15. Le Mérite (2)
Ethel se racle la gorge.
— Alors... Y'a dix-huit ou dix-neuf ans, ma mère a été injustement condamnée a une déportation directe sur Yer'kir. J'sais même plus pourquoi tellement c'était con. Elle avait rien fait. Et pourtant... ils l'ont dégagée. C'qu'ils savaient pas, et c'que personne savait, c'était qu'elle était enceinte. Du coup... j'suis née là-bas. Et j'y ai vécu pendant onze ans.
— Onze ans ? Mais comment t'as survécu onze ans ?
— C'pas une capsule de guerre, hein. Les ECOs jartent tellement d'gens là-bas qu'ils ont fini par s'entasser. Du coup, ils ont fait c'qu'ils pouvaient faire pour survivre. S'organiser. Travailler. Enfin, tu comprends, quoi.
— Non... Non, je comprends pas. Ces gens... ce sont des Sans-Cœurs. Ils devraient pas survivre.
— J'ai vécu onze ans sans cœurtex, Vanadis.
Papa y aurait succombé en trois semaines, comme... comme n'importe quel Yerna dans ses conditions. Que diable ? Ils lui ont forcément trafiqué le cerveau !
— T'as clairement des séquelles ! Tu crois que Vulcain vient d'où ? C'est à cause de ça que t'as des coups de folie ! Tu... tu viens de là-bas. Comment t'as pu... sans coeurtex ?
— Des séquelles ? Mon cerveau a pas d'séquelles ! J'suis qui j'suis.
— Pourtant...
— Je sais, tout le monde est parfait à Yer'nayin, crache-t-elle. Vous avez toutes ces valeurs, cette technologie, cette science, ce... vomi de superficialité. Moi, j'suis qu'une tache là-dedans.
— Pourquoi tu restes ici, si ça te plaît pas ? Pourquoi tu reviens pas au Désert ?
— Pardon ? Tu crois que... Personne, et j'dis bien personne, même le plus con des cons, voudrait revenir là-bas ! On y survit, mais c'tout. Mon enfance était horrible. Non seulement j'subissais mes « coups de folie », mais j'me faisais lyncher et harceler à cause de ça. J'suis fière d'qui je suis, j'assume d'où j'viens, mais... c'pas une raison pour vouloir y revenir.
Harcelée... comme moi ?
— En plus, c'ma mère qui m'a emmenée ici. J'dois rester, pour elle, se désole-t-elle.
— Comment est-ce qu'elle t'a emmenée ? Je pensais que c'était impossible de traverser la mer.
— Y'a plein de choses que t'ignores. Déjà... Y'a une sorte de rituel, là-bas, pour donner une deuxième chance aux Yernas d'revenir ici. La Renaissance, j'crois, ça s'appelle... mais ma mère a jamais réussi. Et pour moi, ils acceptaient pas les gosses nés directement chez eux. Elle avait beau hurler sur les lieutenants, ils flanchaient pas, alors... une nuit, elle m'a réveillée et m'a emmenée à la plage, pendant qu'les provisions d'la semaine arrivaient. Elle s'était décidée à voler le bateau et à naviguer jusqu'à Yer'nayin. Évidemment, ça s'est su, et quand on a atteint la côte, plein d'bâtards d'ECOs nous attendaient. Ma mère s'était armée, elle les a suppliés d'm'épargner, mais pour eux, on était... qu'des monstres. Des Sans-Cœurs. Pire qu'des robots. Pourtant, elle avait toute la volonté du monde de m'sauver, mais j'sais pas, ils refusaient de l'admettre. J'sais même plus comment j'ai réussi à m'enfuir. Juste qu'elle m'a sauvé la vie. La dernière chose que j'ai entendue, c'était elle qui me criait de grandir. Et la dernière chose que j'ai vue...
La conclusion se coince dans sa gorge.
La brise nocturne caresse nos peaux brunies et les bottes noires de la fille, trempées. Elle déglutit, ravalant sans doute les émotions qui bataillent dans son cœurtex, bien que ce dernier fonctionne au sang d'un inconnu. Elle tente de cacher l'effet qu'elles exerçaient sur elle, et en temps normal, elle réussissait, mais là, son masque se fissure. Son deuxième.
— T'es pas obligée d'en parler.
— La tête de ma mère. C'était la tête de ma mère.
Ma poitrine se resserre. La scène ose se matérialiser. Son corps à genoux, les ECOs qui le regardent, insensibles, et la fuite de la vraie Sans-Cœur... le coeurtex brisé ?
— Elle roulait par terre... mais bon ! La bonne nouvelle, c'est que j'suis toujours là, non ? J'me suis échappée dans la campagne, une famille m'a accueillie, j'ai inventé une histoire, ils m'ont donné un cœurtex, vu qu'à l'époque il en pleuvait, mais j'restais traquée, alors j'ai très vite appris à vivre dans la nature et à m'adapter à chaque environnement, chaque personne, et tout le toutim.
— T'as pas essayé de t'adapter à moi, visiblement.
Cette fois, même les broussailles n'osent chuinter.
— Désolée. C'était une blague.
— Tu t'excuses. D'mieux en mieux.
— Comment tu t'es sentie, quand tu... as vu sa tête ? Je sais pas si je devrais te poser cette question, mais...
— Oh, tu peux, j'sais qu'tu rêves de savoir quelles émotions ressentaient la fille qui n'était jamais censée en ressentir. En fait, j'sais plus trop, mais vu l'souvenir que j'en ai, j'devais être dévastée. T'sais, comme quelqu'un qui vient de voir sa mère décapitée sous ses yeux... ou son père.
Elle ajoute ces derniers mots après quelques secondes de silence. De nombreuses interrogations bouchent le fil de mes pensées, et le paysage idyllique, qui nous envoie valser dans un univers constellé, ne m'aide guère.
— Alors, la question à un million. Si t'étais Sans-Cœur, comment t'as pu être dévastée ?
— Sans cœurtex, mais pas sans cœur. Mais j'te blâme pas pour pas connaître la différence. Tu crois qu'à Yer'kir, y'a qu'des automates sans émotions qui s'décident juste de s'faire la guerre de temps à autre, mais tu t'goures. C'peut-être pas aussi facile qu'à Yer'nayin, mais les gens là-bas sont toujours humains. Ils sont capables d'aimer, enfin... certains, avec un peu d'effort. Si on oublie mes... Si on oublie Vulcain, ça a été facile, pour moi. Jamais eu d'cœurtex. Jamais eu d'puces dans mon corps pour m'faire contrôler. Et j'en passe.
Voilà peut-être la clé de ses troubles.
Normalement, à l'âge de deux ans, les bambins se retrouvent au cœur d'une cérémonie durant laquelle on leur implante plusieurs puces pour les rendre compatibles aux cœurtex. Elles permettent d'analyser leur cerveau lors de consultations médicales, mais également leur corps, pour que les pilules alimentaires puissent s'adapter à leurs besoins. L'on narre dans les livres d'Histoire l'éradication, grâce à nos technologies, de grandes maladies autrefois répandues.
Une fille née là-bas n'a évidemment jamais eu recours à ces technologies. La colère de la Nature a eu carte blanche sur elle et l'a rendue « démoniaque ». Pourtant, à l'écouter... elle me ressemble. Elle ressemble à Oriane. Elle ressemble à... une Yerna. Malchanceuse, bousillée par la vie, certes, mais à l'opposé de l'idée que je me faisais des Absinthes — ou plutôt du Papillon de Nuit. Elle traficote des cœurtex et peut éviter les méfaits et les influences de ce vert.
J'ai vu de vrais Absinthes sur le champ de bataille. Je sais ce dont ils sont capables.
— Du coup, les rumeurs sont fondées ou pas ?
— Les rumeurs ?
— Qui disent qu'un démon régit l'île. Bon, c'très folklorique, mais... j'ai appris plus petite que là-bas, y'avait que des gens qui s'faisaient la guerre pour rien, un peu comme tu as dit. Qui connaissent pas l'amour. Des loups sauvages affamés qui se bouffent pour le plaisir... tout sauf humains.
— Loups qu'on a affamés. Qu'on a jetés.
— Après, Oriane... ma meilleure amie. C'est une brebis, à côté. La dernière fois, elle m'a montré un tableau de comment elle imaginait le Désert. Il dégageait beaucoup de solitude. De... nostalgie, presque. Un mélange de désespoir et d'espoir...
— Et t'en as pensé quoi, du tableau ?
Honnêtement ?
— Qu'il était beau, mais que c'était n'importe quoi.
— T'as peut-être raison, glousse-t-elle. Il faut y avoir vécu pour savoir. En tout cas, y'a pas d'démon, ça, j'peux te l'dire. Ou alors, plus depuis qu'j'suis partie.
Son sourire se dissipe dans la nuit. Elle soupire.
— Bordel. Faut que j'fume quelque chose.
Elle sort de sa poche une boite. De petits sachets tombent et coulent entre les galets. Ethel fait glisser dans ses doigts une poudre de cristal rouge, plus brillante que la mer — une poudre qui ne m'est pas inconnue.
— C'est du cr'x'tal ?
— Ouais. J'suis addict depuis la tendre enfance, se vente-t-elle en manipulant une cigarette électronique. T'sais, le port où ma mère s'est faite décapitée ? J'suspecte tout le cr'x'tal d'arriver par-là. J'y suis déjà revenu. Les gardes ont pas la gueule nette. Ou alors... c'les ECOs qui le fabriquent en secret ? C'en est une bonne pour les conspirateurs, ça.
Oriane se sert de cette drogue pour arrondir ces fins de mois — du moins, si l'on peut appeler ça ainsi, vu les revenus de ses parents. Les quelques fois où je me suis laissé tenté, mon coeurtex a mal réagi. Mes émotions s'en étaient retrouvées exacerbées. J'ignorais qu'on en consommait autre part.
Ma langue nettoie mes lèvres du sel marin qui s'y est déposé. Mes pensées se mélangent comme les étoiles à travers les vagues. Je souffle un coup et déroule mon dos sur les cailloux. Toute cette histoire... comment l'appréhender ? Je sais ce que cette fille représente, pourtant, nous sommes ici seules au monde, et je n'ai pas envie de la quitter — de rentrer.
Jamais un quelconque Dieu ne m'a demandé mon consentement lorsque je suis née ici, alors... comment aurait-elle pu décider de naître là-bas ?
Elle porte la pipe, qui souffle une flamme bleue, à sa bouche.
— J'espère que tu comprends, au moins.
— De ?
— Que ma mère non plus méritait pas d'être déportée, et encore moins d'être déglinguée comme ça.
Ah. Le mérite... elle ne choisit pas ses mots au bonheur la chance.
Le sens de ces notions m'échappe, ce soir. Je peine encore à me projeter sur cette île invisible, à m'imaginer... que m'imaginer ? Ethel m'en a peint de nombreux détails, positifs comme négatifs — surtout négatifs. Les bannis représentent tout de même le gouffre de l'humanité, ne l'oublions pas. Je n'aimerais pas me retrouver à leurs côtés.
Au moins, je peux me préparer, m'approcher de la vérité. Si je peux lui en parler un jour, Oriane tendrait son oreille de fennec. Elle me regarderait de ses yeux rêveurs. Elle...
Elle...
Elle me manque.
Un jour, peut-être.
— Merci, glissé-je.
Les sourcils d'Ethel se dressent en collines.
— Hein ?
— De m'avoir expliqué, même si j'ai toujours du mal à penser Yer'kir comme Yer'nayin, soudée et...
— Soudée ? Yer'nayin ? J'dois t'rappeler la façon dont on a failli t'jeter là-bas ?
Une vague me frôle. Sa fraîcheur me force une grimace.
— Et la façon dont ils ont jeté un ECO qui faisait simplement ce qu'il pensait être juste ?
— Merde, mais t'es qui ? J'ai une mauvaise influence sur toi.
Hilare, elle porte sa cigarette aux lèvres, en sort une vapeur qui se perd au clair de lune, puis se racle la gorge.
— Du coup, pourquoi est-ce qu'il s'est sacrifié pour toi ?
— Je te l'ai dit. J'en sais rien. Je le connaissais pas.
— Super. J'pensais qu'après t'avoir dévoilé tous mes secrets, t'aurais fait d'même.
— Recommence pas...
Je me relève ; mes coudes se frottent aux pierres. Nos regards s'affrontent.
— Je te dis la vérité. C'était mon avocat et il a dessaigné son cœurtex devant moi, sans prévenir... je savais même pas que c'était possible !
— OK. J'te crois.
— T'avais un peu l'air de t'en foutre, en plus, quand tu m'as montré le bateau... Attends, tu me crois ?
— De m'en foutre ? T'es la dernière personne à l'avoir vu. C'était pas moi, c'était toi. Tu veux la vérité ? J'sais pas où il est. Il pourrait être sur l'bateau, il pourrait être dans les cachots, il pourrait déjà être là-bas !
L'idée que sa seule famille se soit sacrifiée pour une inconnue la pousse à bout. J'aurais réagi pareil, à sa place.
— Putain, j'm'énerve encore, s'agace-t-elle. Écoute, tu t'es excusée, c'est sans doute mon tour. Désolée d'm'emporter. Emrys a toujours été vague sur c'qu'il faisait, j'ai eu espoir qu'tu saches quelque chose. Désolée aussi d't'avoir attaquée. J'sais c'que j'ai fait. J'aurais accusé Vulcain y'a dix ans, mais c'plus une excuse. Il... Il est là, et j'y peux rien, mais c'comme ça.
— Faute avouée, à moitié pardonnée.
— Trouve de nouvelles expressions.
— Pardon, pardon. Et pour ton frère, aussi. Ça doit pas être facile.
— Ouais.
L'Absinthe enchaîne les bouffées de fumée. Elle me propose de s'échanger la cigarette, mais je refuse. Ma vie est déjà trop compliquée.
— J'sais même pas si tu peux comprendre, en vrai, marmonne Ethel. J'veux dire, j'ai toujours su qu'j'avais un frère, mais j'ai mis des années à l'retrouver. Quand j'ai réussi, il m'a pris sous son aile. C'était le seul de la famille qui valait encore le coup. J'suis personne, ma mère est morte, mon père... qui sait c'que fait mon père. Il doit avoir une belle vie de connard plein aux as. Y'a qu'Emrys qu'a vraiment réussi. Il est bon, trop bon et... j'comprends pas ! J'arrive pas à comprendre et ça me saoule, t'vois ? Qu'il se sacrifie pour...
Elle soupire.
— Il a atterri sur Yer'kir avant même que j'y revienne. Enfin... t'es pas thérapeute.
— Non, mais... je peux comprendre, en un sens. Je sais pas pourquoi ma mère est partie non plus. Pourquoi elle a disparu sans laisser de traces hormis le coeurtex brisé de mon père. La Mission pour la retrouver est restée en suspens. Et même si j'ai à peine eu le temps d'y réfléchir avec toutes les merdes qui me sont tombées dessus... j'crois comprendre.
— J'sais pas comment il va s'en sortir. Même avec un cœurtex en or, il était pire que moi niveau sociabilité. Crois-moi, s'il est devenu ECO, c'grâce à son intellect et son esprit, c'tout. Il a toujours subi ses émotions. M'enfin.
La fumée de sa cigarette tourbillonne sous les rares nuages. Je peux à peine les différencier.
— Sache juste une chose. J'doute que tu puisses t'en sortir sans moi.
Sous les bribes de brouillard, elle m'adresse un clin d'œil enjoliveur. Elle aussi semble à la merci de ses émotions — pas moins que moi —, car ces dernières enchaînent les virages à 180 degrés.
Ethel, Vulcain...
Qui es-tu ? Je n'arrive toujours pas à te cerner.
Pourtant, toi, tu m'as cernée à l'instant où tu as posé tes yeux sur moi.
Tu pourrais être la pire ordure d'Yer'nayin, la fille la plus cruelle et la plus manipulatrice. Tu pourrais aussi être la plus honnête, la plus terre-à-terre, la plus... libre.
Si seulement ma confiance en soi égalait la tienne.
Elle a raison. Non pas car je ne pourrais fuir les ECOs sans son aide, mais car je me retrouverais seule avec mes démons et mes incertitudes. Je lutte pour sauver papa depuis le brisement, mais je n'ai jamais cessé de penser à ma réputation. De l'égoïsme, en veux-tu, en voilà.
Alors la question se pose. En ce jour, essayais-je toujours de sauver papa, ou essayais-je de sauver mon égo, la place que je crois avoir dans ce monde ?
Je n'ai pas la réponse.
À force de craindre de devenir Absinthe, je me suis perdue, moi et mon objectif.
À force de vouloir le rendre fier, j'ai menti, à lui et à moi-même. J'ai réfuté ses paroles sans comprendre qu'il serait fier de moi quoiqu'il en coûte. Il me l'a répété. Je n'ai pas écouté.
Et maintenant, c'est trop tard.
Finalement, je mérite peut-être de tirer quelques leçons d'une Absinthe — même si celle-ci n'est pas comme les autres. Elle est née ainsi. Elle ne l'est pas devenue.
— Regarde.
Elle pointe de nouveau l'infini, perdu entre le ciel et la mer. Le bateau n'est plus qu'un point sombre dans l'éclat lunaire.
Ce dernier l'efface.
Je plisse les yeux.
— Tu l'as remarqué, note Ethel.
— Il a...
— Il a disparu.
Malgré la distance, il n'aurait pas pu se volatiliser ainsi, il aurait dû continuer à régresser dans l'horizon.
— Est-ce que je deviens folle ?
— Nan. En fait, d'Yer'kir, on voit Yer'nayin, pour qu'on n'oublie jamais la vie dont on nous a arrachés, et nos erreurs. Pourtant, d'ici, on voit rien. L'bateau vient d'franchir la limite. Toujours à la même heure. Ils veulent nous faire disparaître alors que quand moi j'joue à l'invisible avec mon masque, ils déploient des SCOs, font d'moi la une des journaux et j'en passe. C'pas logique.
Me suis-je émerveillée des heures et des heures durant devant la Baie de Verre, à en prendre de magnifiques photos chaque semaine, sans savoir que de l'autre côté de la mer siégeait le Désert, dissimulé par les ECOs ? Cette fois, toute ma perspective du monde s'en voit bouleversée, comme si la Terre avait soudainement arrêté de tourner.
Si proche, et pourtant si loin...
Ethel renfile ses bottes, et dans une buée toxique, enfonce son visage dans sa capuche.
— Enfin bref. T'as vu c'que j'voulais t'montrer. On devrait pas traîner, les premiers lève-tôt vont se réveiller.
De nouveau debout, je l'imite. Mes genoux tremblent, mon cerveau aussi — elle a intérêt à me laisser me rendormir, et pas dans la salle de bain. J'en ai bien besoin.
— D'ailleurs, juste une dernière question : ils servent à quoi, ces gants que tu me forces à mettre à chaque fois ?
Ces derniers claquent sur ma peau ; sa langue claque sur ses lèvres.
— Tout c'que j'te dis, et tu penses aux gants ?
— Je suis épuisée, j'ai plus le mental pour des questions plus profondes.
— Disons juste qu'ils m'aident à cacher des preuves pour le jour fatidique où un SCO tombera sur ma planque.
— Ah. Oui. Logique. Heureusement que tu me forces à les porter, alors, parce que je pense qu'on est pas au bout de nos surprises.
— Sans blague. Bon, allez. On repasse en mode Papillon de Nuit.
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