Chapitre 11

  C'est comme si le temps se joue de moi. Je ne cesse de tourner en rond encore et encore alors qu'Aredhel enveloppe le corps d'Alec d'un charme de couleur jaune. Je n'ai aucune idée de ce qu'il est en train de fabriquer, je ne sais même pas si son sort est dangereux ou non pour la vie de mon beau brun, mais je n'ai pas d'autre solution, il faut que je reste là, patient et incapable de faire quoique ce soit.

Alors que je prie tous les dieux possibles pour qu'Alexander survive, j'entends quelqu'un frapper à ma porte. Simon me fait signe qu'il part ouvrir et franchement je le remercie intérieurement, je ne peux quitter Alec des yeux.

Quelques instant plus tard, Maryse arrive dans mon salon et pousse un cri aigu. Elle s'apprête à courir aux côtés de son fils, mais Clary s'interpose et pose ses douces mains sur les épaules de la mère et lui parle d'une voix calme pour que Maryse l'écoute attentivement.

- Maryse vous devez laisser faire Aredhel.

Maryse ne se calme pas pour autant et essaye de se dégager frénétiquement du contact de la jeune rousse.

- Mais qui est-il ? Qu'est-ce qu'il fait à mon fils ?

Je comprends rapidement qu'il faut que je lui réponde ou sinon elle ne se calmera pas et pourrait déconcentrer Aredhel.

Je m'approche d'elle et l'invite à s'assoir sur un des fauteuils en face du canapé dans lequel Alec est allongé, puis je commence à lui expliquer.

- J'ai essayé de trouver comment soigner Alec, mais ça allait au-delà de mes connaissances, je ne voulais pas essayer n'importe quoi alors que ça vie en dépendait. C'est pour cela que j'ai fait appel à Aredhel, c'est un guérisseur en plus d'être sorcier. Il savait quoi faire.

- Donc il va s'en sortir ?

- On ne peut pas être sûr à cent pourcent. Il faut attendre.

- Mais Magnus, tu viens de dire que c'est un guérisseur, il va donc guérir Alec !

J'aimerais que ce soit aussi simple.

- Alexander a rompu une rune de promesse, ce qui a de lourdes conséquences. Nous avons, si on peut appeler ça comme ça, de la chance avec la survie de Valentin, sinon aucun guérisseur n'aurait pu faire quelque chose.

Maryse semble réellement prendre conscience de la situation et prend une grande inspiration avant de me répondre d'un ton las et attristé.

- Et quand saurons-nous s'il va survivre ?

- Aucune idée.

Ma voix est comme une sentence et je me rends compte que la vie de mon cher amour ne tient plus qu'à un fil. A tout moment il peut nous claquer entre les doigts, et je ne saurais comment réagir.

Je voudrais tellement pouvoir vivre une éternité à ses côtés, ou bien redevenir mortel pour lui. Je pourrais tout lui donner, ma vie s'il le faut, je serais prêt à me sacrifier pour qu'il puisse vivre sa vie, même s'il doit le faire dans un monde où je n'existerais plus.

C'est donc ça le véritable amour ? Etre prêt à se jeter dans les flammes de l'enfer pour que la vie de l'être aimé soit épargnée ? Se rendre compte à quel point la sienne est insignifiante si l'autre n'est plus là.

Oui Alec, ma vie n'aurait plus de sens sans toi. Je ne peux pas te pardonner d'avoir agis de la sorte, même si au fond je comprends ton geste. Ça serait mentir de te dire que je n'aurais pas agis de la même manière.

Moi aussi j'aurais donné ma vie en rompant une rune de promesse que de te voir mourir sous l'action d'un homme qui ne veut que le pouvoir.

- Magnus ?

Je lève la tête, et c'est à ce moment-là que je m'aperçois que le soleil se lève doucement. J'ai passé la nuit à attendre que tu te réveilles, mais toujours rien. Aredhel est plongé dans une transe et c'est donc impossible de lui demander si ton état empire ou s'améliore.

Je jette un regard rapidement à Maryse, un sourire triste se dessine sur ses lèvres puis elle pose sa main sur mon épaule avant de s'adresser à moi en chuchotant.

- Est-ce qu'on peut parler en privé ?

Simon et Clary nous regardent avec des yeux rouges de fatigues, mais ne prononcent pas un seul mot.

J'acquiesce et me lève lentement, en gardant les yeux fixés sur le corps toujours immobile d'Alec.

Nous allons tous deux dans mon bureau. Je ferme la porte derrière elle et lui propose un siège, qu'elle accepte en hochant la tête.

Je lui sers un verre de rhum et m'assois en face d'elle.

- Je sais très bien que nous nous ne sommes jamais très bien entendus Magnus.

- Oui c'est vrai.

- Surtout quand tu t'es immiscé dans le mariage de mon fils, en gâchant sa chance d'être avec une femme respectable, lié à une grande famille.

Je ne réponds pas à sa pique et me contente seulement d'hocher la tête.

- Malgré tout cela, je voulais m'excuser auprès de toi. Depuis le début tu as toujours été fidèle aux shadowhunters et tu as rendu mon fils heureux. Même si j'ai eu du mal à le reconnaitre, j'en suis tout à fait consciente aujourd'hui.

Je fronce les sourcils et l'interrompt dans son discours d'excuse.

- J'accepte tes excuses, mais pourquoi maintenant ? A cause de l'état dans lequel il est plongé ?

- Pas seulement, bien-sûr ça me fait prendre conscience que je ne peux pas m'interposer entre vous. Je vois bien à quel point vous vous aimez tous les deux, mais je ne veux pas que cet amour soit nocif pour lui. Je ne suis pas dupe Magnus, je sais très bien pourquoi il a rompu sa promesse.

- Et pourquoi pensez-vous qu'il l'a fait ?

Mon ton est plein de défi, mais je refuse qu'elle considère notre amour comme nocif pour lui, je ne l'autorise pas.

- Il l'a fait pour toi. Nous savons tous que le but de Valentin est de détruire le monde obscur. Et tu es une créature du monde obscur c'est pour cela qu'Alec a voulu l'arrête, même si sa vie en dépendait.

Je sens la colère augmenter en moi, et elle devient de plus en plus compliquer à contrôler.

- J'aurais agis de la même manière pour sauver votre fils. Je n'accepte pas le fait que vous considérez notre amour comme nocif. Je pourrais donner ma vie pour Alec, pour moi c'est une réelle preuve d'amour. Je-je...

J'arrive à peine à trouver mes mots tellement la haine que j'essaye de cacher est tellement forte.

Mais Maryse ne semble pas s'en occuper et parle à son tour.

- Je sais bien que vous êtes prêt à tout pour vous protéger l'un l'autre, et j'ai conscience que quoique je dise, rien ne changera entre vous. C'est donc pour ça que je voulais m'excuser et te dire que j'accepte votre relation.

- Comment ça ?

- C'est pourtant clair. Si Alec... survis, je ne me mettrais pas entre vous deux. Je veux qu'Alec profite de sa vie, et si c'est avec toi qu'il veut la passer alors soit, je ne m'interposerais pas.

Je reste bouche bée.

Je n'ai vraiment pas l'habitude d'attendre la bénédiction de qui que ce soit pour me mettre avec la personne que je désire. Mais c'est particulier, on ne parle de n'importe qui, et je me sens rassuré de savoir que la mère d'Alec ne sera plus un sujet de débat qui pourrait nous séparer lui et moi.

Mais alors que je me sens rassuré de l'accord de Maryse, la réalité me donne une grosse claque en pleine figure, est-ce qu'au moins Alec sera en vie pour savoir que sa mère n'est plus totalement contre notre relation ?

Je me tourne vers Maryse et lui parle d'une voix triste.

- Merci de ton accord, mais il faut que je retourne auprès d'Alec.

Maryse acquiesce et me suit de près quand je sors du bureau.

Pour mon plus grand désarroi rien n'a changé, Aredhel et Alec sont toujours immobile et rien n'indique la suite des évènements.

Je m'approche de Simon et Clary et m'assois à côté d'eux à mon bar dans la cuisine.

- Il ne s'est rien passé durant mon absence ?

- Non, ils n'ont pas bougé.

Je soupire et me passe une main sur mon visage. Je me sens de moins en moins sûr de moi en ce qui concerne la survie d'Alec.

Clarissa me saisit la main et me force à la regarder dans les yeux.

- Magnus, ne perd pas espoir, tu nous as dit qu'Aredhel était un grand guérisseur, donc il va réussir à le sauver.

- Je ne suis plus très sûr. Ça fait je ne sais combien de temps qu'il est dans cet état et plus le temps passe, plus je doute qu'il s'en sorte.

Alors que je sens les larmes me monter, un flash de lumière apparaît et nous aveugle.

- Qu'est-ce qui se passe ?

J'entends les cris de Simon, Clary et Maryse. Mais ce ne sont pas les seuls que j'entends. Même si je suis aveuglé à cause du flash, je reconnais la voix d'Alec à travers les cris des autres.

Je ne sais pas quoi faire, mais j'essaye de me déplacer tant bien que mal mais je n'arrive pas à savoir ou je suis exactement.

Alors que je suis aveuglé depuis un bon moment déjà, je récupère peu à peu la vue. C'est à ce moment-là que je distingue Aredhel allongé sur le sol.

- Aredhel ?

Rien ne se passe.

Je me traine jusqu'à lui et le secoue pour qu'il reprenne conscience.

Je tourne la tête en direction du canapé, mais je n'arrive pas à voir Alec. C'est alors que la voix d'Aredhel parvient à mes oreilles.

- J'aurais dû te demander plus qu'un collier et un manuscrit.

Un sourire se dessine sur ses lèvres alors que je me soulève doucement en m'aidant de la table basse et c'est à ce moment que je vois le doux sourire d'Alec et je sens mon cœur s'envoler quand il finit par parler d'une voix rauque.

- Salut toi.


AudreyPh18


Le prochain chapitre sera le dernier !

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