Chapitre 3

POV Magnus

Luke nous a aidé à transporter Alec jusqu'à chez moi, puis il est parti. J'ai demandé à Isabelle de rester ici pour la nuit, car cela risque d'être très dur pour Alec...

Je repense à ce début de soirée, il avait l'air si stressé, et ses baisers m'ont rendu fou.

Qu'est-ce que tu es en train de me faire Alexander Lightwood ? Quand tu as menti sur ta soirée devant ta mère, je me suis senti si blessé, presque humilié, d'habitude rien ne m'atteins, en 800 ans d'existence j'ai réussi à me forger une carapace, mais toi en un seul regard tu m'as mis à nue. Comment fais-tu cela ? Comment arrives-tu à me faire tout oublier en un seul contact avec tes lèvres ? Pourquoi je me suis senti si démuni quand tu es rentré blesser à l'institut ? J'ai cru découvrir la mort quand j'ai vu tout ce sang couler le long de ta nuque. Puis ta sœur m'a dit pour la pierre. J'ai essayé de rester impassible devant cette nouvelle, mais je me sens presque inutile devant cela. Tu vas vivre l'enfer mon beau Alec, tu vas être dépendant à cette foutu pierre, un peu comme moi je suis dépendant à toi. Mais je te l'ai promis, je ne laisserai jamais personne te détruire. Je vais tout faire pour te garder loin de cette pierre, loin de la folie.

Isabelle pose sa main sur mon épaule ce qui me fait sortir de mes songes. Elle me fait un sourire un peu triste et me fais signe de venir l'accompagner pour s'assoir sur mon canapé. Ce que je fais.

- Il s'est endormi dans ton lit.

J'acquiesce et porte mon verre de whisky à mes lèvres. Je jette un coup d'œil à la porte fermer de ma chambre avant de pousser un grand soupir et de poser mon verre sur la table basse.

- Tu sais Magnus, je te suis très reconnaissante de prendre soin de mon frère.

- Comme si c'était une corvée.

J'ai parlé trop vite, sans réfléchir, je me tourne rapidement vers Isabelle pour voir sa réaction, mais elle arbore un simple sourire amical.

- Ne t'inquiète pas, je sais pour toi et Alec. De votre soirée en tête à tête. Je ne suis pas comme ma mère et Alec a confiance en moi. Tu peux me parler en toute liberté si tu le désir.

Je suis soulagé. Je ne voudrais pas trahir Alec, il veut rester discret, et j'attendrais qu'il soit prêt.

- J'ai peur pour lui. Ça va être très dur, c'est pour ça que je voulais que tu restes à ses côtés.

- J'ai confiance en toi Magnus. Je sais que tu tiens à lui et que tu ne le laisseras pas tomber.

- Jamais.

Isabelle sourit puis se lève en direction de la chambre d'Alec. Qu'est-ce qu'il me fait ? J'ai tellement envie de le protéger. Ça ne m'est arrivé que très peu de fois dans ma vie, je n'ai pas l'habitude de ressentir cela. Il me rend vulnérable, mais j'adore ça, je me sens si vivant.

Isabelle se place derrière moi et me chuchote à l'oreille.

- Il s'est réveillé, vas le voir.

- Je ne suis pas sûr qu'il ait très envie...

- C'est lui qui te demande.

Mon cœur s'accélère pendant une fraction de seconde, et sans hésiter je me lève et me dirige vers ma chambre.

Je vois Alec, il est en sueur et semble souffrir le martyr. Je m'arrête, ce spectacle m'est insupportable, mais j'avance jusqu'à lui et lui prend la main. Une fois ma main glissée dans la sienne il semble se détendre.

- Alec ? Dis-moi ce que tu éprouves, il faut que je sache ce que tu as avant de te donner quoi que ce soit.

- Je... J'ai l'impression d'être en manque, je me sens épuisé comme jamais, mais j'ai envie de me lever et d'attraper cette satané pierre. J'ai si mal... Magnus, tout mon corps la réclame ! C'est comme quand je l'ai touché, sauf que là ça ne dure pas qu'un bref instant.

- D'accord.

Je me lève, il lui faut une potion au plus vite.

Mais alors que je me dirige vers la porte de la chambre, il se redresse d'un seul coup et semble paniqué.

- Où est-ce que tu vas ? Ne t'en vas pas ! Si tu veux je vais dire que je vais bien ! Ne me fuis pas. S'il te plait Magnus j'ai besoin de toi, j'ai besoin tu le sais. Restes avec moi. On va s'échapper d'ici tous les deux, on va partir loin de toute cette merde et après on vivra heureux ! S'il te plait !

Je me rapproche de lui et le force à s'allonger. Je lui lance un sort qui l'empêche de se lever et je lui embrasse le front.

- Tu es en plein délire mon bel Alexander. Je savais bien que la folie allait bientôt apparaitre. Je vais pouvoir faire une potion plus précise. Ne t'inquiète pas, je fais la potion et je reviens juste après. Je ne te quitte pas.

Je me lève de nouveau et part vers la salle, en entendant Alec pousser des complaintes.

Isabelle me regarde un peu inquiète et m'interroge du regard.

- Il est en plein délire. Je vais lui faire une potion pour qu'il se calme, mais je vais devoir commencer le vrai traitement demain, car il faut que tous les effets secondaires soient présents. Mais il en a déjà développé beaucoup donc je vais pouvoir le soulager.

Elle acquiesce. Puis elle se lève du canapé et s'approche de moi.

- Merci Magnus. Je vais y aller, je sais qu'il est dans de bonnes mains avec toi. Juste, ne le laisse pas tout seul cette nuit s'il te plaît. J'ai peur pour lui.

- Ne t'inquiète pas, je vais veiller sur lui.

Isabelle me sourit. Elle me dit qu'elle va embrasser Alec avant de partir. Je me dirige vers mes potions et je commence à concocter une pour Alec.

Une fois Isabelle partit et la potion prête, je me dirige vers la chambre et j'entre. Alec est toujours réveillé, il délire toujours, il parle seul. Il marmonne des « je veux la pierre », « où est-ce qu'elle est », « il me la faut », à une vitesse impressionnante comme s'il avait appris ces mots toutes sa vie.

Je m'assoie doucement à ses côtés, il cesse de parler et semble revenir sur terre.

- Magnus...

- Chut, bois ça. Ça va te soulager et arrêter tes crises de folies.

Il me regarde avec des yeux de biches, puis hoche la tête, me donnant l'autorisation de lui donner la potion.

Alec est calme, sa respiration est régulière et il semble apaisé. Pourtant il est parfois sujet à de soubresauts, de mini crise de panique. Je décide de me lever et d'aller m'assoir dans un des fauteuils se trouvant dans ma chambre. Mais au moment où je quitte le lit je sens la main d'Alec m'attraper le poignet.

- Reste avec moi...

- Je ne pars pas, je vais juste m'assoir sur un fauteuil.

- Non reste à côté de moi.

Alec me montre l'espace libre à côté de lui. J'ai si peur pour lui que je cède à sa demande et je m'allonge à sa droite. Dans un mouvement tout à fait naturel, Alec vient poser sa tête sur mon torse et ferme les yeux. Je cesse de respirer et mon cœur s'emballe, mais sachant qu'il peut entendre mes battements de cœurs, j'essaye de me calmer et de reprendre un battement régulier. Je le vois faire un petit sourire malgré la douleur qui doit faire souffrir chaque parcelle de son corps, puis je me détends.

- Je suis désolé Magnus.

Je suis surpris, désolé de quoi ? D'être aussi craquant ? De faire de moi ce que tu veux ? Non je ne sais pas.

- Pourquoi tu es désolé ?

- Pour ça. Ce n'était pas tellement la soirée que j'avais imaginé passer. Et à cause de moi, tu dois passer une des pires soirées de ta vie.

- C'est l'une des pires, mais pas pour les raisons que tu penses. Et tu sais, ce n'est pas si mal, c'est notre premier rendez-vous et tu es déjà dans mon lit. Ça veut sûrement dire que tu es dingue de moi.

Alec pousse un petit rire, puis il s'endort tout doucement.

Alors qu'il est déjà endormi, je lui murmure en caressant ses cheveux de jais en batailles.

- Car moi je suis déjà dingue de toi Alec Lightwood.

A mon réveil je suis seul dans le lit. J'ai un court moment de panique et me lève rapidement. Où est-ce que tu es Alec ?

Je cours vers mon salon, ma tête bouge dans tous les sens à sa recherche. Mon cœur bat la chamade, j'espère qu'il n'est pas partit de chez moi...

Alors que j'arrive dans mon bureau, je vois Alex assis sur un fauteuil un journal à la main. Je me stoppe et reprends mon souffle.

- Mon dieu Alexander ! J'ai cru que tu étais parti !

Alec ne me regarde pas, il a les yeux sur le journal. Je m'avance et reconnait mon journal intime. Je lui reprends des mains et lui jette un regard dédaigneux. Il n'a pas le droit de fouiller dans mon passé.

- C'est intéressant de lire ton histoire Magnus. Surtout la période avec Camille Belcourt.

Alec s'est levé et s'est placé face à moi. Il a un sourire étrange, et une façon de se déplacer qui n'est pas la sienne.

- Alec tu n'as aucun droit de lire ceci. Ça ne regarde que moi.

- Tu ne veux pas me raconter ? Ou tu as trop peur que je découvre que tu l'aimes encore, et que tu ne fais de moi que ton jouet ?

Je fronce les sourcils, Alec n'aurait jamais parlé de cette façon. Puis je réalise que ce n'est pas lui, ce n'est pas sa personnalité.

Je me tourne sans lui porter aucune attention et je vais lui préparer la première potion pour contrer les effets de la pierre.

Mais Alec n'a pas l'air de vouloir lâcher l'affaire et reste sur mes talons.

- Alors Magnus ? Tu ne veux pas répondre. Avoues que je ne suis rien pour toi. Je le sais.

Sur ses dernières paroles la voix d'Alec change complètement, sa voix est triste, il sanglote. Je me tourne vers lui, il est assis sur le sol, il a ramené ses genoux contre son torse. Il me regarde avec ses yeux emplis de larmes, mon cœur rate un battement et d'une façon indescriptible je me sens terriblement mal. Je m'approche de lui et pose ma main sur son épaule.

- Alec, calmes-toi. Ce n'est pas toi. Tiens bois ça, ça va te ramener à toi.

Il allait répliquer mais je lui met la fiole dans la main et l'incite à boire son contenu. Une fois la fiole vidée, Alec se met à hurler à pleins poumons en se tenant la gorge. Je savais que ça allait être très dur mon bel Alexander. Je suis tellement peiné de te voir dans cet état là...

Alors que je lui caresse doucement la main pour l'apaiser, il se calme brusquement. Sa peau est recouverte d'une fine pellicule de sueur, j'attrape une serviette et lui éponge doucement le front. Il m'attrape le poignet avec délicatesse et me fixe droit dans les yeux.

- Je suis désolé Magnus...

- Ce n'est rien Alec, tu es juste souffrant. Ça va finir par être soigné ne t'inquiète pas.

- Quand je change de comportement, je m'en rends compte. Mais je n'y peux rien, je suis comme prisonnier de mon esprit, je ne contrôle rien. J'essaye, mais ça m'épuise énormément...

Je pose un doigt sur ses lèvres, elles sont douces, je chasse vite le désir de mon esprit et me reconcentre sur son visage. Il est redevenu sérieux, séduisant, il est normal en somme.

- Ta potion a fonctionné, je me sens beaucoup mieux.

Il se redresse et me fais un petit sourire.

- Je pense que ça ne sera pas un traitement sur le long terme. J'ai l'impression qu'une dose à suffit.

- Je ne suis pas sûr. C'est étrange, d'habitude la personne ayant touchée la pierre éprouve une grande fatigue et peine souvent à marcher. Et toi tu es en pleine forme. Je ne comprends pas...

Je fais glisser ma main droite sur mon visage. Je fronce les sourcils. Ce n'est pas normal du tout. C'est vrai que les cas sont rares, je n'ai moi-même vu que seulement 3 cas, Alec inclus. Il s'avance vers moi et me saisit le bras.

- Magnus, je vais bien.

Alors que je suis sur le point de répliquer, le téléphone d'Alec posé sur la table se met à sonner. Il se dirige vers lui et décroche.

- Allo ?

Silence

- Oui, je suis de nouveau moi-même. Magnus m'a donné une potion et elle a fait effet.

Silence

- Non ! Vraiment, je me sens bien.

Silence

- Vous avez besoin de moi tu le sais très bien Izzy.

Silence

- Oui. D'accord. Je rentre à l'institut tout de suite.

Quoi ? Non Alec, je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

Alec raccroche et se tourne vers moi. Mais avant qu'il ait eu le temps d'ouvrir la bouche, je commence déjà à parler.

- Il est hors de question que tu retournes à l'institut. Tu n'es pas prêt. La pierre y est cachée et...

Alec a fait un pas et a posé ses mains sur mes joues, ce qui me fait me fait arrêter de parler. Je sens toute ma volonté s'envoler.

- Magnus, cesse de t'inquiéter. Je suis guéri. Il faut que j'y aille.

Je n'ai pas le temps de réfléchir que des mots s'échappent tous seuls de ma bouche.

- Je viens avec toi !

Alec s'arrête, il arque un sourcil puis un petit sourire se dessine sur ses lèvres.

- Le contraire n'est pas envisageable.

Il me fait un sourire en coin et me fais signe que nous partons. Mon cœur bat plus vite, mais je me ressaisis. Il faut que je garde un œil sur Alec.

Je crée un portail et nous y entrons tout deux. 

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