Chapitre 27

- Plus que 2 jours.

La sentence tombe, comme la mort qui fauche sans retard. Eijiro répète, paniqué.

- Plus que deux putain de jours ! On aura jamais le temps !

L'espoir qui le berçait lui laisse un goût amer dans la bouche. Il a cette impression vague de se faire étrangler par le pessimisme lui-même. A quoi bon croire s'en sortir lorsque le temps ne s'arrête pas ? 

Cependant, Aizawa coupe les angoisses de ses deux élèves (bien qu'un se soit mue dans un silence bien trop pesant depuis maintenant un jour).

- Ecouter, je pense qu'on a mal lu, à un endroit ou sur un petit mot. Il est impossible que Katsuki se soit trompé étant donné qu'il a minutieusement tout mis en place.

Eijiro reprend le téléphone de Katsuki d'un air rageur, tant la peur lui ronge les entrailles. Plus le temps avance, plus il a litérallement l'impression de se faire engloutir de l'intérieur. Il sent un trou béant se former dans son estomac et la nausée lui crispe les traits du visage. 

Il le rallume, pour un nombre incalculable de fois et rééssaye le code. Son doigt rougit par la pression appuie sur le 1 digital de l'écran, suivi du 2, du 3, du 4, du 5 puis du 6. 

Rien. Rien hormi un message d'erreur qui lui remande de réessayer demain, tant le nombre de tentatives immerge le pauvre écran.

- MAIS PUTAIN DE MERDE !

L'écran et rageusement envoyé à l'autre bout de la salle. Une fissure lui traverse le torse comme une blessure de guerre. Un impact a été creusé à l'endroit où le coin du lit à percuté l'écran. 

Catastrophé, il ramasse le téléphone. Aizawa et Shoto, tout autant angoissé, retiennent leur respiration. S'il y a bien une chose qu'il ne fallait pas faire, c'était bien ça.

Heureusement pour eux, le téléphone se rallume, non sans mal. La tension dans la salle se dissipe. Shoto s'exclame d'une oix anarchique.

- Eijiro... Plus... Jamais ça.

Ce dernier déglouti et hoche la tête. Il a bien cru qu'à travers ses yeux brouillés par l'effroi il aurait vu son coeur sortir de son torse. Le sang afflut toujours dans ses oreilles et ses tempes tappent terriblement fort. Ses mains tremblantes se jurent de ne jamais refaire preuve d'un excès de colère. Elles posent l'objet sur la petite table de nuit de Katsuki en un petit bruit sourd. Le cendré ne fait que se tordre en une douleur que ne devrait pas connaître un petit de ce gabarit. Désormais âgé de 4 ans au maximum, ces cheveux humides s'accrochent désespéréments à son front perlé. Il serre de ses petites mains son ancien tee-shirt contre sa poitrine. Les vêtements que Yaomomo a confectionné sont désormais un peu trop grand et sont noyés par la douleur.

Détournant les yeux, n'osant pas imaginer la douleur qui doit assomer Izuku, il s'empresse de revenir à son histoire de téléphone.

Un à un, ils relisent les quelques mots sur le code.

"Un numéro traîne sur mon téléphone : contactez-le. Code : 123456. Il vous donnera toutes les informations à prendre en plus."

Shot décortique chaque mot, le prend à part, et en fait une définition. Il lave chaque mots suspects, les brosse au peigne fin afin que tout noeuds cachés disparaissent. Et c'est pour ça qu'un élément l'a interpelé. 

- Je crois que l'ai trouvé. 

- HEIN ?

Les regards presques fusilleurs de l'adulte et du camarade le fait un peu ciller. 

- Oui, enfin je pense. Comme vous l'avez dit, Monsieur Aizawa, vous trouviez ça louche cette histoire de code. Parce que justement, il est hyper minutieux. Donc je pense que la clef est là. 

Il pointe du doigt un bout de phrase.

- Il a dit qu'un numéro trainait SUR son téléphone. Alors que plus loin, il a mis DANS mon téléphone. Je pense que le code est juste un leurre.

Pour appuyer son propos, il prend le téléphoen et en dépouille la coque. Il brandit victorieux un bout de papier devant les regards éberlué des deux autres. Son professeur sourit, et lance d'un vocabulaire peu courtois.

- C'est un putain de génie, mon élève.

Aucun autre mot pourrait décrire l'inventivité dont il a fait preuve. Il manie les mots et danse avec eux, avec une aisance peu commune. Il pense comme aucun autre ne penserait.

Shoto ouvre le papier et voit sous ses yeux six numéros de téléphone. 

- Il avait autant de contact ? s'étonne Eijiro

- Faut croire, murmure Shoto.

Aizawa rouspète encore sur les contacts illégaux que le garçon doit encore posséder, gardé secret aux yeux de tous. 

Aizawa sort son téléphone et le pose sur la table en bois. Il essaie le premier numéro.

Trois bips sonores.

A courtes répétitions.

Puis, un mot, début d'une vraie galère.

- "Ce numéro n'est pas attribué au jour d'aujourd'hui. Réessayer un autre numéro, ou...".

Silence.

Eijiro murmure rageusement avant de s'affaler sur le lit.

- A ce stade-là, le génie, c'est 1% de talent et 99% d'actions inutiles.


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Combien de temps il est resté inconscient ?

Une seconde ? Une minute ? Une heure ? Un jour ?

Il n'espère pas.

Izuku sent son sang monter à la tête. Ses pieds dandeline tandis que son bassin repose sur les épaules musclées du faux Katsuki. De la machination de son cerveau.

Il reprend conscience peu à peu. Les souvenirs lui reviennent. Il se souvient à l'envers des évènements, comme on reviendrait en arrière. Il s'est fait assomer. Avant, il s'est débattu. Il a tenté de s'enfuir. Encore avant, Katsuki lui a avoué ne pas être le vrai. Et encore avant, il a dit des mots qui le chamboule. Peut-être des pensées qu'il n'a jamais trop osé finir de les concrétiser ?

Il se souvient, de ces quelques lettres, qui ont un côté assez philosophique. "Et qui te dis que la lumière c'est la sortie ? Qui te dis que la lumière c'est forcément le bien et la pénombre le mal ? C'est près de la lumière que les ombres sont plus puissantes. C'est près de cette lumière que tes cauchemars seront plus grand.". Ces paroles tournent et retournent comme dans un disque dur détraqué, il se décousent en quelques mots puis reforment des phrases sans queue ni tête avant de revenir à son discours. Puis ça recommence. Puis une autre interrogation, toujours de sa part, survient dans cette partition qui a décidé de jouer sans accord.

"Tu préfères quoi ? Vivre dans une douce illusion ou mourir pour la viscieuse réalité ?". Quelle question. Choisir la facilité au détriment du bonheur de Katsuki ou vivre pour le bonheur de Katsuki en détriment de son propre bonheur ?

Le choix est vite fait. Et il le fera une nouvelle fois. Il a mainte et mainte fois sacrifié son bonheur. Et il recommencera. Pacre qu'il est né ainsi, le coeur sur la main, à toujours donner aux autres avant soi-même. A toujours vouloir le sourire des gens. Il s'est pensé pouvoit leur offrir le bonheur, plus jeune. Il pensait qu'en se taisant sur le harcèlement qu'il subissait suffirait à donner le sourire aux autres, et lui à en récupérer toute la peine.

Alors oui, il s'était promis, un soir de convictions éphémère, que son bonheur sera prioritaire à celui des autres. Il a souhaité, juste un soir, être égoïste, pensé à lui. Et c'est comme ça qu'il a réalisé que son bonheur, c'est le bonheur des autres. 

Et  puis, il est tombé amoureux. C'est ça aussi, l'amour, vouloir le bonheur de l'autre avant le sien. 

Ces pensées le rendent aussi un peu égoïstes ; estimer que sa présence suffira à la joie de Katsuki en est une preuve. Mais il a senti, il a vu de ses propres yeux, l'amour que lui portait "son" Kacchan. Le cendré a essayé de tromé son monde en cachant cette "faiblesse" derrière une bonne couche d'insultes ; mais jamais il n'a réussi à tromper quiconque. Et encore moins Izuku. Sensible par nature, parfois presque hypersensible, les émotions lui parviennent bien plus facilement que la norme. 

Aujourd'hui, ils respirent ensemble, leur coeur battent à l'unisson, et il joue sur la même partition. On pourrait même dire que leur violon sont accordés. 

A un point qu'il a l'impression de ressentir la présence du cendré partout en lui, incrusté dans son coeur comme dans son corps. Les hélisses de l'ADN ne manquent pas de se croiser et de s'entrechoquer à plusieurs reprises. Il a l'impression de crépiter.

L'adrénalineque le destin semble lui verser dans les veines le poussent à se dégager violemment. 

Puis il court.

Il corut à en perdre connaissance tant la respiration lui manque, mais il poursuit. Pour lui. Pour le retrouver. Pour kacchan.

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Coucou les bebous !

Sorry, vous en auez pas plus. J'ai pas trop le time... Ah, et d'ailleurs, je pense que dans 3 semaines à peu près, je remet en pause pour le brevet. Vous savez, les études avant tout :,)

Bref, à dimanche (sans retard !)

Voili voilou, à + les bijoux !

Jadou

PS : Je regarde pas wattpad demain, je boycott !

PPS : je vais faire un aveux : depuis le chapitre 13 ou 14, je relis plus els chapitres avant de le publier, et j'écris souvent juste Samedi et Dimanche. Autant dire du travail pas bien sérieux XD.

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