Chapitre 4-

moi : Reviens ici !

Je tiens ma robe d'une main et passe l'autre dans l'eau en lui courant après.

moi *morte de rire*: Tu vas voir !

     Nous remontons la rivière jusqu'à sa source dans un joyeux méli-mélo de sourires et d'infanteries et mon cœur s'affole en entendant Sunghoon rigoler.

Il saute dans les fougères et quitte mon champ de vision. Je n'ai d'autre choix que de le suivre.

Je franchis d'un bond cette 'barrière' végétale et surgit de l'autre côté.

Je chasse d'un vif coup de bras les brindilles et poussières de mes iris.

*cligne*

     Je découvre un immense bassin illuminé par le clair de lune où l'eau est si pure qu'on en distingue le fond. Sunghoon, sur la rive en face me nargue.

     Il jette sa veste loin et saute dans le bain. Plusieurs secondes s'écoulent où une pensée me vint comme quoi il s'est noyé.

Mais il ressort la tête et le buste, trempé.

Sunghoon : Si tu veux m'attraper, tu n'as qu'à me rejoindre !

moi : Tu ne m'en crois pas capable ?

Un petit rictus en coin s'affiche sur ses lèvres, signe qu'il me met au défi.

     Je noue rapidement mes cheveux a l'aide du ruban à mon poignet et déchausse mes talons. Je rentre timidement un pied et le retire aussitôt. Elle est froide !

Allez T/p !

     Je me glisse dedans sans réfléchir et avance malgré mes membres qui se congèlent à chacun de mes pas. Ce n'est pas si profond mais en tout cas, assez pour m'arriver à la poitrine.

Sunghoon arrête de rire et se met soudainement à me fixer

moi : Ça t'amuse de me voir galérer ?

Il sourit

Sunghoon : Non, à peine !

moi : Tu as une chemise blanche ? 

Sunghoon : Oui

moi : Pour te baigner ?

Sunghoon : Oui

moi : Elle est en train de devenir transparente, fais attention

Sunghoon : Je m'en moque, la nature ne nous a pas créé pour que l'on porte des vêtements.

J'ai chaud, dans cette eau glacée et je sais parfaitement que c'est grâce à lui.

     Mon cerveau lâche les manettes et préfère me laisser savourer le moment. Je me sens comme aimantée à lui. Son rictus en coin s'efface et laisse place à une mine aussi indéchirable que la mienne.

Nos corps se rapprochent, j'en suis persuadée.

     Un goutte-à-goutte s'est formé sur son menton et ses cheveux mouillés en pagaille le rendent d'autant plus séduisant...

Il m'a eue, bien comme il faut. Comme le dirait Riki, je suis piquée...

     Une trentaine de centimètres nous séparent, cette distance est ridicule mais et à la fois trop importante.

Mon cœur m'implore de la rendre nulle, égale à zéro.

Et je ne renierai pas une fois de plus ses demandes.

Après quelques bonnes minutes de contemplation mutuelle, je me dois d'agir.

     Je passe mes mains dans sa nuque ferme les yeux, juste deux petites secondes pour voir s'il me repousse.

Mais non, rien, j'ai mon feu vert. Je scelle nos lèvres entre elles et me colle complètement à lui.

     Il ne me rejette pas, il ne refuse pas, au contraire, il continue. Ses bras hésitent puis entourent ma taille et me ramènent encore plus proche de lui.

Je coupe l'élan pour reprendre ma respiration et pour murmurer

moi : Sunghoon, je crois que je t'aime

Pour toute réponse, il reprend et m'embrasse à nouveau.

Sunghoon : Moi je ne crois pas, j'en suis sûr

Dans son dos, ma menotte remonte vers ses cheveux noirs et joue avec.

Sunghoon : Tu me plais, T/p. Je suis jaloux de savoir que je ne suis pas le seul qui te désire.

Je pose ma tête sur son torse

moi : Et pourtant toi tu es le seul que je désire...

J'écoute les battements de son cœur qui semble tout aussi agité que le mien. Je suis heureuse.

Sunghoon : T/p...

moi : Mh ?

Sunghoon : Tu voulais voir les étoiles ? 

moi : Oui 

Sunghoon : Il n'est pas trop tard, nous pouvons encore les voir, viens ! 

Il me garde près de lui en me tenant d'un bras et en brassant l'eau de l'autre, puis je sors gelée. 

     Il m'enveloppe dans sa veste de perles, trop grande pour moi mais je m'y sens bien dedans. Je prends sa main et il entrelace nos doigts. Je rougis, lui aussi. Je ne l'ai jamais vu dans cet état autre que froid et distant. 

J'aime cette facette de lui. 

      Nous retraversons ma forêt dans le sens inverse et retournons à notre point de départ. Cette fois, la nuit est bien tombée et la seule lueur restante est celle des lucioles, si timides quelques minutes plus tôt et là, si déchaînées... nous quittons le sous-bois humide et rejoignons une colline comme argentée sous les rayons lunaires. 

     J'aimerais tant congeler ce moment, qu'il devienne éternel, pouvoir revivre en boucle cet instant si précieux... Son sourire semble être plus rayonnant que l'astre de nuit lui-même. Comment ai-je pu en douter ? Il est mon monde et plus encore, mon univers.... Les mots ne sont pas assez significatifs pour représenter à la lettre ce que je ressens.

     Je distingue à l'horizon le palais et Grougroune, couchée sur le toit. Comment exprimer mon bonheur mieux qu'en souriant et en riant ? Comment puis-je ? Dois-je l'embrasser à nouveau ? Il s'allonge dans l'herbe et tapote la place à côté de lui. Je ne me ferai pas plus prier, je me jette dans le creux de son bras et cale ma tête sous la sienne. 

Sunghoon : Regarde le ciel... Je regarde les cieux et y découvre une multitude de paille, de petits diamants qui brillent de mille feu. 

Un étoile passe 

moi : Fais un vœu 

Sunghoon : Quel vœu veux tu que je fasse, tout ce que je voulais s'est réalisé sans même avoir nécessité l'aide d'une étoile... T/p ? 

moi : Oui ? 

Sunghoon : Tu m'as dit que tu me trouvais froid la dernière fois, et je t'ai répondu que je suis froid avec tout le monde 

moi : Oui, je m'en souviens 

Sunghoon : Tu est l'exception T/p, mon cœur a tant à te dire. Écoute-le, traduis ce que je n'arrivais pas à crier à voix haute. 

Les larmes me montent, est-ce normal ? 

Sunghoon : Maintenant j'y arrive, JE T'AIME T/P ! 

moi : Je t'aime aussi, plus que tout 

     Je me reconcentre sur le ciel bien que je ne puisse pas m'arrêter de glousser pour autant. Une pluie de météores zèbre ensuite le ciel en y laissant des lignes rouges vives. Les constellations semblent se battre pour se démarquer. 

     Sunghoon se poste soudain au-dessus en couvrant ma vision par son visage. De ses cheveux encore détrempés tombent des gouttelettes. Et il recommence ce que nous faisions plus tôt en s'emparant de mes lèvres 

Sunghoon : Je n'arrive plus à m'arrêter, c'est si doux... 

Je ris et il plonge sur moi en enfouissant son nez dans mon cou 

moi *entre deux rires*: Arrête ! Tu me chatouilles ! 

Sunghoon : Hehe, je sais ! 

     Nous roulons gaiement le long de la colline sans cesser une seconde nos âneries. Ce soir, nous pourrons dire que nous avons été atteints par la fièvre de la jeunesse. 

Ellipse 2 heures 

     Nous les avons passées à vivre, vraiment. Rire, délirer, courir, s'embrasser, ce furent réellement les deux plus merveilleuses heures de ma vie. À présent, lovés l'un contre l'autre, nous profitons. Profitons d'être seuls bercés par le calme de la nuit et non confrontés au problèmes du jour. 

     Demain, ce paradis sera certainement révolu et tout reprendra son cours habituel. Je sens au fur et à mesure des minutes que mes yeux se ferment. Apaisée par les caresses de Sunghoon le long de mon dos, le sommeil ankylose mes membres et s'empare de mon esprit... 

PDV de Sunghoon 

      T/p s'est endormie, elle est juste magnifique. Je glisse mes bras sous son dos et fléchis mes jambes, prêt à me relever. Il faut maintenant la porter jusqu'à dans son lit. Le château n'est pas loin. Je traverse la plaine et rejoins le bâtiment. 

     À l'intérieur, des voix y résonnent. C'est certainement ma famille, en pleine réunion. J'irai les rejoindre tout à l'heure, pour l'instant j'ai ma priorité. Je tourne la poignée et entre dans le noir. Si je me souviens bien, le matelas est pars là... Je balance mon pied pour vérifier ma théorie et pour éviter de jeter T/p dans le vide. Et la douleur qui traverse soudainement mes orteils me confirme la présence d'un lit. 

     Je la pose et vais vers son bureau pour allumer une bougie. Puis je me dirige vers elle et m'accroupis à sa hauteur. Elle gigote puis se retourne en me faisant face, les yeux clos. La faible lumière me permet malgré tout de discerner ses traits. Je reste un instant dans cette position, juste pour me rendre compte de ce qu'il s'est passé. J'ai franchi le pas, j'ai devancé mes frères, je l'ai embrassé, j'ai gagné. D'une main je ramène le draps par-dessus son corps et dépose un baiser timide sur son front. 

moi : Tu es la chaleur qui réchauffe mon cœur froid T/p, je t'aime. 

     J'éteins la flamme en soufflant sèchement dessus et replace le morceau de cire sur sa table de chevet. Je peux donc me joindre à la discussion qui a lieu dans le salon. Je vois mes frères amassés autour du canapé. 

A SUIVRE :)

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top