Chapitre 91
« Il y a des choses qui ne sont pas bonnes à faire, mais on les fait quand même, pour nos amies »
AIDEN
— Surtout, tu me laisses parler, dis-je sur un ton assez sévère.
Aline hausse les sourcils, s'arrête et croise les bras.
— Ah bon ? Je suis curieuse de savoir pourquoi, entre nous deux, c'est bien moi qui ai le plus de connaissance sur ce que vit Brent, réplique-t-elle.
Bla-bla-bla...
Je lève les yeux au ciel.
— Il s'agit de mon meilleur ami, répondis-je en serrant les dents.
— Et de mon petit ami ! Continue t-elle sur le même ton.
Oui et c'est justement pour ça qu'elle sera beaucoup trop touchée par la situation pour pouvoir dire quelque chose dans un sanglot.
— Je m'en fiche complètement, soufflais-je en m'avançant vers la porte d'entrée de la maison.
Les deux voitures sont là, signe que nos deux parents sont rentrés du travail.
— Je suis la future avocate de la famille Parker, défendre quelqu'un ça me connaît, renchérit-elle.
C'est vraiment un argument très nul ça.
— Ah bon ? Je n'ai aucun souvenir de toi entrain de me défendre pourtant, la contredis-je.
— Oh tu m'énerves, souffle t-elle. On parle tous les deux, voilà c'est régler !
Sans me laisser répondre quoi que ce soit, elle entre et cri dans la maison pour demander à nos parents de venir nous voir.
Voilà pourquoi je voulais commencer, elle ne sait pas être discrète ! Elle est beaucoup trop directe ! On a même pas réfléchi à ce qu'il faudra dire ou par quoi commencer qu'elle les a déjà appelés !
Pourquoi j'ai hérité d'une jumelle aussi têtue, pourquoi ?
Je finis par entrer également, tout en appréhendant ce qui va se passer. En se mettant en couple avec mon meilleur ami, je me doutais bien qu'à un certain moment Aline voudrait gérer tout ce qui le concerne. Et ça me saoule un peu, beaucoup en fait.
— Maman ! Papa ! S'écrie t-elle.
Sans grande surprise, vu le ton qu'Aline a pris, ils arrivent inquiet. Ma mère arrive de l'étage tandis que mon père vient de la cuisine.
— Qu'est-ce qu'il y a Aline ? Demande mon père en fronçant les sourcils.
Ma mère regarde Aline de haut en bas pour tenter de voir ce qu'il ne va pas puis son regard se tourne vers moi pour faire de même.
— Mes chéris, ça va ? Demande-t-elle à son tour.
— Oui, nous ça va mais il faut qu'on vous parle, commence-t-elle. Aiden et moi !
Elle a terminé sa phrase en me lançant un regard noir et en me faisant signe de venir car je ne l'avais pas encore rejoint. Ce n'est pas elle qui me disait il y a même pas 5 minutes qui voulait prendre les devants ?
Cependant, je ne proteste pas et la rejoins.
— Vous avez fait une bêtise ? Nous questionne mon père.
— Non pas du tout, répondit Aline.
— Expliquez-nous alors ! Vous nous inquiétez là, continue ma mère.
Je lève les yeux au ciel. Ça m'étonne pas, Aline a voulu prendre les devants et maintenant elle panique et ne sait pas quoi dire. Mais bon, je ne vais pas lui faire la remarque, c'est déjà assez difficile comme ça.
Nous nous asseyons tous, sous les regards inquiets de nos parents. Mon père a les bras croisés et ma mère tente de rester neutre sans rien montrer. Je décide de prendre enfin la parole.
— Déjà, ça nous concerne pas nous directement, c'est au sujet de Brent et sa mère, commençais-je.
Aline et moi remarquons tout de suite dans leur regard qu'ils sont moins stressés. Malheureusement, je ne pense pas que cela va durer. Quand ils sauront, je pense qu'ils auraient préféré qu'on ait fait une connerie que d'apprendre ce que je m'apprête à leur dire.
— D'accord, répondit ma mère en hochant la tête. Qu'est-ce qui leur arrive ?
Sa voix est calme, elle veut nous rassurer, nous encourager à leur parler. Je jette un coup d'œil vers Aline, cette dernière a les larmes aux yeux mais tente malgré tout de le cacher mais c'est ma sœur et je suis conscient qu'à tout moment, elle peut craquer.
Moi-même, je ne sais pas si je vais réussir à en parler sans difficulté. Penser c'est une chose mais parler à voix haute en est tout une autre.
— Je...son père est violent avec eux, annonçais-je.
— Le père de Brent ? S'exclame mon père en écarquillant les yeux.
Je hoche la tête en guise de réponse. Je n'ai pas envie de répéter ce que je viens de dire, de toute façon ils ont coup compris mais ils sont choqués, comme nous lorsqu'ont la appris aussi.
— C'est de grave accusation les enfants, il ne faut pas prendre ça à la légère alors si vou-
— Ce n'est pas une blague ! Intervient Aline en se levant. Vous pensez vraiment qu'on pourrait en faire par apport à ça ?
— Je n'ai pas dis ça Aline, reprend notre mère, calme toi s'il te plaît.
Je passe mes mains sur mon visage et prends une grande aspiration. Face aux larmes d'Aline, ils n'avaient aucun mal à comprendre que c'est bien réel et que rien n'est inventé.
— Emma est avec la mère de Brent, vous êtes avocat et on s'est dit que vous pourriez faire quelque chose, déclarais-je.
Mon père hoche la tête mais il semble tout de même énervé.
— Depuis combien de temps ça dure ? Nous demande-t-il.
— Quelque mois, soupirais-je.
— Et vous décidez d'en parler seulement maintenant ? S'exclame notre mère.
— Brent ne voulait pas qu'on les aide et d'ailleurs il ne veut toujours pas, intervient Aline.
Nos parents se lancent un regard inquiet puis ils restent silencieux quelques instants avant de reprendre la parole.
— Vous auriez dû nous le dire beaucoup plus tôt, cet homme est votre professeur aussi, il travaille dans un lycée ! Qui sait ce qui pourrait lui passer par la tête s'il est déjà capable de faire du mal à sa famille ? Déclare notre mère.
Elle a raison, et c'est pour ça qu'Aline et moi ne répondons pas. On sait parfaitement tous les deux que nos parents ne sont pas en colère contre nous, ils nous expliquent les choses c'est tout.
— On va aller voir Aurore tout de suite, annonce mon père.
Ma sœur et moi haussons les sourcils en même temps.
— Tout de suite maintenant ? Demande t-elle.
— Oui, tout de suite maintenant Aline ! Répète-t-elle.
Nos parents se lèvent et vont déjà chercher leur manteau, nous les suivons jusqu'à l'entrée.
Ma mère semble paniquée et j'arrive à voir qu'elle se sent coupable, coupable de ne rien avoir vu. Aurore est son amie depuis des années, elle ressent exactement la même chose que nous lorsque nous avons découvert tout ça.
— Sur la route on va appeler la police, continue mon père en prenant les clefs de sa voiture.
Je m'avance vers lui et Aline fait de même mais il nous arrête rapidement.
— Vous restez ici, dit-il.
— Quoi ? S'exclame Aline.
— Aline s'il te plaît, n'essaie pas de faire quoi que ce soit et écoute nous, poursuit-il.
Mon père me lance un regard que je comprends facilement. Il me demande de veiller à ce que Aline ne sorte pas pour les rejoindre.
J'aurais bien aimé venir avec eux, surtout qu'Emma est là-bas mais maintenant qu'on leur a tout dit, nous devons les laisser faire, ils savent ce qu'ils font et je leur fais confiance alors je resterai avec Aline pour la rassurer.
Nos parents sortent en claquant la porte derrière eux et Aline est déjà entrain d'essayer d'appeler quelqu'un, probablement Brent.
— Il ne répond pas, il ne répond pas, répète-t-elle en serrant les dents.
Elle finit par abandonner et se tourne vers moi. Mon premier réflexe est de faire comme elle, il faut que j'appelle Emma. Je pense que comme nous, elle ne s'attend pas à ce que nos parents agissent aussi radicalement et si rapidement alors il vaut mieux la prévenir.
Après plusieurs sonneries, elle décroche enfin.
— Emma, il y a nos paren-
— C'est pas Emma, entendis-je.
Je reconnais rapidement cette petite voix et je fronce les sourcils. Si Emma ne me répond pas, c'est que quelque chose se passe.
— Austin ? Pourquoi tu as le téléphone d'Emma ?
— On était en train de parler à la maman de Brent et y a son papa qui est arrivé, il a demandé où était Brent et vu qu'il n'est pas là bah il est énervé il crie partout et Emma est restée avec la maman de Brent en bas et elle m'a dit d'aller dans une des chambres en haut, m'explique-t-il d'un calme incroyable.
— Brent n'est pas là ? Demandais-je en fronçant les sourcils.
Je regrette aussitôt cette question qui éveille l'attention d'Aline. Merde.
Il a dû sortir pour prendre l'air mais j'aurais aimé qu'il soit là car savoir que son père est arrivé et qu'il est énervé alors que Emma est toujours là-bas m'inquiète plus que tout.
Au lycée, on ne risque rien mais Emma est très souvent la cible de ses regards noirs car il sait que c'est la partenaire de danse de Brent. J'espère que là aussi, il se contente de lui lancer de simple regard noirs.
— Mets le haut-parleur ! Me dit Aline.
Je ne fais pas attention à ce qu'elle me dit car Austin reprend la parole au même moment.
— Il y a quelqu'un qui a cassé quelque chose, déclare Austin.
Je ferme les yeux et prends une grande aspiration avant de reprendre, je vais essayer de cahier ça à Austin pour ne pas l'alarmer mais ce qu'il vient de me dire m'inquiète encore plus.
Si mon père ne m'avait pas dit de ne pas bouger pour rester avec Aline, je serais déjà en route pour les rejoindre mais j'ai bien peur que là, si nous débarquons chez Brent, la situation empire.
— D'accord, commençais-je après avoir pris une grande aspiration, tu ne sors pas d'où tu es Austin, c'est bientôt fini il y a la police qui va arriver.
— Je ne bouge pas promis mais reste au téléphone avec moi s'il te plaît, me dit-il d'une voix tremblante.
EMMA
Tout se passait très bien, du moins c'est ce que je pensais jusqu'à ce que le père de Brent rentre soudainement. Même Aurore a été surprise par ce retour anticipé.
Lorsque j'avais entendu le claquement de porte, j'avais directement pensé à Brent et je redoutais déjà sa réaction en me voyant, mais en fait, j'aurais préféré que ce soit lui car Aurore et moi faisons face à une furie.
— Ou est-ce qu'il est ?! S'écrie-t-il.
Aurore et moi nous nous regardons, elle me lance un regard qui me fait comprendre que je dois la laisser parler. J'ai amené Austin dans la chambre de Brent dès que j'ai senti que les choses ne se passeraient pas comme prévu.
Je ne peux m'empêcher de penser que je n'aurais jamais dû l'amener avec moi ici, je m'en veux énormément.
— Il est parti courir, répondit Aurore calmement.
Sa voix la trahissait, elle avait peur et cette peur est contagieuse car je ressens la même chose. S'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter elle ne serait pas comme ça.
— Courir, répète-t-il en riant, c'est déjà ce que tu me disais quand tu le couvrais car il se dandinait sur de la musique !
Je ferme les yeux. Ne pas intervenir, je ne dois pas intervenir, pour le moment.
— Je t'assure qu'il ne danse pas, il a arrêté, continue-t-elle.
Il ne lui répond pas cette fois-ci, il ne l'écoute même pas et son attention n'est même pas portée sur elle, en réalité il me fixe méchamment, il n'y a rien de bon qui émane de lui. Tout est mauvais chez lui.
— C'est à cause de toi tout ça, dit-il en s'approchant de moi en me pointant du doigt.
Aurore se place juste derrière lui de façon à pouvoir me voir malgré la grande taille de son mari.
— Tu te rends compte du mal que tu as faits ? Me questionne-t-il d'un air menaçant.
Le mal que j'ai faits . C'est clair, cet homme est toxique pour toute personne qui l'entoure, c'est un pervers narcissique qui rejette ses erreurs sur les autres.
Le plus triste dans tout ça, c'est qu'il ne se rendra jamais compte que tout est de sa faute.
— Mon fils vaut mieux que ça, continu t-il en me regardant de haut en bas.
Derrière lui, la mère de Brent pleure en silence et me fait signe de ne pas lui répondre, elle me supplie de ne pas répliquer.
De ce qu'elle m'avait raconté, c'était lorsque Brent n'allait pas dans son sens que les choses dérapaient, quand il montrait son désaccord c'est là que son père perdait tout contrôle.
— À cause de toi, commence t-il en appuyant sur mon épaules avec son doigt, mon fils est devenu une merde, un bon à rien !
Les larmes me montent aux yeux, je le regarde dans le blanc des yeux et je n'y vois aucun amour paternel. Moi qui pensais que les choses pourraient peut-être s'arranger, qu'il pourrait se rendre compte que la danse fait le bonheur de son fils désormais, je sais que c'est impossible.
Brent avait raison.
— Votre fils n'est pas un bon à rien, c'est vous, répondis-je en serrant des dents et en enlevant son doigt de mon épaule.
Mon regard est probablement identique au sien, noir et impénétrable. Je ne le quitte pas des yeux mais j'arrive tout de même à voir Aurore s'agitait derrière lui.
Ma phrase est sans aucun doute, l'élément déclencheur de tout ce qui va suivre.
Mais Brent est mon ami, entendre quelqu'un le rabaisser comme ça m'est insupportable, encore plus quand cela vient de son père. Ça ne devrait pas se passer comme ça. Personne ne mérite de se faire rabaisser comme ça mais tout le monde mérite d'être défendu lorsque ça arrive.
La mâchoire serrée, il n'a pas encore répondu mais ça ne saurait tarder. Il attrape mes épaules et me pousse sur le mur violemment, il répète son action plusieurs fois de suite. Je ferme les yeux et serre les dents, prend mon courage à deux mains et le repousse en arrière.
— Je suis un bon à rien, moi ? Répète-t-il en me poussant également.
Me pousser, il ne fait que ça mais je suis certaine que si c'était Brent en face de lui, il aurait déjà fait beaucoup plus. Ce qu'il me fait c'est déjà trop mais je préfère largement des bousculades que des coups.
Aiden, Aline, j'espère que vous avez fait ce qu'il fallait.
Je hoche la tête en guise de réponse. Alors qu'il venait à peine de s'éloigner de moi, mon geste le mit dans une colère folle et il s'avança très rapidement vers moi.
Mais il n'a pas eu le temps de faire quoi que ce soit qu'Aurore eut le réflexe de prendre un vase et de le jeter vers lui. Ce dernier atterri directement au niveau de l'épaule du père de Brent, il pousse un cri de douleur en se pliant et en appuyant sur son épaule.
Aurore m'attrape pour nous éloigner puis elle me prend dans ses bras. Sous le choc, je n'arrivais même plus à faire le moindre geste, je reste immobile, les yeux rivés sur le père de Brent qui ne fait que jurer.
— Je suis désolé Emma mais si je n'avais pas fait ça il ne se serait pas contenter de te pousser une nouvelle fois, me murmure Aurore d'une voix tremblante.
Je l'entendais, mais ne répondais pas. Ce qui m'importe, c'est qu'il ne décide pas de monter à l'étage car Austin y est. J'aurais dû écouter Aurore quand elle me disait de ne rien dire, j'aurais dû l'écouter bon sang.
Brent a raison, je suis irréfléchie. Je crains deux fois plus son retour dorénavant.
— Tu vas le regretter ! Hurle-t-il en se redressant avec difficulté.
— Arrêtes-toi s'il te plaît, arrête ! Répondit Aurore en larmes.
— Tu mériterais que je te jette un vase en pleine figure à tous aussi, la menace t-il.
Cette fois-ci moi aussi, je n'arrivais plus à retenir mes larmes et les laissais coulés abondamment sur mes joues, je ressentis de léger picotement sur l'une d'elles. J'avais la possibilité de sortir étant donné que j'étais juste à côté de la porte d'entrée mais Austin est encore là et Aurore le savait très bien.
Soudain, plusieurs bruits de girophares résonnent dans la rue. Attirer par les sons des voitures, je tourne mon visage vers une fenêtre et arrive à apercevoir la police.
La police...
Ils ont appelés la police !
La pression qui avait envahi mon corps tout entier se dissipa petit à petit. La porte d'entrée s'ouvrît brusquement sur plusieurs policiers, trois d'entre eux se dirigèrent directement vers le père de Brent tandis qu'un autre nous rejoignais.
Je regardais la scène silencieusement, ne sachant pas quoi faire.
— Monsieur Stanford vous êtes en état d'arrestation pour violences sur enfant, violences conjugales et intimidation. Vous avez le droit de garder le silence, vous aurez le droit à un avocat, si vous ne pouvez pas vous en payer, vous en aurez un commis d'office, annonça un des policiers en lui passant les menottes.
Aurore regarde la scène tristement, au même moment les parents d'Aiden et Aline entrèrent pour nous rejoindre.
— Emma ta joue saigne, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Tu n'as pas mal . Me demande la mère des jumeaux.
Je fronce les sourcils et passe ma main sur la joue qui me picotait il y a quelques instants en faisant une grimace de douleur. Ce n'est rien, c'est sûrement à cause d'un bout de verre qui a volé lorsque le vase a éclaté en morceaux.
— Vous allez bien ? S'empresse de nous demander leur père.
Les policiers font sortir le père de Brent qui me lance un regard noir tandis que je répondais au père des jumeaux par un simple hochement de tête, en pleure. En vérité, toute mon attention était dirigée derrière eux.
Brent est la face à moi, il n'ose même pas entrer dans la maison. Il me fixe, ses joues sont remplies de larmes, il pleure silencieusement et cette vision ne fait qu'accentuer mes larmes également.
NOTE DE L'AUTEUR:
Bonjour bonjouur 💛
Léger retard pour ce chapitre mais le voilà !
C'est un chapitre que j'attendais d'écrire depuis un moment, j'espère qu'il vous a plu ! Beaucoup d'émotions n'est ce pas ?
Donnez moi vos avis en commentaire, je répond à tout le monde 😆
Que pensez vous :
— Des tensions entre Aiden et Aline au sujet de Brent ?
— La réaction des parents des jumeaux ?
— L'arrivée de la police ?
— Le père de Brent ? (je sens les insultes arrivées)
— Emma aurait-elle du se taire quand le père de Brent parlait de son fils ?
— L'arrivée finale de Brent en fin de chapitre ? Comment va t-il réagir face à tout ça ?
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