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Après beaucoup d'hésitation je décide de poster cet os. J'aimerais ne recevoir aucune haine, aucun commentaire déplace à mon égard où à celui des personnages qui sont FICTIFS, je ne reprend que leurs noms et leurs physiques dans BS&T.
Toujours dans le côté un peu triste, je vous réserve tout de même des fanfictions plus joyeuses.
J'espère qu'il vous plaira. J'ai totalement changé de style d'écriture pour l'écrire, en espérant que ça vous convienne. ♡...
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Adoration la plus totale.
Dévotion admirable.
Amour implacable.
C'est tout ce que SeokJin ressentait à l'égard de cette majestueuse statue.
Faite de marbre, taillée avec soin, avec implantation de plumes. De couleur beige, parfois, à quelques endroits, verdâtre, noirâtre sur les bords, ou virant au jaunâtre.
Vieillie, ancienne. Datant d'un bon siècle.
Créateur inconnu, source méconnue.
Mystère le plus total. Pourtant si envoûtant. Sentiment d'être proche, mais si loin. On s'y perd, on en oubli tout. Néant total. Elle attire, elle trompe, elle est factice. Elle est tout, et à la fois rien.
Penchée en avant, tête relevée. Genou au sol, mains plaquées au sol, semblant tenter de se redresser. Grandes ailes noires, plumées.
Visage à peine tracé. Simple bouche, orbites vides. Inexpressif. Mais intriguant. Semblant renfermer un secret.
Brouillard épais, qui l'enveloppe, elle devient mirage.
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Gardien de musée, travaillant la nuit quatre fois par semaine. S'occupant du secteur antique, armé de sa lampe de torche, il sillonnait les couloirs. Le travail consistait à vérifier que personne n'entre, mais là n'était pas son occupation première.
Il était plus intéressé par les pièces du musée exposées, que par son véritable travail, duquel il recevait son salaire qui lui permettait de gagner sa vie convenablement.
SeokJin vivait aux côtés de TaeHyung, depuis une petite dizaine d'années, tout au plus. Ils avaient la trentaine, trente-trois pour le plus jeune, trente-six pour le plus âgé.
Ce dernier avait des cheveux roses, tel un bonbon. Son compagnon était blond, comme une sucrerie.
Le rosé avait fait des études en art, que ce soit de l'art plastique, ou de la photographie, il en avait visité des secteurs. Son but n'était pas de devenir artiste, non, contrairement à son petit-ami. Il souhaitait être gardien de musée.
Lors de ses sorties avec l'université, il avait visité ce musée. Il l'avait vue. Elle était dressée face à lui, agenouillée, son regard vide rivé dans le sien. Ca avait été le déclic. Il l'avait ressenti. Il ne faisait alors plus qu'y penser, ayant du mal à se dépatauger de cette sensation qui le rongeait tout entier.
Quelques temps plus tard, il avait fait la rencontre de lui, elle était bien différente. Il ne portait sur lui qu'un simple amour, banal, distrait. Mais pour elle c'était une dévotion, une immensité de sentiments plus forts encore que ce qu'il n'avait pu ressentir jusque là. Il en était tombé sous le charme.
C'était fou, et terriblement exaltant.
Il vivait une passion amoureuse le jour avec TaeHyung, qui lui vouait un amour inconsidéré, et la nuit c'était aux côtés de quelqu'un, ou plutôt quelque chose d'autre qu'il vivait. Il menait une double-vie. Elle l'excitait, le danger l'émoustillait, le rendait en quelque sorte plus vivant. La peur irrépressible de se faire prendre augmentait la chaleur de son désir.
Cette statue lui faisait ressentir des sentiments, que jamais personne n'avait pu éprouver. Selon lui. C'était quelque chose de spécial. Quelque chose de fantastique. Quelque chose d'immoral. Mais quelque chose d'éprouvant aussi. C'était irréel.
Il vivait avec TaeHyung, depuis six ans, dans un petit appartement un peu retiré du centre-ville. Leur relation paraissait parfaite, mais était pourtant si bancale.
— Je t'aime tellement Jin...
— Je l'aime encore plus Tae...
— Qui ? Qui peux-tu aimer plus que moi ? Qui ressens à ton égard un amour dévoué, fidèle, loyal.
— Ce n'est qu'éphémère Tae. Tu le sais ! Tout ça n'a d'égal à ce qu'il y a entre cette statue et moi. C'est bien trop sensationnel, tu ne pourrais pas comprendre.
— Explique-moi ! Je veux ressentir ça. Nous pourrions. Dois-je changer pour être à la hauteur ?
— A rien ne sert de changer. Tu ne lui ressemble pas. Ton cœur est vide, tu ne vis d'aucune passion, aucun intérêt propre ne peut être porté à ton égard. Tu ne l'étal pas je t'ai dis !
— Si tu savais comme j'aurais aimé. Je pourrais fabriquer une statue de moi. Tu l'adorerais alors !
Un soupir. Une gifle.
Des larmes silencieuses. La douleur physique peu ressentie. La douleur morale envahissante.
— Cesse d'en parler. Contente-toi donc de ce que nous vivons.
Un courant d'air, et un claquement de porte. SeokJin était parti, laissant seul derrière lui son petit ami. Détruit.
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Des rêves. Ponctués de douleur. D'amour.
TaeHyung dormait sur le canapé. Un oreiller dans les bras, un fin plaid sur le corps.
SeokJin était de nuit. Il s'était vêtu de sa combinaison bleue foncée, à la limite du noir. Sa lampe torche à la main, formant un faible halo de lumière sur le sol poussiéreux.
Il parcourait les couloirs, le pas calmé, se délectant de l'attente languissante qu'il éprouvait en pensant à la dernière salle du musée.
Le clair de lune était obscurci par les nuages épais d'orage.
Il avançait. Toujours plus. La distance se faisait désormais minime.
Il franchit les portes de chêne.
La salle était plus lumineuse qu'à l'accoutumée. Les nuages s'étaient dispersés.
Il avançait. Les statues le regardaient passer. Les combats des tableaux se stoppaient, assistant à sa marche lente, monotone. Les colonnes de marbre qui soutenaient le plafond tremblaient. Les souffles étaient retenus, plus aucun bruit, aucun mouvement, à part ceux du gardien.
Il arriva à sa hauteur, la regardant d'en bas. Son coeur palpitait. De joie, de plaisir. D'Amour, de passion, d'adoration. D'empressement,de complaisance, de hâte, d'exaltation, d'ivresse.
Il se sentait plus vivant que jamais. Ses cinq sens n'étaient plus réunis qu'en un. Tous braqués sur ce qui allait se passer. C'était maintenant. Son cœur allait se purifier de cet Amour. Allait se dévoiler.
Il grimpa sur le socle de marbre, sa main gauche faisant accidentellement tomber la lampe heurta avec fracas le sol et roula jusqu'au pied d'une des colonnes. Le silence, à nouveau.
Sa main droite se dressait, s'élevant toujours plus haut, jusqu'à atteindre cette surface froide. Des frissons atteignirent le bout de ses doigts, pour se prolonger dans l'entièreté de son organisme. Il était immobile.
Ses doigts glissèrent sur cette même peau glaciale, fermant les yeux, jouant avec le toucher. Il n'était plus que le seul sens en éveil.
Les nuages filaient, ils semblaient pressés. Ils n'attendaient pas. La pièce devenait obscure, puis soudain lumineuse, pour retomber dans les ténèbres. C'était à l'image de l'esprit de SeokJin. Il était perdu, dans le néant, ne trouvant plus son chemin. C'était un non-retour.
Son visage se rapprochait, diminuant toujours plus l'espace qui le séparait de la source de son Amour inconditionnel.
Un frôlement.
Une brise.
Un doux toucher.
Un coup de vent.
Un toucher plus prononcé.
Une bourrasque.
Un éclat. Des fissures. Un écoulement.
La statue se brisait. SeokJin avec.
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On entendait parler aux infos de la terrible nouvelle. La statue la plus connue, la pièce rare du musée, avait volé en éclats.
TaeHyung tourna la tête vers son petit ami. Ça faisait une semaine que ça s'était produit. Une grande cicatrice barrait le visage de SeokJin. Quelques entailles figuraient par-ci par-là. Chaque jour, une nouvelle s'ajoutait à l'équation.
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— Je suis tombé bien bas. Se lamenta le rosé.
— Moi encore plus. Le rassura le blond.
— Cesse de te plaindre. Tu m'as tout à toi désormais.
— En effet, je devrais être plus qu'heureux. Acquiesça son conjoint. Et pourtant mon cœur ne me le dit pas.
— Ton cœur est faible. Je te l'ai déjà dit. Il ne ressent que le quart de ce que le mien ressent.
— Tu me blesses tant en me disant ces paroles... Grimaça le plus jeune. Tu ne te rends pas compte de tes mots. Mais je suis faible, je me plierais à toi, toujours. Je t'aime.
— Moi aussi je t'aime. Mon Amour est vain. Il ne me reste que toi.
— Tu te fissures de plus en plus...
TaeHyung approchait sa main, pour effleurer sa peau de porcelaine.
— Tu es si fragile... Un rien te réduirai en poussière... Si facilement.
SeokJin repoussa cette main baladeuse, le regard fermé.
— Tu ne comprends rien. C'est bien ça le problème.
Il se leva, quitta la pièce. TaeHyung, seul, apporta sa main à son cœur qui battait à tout rompre. « Si, mon cœur bat, pour toi. Tu refuses juste de le voir... »
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Trois semaines. Quatre au total depuis l'incident.
SeokJin se voyait couvert de fissures, sa peau en porcelaine semblait se briser toujours plus, prête à exploser à tout moment. TaeHyung avait peur. Le moindre coup de vent pouvait tout faire partir en poussière.
Il était tard. Le soir. Près de vingt-trois heures. Ou bien minuit. TaeHyung ne savait pas. Ou ne savait plus.
Il était assis, en face de son Amour. Leurs regards se croisaient, mais s'evitaient aussi.
Leurs mains se touchaient, mais se délaissaient aussi.
Leurs bouches se mouvaient, mais se rétractaient aussi.
Le cas du rosé était catastrophique. Il était devenu aveugle d'un œil. Sa peau durcissait, devenant comme du marbre, ou de la porcelaine tant elle était fragile. Ses fissures s'agrandissaient. Et son cœur devenait pierre.
TaeHyung restait seul, impuissant, face à ça. Il ne pouvait rien faire. Seul l'Amour pouvait guérir. Et il n'était pas réciproque. TaeHyung, lui, l'aimait comme tel, mais SeokJin, lui, le voyait comme un substitut.
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Puis ce soir-là, c'est arrivé. C'était l'été. Ils avaient laissé la fenêtre grande ouverte pour faire circuler l'air frais de la nuit. Une brise. Fine. Elle avait emporté les débris de ce qu'il restait de la personne au nom de SeokJin. Elle l'emmenait, avec elle. Lui faisait quitter son monde,sous une autre forme. TaeHyung l'avait regardé faire, sans la retenir. C'était peut-être mieux après tout.
Son Amour était vain, il n'y avait pas eu d'espoir quelconque. C'était fini. Mais peut-être que ça n'avait jamais commencé. Il je peut y avoir de fin, sans début. C'était peut-être ça le problème.
Pas seulement un Homme avait disparu, mais une malédiction aussi. Un enchantement. La statue maudite, une fois détruite, n'avait cessé d'être maléfique. Elle faisait tomber sous son charme les Hommes au coeur non pas pur, mais noir. Noir d'avarice, d'orgueil, de vanité. Sans aucun sentiment propre envers l'Humain ? À part lui. SeokJin avait été sa cible, il avait été détruit. Il avait succombé, pour son infidélité, il était puni. TaeHyung avait un cœur pur, SeokJin l'avait démoli de ses propres mains. Il ne pouvait que s'en mordre les doigts, car la vie continue, et le blond a pu refaire la sienne.
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