Chapitre 18
- Oh, t'as entendu la dernière nouvelle ?
Eijiro se rapproche de son amie au teint rose.
- Laquelle ?
- Mina, non ! Supplie Denki.
Katsuki, lui, fais un mouvement contraire et s'affale encore un peu plus qu'il ne l'est déjà dans le canapé. Il grogne. Putain, mais ce sont des vraies commères, ces deux-là !
- Bah je vais peut-être laisser Denki te la raconter.
Eijiro se tourne vers son ami, les yeux remplient d'étoiles.
- Alors...?
- Rien !
Allez, Pikachu, fais pas ton timide ! grogne Bakugo.
- Oh mais vous êtes chiants à la fin ! Je suis en couple avec Kyoka, voilà ! C'est bon maintenant ?
- Félicitation ! Hurle Eijiro, avant de se jeter sur son ami.
- Tch.
Le cendré sort son téléphone et commence à scroller. Tout le monde le savait déjà, franchement ! C'était visible à des kilomètres à la ronde !
Une sensation de fourmillement et de picotement lui parcourt la joue. Il se la gratte pour essayer de faire partir cette sensation. Cela à l'air de marcher parce que cinq minutes plus tard, il n'y a plus rien.
Deux heure passe sans problème. Le temps passe trop vite sous ses doigts qui défilent le divertissement. Kyoka a rejoint le groupe à côté de Denki. Mina et Eijiro, eux, s'amusent à créer les couples les plus insolites de la classe.
Quand ça arriva.
Denki qui sursaute. Violemment. Et il recommence. à des intervalles de plus en plus court. Des tremblements incontrôlés s'échappent de son corps. La bakusquad se jette un regard. Ils ont compris. Il l'a fait. Le jeu se met en place.
- Montez, les gars, je reste avec Denki et j'appelle Momo, souffle Kyoka, bouleversée.
Un simple hochement de tête donne le feu vert.
Eijiro, Mina et Katsuki grimpent les escaliers de secours 4 par 4, n'ayant pas le temps d'attendre un ascenseur.
Ils arrivent devant la porte d'Izuku. Fermée.
Merde, merde, MERDE !
Des explosions sortent de ses poings solidement fermés. Il est tellement impuissant !
Il tambourine la porte.
- DEKU ! OUVRE CETTE PUTAIN DE PORTE !
Il continue de frapper. Elle ne cède pas. Elle veut garder les secrets du bouclé entre ces murs, comme pour ne pas les traumatiser par ce spectacle. Et dire qu'il lui a promis de le sauver. Comment peut-il être autant incapable ? Lui qui veut devenir numéro 1, une simple porte va l'en empêcher ?
Il refuse.
Il recule de deux pas.
- Baku, n-
La porte se brise. Il se précipite
- Hey, Baku, calmes-toi ! On va le sauver.
- COMMENT VEUX-TU QUE JE ME CALME !
Il s'appuie contre le dernier rempart qui le sépare de son amant. Un gémissement de douleur traverse le bois épais et le fait frissoner. Il sent quelque chose se briser au creux de sa poitrine et se loger au fond de son gorge. Malgré lui, les larmes montent toutes seules. Ses nerfs lâchent. Lui qui n'a pourtant pas l'habitude de pleurer, il se laisse aller, faisant fit des regards peinés de ses camarades. Il renifle bruyamment avant de supplier le bouclé, la voix remplit de larmes.
-Izuku, s'il te plait. Ouvre cette putain de porte.
Aucun mouvement. Alors il fait pareil. Il réenfonce la porte. Est-ce qu'il est déjà trop tard ? Non, il n'a pas le droit de penser comme ça. Et quand bien même, que fera-t-il s'il...
Stop. Une pensée à la fois.
Il chauffe ses mains entre elles, afin de les réchauffer. D'une part pour avoir la possibilité d'activer son alter, mais aussi parce que depuis qu'il sait ce qu'Izuku est en train de faire derrière cette porte, il se rend compte que tout ça est réel. Et ce savoir a apporté avec un immense vide. Tellement sombre que cet espace englouti le moindre rayon de lumière. Il a le coeur vide.
C'est pour ça qu'il tremble en mettant le doigt dans le trou de la serrure. Parce que s'il réalise, lorsqu'il ouvrira la porte, ce sera visuelle. Réel. Palpable. L'image lui sera peut-être imprimé sur la rétine de ses yeux. Mais il le faut. En l'aidant dans cette étape douloureuse de sa vie, il aura peut-être un traumatisme, mais Izuku ira mieux ; ils avanceront à deux. Parce que c'est comme ça que ça aurait dû être dès leur plus jeune âge. Son caractère explosif aura eu pour séquelle d'accentuer la douleur de leur deux coeur. La rage qu'il ressent envers lui-même n'a plus de limites. Quel être abject il a été ! Il ne le dit jamais, mais la honte le submerge quand il repense à son passé. Alors il cache tout ça derrière un caractère de merde, afin que personne ne l'approche. Et les seules personnes qui, quand bien même, l'approcheraient se feront insultés.
C'était dans ces plans, avant la Bakusquad. Qui a eu l'idée de ce nom ? Ils se sont mis d'un commun accord peu après leur rencontre. C'est évident que le meneur de la bande est Bakugo. Il excelle. Cet être si parfait. Si magnifique. Si intelligent. Si...
Brisé. Oui, en ce moment, c'est ce qu'il était. Brisé de se savoir impuissant. Il enrage. Il crépite. Il dirige toute sa rage et son envie d'agir dans son doigt. La serrure se déloque, suite à la pression de l'explosion. Il n'a pas voulu la faire plus grosse car si Izuku était derrière la porte, il l'aurai blessé. Et c'est bien la dernière chose qu'il souhaite.
Il sent une main se poser sur son poignet.
- Bro. Respire, s'il te plait.
Il s'exécute, n'ayant pas eu conscience de s'être arrêté de respirer.
Mina s'approche et met sa main sous son oeil droit.
- Hey, Baku, sèche tes larmes. Tout va bien.
Elle retire sa main. Il fronce les sourcils.
- Mina, ta main.
Confuse, elle lui demande de préciser.
- Pourquoi elle est rouge ?
- Ah, ce n'est rien. C'est toi, Baku. Ta joue. Tu sais, les traces de doigts te laissent des marques.
Elle s'exclaffe d'un rire sans joie.
- Eiji et Pika ont la même chose.
Il laisse tomber son regard sur les joues de ses amis. Meutris. De nombreuses coupures leur entaillent la joue, plus ou moins profondes. Ils détourne le regard. Ils resteront marqués à vie.
Tremblant, il essaie d'ouvrir la porte. Il a tellement bien fait de prendre des précautions. Un faible poids l'empêche de pousser la porte. Ne voulant pas brusquer son amant, même s'il espère que la masse calant la porte ne lui appartient pas.
Alors qu'il fait sauter les autres métaux qui retiennent la porte, la petite masse semble se décaler du dos de la porte. Sans doute a-t-elle senti cette fine barrière céder suite au petites explosions du cendré. La porte tombe et manque d'écraser Katsuki.
Il reste interdit devant l'acte du bouclé.
Il est en train d'enfoncer sa lame dans son bras. Trop porfondément. Le sang gicle, digne d'un film d'horreur. Et le bouclé, aspergé de son sang...
Sourit. Il sourit.
Il voit son sourire s'agrandir, et empoigné son couteau suisse par le manche. Comme un poignard.
Il prend de l'élan.
Non.
Il reste tétanisé. Heureusement pour lui, le bouclé s'arrête à quelques millimètres de sa peau meurtri, la main tremblante.
Le sourire d'Izuku s'évapore, tandis qu'une larme creuse un chemin le long de sa joue.
Reprenant le contrôle de son corps, Katsuki s'avance et empoigne le poignet valide d'Izuku.
- Hey, hey, hey. Izuku, murmure-t-il.
Ce dernier se rend compte de la présence de son amant. Il parle entre deux hoquets.
- Ka...acchan ! Je... je suis dé...solé. J'ai pas... j'ai pas réussi. Je... J'ai pas eu le courage !
Ses pleurs se muent en torrents.
- Izu. Tu veux m'expliquer ?
- De... De partir. J'ai eu peu... peur ! J'ai eu... j'ai eu peur de la mort ... ! Encore ! J'ai... J'ai pas eu le courage de ... de me suicider.
Son coeur se fait transperser. Quels mots dur il a envers lui-même ! Il lui murmure à l'oreille, d'un ton rassurant.
- C'est faux, Izu. Ce soir, tu as eu le courage de ne pas te suicider et pas l'inverse.
C'est dans les bras l'un de l'autre que Katsuki laisse passer l'orage cérébral d'Izuku. Il l'entend murmurer la bouche coincé dans son col.
- Meurchi Kacchan.
- Derien Izu, derien.
- Ça fait longtemps que t'avais pas utilisé ce surnom, rigole-t-il.
Il se redresse et apporte sa main meurtri vers la joue de Katsuki, elle aussi malmenée.
- Kacchan, comment tu t'es fais ça ?
Un sourire triste traverse son visage.
- C'est la peinture, Izu. Tu te rappelles ? Ce sont les marques de doigts.
Les yeux du bouclé s'agrandissent d'effroi.
- C'est moi qui t'es fait ça ? Murmure-t-il interdit.
- Ce n'es pas toi, mais ton addiction. Et je suis là pour t'aider à la vaincre. Et, comme pour un villain, on la vaincra ensemble, ok ?
Il hoche la tête.
- Bon, c'est pas tout ça, mais je te rappelle que t'as le bras en vrac. Faut qu'on t'emmène à l'infirmerie.
- Non.
- Izuku, je te laisse pas le choix.
Mina intervient, leur rappelant sa présence, et par la même occasion, l'absence d'Eijiro.
- Ne t'inquiète pas, Eijiro est allé la chercher.
Izuku se redresse, soudainement plus tendu. Ses mouvements brusques rouvrent violemment des plaies qui commençaient à coaguler.
- Je ne vous laisserai pas m'emmener. Point barre. Je me suis toujours soigné seul, et ça restera comme ça. Si vous voulez mêler votre vie à la mienne, libre à vous, mais c'est un pari perdu d'avance ! Vous perdez votre temps ! Si ça se trouve, je crèverai demain ou après-demain, alors ça va changer quoi d'être passé à l'infirmerie pendant 30 minutes de ma vie ? Hein ? RIEN ! Alors maintenant, vous me laissez tranquille et ne parlez pas d'aller à l'infirmerie.
Il se détourne de Mina et Katsuki pour se diriger vers la salle de bain. Il tombe après quelques pas. Pensant d'abord à une trop grande perte de sang, Katsuki se précipite vers son amant, mais il s'arrête lorsqu'il voit Momo avec un pistolet à flèchettes dans sa main.
D'un accord commun, ils le transportent à son lit et attendent Recovery Girl tout en pressant ses plaies béantes.
Elle finit par arriver. Elle ne pause aucune question concernant ses marques, elle a deviné lorsqu'elle a vu la tête de ses amis.
Elle finit par partir et leur prescrit un somnifère, autant à Izuku qu'a ses amis s'ils n'arrivent pas à dormir. Elle chuchote à l'oreille de Momo de ne surtout pas hésiter à en passer à Katsuki.
Parce que là, il n'est pas en bel état.
Les yeux bouffis, les épaules voutées, cela va bientôt faire une heure qu'il n'a pas dit un mot. Il s'efforce d'être fort pour Izuku, mais à partir du moment où ce dernier n'est plus conscient, il n'a plus besoin de jouer la comédie. Alors il se laisse aller, dans ces pensées noirs. Il imagine un cas de figure où il aurait fini par enfoncer la lame jusqu'au bout. Où il n'aurait pas arrêté son mouvement à quelques millimètres de sa peau.
Mina s'approche de Bakugo et lui incline la tête, de sorte à ce qu'elle touche ses propres épaules. Il reste comme ça, blotti dans le silence, à penser à la journée de demain. Elle s'annonce bien plus dur qu'aujourd'hui, surtout pour le bouclé.
Le but, certes sadique, de ce jeu, c'est de le repousser de ces manies. Il faut lui arracher cette partie de plaisir qu'il ressent à chaque trait. Et pour cela, il compte le faire stresser. Le faire culpabiliser. Peut-être qu'il finira par arrêter, en ne prenant plus du tout plaisir en ces actes ?
En tout cas, demain sera une grosse journée. Très grosse journée.
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Nombre de joueur(s) restant(s) : 10.
Eliminé(s) : 1.
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Coucou !!!
Comment ça va ?
Je l'ai annoncé, mais je le répète : je vais avoir du mal à garder ce rythme de publication, parce que mon ordi est pété, et je suis contrainte d'écrire à la tablette (qui se ferme à 22h, la faute à Family Link TwT).
Je vais voir cette semaine si c'est possible, si j'arrive à caller des moments d'écriture, parce que j'ai pas trop le choix de changer mes horaires (minuit au minimum :'))
Bref, on se retrouve (peut-être) dimanche pour un nouvel épisode !
Ne vous étonner pas s'il n'y a pas de truc étrange qui se passe avec le produit violet, parce que les prochains chapitres seront axés sur l'automutilation (on rentre dans le sujet que je voulais absolument aborder !)
Bref, voili voilou !
A + les bijoux !
Jadou
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