle son nom. Une conversation de médecins qu'il avait surprise une semaines plus tôt.
Alors c'est lui.
- Loulou.
Le fameux survivant. Le seul. Pas la moindre espèce ne reste de ce labo dont la mort plane funestement.
Loulou, lui, ne parvenait pas à exprimer sa surprise par les mots. Ses yeux écarquillés parlaient à sa place. Un lien extrêmement puissant le reliait à cet être. Comme un... prolongement de soi-même. Comme un jumeau. Ou du moins, l'image qu'il s'en fait.
Naturellement, ils s'approchent l'un de l'autre, sans le moindre mot, s'admirant à tour de rôle. Aucun mot ne peut exprimer le lien d'un être partageant le sang. Une place s'est formé dans le cœur de chacun, comme si elle avait toujours exister.
Leurs yeux, discrètement embués, brillèrent à la vue de l'autre. Comment pourraient-ils détourner le regard ? Ils s'appuyèrent chacun contre la paroi qui les séparaient. Ils auraient pu rester longtemps comme ça. Les palpitations surprises du coeur de Katsuki se calmèrent, jurant avec sa musique dont le batteur entamait un break sur 2 mesures. Les coups de ride et de crash se firent lointain. Le temps s'échappa de ses doigts ouverts. Ils sourirent. Cette impression de planer leur firent du bien.
Lassé d'être séparé par une fine couche de verre, Katsuki se dirige vers la porte de la salle. À son plus grand dam, celle-ci se retrouve fermée. Entrainé par la musique qui agresse ses tympans, il tente de se concentrer pour faire sauter la serrure. En vain. Son alter crépite, prend feu ou explose, mais jamais au bon endroit.
Aucunement patient, il arrache violemment ses écouteurs, ses derniers remparts au contrôle de son alter. Il laisse à ce dernier libre-court de s'amuser. Éloigné de toute vibrations sonores, n'ayant plus de repère pour s'appuyer, son alter fuse dans chaque recoin du couloir, variant de la plus petite étincelle à une très grosse explosion. De nombreuses fois blessé, il fini par faire céder la porte. Protestant une dernière fois, le métal grince pour finalement se décaler vers l'intérieur de la pièce.
À peine a-t-il le temps de mettre ses écouteurs en place et de calmer ses explosions que Loulou s'empresse de sortir. Ce champ magnétique prospère entre les deux êtres, forcés de s'enlacer tant la tension est palpable. Ils restent longtemps, ainsi, bras-dessus bras-dessous, et finissent par se regarder, tout sourire. Les brûlures qui parsèment son corps ne constitue plus sa préoccupation première.
Il a besoin de tout savoir. Quel est son passé. Sa vie d'avant. Ses passions. Ses amis. L'impression d'avoir retrouvé un frère qui n'est pas vraiment le sien perturbe beaucoup le cendré, pas habitué à partager tant d'émotions.
Il se met soudain à penser. À Izuku. Maintenant qu'il partage le même adn, est-ce que cela fera-t-il des frères ? Pourront-ils continuer d'avoir une relation ? Pourront-ils s'aimer innocemment ? Cela aura-t-il au contraire, un effet bénéfique sur leur deux corps ? Et qu'en est-il de Loulou ? Ressentira-t-il lui aussi cet attrait pour Izuku ? Ou pour lui-même ? Ou cela restera-t-il une relation fraternel ?
Les interrogations le submerge autant que ses émotions. La main de Loulou se posant sur son dos ne l'apaise pas pour autant.
Au moins, avec ce contact physique, bien qu'il craignait que ce lien soit trop puissant, il ne ressent rien de plus que de la fraternité pour Loulou. Il espère qu'il en sera de même pour lui.
Il ferme les yeux. Tente de ne penser à rien. Il se concentre une fois de plus sur le flot de notes. Plusieurs minutes s'écoulent, variant du rap déchirant aux mélodies nostalgiques. Jamais loin d'un registre touchant, toujours du sens dans la composition, il accorde les musiques à son état d'esprit.
Le jour du réveil d'Izuku, sans doute pour se donner la force mentale nécessaire, il écoutera la chanson électro "warriors".
Il enchaînera sur du grand corps malade pour le sens des paroles et sur du hoshi pour enterrer le passé. Il finira sur du nuit incolore, pour rappeler que le temps nous rattrape toujours, puis sur du bigflo et oli, pour se dire qu'au final, c'est pas grave.
Un mouvement à sa droite le sort de sa léthargie. Il aperçoit deux médecins. Loulou se réfugie dans sa salle et n'esquisse plus le moindre mouvement. Lorsque les deux médecins, surpris de croiser quelqu'un ici, le saluent, il peut sentir la douceur de leur regard. Ils le connaissent. Il est dégouté, autant par eux que par lui-même.
C'est pas de la gentillesse que transmettent ces yeux. Mais de la pitié. Et qu'est-ce qu'il a en horreur ce sentiment !
Ne retournant pas la politesse des médecins, ces derniers rentrent dans la salle. Le corps de Loulou se tend. Ceux de Katsuki, naturellement, se bandent aussi, prêt à intervenir au moindre soucis. Malgré la bienveillance dont sont dotés les soignants, Katsuki ressent toute la peur de Loulou lié à son traumatisme. Le voir dans cet état le blesse. Parce qu'il sait qu'il ne peut rien faire.
Il resta, debout, pendant une dizaines de minutes, avant que Loulou finisse par s'endormir. Les médecins, heureux, s'attaquent aux soins nécessitant une injection, avant de saluer une dernière fois Katsuki.
Restant encore trois minutes, il part à la fin de sa musique. Il rigole de cette réflexion. Le temps ne correspond plus que par de la musique, maintenant. C'est vrai, il ne sait pas combien de temps il s'est écoulé. Peut-être 3h ? Ou plus ? Il sait juste qu'il a écouté une cinquantaine de titres. Les vibrations se sont éparpillées, coulent comme un nouveau sang, et palpitent au rythme effréné de son coeur. Chaque coup de grosse clair et de charleston lui impose un pas rapide pour rejoindre la chambre de son amant.
Lorsqu'il arrive, il aperçoit trois médecins, à la porte de sa chambre. Il est poussé par l'envie de se cacher. Pourquoi ? Il n'aurait su le dire. Mais il écoute cet instinct qui a su le sauver à maintes reprises. Il ne parvient qu'à entendre un maigre flot de paroles, comme aspergé seulement par l'écume de paroles. Est-ce que cela formait vraiment des mots ?
Souhaitant tout de même saisir la signification des paroles des médecins, après avoir entendu le nom d'Izuku perdu dans une faible vague, il se hâte sous un chariot. Il ne remercierait jamais assez sa bonne étoile pour l'avoir fait avec une bonne ouïe. Il surprit d'essentiel de la conversation, et ce qu'il entendit ne le laissa pas de marbre. Il est sûr que s'il était resté debout, il se serait écroulé ses genoux tutoieraient le sol blanc et laisserait une marque indélébile à sa peau. Un spasme le saisit tandis qu'il essayait de réfréner une larme, une main collé sur sa bouche.
Il n'y a pas d'espoir ? Aucune amélioration ? Pourquoi diable parle-t-il de le débrancher ?
Une petite étincelle fraya son chemin et échappa à son contrôle. Elle est vite suivit par d'autres. Redoutant que le tissu prenne feu, il se dégagea de sous le chariot. Il courut, ignorant les médecins qui l'interpelaient. Les larmes brouillaient sa vue. Ses yeux s'agitaient tandis que ses pieds se succédaient à un rythme effréné. Son corps entier manqua de chuter lorsqu'il sauta les escaliers. Sa respiration lui manquait. Ses poumons avaient besoin d'air. Chaque partie de son corps s'activaient, indépendamment de sa volonté. Comment faire ? Comment fuir cet air trop propre ? Sali par les toux grâce et purifié par de l'alcool, il ne réussit pas à se concentrer sur cet air particulier.
Il poussa violemment la porte d'entrée, manqua de bousculer un jeune enfant. Il faut qu'il trouve un endroit désert. Malheureusement, seul des voitures à pertes de vue se succédèrent. Sa tête le lança violemment. Il a besoin de tout laisser exploser. Ni une, ni deux, il se contrôla tant bien que mal et s'éleva dans les airs. Il fallait qu'il laisse tout exploser. Une fois.
Pourquoi, Izuku, pourquoi ?
------------------------------------------------------------------
Coucouuuuuuuuu
Ca faisait longtemps, hein ?
Genre, 3 semaines. J'ai pas d'excuse, j'ai juste fais une pause écran pour dévorer mon merveilleux bouquin. 30 balles le bouquin, mais je ne regrette rien !
Enfin, en vrai, il coûte 24,90 balles, mais y a la livraison (compensé par de magnifiques images format carte postal plastifié)!
La personne qui l'a écrit est .
Allez la lire svp, c'est la meilleure autrice que j'ai jamais lu, tout auteurs et type de livres confondus ! Par sa manière d'écrire, ses histoires touchantes, poignantes, ...
A la base, c'est à elle que j'ai pensé pour mon poème cri du coeur (https://www.wattpad.com/1425449214-po%C3%A8me-de-ma-vie-recueil-2-cri-du-coeur).
Y a juste une petite partie consacré à un autre livre lu le jour-même. Mais bref. Si vous voulez la soutenir, voici un lien direct vers son histoire papier : "https://www.etsy.com/fr/listing/1799336760/anhedonia-cantinol-alizee-romance-vendu?ga_order=most_relevant&ga_search_type=all&ga_view_type=gallery&ga_search_query=pikart&ref=sr_gallery-1-2&content_source=32e9a9e34a010661caa8beecf12c3ae8178e2927%253A1799336760&organic_search_click=1".
Mais pour moi, celui-ci est 2e de mon classement, ex aequo avec my sweet anaxiphilia. SA meilleure histoire, sa plus poignante, celle qui m'a fait chialer, c'est Dirty Butterfly. C'est cette histoire qui m'a donné envie d'écrire cette histoire. Sans son livre, cette histoire n'existerait pas.
Allez la soutenir <3
Voili voilou,
à plus les bijoux !
Jadou
PS : J'ai écris la fin du chapitre en éternuant toutes les 3 secondes et une tête toute... Vaporeuse ? Je crois que c'est le mot qui décrit le mieux mon état XD. Excusez-moi pour la qualité des dernières lignes :,)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top